DOSSIER PROPHETIQUE : La crise ivoirienne


LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Lettre en date du Jeudi 30 Août 2007
JUSQU’A QUAND SEREZ-VOUS EN ETAT DE GRACE, MONSIEUR LE PRESIDENT ?


Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République de Côte d’Ivoire.


Excellence Monsieur le Président,

Depuis la nuit du 18 au 19 Septembre 2002, une grave crise socio-politique s’est abattue sur notre – jadis – paisible pays, la Côte d’Ivoire, faisant des milliers de morts, connus et inconnus, célèbres et anonymes, mettant à mal la cohésion sociale et la croissance économique de notre chère patrie, et plongeant les Ivoiriens dans la désolation et l’angoisse des lendemains sans cesse incertains, qui ont, je le parie, fait autant (sinon plus) de morts que les affrontements armés.

Aujourd’hui, pointe à l’horizon une lueur d’espoir, grâce au Dialogue direct que vous avez eu l’idée lumineuse d’initier avec vos frères insurgés, dont l’un des résultats et des symboles les plus forts et les plus parlants est la cérémonie de la Flamme de la paix, qui s’est déroulée le Lundi 30 Juillet 2007, à Bouaké, au plus grand bonheur des Ivoiriens, qui ont célébré la réunification du pays et la fraternité retrouvée.A ce stade de mon propos, j’aimerais vous dire un grand Merci et Félicitation, à vous-même et au Premier Ministre SORO Guillaume, pour votre bravoure et votre détermination à sortir le pays de l’ornière.

Votre priorité actuelle est de conduire la Côte d’Ivoire à des élections justes, transparentes et ouvertes qui vont finir de nous ramener à la normalité et nous permettre de reconstruire le pays, méconnaissable en tout point de vue (un plaidoyer spécial pour l’Ouest de la Côte d’Ivoire).

Mais avant que nous ne jetions l’ancre dans la normalité du statu quo ante, il importe, Monsieur le Président, que vous acceptiez de vous prêter, de vous livrer je dirais, à un exercice difficile, je l’avoue, dans la mesure où il pourrait constituer pour vous, à n’en point douter, un véritable péril politique : Celui de moraliser le peuple ivoirien ou, à tout le moins, la Refondation.

J’aimerais avant tout développement vous indiquer que je suis un chrétien évangélique comme vous, ivoirien, marié, la trentaine bien révolue, en service dans l’Administration ivoirienne depuis une douzaine d’années, aimant jusqu’au délire ce beau pays et ce peuple merveilleux qui sont les nôtres, et connaissant votre attachement à DIEU et à Sa Parole, en tant qu’enfant de DIEU (au sens strictement évangélique du terme). Raison pour laquelle j’ai choisi de vous parler à ce titre. En toute honnêteté et franchise.

Je vous prie, en outre, de bien vouloir m’excuser d’avoir choisi ce canal-ci (la lettre ouverte) pour m’adresser à vous.J’en viens maintenant à l’objet de ma missive et au fond de ma pensée :

Monsieur le Président, le pays va à vau-l’eau. Et je ne suis pas même sûr d’avoir ainsi pu exprimer toute l’intensité de ma pensée. Vous voudriez bien m’excuser pour l’usage presqu’abusif des superlatifs qui ne trouve d’égal que ma désolation. Mais, Monsieur le Président, une très grande et terrible corruption - la plus grave de la jeune histoire de la Côte d’Ivoire - mine votre pays. Tout comme l’incroyable et inexplicable impunité dont jouissent ceux qui s’en rendent coupables. Quoi qu’on en dise.

Oui, Monsieur le Président, nous avons dévalé les marches de l’éthique, nous avons totalement dégringolé de l’échelle des valeurs (morales). Et nous ne pouvons pas et ne devons pas continuer, indéfiniment, à tout mettre au compte de la crise socio-politique qui, finalement, a le dos très large. Il faut agir, pendant qu’il est encore temps. Il faut agir, sans retard.Le silence ne relève pas toujours de la sagesse, Monsieur le Président. Et dans votre cas, actuellement, j’ai bien peur que ce soit un péché (Veuillez bien me pardonner ce qui pourrait sembler être une impertinence, mais je suis obligé de vous dire la vérité). Vos conseillers spirituels doivent pouvoir vous le dire. Vous ne pouvez continuer de vous taire.

Monsieur le Président, vous ne pouvez ignorer que de nombreux ivoiriens, autorités, simples citoyens et journalistes, ont abondamment écrit et débattu sur l’état de déliquescence morale avancée dans lequel est, en ce moment, plongé le pays, alimentant les échanges les plus houleux sur Internet, dans la Presse et au sein des populations. Des Ivoiriens (des plus virulents aux plus conciliants) ainsi que des amis de la Côte d’Ivoire qui n’ont de cesse de vous interpeller. Ouvertement ou tacitement. Au rang desquels je pourrais citer Tiburce KOFFI (Professeur de Lettres, Ecrivain), Venance KONAN (Journaliste, Ecrivain), Mamadou KOULIBALY (Président de l’Assemblée Nationale), ASSALE Tiémoko Antoine (Jeune diplômé ivoirien, au chômage), Mahalia NTEBY (Journaliste), Ferro BALLY (Journaliste), Théophile KOUAMOUO (Journaliste), ASSI Assépo Hyacinthe (Ingénieur en Thermodynamique) et Sylvestre KONIN (Journaliste), que j’ai tous lus avec une attention particulièrement soutenue. S’ils n’étaient de tous les bords et de toutes les conditions, l’on aurait pu penser à une campagne savamment orchestrée contre le FPI, l’on aurait pu les taxer de vous faire un procès politique et de verser dans une invective manichéenne qui érige la diabolisation hémiplégique du régime de la Refondation en ligne de pensée.

Monsieur le Président de la République, ces hommes et femme, et bien d’autres encore, ont largement dépeint notre société actuelle. Sans complaisance. Chacun selon sa sensibilité. Au vitriol même, pour certains. Mais ils n’en aiment pas moins la Côte d’Ivoire. Et vous devriez prêter une oreille attentive à leurs récriminations.

Monsieur le Président (je n’ai pas la prétention de vous instruire d’une thèse nouvelle), une grande nation ne peut se bâtir sans éthique.Et la nôtre n’en a plus, ou du moins pourrait bientôt ne plus en avoir, tant l’argent et la jouissance impie ont pris le pas sur la morale et le civisme.Quelles valeurs alors allons-nous léguer aux plus jeunes générations ? Quelle nation sommes-nous donc ainsi en train de bâtir ?La corruption de cette nation est effroyable. Jugez-en par vous-même (et là, j’enfonce une porte déjà largement ouverte) :

Plus aucun concours dans ce pays (direct ou professionnel), ne se passe sans le déboursement de plusieurs centaines de milliers, voire de plusieurs millions de francs, si l’on espère l’admission. Cela est de notoriété publique. Laissant ainsi pour compte le pauvre et le Juste. Le premier, parce qu’il n’a aucun moyen de faire comme les autres et le second, parce que ses principes spirituels et sa crainte de DIEU ne l’y autorisent pas.

Au titre des départements totalement sinistrés en la matière, c’est à la fois avec beaucoup d’aise et de contrition que je m’en vais vous citer la Police, l’Administration (ENA), l’Enseignement (Primaire, Secondaire et Technique), la Gendarmerie, la Justice, la Santé, les Services des Impôts, la Douane et etc, etc. La liste est bien longue.Accéder à ces services est un investissement juteux qu’on entend amplement amortir sur le terrain. Sans aucune vergogne.

Le racket (fait des policiers et des gendarmes) sur nos routes et particulièrement sur l’Autoroute du Nord, contrit le cœur à un point tel qu’on pourrait en faire un infarctus, tant la pratique est systématique et désinvolte.

Les ressources publiques sont pillées à la lumière du jour. Sans le moindre scrupule. Dans les Ministères et dans les Collectivités Territoriales. Et pourtant, il existe une Inspection d’Etat dans ce pays. Mais jamais de contrôle, ni a priori ni a posteriori des investissements, encore moins d’audit.C’est, partout, la recherche effrénée du gain et du profit et une course folle à l’enrichissement illicite.Le clientélisme et le népotisme fleurissent à souhait et ont encore de beaux jours devant eux. Tout comme prospèrent le moindre effort, la médiocrité et le trafic d’influence.Les nouveaux riches, quant à eux, font un étalage totalement impudent de leur nouvelle richesse, au grand dam des populations paupérisées par une guerre absurde, qui hantent nos villes de leurs silhouettes de crève-la-faim.

En outre, il pousse dans ce pays, plus de lieux de plaisirs mondains qu’autre chose, et votre jeunesse s’en repaît abondamment : Maquis, Bar-dancing, Night-club, etc, avec leurs lots de tapages nocturnes et diurnes infernaux, de séances de strip-tease (ce ne sont plus des clubs fermés) les après-midi, à ciel ouvert, dans des quartiers d’habitation, au vu et au su des enfants, et le sexe débridé, à tous les tarifs, à partir de 50 F CFA ! Quel désordre, Monsieur le Président ! La société ivoirienne n’a plus de repères. Ceux qui devraient les incarner ont tous démissionné : Les Gouvernants (pour l’Etat), les Maîtres (pour l’Ecole), les Parents (pour la Famille) et les Conducteurs (pour la Religion).

Monsieur le Président, je vous parle en tant que chrétien, en tant que votre frère en CHRIST et l’un de ceux qui ont porté jusqu’au sacrifice, ce pays, dans la prière pendant toute la durée de ses 5 années de crise. 
Monsieur le Président, Cher enfant de DIEU (au sens évangélique du terme), dans votre pays le pauvre et le Juste sont malheureux. Ils soupirent et gémissent. A cause de la grande corruption qui met l’argent au centre de tout et du grand désordre moral.

En arrivant au pouvoir, vous avez semblé mener bataille pour la cause du pauvre. Mais je suis désolé et franchement navré de vous apprendre qu’être pauvre en Côte d’Ivoire, aujourd’hui, est une véritable fatalité, une malédiction. Vous ne pouvez accéder à rien et vous ne pouvez rien obtenir. A moins d’être proche du Pouvoir, d’avoir des entrées à la Présidence, de connaître quelqu’un de haut placé dans ce pays, ou d’avoir de l’argent . Ou d’être très doué. Même là encore…Bref !Savez-vous qu’ainsi des milliers d’enfants de pauvres se voient nier tout droit à l’admission aux concours de la Fonction Publique ?

Vous avez voulu donner la même chance à tous les enfants de la Côte d’Ivoire. De façon égale. Il n’en est rien, à ce jour. Aujourd’hui, c’est l’argent qui est la norme, la règle. Vous en avez ou vous n’en avez pas. Il n’y a pas de miséricorde ni de compassion.Et en la matière, les Refondateurs sont indétrônables, tant ils s’illustrent par leur avidité (sans que ce soit un dédouanement pour le reste des Ivoiriens, loin s’en faut).Je fais deux lectures de leur comportement, où l’emporte amplement la frénésie :

Dans la première, ils se disent : « Le Président GBAGBO ne pourra pas sortir indemne, vivant, de cette crise, mangeons vite pour nous (pour parler comme les Ivoiriens) ».

Dans la deuxième, leur attitude peut se résumer par cette phrase : « Si la normalité revient, l’ordre et le contrôle vont s’installer et on ne pourra plus bouffer ; tandis qu’il est encore temps et qu’on peut encore devenir riche, prenons pour nous ; après tout, c’est nous qui sommes au Pouvoir, on ne risque rien ».

Vous vous attendiez à eux, vous comptiez sur eux pour donner le meilleur exemple, ils se sont comportés envers vous et la Côte d’Ivoire comme un roseau cassé qu’on prend pour appui. Tout comme le disent les Ecritures :

« Tous les habitants de l’Egypte reconnaîtront que je suis l’Eternel, parce qu’ils ont été comme l’appui d’un roseau pour la maison d’Israël (Ici, la Côte d’Ivoire, NDR). Lorsqu’ils t’ont pris dans la main, tu t’es rompu et tu leur as déchiré toute l’épaule ; lorsqu’ils se sont appuyés sur toi, tu t’es brisé et tu leur as paralysé les reins.C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : Me voici, je fais venir contre toi l’épée… » (Ezéchiel 29 : 6 - 8).

Monsieur le Président (là je parle à l’homme spirituel), un grave jugement de DIEU menace la Côte d’Ivoire, à cause du péché de la corruption et du désordre en tout genre qui prospère dans le pays.Vous me trouverez illogique de parler de jugement divin pour un peuple qui souffre déjà assez, mais les lois spirituelles sont ce qu’elles sont. DIEU ne met AUCUN de nos péchés sur le compte de la guerre. Nous en sommes absolument responsables et nous devons en répondre. Et nous en répondrons. Immanquablement.

Monsieur le Président de la République, vous êtes un homme en perpétuel état de grâce. Vous jouissez du sursis permanent de DIEU, parce qu’il vous a choisi et qu’il vous aime. Il a été votre plus grand allié contre vos ennemis dans cette guerre et leurs échecs répétés en sont la preuve la plus criante. C’est cette même grâce, la vôtre, qui sert également de parapluie au Premier Ministre SORO Guillaume, qui a récemment échappé à un attentat meurtrier.Le fait que vous soyiez encore en vie, vous-même, et que vous soyiez encore au pouvoir, relève du miracle.DIEU seul sait ce qui a été déjà projeté et ce qui se projette encore, quotidiennement, contre vous. Vous ne devez votre vie qu’à Sa bonté infinie.Un illustre officier français n’a-t-il pas dit : « Si vous n’avez pas encore vu DIEU, allez en Côte d’Ivoire » ?

Mais jusqu’à quand jouiriez-vous du sursis de DIEU, Monsieur le Président, et seriez-vous en état de grâce ?Allez-vous continuer de vous mettre à dos votre meilleur allié, en couvrant continuellement des coupables et en leur assurant l’impunité ?DIEU vous a choisi et de ce fait, il ne passera pas sur vos fautes.J’en veux pour preuve la Parole de DIEU, qui est immuable :

« Je vous ai choisis, vous seuls parmi toutes les familles de la terre ; c’est pourquoi je vous châtierai pour TOUTES vos iniquités » (Amos 3 : 2).

L’élection de DIEU nous confère un grand pouvoir mais nous donne aussi de lourdes responsabilités auxquelles nous ne pouvons nous soustraire. D’aucune façon. En outre, celui qui ne sait pas que c’est DIEU qui décide de toutes choses dans cette crise, n’a rien compris à la crise ivoirienne.

Monsieur le Président, les Chefs que vous nous avez donnés dans ce pays se repaissent eux-mêmes plutôt que de servir le peuple pour lequel vous les avez nommés.

« Comme une cage est remplie d’oiseaux, leurs maisons sont remplies de fraude ; c’est ainsi qu’ils deviennent puissants et riches. Ils sont devenus gras, resplendissants, ils dépassent toute mesure dans le mal, ils ne défendent pas la cause, la cause de l’orphelin, et ils prospèrent ; ils ne font pas DROIT AUX PAUVRES. N’interviendrai-je pas contre ces choses-là, - Oracle de l’Eternel -, ne me vengerai-je pas d’une telle nation ? » (Jérémie 5 : 27 - 29).

Monsieur le Président, c’est avec beaucoup d’angoisse que j’appréhende la période des élections, en Côte d’Ivoire. J’ai bien peur que si vous ne tardiez à prendre des décisions, le pays brûle une fois pour de bon, à cette occasion ou bien avant. Par décret divin. Déjà, les rumeurs d’une nouvelle rébellion ne parcourent-elles pas le pays ?Car, comme le dit la Bible :

« La justice élève une nation mais le péché est la honte des peuples » (Proverbes 14 : 34).

Avant que le péché de cette nation ne lui tombe dessus comme une affreuse ignominie, parlez, intervenez, agissez, il en est encore temps. Vous n’êtes pas qu’un homme politique. Vous êtes aussi un enfant de DIEU. Evitez de ne faire que de la politique. La Côte d’Ivoire pourrait le payer très chèrement.

Si vous ne pouvez ou ne voulez pas sanctionner les Ivoiriens qui ont commis ou commettent tous les crimes que j’ai relevés dans mes griefs et qui ne sont pas de votre parti, pour ne pas vous faire accuser de mener une chasse aux sorcières à vos opposants (parce qu’en réalité ce sont tous les Ivoiriens qui se rendent coupables de ces pratiques), sacrifiez (et le terme n’est pas trop fort) ou sanctionnez pour commencer, ceux de la Refondation, pour les mettre au pas, pour donner l’exemple et montrer votre bonne foi.Et aussi pour vous libérer, car en vérité, ils vous ont fait prisonnier. Vous êtes leur otage politique.

Sur cette question, ne faites aucun calcul politicien, Monsieur le Président. Sanctionnez, sans état d’âme. Car il est préférable d’être agréé de DIEU que de plaire aux hommes. Sévissez !La crise s’est prolongée, au-delà du raisonnable, vous ne pouvez plus et ne devez plus vous accommoder de cette situation d’iniquité. Le DIEU qui vous a installé là où vous êtes, combattra lui-même pour vous dans cette croisade et vous accordera la caution et l’approbation du peuple. Mais à condition que vous soyiez résolu, que vous réagissiez et que vous agissiez.Faute de quoi, j’ai bien peur que la Refondation ne passe au creuset du jugement divin !

« Malheur à ceux qui vivent tranquilles dans Sion (Ici, la Côte d’Ivoire, NDR), et en sécurité sur la montagne de Samarie, à ces grands de la première des nations, auprès desquels va la maison d’Israël !...Ils reposent sur des lits d’ivoire, ils sont mollement étendus sur leurs couches (Insouciance totale, NDR) ; ils mangent les agneaux du troupeau, les veaux mis à l’engrais. Ils extravaguent au son du luth, ils se croient habiles comme David sur les instruments de musique. Ils boivent le vin dans de larges coupes, ils s’oignent avec la meilleure huile, et ils ne s’attristent pas sur la ruine de Joseph (le peuple ivoirien, NDR) !C’est pourquoi ils seront emmenés A LA TETE DES CAPTIFS ; et les cris de ces voluptueux cesseront…Car voici, l’Eternel ordonne : Il fera tomber en ruines la grande maison, et en débris la petite maison. Est-ce que les chevaux courent sur un rocher, est-ce qu’on y laboure avec des bœufs, pour que vous ayez changé LA DROITURE EN POISON, et le fruit de LA JUSTICE EN ABSINTHE ? (Amos 6 : 1, 4 – 7, 11 et 12).

« Car ainsi parle l’Eternel aux hommes de Juda et à Jérusalem : Défrichez-vous un champ nouveau, et ne semez pas parmi les chardons. Soyez circoncis pour l’Eternel (convertissez-vous, NDR), circoncisez vos cœurs, hommes de Juda et habitants de Jérusalem (Ivoiriens, NDR), de peur que ma fureur n’éclate comme un feu et ne s’enflamme, sans qu’on puisse l’éteindre, à cause de la méchanceté de vos agissements…En ce jour-là, - Oracle de l’Eternel -, le roi et les ministres perdront courage, les sacrificateurs seront désolés, et les prophètes stupéfaits. Je dis : Ah ! Seigneur Eternel ! Tu as donc abusé ce peuple et Jérusalem, en disant : Vous aurez la paix ! Et cependant l’épée atteint jusqu’au fond de l’âme » (Jérémie 4 : 3, 4, 9 et 10).

« Il n’y a point de paix pour les méchants, dit mon Dieu » (Esaïe 57 : 21).

Monsieur le Président, l’heure est plus que grave ! Sauvez la Côte d’Ivoire ! C’est mon cri du cœur à votre adresse. Pour l’immense estime que j’ai pour votre personne et pour le respect que m’inspire votre combat pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique, j’aimerais clore mon propos en vous recommandant à la grâce toute-suffisante du Seigneur Eternel, et que le DIEU en qui vous avez si opportunément mis votre foi vous éclaire, à cette heure de grave décision, et vous soutienne puissamment, par Sa droite triomphante.Car Monsieur le Président, contrairement à ce que l’on pourrait être tenté de croire, le pire n’est peut-être pas encore derrière nous.

Que DIEU vous bénisse, richement, vous et votre maison, et que DIEU bénisse, richement, la Côte d’Ivoire, une et indivisible !


DINDE Fernand AGBO

Enseignant d’Education 
Permanentedindefernand@yahoo.fr
Cell. (225) 07 04 71 11.

Source : dindefernand /Réveille toi église

QUELQUES CLIPS PATRIOTIQUES AU SERVICE DE LA RESISTANCE IVOIRIENNE

Nous nous permettons de soumettre ces quelques clips patriotiques à votre appréciation...












...Parce que les mouvements de résistance ivoirienne dérangent et commencent à avoir un large écho qui  contredit totalement le calme apparent véhiculé par des médias officiels aux ordres des forces d'occupation néocoloniales (attention = le silence actuel n'est pas un signe de paix mais bien plus celui de la terreur !) ;
Parce que les courageux patriotes qui ont encore le courage de manifester leur désaccord avec le pouvoir sanguinaire installé par l'axe atlantico-sarko-ouattariste risquent leur vie en Côte d'Ivoire alors que tant d'autres en France et ailleurs hésitent même à manifester ;
Parce qu'aucune négociation n'est possible avec ce régime dictatorial qui n'est là que pour piller les richesses du pays au mépris du droit de tout peuple souverain à disposer de lui-même ;
Parce que tout ce qui nous unit doit rester plus fort que ce qui nous divise, quoiqu'essaient de nous faire croire nos ennemis bien infiltrés dans les mouvements de résistance au nom du sempiternel "diviser pour régner" ;
Parce que nous savons que les sirènes de la réconciliation n'ont vocation qu'à obtenir l'allégeance au régime OUATTARA sans aucune intention d'oeuvrer à une véritable cohésion sociale sur fonds de justice impartiale sans laquelle aucune paix durable n'est possible.


On est ensemble ! Hauts les coeurs !
A consommer et à diffuser gratuitement, sans modération ! 

Côte d’Ivoire : Gbagbo toujours fidèle à son combat pour la souveraineté

Si, en faisant la guerre à la Côte d’Ivoire, l’objectif du chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, était d’éliminer le président Gbagbo du champ politique national, il doit à présent se rendre compte qu’il a échoué. En ce sens que depuis sa résidence surveillée de Korhogo, l’ex-président de la République renversé par la France affiche sa détermination à poursuivre son combat pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire. « Le président tient à rappeler si besoin en était encore que, son engagement politique se fonde sur la promotion de la démocratie et de la dignité africaine, le tout dans le respect de nos lois. Or les derniers évènements sont une négation de toutes ces valeurs qui ont toujours guidé son action politique depuis plus de 40 ans. Le président tient à informer ses compatriotes qu’il n’entend pas renoncer à l’idéal de son combat politique. Toutefois, il reste ouvert à toute démarche pour une vraie réconciliation entre les Ivoiriens entre eux d’abord, avec la France ensuite, qui ne pourra se construire qu’autour de la vérité sur l’indépendance et la souveraineté de la Côte d’Ivoire, au terme d’un vrai débat séreux et responsable », écrit M. Bernard Houdin, conseiller du président Gbagbo.
Avec cette déclaration Laurent Gbagbo rassure, tranquillise et redonne de l’espoir aux ivoiriens qui continuent de croire en lui et en son combat pour une Côte d’Ivoire libre, souveraine et démocratique. Il les rassure tant sur son état de santé que sur son avenir politique et met ainsi fin aux rumeurs fantaisistes que l’on faisait circuler sur sa personne.
Donnant l’avis du président Gbagbo sur l’entrée de son parti le FPI au gouvernement, Bernard Houdin écrit : « le président Gbagbo pense que la guerre faite par le président Sarkozy à son pays a ouvert une plaie douloureuse pour son peuple qui ne peut se cicatriser par la seule entrée du FPI au gouvernement. L’intervention massive de l’armée française dans notre pays qui rappelle les premières heures de la colonisation soulève des problèmes politiques de fond qui nécessitent un débat franc et constructif avec la France ». Non sans rappeler les conditions illégales de ses camarades dont le président du FPI, le premier ministre Affi N’Guessan, le premier vice-président, l’inspecteur d’Etat Sangaré Abou Drahamane et la deuxième vice-présidente, Simone Ehivet Gbagbo.
Comme on le voit, nulle part le président Gbagbo n’a mentionné, dans la déclaration le nom d’Alassane Ouattara encore moins celui de Guillaume Soro. C’est dire qu’il ne nourrit aucune haine à leur endroit.
Pour le président Gbagbo, au delà de la réconciliation qui doit se faire entre les Ivoiriens, et qui n’est nullement conditionnée par l’entrée du FPI au gouvernement, le vrai débat doit se faire avec la France et il doit porter sur la souveraineté de notre pays. Parce qu’il est parfaitement conscient de ce qu’il a été renversé par la France qui veut recoloniser notre pays.
Car, s’interroge Laurent Gbagbo, si ce n’est pas cela, pourquoi a-t-on préféré la guerre à un recomptage des voix qui a été pratiqué sous d’autres cieux ? La question à cette question centrale est la clé du drame que la Côte d’Ivoire a vécu ces derniers mois.
Source : Notre voie du 03/06/2011 (Auteur : Boga Sivori )


Interview / Kofi Alouda: Ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire est purement et simplement un déni de démocratie, déni de souveraineté, et même déni d’humanité 

Publié par farafinewsCrise ivoirienneDimanche, mai 22nd, 2011
Lynx.info : Alassane Ouattara vient de prêter serment comme président de la Côte d’Ivoire. Beaucoup d’analystes parlent déjà d’un recul de ladémocratie en Afrique. C’estvotre avis aussi au MoLiTo ?

D’abord, permettez-moi d’être relativement loquace sur cette question qu’au MoLiTo nous trouvons très critique pour l’Afrique.
En Côte d’Ivoire, nous sommes face à un très sérieux malentendu, un graveamalgame fait par certains Africains, souvent de bonne foi par ailleurs. Malheureusement pour nous tous, les conséquences de cet amalgame sont potentiellement incalculables.

Pour certains en effet, c’est plutôt la victoire de la démocratie. Il y en a même qui vont jusqu’à prétendre qu’avec ça, plus personne n’oserait encore défier la voix du peuple exprimée dans les urnes… Ceux qui croient cela sont souvent de bonne foi. Seulement, leur opinion repose uniquement sur ce que véhiculent les « grands » médias, alors que ceux qui détiennent ces médias savent, eux, parfaitement que ce qu’ils font en Afrique et en Côte d’Ivoire en particulier n’a rien à voir avec la démocratie avec laquelle ils croient avoir tout à perdre. Par ailleurs, étant donné que nous sommes échaudés par les dictatures françafricaines accrochées et maintenues indéfiniment au pouvoir par leurs mentors français, l’amalgame est vite fait à l’encontre de tout président africain sortant, ignorant que dans le cas présent le régime ivoirien est une exception qui cherche justement et courageusement à se démarquer de cette françafrique. Que disent ces personnes des mascarades qui ont suivi en RCA, au Bénin et au Tchad par exemple ?

Il y a aussi ceux de mauvaise foi, qui, après avoir ingurgité et assimilé naïvement la diabolisation de Laurent Gbagbo par les mêmes médias en service commandé, n’ont en réalité que faire de la démocratie, du moment où l’essentiel pour eux est de faire partir ce dernier coûte que coûte.
Pour d’autres comme nous au MoLiTo, concernés au plus haut point par les questions africaines et engagés sans autres calculs que ceux de la libération du Togo dans une dynamique panafricaine, ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire est d’une gravité extrême qui va même au-delà de la question de démocratie. Quelle démocratie pourrait-il exister dans un pays esclave ? Elle est travestie, manipulée et détournée par ceux qui depuis d’autres cieux, se sont érigés en maîtres de l’Afrique et qui usent de la ruse, du crime organisé et de la guerre pour le rester. C’est d’autant plus grave que la Côte d’Ivoire avec Laurent Gbagbo représentait justement un des rares espoirs sérieux de libération de l’Afrique des chaînes de la françafrique par une approche réellement démocratique.

Cette différence abyssale de compréhension du même évènement provient d’abord de la culture politique dont un ingrédient essentiel est la question de l’information. Tous les « grands » médias qui servent les Africains sont des médias appartenant à des ennemis de l’Afrique et/ou noyautés par eux. Ils servent en permanence au formatage et à la lobotomisation de l’esprit des Africains. En temps de conflit armé ouvert en Afrique, ils sont utilisés pour la propagande de guerre. Les autres médias, de moindre couverture et de moindre introduction auprès des « services » autorisés ne font souvent que relayer les messages diffusés par les premiers.

Ainsi donc, on « gagne » une élection en Afrique avec des armées étrangères, les médias étrangers, l’injonction de dirigeants étrangers, les institutions tenues par des pays étrangers, l’embargo économique, l’asphyxie financière et sanitaire, … Et pour compléter le tableau, la vérification est interdite en cas de litige !

Ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire est purement et simplement un très périlleux déni multidimensionnel pour l’Africain : déni de démocratie, déni de liberté, déni de souveraineté, déni de légalité, déni d’intelligence et même déni d’humanité.

C’est un message clair envoyé à tous les Africains, de quelque bord artificiel qu’ils soient, et plus spécifiquement aux patriotes débarrassés des chaînes mentales. Ce message à nous Africains signifie et nous rappelle le plus sévèrement que nous ne valons rien, que l’on peut faire de nous ce que l’on veut ; si l’Africain veut être libre et respecté, s’il veut se mesurer aux autres peuples du monde, s’il veut développer son pays et son continent, s’il veut jouir de son espace et de ses ressources, alors voilà le prix ultime à payer, celui du feu des armes sans état d’âme et sans aucun égard à son statut hypothétique d’être humain.

Dans les faits, la démocratie à l’occidentale n’a jamais pris sérieusement corps en Afrique dite « francophone ». Pour cause, il n’en a même jamais été question en réalité, toutes les fois qu’il y avait des enjeux importants. Sauf peut-être furtivement dans les années qui ont précédé les prétendues « indépendances » et où l’espoir et la détermination des peuples ont pu provisoirement s’imposer par endroits comme au Togo, malgré les autorités coloniales. Le semblant d’exception que l’on constate également de nos jours dans les pays comme le Mali, le Sénégal ou le Bénin sont ceux pour lesquels, soit l’enjeu économique et/ou géostratégique du moment est relativement moindre, soit les compétiteurs et le gagnant à une élection majeure n’ont pas un profil enclin à remettre en cause le statu quo périlleux dans lequel nous sommes. Car essentiellement, la France tient l’Afrique à travers des instruments dont les « manches », les « poignets » sont les prétendus « dirigeants » africains. C’est son approche préférée parmi d’autres. Ce procédé permet de minimiser les risques d’écorner sa propre image. En effet, ce sont les « dictateurs africains » qui, contre le luxe et une délégation de pouvoir illimité à la baïonnette sur les peuples, acceptent de couvrir toutes les basses besognes sur le continent et d’en encaisser l’opprobre consécutif aux dégâts visibles. Ce qui est encore vicieux est qu’à travers l’image dégradée des dictateurs « africains » imposés, c’est également tous les Noirs d’Afrique et d’ailleurs qui traînent l’opprobre comme un boulet au pied partout où ils se trouvent sur la planète, en plus des conditions souvent inhumaines d’existence. La réputation des commanditaires et de celle de leurs pays restant ainsi relativement sauve, le système peut perdurer indéfiniment. D’autant plus que le chaos permanent créé par eux avec l’aide de leurs serviteurs dictateurs locaux est recyclé et réutilisé par les mêmes pour justifier leur présence et leur interventionnisme. Dans un certain langage populaire, c’est avoir « le beurre, l’argent du beurre, etc. ».

Dans ces conditions, comment peut-on croire, avec une telle implication des autorités françaises, que c’est la démocratie qui gagne ? Comment peut-on croire que l’Etat français puisse travailler pour permettre l’arrivée au pouvoir de quelqu’un qui n’aurait pas été préalablement repéré, choisi, formaté et missionné pour ses intérêts ? Ce qui se passe en Côte d’Ivoire depuis 2002 à nos jours, tout comme ce qui a eu lieu au Congo Brazza dans les années 90 nous montre plutôt que si malgré toutes les précautions prises par la nébuleuse françafricaine, la démocratie arrivait à s’exercer pour amener un vrai dirigeant à la tête de l’un de nos pays, tous les moyens militaires, diplomatiques, médiatiques, économiques, financiers, antisociaux, voire occultes et autres, seront mis en œuvre pour le faire partir, mort ou vif…

L’utilisation de certains Africains contre les leurs, surtout dans un schéma de manipulation « ethnique », a également pour effet d’entretenir un autre cercle vicieux : création et activation des antagonismes, de la méfiance voire de la haine entre les Africains eux-mêmes qui s’entredéchirent, jusqu’à ce que ceux qui sont sensés se battre pour le changement perdent de vue, voire ignorent totalement les fondamentaux pour lesquels ils se battent ou devraient se battre.
Outre les publications de nombreux observateurs ayant échappés à l’emprise des « grands » médias, j’ai moi-même soumis plusieurs documents d’explication du contexte électoral ivoirien, dont celui intitulé « Crise ivoirienne : l’amalgame d’un hypothétique « déjà » », visible chez Lynx Info :http://www.lynxtogo.info/oeil-du-lynx/diaspora/1000-crise-ivoirienne-lamalgame-avec-un-hypothetique-qdeja-vu.html

Au-delà de tout ceci, c’est l’état psychologique de beaucoup d’Africains qui est le plus préoccupant.
La participation active et/ou morale de certains des nôtres, peu importe leur bonne foi, à l’un des plus grands complots du 21e siècle ourdi par l’Occident, avec l’Etat français et ses réseaux lobbyistes en tête, est tout simplement très édifiant. Voilà en effet un formidable coin de voile levé sur le parcours historique par lequel nous Africains sommes passés depuis la nuit des temps jusqu’au stade où nous en sommes : les derniers de l’humanité dont la survie même est la plus menacée de la planète. D’ailleurs, le même occident ne nous jette-t-il pas à la figure, aujourd’hui, que ce sont les Africains eux-mêmes qui avaient vendu les leurs ? Ce qui vient de se passer devrait nous ouvrir les yeux sur les conditions dans lesquelles des Africains auraient « eux-mêmes vendu les leurs ». Surtout que l’Histoire nous enseigne également que l’Occident avait aussi eu recours aux guerres et aux assassinats pour imposer des rois dociles à la traite des Africains en remplacement de tous ceux qui y étaient hostiles.
Chaque africain ayant échappé à cette sorte de formatage autodestructeur a aujourd’hui une mission vitale consistant d’abord en un travail courageux et soutenu de sensibilisation avant qu’il ne soit bien trop tard. Sauf à nous classer en dehors de l’humanité, nous faisons potentiellement face à un totalitarisme d’ordre fasciste. Le risque est par conséquent incalculable si la prise de conscience n’atteignait pas très rapidement un seuil critique d’Africains en mesure de prendre fermement et efficacement leurs responsabilités.

Lynx.info : Comment vous expliquez le soutien sans faille de tous les politiques de droite comme de gauche en France pour Alassane Ouattara ?

Le comble est le contraste saisissant entre l’impopularité sans précédent et les critiques croisées contre Nicolas Sarkozy pour sa politique intérieure et cette unanimité de la classe politique française pour ce qui est des actes qu’il a posés en Côte d’Ivoire comme ailleurs en Afrique : ce qui n’est pas bon pour la France serait-il excellent pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique en général ?
D’abord, comprenons que pour la France comme pour la Côte d’Ivoire et l’Afrique, ce ne sont pas les personnes de Ouattara ou de Gbagbo en tant que telles qui importent le plus, mais les principes de vérité, de droit, de souveraineté, ainsi que ce que ces personnalités apportent ou font perdre à l’Afrique ou à la France et à ses alliés. Les enjeux sont énormes et au-delà de la prétendue démocratie. Les plus importants ne sont pas ceux que beaucoup croient souvent et qui consistent aux gains immédiats en ressources agricoles ou minières. Il s’agit plus sérieusement d’une bataille idéologique et avant-gardiste sur le sort de l’Afrique à long terme, au-delà même de l’espace dit « francophone » : Indépendance et développement au besoin endogène ? Ou plutôt perpétuation de la dépendance, de la tutelle infantilisante, du misérabilisme, de la mendicité et, en définitive de la livraison du droit à la vie ou à la mort des Africains au bon vouloir des décideurs sans scrupule d’autres cieux ? Les ressources et l’espace africain doivent-ils permettre de subvenir au besoin des Africains ou servir en priorité voire exclusivement des intérêts extérieurs ? L’Africain(e) Noir(e) devrait-il (elle) dans les faits, pouvoir exercer ses droits et ses devoirs à égalité avec les autres peuples du monde, et à quelle échéance ? Et qu’en est-il des pays émergeants, en particulier la Chine dans ce contexte ?
Vous me permettrez d’épargner le lecteur du reste et des détails pour le moment, et que l’on retienne seulement que l’enjeu est bien plus grand que les milliards à court ou moyen terme que rapporteront le pétrole, le gaz, l’or, le cacao, etc. En somme, il s’est agit plutôt de casser la dynamique de souveraineté et d’indépendance politique et économique effective, de l’étouffer « dans l’œuf » en Côte d’Ivoire pour parer à toute « contamination » sur le continent. C’est d’ailleurs en grande partie à cause de la non maîtrise de tels enjeux que l’on trouve parmi nous-mêmes Africains, autant de compréhensions superficielles et erronées de cette crise.

Mais pour qu’on en arrive à une telle quasi unanimité pour ce qui est de la classe politique française, il a fallu aussi une ambiance de fond totalitaire entretenue par les dirigeants occidentaux et une caporalisation sans précédent des médias manifestement préparés à l’avance ; tout ceci motivé par l’importance des enjeux défendus. Il y a aussi toujours eu de longue date, un conditionnement sournois du citoyen, qu’il soit politique ou non, au mépris de l’Afrique, conditionnement auquel s’est attaché une bonne partie de l’élite française. Et enfin l’amalgame sur « les dirigeants africains qui s’accrochent au pouvoir », lequel amalgame n’incite guère à chercher la vérité sur ce qui s’y passe réellement dans un cas précis.
Croire que le totalitarisme est définitivement révolu ou qu’il ne peut sévir encore que chez « les autres » est évidemment d’une une pure et naïve vue de l’esprit.

Lynx.info : Pour vous, la CEDEAO qui avait soutenu en 2005 et l’UA sont encore dignes de confiance aux yeux des Africains ?

Evidemment, la réponse est dans le fait même de poser la question.
La CEDEAO est totalement noyautée par la Françafrique, jusqu’au plus grand pays de l’Afrique de l’Ouest, à savoir le Nigéria, qui n’est même pas francophone. Le noyautage du Nigéria remonte au moins à l’époque de la guerre françafricaine du Biafra au début des années 60. En 2005, ce fut Obasanjo qui livra le Togo. En 2010/2011 c’est au tour de Goodluck Jonathan de travailler activement à la livraison de la Côte d’Ivoire aux mêmes pilleurs.

L’UA qui avait pu opposer quelques résistances par le passé, en particulier dans le même dossier ivoirien sous la conduite de Thabo Mbeki, a été cette fois-ci totalement dépassée. Comme la CEDEAO, l’UA n’a fait que suivre ce que l’UE et les Etats Unis ont décidé sous le couvert hypocrite de l’ONU.
Alors c’est peu de dire que la crédibilité de toutes ces organisations est fortement sujette à caution, CEDEAO, UA comme ONU.

Lynx.info …. Mais Sarkozy est ferme, ce sont les Africains qui ont demandé de tuer les ivoiriens et la Licorne a exécutée…

De notre point de vue, ceci ne trompe plus grand monde, y compris ceux qui soutiennent cette entreprise criminelle. Donc n’y perdons pas notre temps.

Lynx.info : Votre mouvement qui est orienté très panafricain n’a pas pris un recul avec les idées guerrières sur le cas ivoirien de Kofi Yamgnane dont vous êtes un proche. Comment expliquez-vous que le MoLiTo n’ait pas pris distance du patron de Sursaut ?

Ce n’était pas tout à fait sur un ton guerrier comme vous le dites. Il n’empêche que ses déclarations étaient aux antipodes de notre position quasi unanime au MoLiTo. Kofi Yamgnane était manifestement persuadé que Laurent Gbagbo avait perdu les élections et qu’il devrait par conséquent partir. Ceci, bien entendu, ne correspondait pas du tout à notre perception et à notre connaissance du dossier ivoirien que nous suivons avec une extrême vigilance dans le cadre panafricain depuis plus d’une décennie. Nous avons fait ce que nous pouvions pour qu’il ait connaissance des avis alternatifs et contraires comme le nôtre, ainsi que ceux provenant d’éminents intellectuels africains allant dans notre sens. Ce ne fut manifestement pas assez ou pas à temps, malheureusement.

Que notre mouvement ait pris un recul dans un tel contexte est plausible, étant donné l’engagement de certains membres dont moi-même auprès de Sursaut Togo pour une alternative au pays. Mais vous savez, le MoLiTo n’est en aucune façon inféodé à quelque autre organisation ou personnalité que ce soit. Si nous avons créé ce mouvement c’est justement pour avoir une liberté totale de jugement et d’action en pareille situation ultra délicate à maîtriser par les politiques classiques. Nous pressentions cela par rapport aux partis et mouvements existants, par rapport à des compréhensions que nous jugeons incomplètes ou biaisées, des problèmes du Togo comme de l’Afrique en général. Nos relations avec d’autres organisations partenaires, qu’elles soient togolaises, françaises ou autres, consistent seulement à solliciter ce que chacune d’elles peut nous apporter et laisser en quelque sorte ce qui, à notre sens, ne servirait pas la cause telle que nous l’entendons.

Par ailleurs, bon nombre de compatriotes togolais et Africains engagés, célèbres et moins célèbres, se sont également fourvoyés, selon nous en tous cas, dans ce dossier ivoirien. Mais c’est souvent de très bonne foi. Nous continuons à nous expliquer et les compréhensions évoluent malgré les difficultés. Dans tous les cas, il n’est de l’intérêt de personne que nous nous renions les uns les autres sur la base de ce qui est manifestement un grave malentendu. Lequel malentendu a été savamment orchestré par les ennemis de l’Afrique pour nous déstabiliser, nous « mélanger », nous confondre et nous opposer à nos dépens. Nous refusons de tomber dans cet énorme traquenard que nous ont tendu en Côte d’Ivoire ceux qui méprisent les Africains, qui nous divisent pour régner et maintenir l’accaparement et le dépouillement du continent à leurs intérêts exclusifs.

Tout en étant conscients des limites, notre approche favorise une certaine pédagogie pour une convergence optimale, nécessaire à un rassemblement maximal de nos forces. C’est le caractère extrêmement redoutable et vicieux des ennemis masqués de l’Afrique qui nous oblige à une telle approche qui s’applique aussi au frère Kofi Yamgnane.

Interview réalisée par Camus Ali Lynx.in




Le syndrome du colonialisme a la vie dure


Editorial par Jean-Paul Piérot
Syndrome néocolonial
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c’est l’affaire du peuple ivoirien

À l’annonce de l’intervention des militaires contre la résidence présidentielle de Côte d’Ivoire et de l’arrestation de Laurent Gbagbo, une sorte d’exaltation transportait nombre d’éditorialistes et de chroniqueurs qui se félicitaient, sans rire, de la victoire du droit et de la démocratie. Trop rares étaient les voix qui s’indignaient, non pas qu’Alassane Ouattara ait effectivement remplacé l’ancien président – c’est l’affaire du peuple ivoirien –, mais que ce changement à la tête d’un pays souverain ait été réalisé par l’armée de l’ancienne puissance coloniale.

Avec des chars et des hélicoptères de combat

Avec des chars et des hélicoptères de combat. «?Victoire pour la France?», affirmait le Figaro, qui retrouve les accents d’une époque qu’on pensait révolue. Belle victoire en vérité que cette aventure dans laquelle s’est engagée l’une des premières puissances militaires dans un pays d’Afrique en crise afin d’installer au pouvoir le protégé du moment.


C’est une victoire à la Pyrrhus, car la France, loin d’augmenter son crédit auprès des peuples d’Afrique, creuse un peu plus le fossé entre Paris et des populations africaines qui se sentent humiliées. En effet, en s’ingérant violemment dans un pays réputé souverain, en menant en France une politique xénophobe dont souffrent tant d’originaires du continent africain, en refusant les visas à des écoliers sénégalais, la France de Sarkozy est perçue comme un État hostile et revanchard à l’égard de son ancien empire.

L’ONU aurait été dans son rôle, dès lors qu’elle avait validé la victoire électorale d’Alassane Ouattara, en faisant pression sur Gbagbo afin qu’il reconnût le verdict des urnes. La diplomatie peut mobiliser de nombreux instruments pacifiques afin de conduire des États à respecter les résolutions du Conseil de sécurité. Cela peut demander du temps et aussi, faute de volonté politique, demeurer des décennies durant lettre morte, comme la résolution 242, qui depuis 1967 demande aux dirigeants israéliens d’évacuer les territoires palestiniens illégalement occupés.

Mais cela peut progresser vite si l’ONU se mobilise. S’il faut s’interroger sur les moyens que l’ONU doit mettre en œuvre pour faire respecter le droit, la tendance actuelle à recourir à la force et à banaliser la guerre est à la fois dangereux et contraire à la mission fondamentale des Nations unies?: la sauvegarde de la paix. Si les crises étaient résolues dans la facilité, ce ne seraient pas des crises. La crise ivoirienne, qui n’est pas sans rapport avec l’héritage colonial et les pratiques de la Françafrique, qui a contraint les élites politiques à la soumission, nécessitait un autre traitement que ce remake des «?La légion sautent sur Kolwesi?» ou des opérations américaines au Panama et à la Grenade dans les années quatre-vingt.

Ils auraient laissé les hommes d’Alassane Ouattara commettre des actes de violence

Les autorités françaises en sont réduites aujourd’hui à affirmer que les soldats français ne seraient pas entrés dans la résidence présidentielle. Ils auraient laissé les hommes d’Alassane Ouattara commettre des actes de violence subis par Gbagbo et ses proches lors de leur arrestation. Des dénégations qui ne convaincront que les naïfs ou les complaisants. C’est bien l’armée française qui a débarqué l’ex-homme fort du pays, comme au bon vieux temps. Nicolas Sarkozy réactive la Françafrique c’est-à-dire la domination impérialiste et néocoloniale à l’heure de la globalisation néolibérale.

la capture de Gbagbo est un signal inquiétant pour les peuples d’Afrique


À l’heure aussi de l’extension de l’Otan devenue une arme d’intimidation au service des marchés. De ce point de vue, la capture de Gbagbo est un signal inquiétant pour les peuples d’Afrique. Qu’on nous permette de ne pas féliciter l’armée française pour son fait d’armes d’Abidjan.

La tendance actuelle à recourir à la force et à banaliser ?la guerre est ?à la fois dangereuse et contraire à la mission fondamentale ? des Nations unies?: la sauvegarde ?de la paix.

Par Jean-Paul Piérot






Il n’y a aucun doute sur la violation de la loi sur la convention de Genève notamment quand un soldat qui se rend clairement sans aucune arme à la main, à cet instant précis, la quatrième convention de Genève protégeait IB. D’ailleurs, l'article 3 commun aux quatre Conventions, qui couvre également les conflits armés non internationaux donnent plus de détails sur cet aspect. En vertu de l’article 44, les combattants sont tenus de se distinguer de la population civile quand ils prennent part à une opération militaire. IB s’est rendu en brandissant un drapeau blanc en disant «on se rend, arrêter les tirs». Il rentrait automatiquement dans la catégorie des civils. Il devrait donc être protégé. Mais, quand les armes se sont tuent, Il est sorti accompagnés de ses gardes de corps avec les mains en l’air. Dès qu’ils l’ont vu, ils l’ont criblé de balles en pleine poitrine, il est tombé à la renverse. Le sang a jailli de sa poitrine puisque son cœur battait terriblement. La photo explique clairement cet aspect. Ces gardes de corps ont étés abattus sur le champ pour ne pas qu’ils servent de témoins plus tard. Le sort d’IB était déjà scellé avant le lancement de l’assaut le matin. À 8h du matin, Shérif avait affirmé : «vaquer à vos préoccupations, IB, c’est fini, il n’y a plus d’IB» avec un sourire à la lèvre. Wattao a ajouté au même moment, «nous n’avons pas eu de résistance, nous sommes justes rentrés». C’est seulement à 20h, qu’on annonce la mort du vaillant guerrier d’Abobo. Ces 
deux affirmations prouvent deux choses : premièrement, les éléments d’IB n’étaient armés, sauf ses sept gardes rapprochés de peur d’être assassiné par les rebelles de Soro. Deuxièmement, IB était déjà assassiné depuis le matin, comme c’était contraire aux vœux du chef de l’état, alors, Soro étant dans l’eau bouillante au Golf, il fallait chercher un Alibi de scénario. Sauf, que Soro n’était pas assez brillant pour monter un scénario infaillible. L’histoire des otages est contraire à la réalité, c’est tout simplement du dilatoire. L’assaut a été lancé dans la précipitation et le désordre de peur qu’IB ne dépose les armes puisqu’il s’apprêtait à le faire et il avait lancé un appel dans ce sens. IB vivant, Soro et ses sbires ne dormaient plus, car pour eux leurs rêves prendraient fin. Il fallait assassiner IB à tout prix. Ils avaient tellement la trouille qu’ils ont oublié de bien ficeler le montage de l’assassinat. La femme d’IB, Khady et ses parents doivent porter formellement plainte contre Soro et ses bras séculaires.

Soro doit démissionner immédiatement pour se mettre à la disposition de la justice pour avoir désobéi aux ordres du chef suprême des armées son excellence Alassane Ouattara. Wattao, Vecho et Shérif quant à eux, doivent être déshabillés immédiatement pour faire face à la cour martiale. (Tribunal militaire). 

Le chef de l’État s’est trompé en croyant à la bonne foi de Soro, mais celui-ci a sérieusement terni l’image du président, car 
tout ceci est contraire à la philosophie de paix qu’il a toujours prônée. Soro se croyait encore aux temps vifs de la rébellion où il a fait assassiner tous ceux qui remettaient en question son leadership. Ces deux hommes de main ont toujours été Wattao et Shérif. 

Son excellence, président de la république de Côte d’Ivoire, s’il vous plait, il faudra diligenter une enquête immédiatement sur l’assassinat du commandant IB, car si Dogbo Blé, Robert Gobou, Yoro Claude, Affi N’guessan, Gbagbo etc sont vivants, IB méritait de vivre auprès de ses enfants. Qu’est-ce que IB a fait pour mériter ce sort? Aujourd’hui les assassins Shérifs et Wattao sont tellement contents qu’ils s’exhibent dans des photos avec des miliciens qui brûlaient vifs des innocentes personnes. Au nom de la justice et au nom de la réussite de la réconciliation, la vraie, il faudra diligenter une enquête pour faire la lumière. IB a déstabilisé la résistance de Gbagbo, il a facilité le travail des français avant que les rebelles n’entrent à Abidjan, ces rebelles n’ont pas combattus car les forces de Gbagbo avaient le moral très bas. Ces rebelles pensent qu’ils ont fait quelque chose d’extraordinaire. La preuve, Yopougon n’a pas pu être désarmé malgré les amulettes qu’ils portent sur leurs bras. Tout le monde sait comment Gbagbo a été arrêté. Pour terminer, je voudrais attirer l’attention du chef de l’État sur les soldats des forces nouvelles de Soro. Ces jeunes gens doivent être encadrés par des
officiers intellectuels et professionnels et non par des criminels qui n’ont eu leur prestige que dans l’élimination de leurs frères d’armes dissidents. Sinon, ils pourraient nuire au processus de paix. Pas très longtemps, Wattao avait menacé Zakaria en le traitant de vaurien et qu’il ne savait pas utiliser un fusil. Il le dénigrait dans les journaux. Wattao avait massacré les éléments de Zakaria à Séguéla. Tous ces soldats doivent tirer leur révérence, sinon ce sont des dangers pour la paix. La Côte d’Ivoire a besoin de paix et des officiers intellectuels et non des criminels. La symphonie des règlements de compte doit s’arrêter. C’est un impératif.

Texte approuvé par :
Lanciné Bamba/ /Oslo/Norvège
Koné Daouda/Belgique
Kouakou Edmond/Cocody/ Côte d’Ivoire


"Du FMI à la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara est un criminel récidiviste"

Le journal Lynx.info et Komla Kpogli (Secrétaire Général de Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique-J.U.D.A-Togo) échangent sur l'Afrique et la Côte d'ivoire. 



"Du FMI à la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara est un criminel récidiviste"
Lynx.info : Bonjour Monsieur Kpogli ! Finalement la France revient cette fois-ci de force dans son pré-carré avec la Côte d'Ivoire. C'est ca aussi votre avis Komla Kpogli? 

Komla Kpogli: La France n'est jamais partie d'Afrique depuis qu'elle y a mis les pieds. Elle ne partira pas d'Afrique aussi facilement. Il faut que les africains se le mettent bien dans leur tête. La France et l'Occident plus généralement n'utilisent alternativement que la ruse et la violence selon les objectifs à atteindre. Comme le disait Jacques Foccart, l'Afrique doit être l'arrière-cour de la république comme l'Amérique latine l'est pour l'Oncle Sam. Nous avons dit et répété que la France est un grave danger pour les africains. Aujourd'hui, une infime part de ce danger et un petit bout des actes de la France en Afrique dessillent les yeux de certains africains qui ont jusqu'ici dormi en toute tranquillité. Et, voilà que nombre de ces africains qui ont toujours aimé le maître plus qu'eux-mêmes s'aperçoivent de quelque chose. C'est bien, car mieux vaut tard que jamais. Qu'ils soient les bienvenus dans le monde réel où nous étions parfois bien seuls à crier et à être ainsi traités de radicaux, de communistes, d'extrémistes, de fous, de haineux et d'illuminés. 

La France s'est toujours comportée en maître des lieux en Afrique et c'est nous africains qui y sommes des étrangers. C'est cela la dure réalité, même si certains continuent de faire semblant de ne pas la voir. D’aucuns préfèrent jouer aux ignorants heureux, oubliant manifestement que le bonheur dans l'ignorance conduit inexorablement au suicide. Sans exagérer, 99% d'africains croient s'inventer un autre statut en refusant de voir l'état dans lequel notre peuple est réellement. Pourtant, voir cette réalité en face, c'est chercher à se doter des moyens pour notre libération. Depuis des siècles, la France humilie les Noirs. Elle les immobilise. Elle les massacre dans les territoires du Cameroun, du Togo, du Tchad, du Gabon, du Congo, du Niger, du Nigeria, de Centrafrique, de Côte d’Ivoire, du Rwanda….Lorsque la France ne veut pas directement les massacrer, elle délègue son autorité aux Oncles Tom tropicaux. Elle institue des dynasties un peu partout pour humilier notre peuple. Elle pille allègrement et avec mépris, elle répand qu'elle est en Afrique pour jouer le rôle d'Emmaüs. Donc, ce pays, nous ne devons pas seulement avoir une méfiance à son égard. Nous devons surtout le combattre, car c'est lui qui se cache derrière tous ces régisseurs coloniaux affublés du titre de dirigeants et qui renverse ou assassine tous les patriotes africains. Avec ce qu'elle vient d'accomplir en Côte d'Ivoire, le message qu'elle envoie est on ne peut plus clair : la France reste une puissance africaine et entend la demeurer, et quiconque osera la défier sera puni. Ce qui signifie que tant que la France et l'Occident seront en Afrique, il n'y aura ni paix ni développement. Mais pour combattre ce pays, nous devons savoir de quoi il est capable, ce qu'il a fait dans ses territoires africains hier, ce qu'il y fait actuellement et ce qu'il pourra y faire demain. Nous devons tirer toutes les leçons de l'histoire, de notre histoire, pour ne pas commettre certaines des erreurs qui ont coûté la vie à beaucoup de nos leaders anticolonialistes. Sans cette étude méticuleuse qui va conditionner notre méthode de lutte et nos moyens d'action, on est vaincu d'avance. 

Lynx.info : L'argument avancé par la France et l'ONU d'apporter la démocratie et les libertés tient-il la route? 

K.K: Ecoutez, la France et les pays occidentaux n'ont jamais milité pour les peuples tiers. Aucun peuple ne travaille pour le bonheur des autres. Dans l’histoire de l’humanité, seuls les noirs ont autant servi les autres et ceci à titre gratuit sous les coups de fouets et des injures. Les pays occidentaux adeptes de la philosophie individualiste multidimensionnelle ne peuvent, ni par essence, ni par destination, travailler pour la liberté des tiers. La classe politique française étant l'une des plus prostituées au monde, la démocratie et les libertés pour les africains ne la concernent pas. La France a toujours soutenu les pires dictateurs en Afrique. Elle est l'un des pays les plus négrophobes au monde. Il suffit de lire ses plus brillants intellectuels et ses gouvernants depuis le XVIIè siècle. Sarkozy ne déroge pas à cette règle républicaine du mépris à l'égard des africains. Le reste n'est que sophisme. Pour ce qui est des élucubrations démocratiques de l'ONU, seuls les aveugles ne souhaitent pas voir le rôle de cette institution en Afrique. Qu'a-t-elle fait de Lumumba, par exemple? Ne l'avait-il pas liquidé? Relativement à la Côte d’Ivoire, l'ONU a mis ses avions au service des rebelles de Ouattara pour transporter des tonnes d’or pillé dans le nord du territoire via le Ghana. Cet or vendu à Anvers, en Belgique a servi à Ouattara et à la France à équiper en armes les criminels de guerre stationnés dans cette zone. Et ces armes étaient transportées par les avions de l'ONU. Ceci n’est pas nouveau, des avions de l’ONU ou des prétendues ONG ont déjà livré des armes et des bombes « humanitaires » à des seigneurs de guerre dans d’autres territoires africains et ailleurs dans le monde. Le nègre domestique Hamadoun Touré, porte-parole de l'ONUCI était parfaitement au courant de ces choses, lui qui donnait souvent de la voix contre ce qu'il appelait « le clan Gbagbo ». Le peuple noir veut sa renaissance et les hologrammes comme Hamadoun Touré sont pour la remise sur pied du corps des « tirailleurs sénégalais ». Mieux, Touré et ses imitateurs Soro Solo, Turbice Koffi, Venance Konan, Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly, pour ne citer que ces individus, se frottent les mains de voir la métropole faire le boulot que les nouveaux tirailleurs sénégalais auraient dû faire s'ils avaient été plus courageux. Alpha Blondy qui demandait il y a quelques années à l'armée française de s'en aller d'Afrique, revient dire aujourd'hui qu'il est « soulagé de la fin de la crise». Autrement dit le rasta qui a déjà affirmé que Thomas Sankara a été tué par ses frères alors que cet assassinat est bien le fait de la France qui depuis lors ne cesse de protéger Blaise Compaoré, est soulagé de voir l'armée française « mettre fin à la crise ». Quant à Tiken Jah Fakoly, lui le chantre autoproclamé de la lutte contre la françafrique, il est content que la françafrique triomphe mais cette fois-ci c'est la bonne françafrique car elle oint à présent un dioula. Alpha Blondy, artiste, au demeurant réaliste depuis ses débuts, n'est pas moins dans cette logique ethnique qu'il dénonçait pourtant. 
Comme beaucoup d'africains adorent souvent ce qui les blesse et les tue, on continue d'invoquer l'ONU et tous les instruments de la boîte à outils des Occidentaux à l'instar de la mythique communauté internationale. L'ONU n'est rien d'autre qu'une instance permettant aux européens et à leurs cousins occupant l'Amérique de donner des simulacres de légitimité et d'humanisme à leurs entreprises criminelles partout dans le monde. Le pouvoir de décision à l'ONU appartient à ces pays au sein du Conseil de sécurité. Depuis l'adoption de la charte des Nations Unies, pas moins de 67 guerres d'agression ont été menées par ces seuls pays. Ce sont des fauteurs de guerre armés et surarmés dans le dessein de braquer et saigner aux quatre veines les autres pays sans qu'il y ait riposte. L'Assemblée générale n'est qu'une chambre d'enregistrement. Il ne faut plus que les africains soient impressionnés par l'évocation des outils comme l'ONU qui a d’ailleurs menti effrontément en mars dernier à propos de l’inexistante livraison de trois hélicoptères par le Bélarus à l’armée nationale de Côte d’Ivoire. Ce sont les mêmes pays qui agissent, même si parfois la Chine et la Russie également membres du Conseil de sécurité sont plus réticentes non pas parce qu'elles seraient des „amis“, mais parce qu'elles auraient aimé un peu plus de justice dans le partage. Le plus souvent d'ailleurs, la position de ces deux pays se traduit par un feu orange voire vert-clair de l'abstention: ce fut le cas concernant la résolution 1973 de la France autorisant les bombardements et la destruction de la Libye. 

En clair, il faut se mettre bien dans la tête que la toute puissance des maîtres ne va pas se convertir en toute bonté parce que les africains le désirent. Le reste n'est que propagande de mauvais goût. 

Lynx.info: ..... Nicolas Sarkozy se lave les mains comme Ponce Pilate et dit ce sont les africains qui voulaient que la force Licorne bombarde. N'a t-il pas raison? 

K.K: Sarkozy voulant bombarder la Côte d'Ivoire a utilisé son pupille Alassane Ouattara pour qu'il en fasse une demande. Cette démarche a été confortée par la prétendue lettre de Ban-ki Moon adressée à Sarkozy, le cowboy africain, afin qu'il mette les forces Licorne en action. Ce sont de petites combines qui ne changent rien au fait que la France, en dépit de ses dénégations tardives, ait capturé le président Laurent Gbagbo après d'intenses bombardements. L'ambassadeur de France, Jean-Marc Simon était personnellement aux commandes de l'opération du 11 avril 2011. Ouattara et Soro n'ont été que des rabatteurs qui ont certes leur responsabilité. Mais celle-ci ne doit en aucun cas nous éloigner des vrais auteurs de la destruction de la Côte d'Ivoire, des massacres et du kidnapping du président Gbagbo. Désormais, il faut que nous apprenions à écrire notre histoire, ceci afin de ne plus nous contenter d'avaler gloutonnement ce qu'on veut nous faire croire. La France est spécialiste dans la réécriture des faits criminels qu'elle commet en Afrique. Souvenons du Rwanda où elle est allée jusqu’à s’attribuer le beau rôle du sauveur malgré ses actes. Bien sûr, la France et les Occidentaux ont toujours sauvé les Noirs. C’était le cas lorsqu’ils allaient capturer les noirs durant quatre siècles sous prétexte de les sauver de l’enfer africain pour les amener enchaînés dans les cales des bateaux au paradis des îles et d’Amérique où les travaux forcés et les coups de fouets leur ouvraient la voie des cieux. Souvenons-nous des opérations de soustraction des documents des archives au Togo en 2005 à la mort d'Eyadema, en Centrafrique à la chute de Bokassa...par la DGSE. Ce sont des opérations visant à réécrire l'histoire. Et la France procède toujours de la même façon. 

Dans le cas de la Côte d'Ivoire, il y a des complices, c'est indéniable. Mais ceux-ci ne sont rien sans l'auteur principal qu'est la France dont la classe politique est toujours soutenue dans ses basses œuvres en dehors de ses frontières, notamment en Afrique par une cohorte de journalistes plus chauvins qu'analystes et plus soumis aux intérêts financiers dans des organes de presse appartenant aux marchands d'armes Lagardère, Dassault et aux requins tels Bolloré et Bouygues qu'à la tâche d'information à laquelle ils se disent attachés. 

Lynx.info : Pour certains Africains, Laurent Gbagbo était un dictateur, à la limite, un Hitler tropical. C'est ça aussi votre avis? 

K.K: Cela fait doucement rigoler. Quand on ne connaît pas l'histoire de sa propre famille, encore moins celle de son territoire de provenance, prétendre connaître celle de l'Europe qui a connu Hitler, ne peut que procéder par la fraude et par des comparaisons hasardeuses. A ces cancres, il faut dire simplement qu'ils ne savent donc pas ce que c'est que l'hitlérisme. Mais comme les cancres osent tout, ils disent aussi que le président Gbagbo fut un fasciste tropical. Ceux-ci sont ni plus ni moins que des perroquets imitant bêtement le maître, Jacques Chirac- cité dans plusieurs affaires de corruption- qui avait fait cette comparaison en 2004 à l'égard du pésident Gbagbo. Comme bien d'africains n'aiment pas réfléchir par eux-mêmes, le mimétisme bovin reste leur seul issue. 
Si le président Gbagbo était un Hitler ou un Mussolini tropical, alors nous ne savons pas ce que sont des contremaîtres comme les Gnassingbé, Sassou, Déby, Bozizé, Guélleh, Compaoré, Biya et les Bongo qui tuent, pillent, volent, violent, emprisonnent, torturent et soumettent le peuple noir sur leur gouvernorat respectif. Ces proconsuls noirs qui, plus que tout, méprisent le peuple noir et sanctifient le maître. Si le président Gbagbo était le Duce ou le Führer, alors que dirons-nous d'Alassane Ouattara, le banquier qui pue le crime et la mort à grande échelle si bien même que ses alliés objectifs que sont des ONG dites de défense des droits de l’homme et l’ONU n’ont pas hésité à parler de « massacres à grande échelle » et à lui demander de cesser les massacres? 

Ce qui est bien avec des africains, c'est que certains prétendent même que le président Gbagbo ait trop duré au pouvoir. Ah oui??? Il a fait 10 ans dont 8 sous une rébellion dans un pays partitionné. Ce qui veut dire que ceux qui ont fait 40 ans pour laisser leur place à leurs enfants après leur décès, ceci n'est pas trop. Certains noirs ont un drôle de logique dans leur manière de voir les choses. 10 serait donc plus grand que 40. Il faut donc détruire celui qui a fait 10 ans et aduler ceux qui ont fait 40 ans, 30 ans, 25 ans avec des élections toujours truquées et douchées dans des bains répétés de sang. 

Beaucoup disent aussi que le président Gbagbo a trop tué. Et dès que vous cherchez à savoir davantage, on vous dit qu'il a tué Guy-André Kieffer et Jean Hélène. Ceci veut dire que les noirs sont toujours prompts à se fendre en quatre dès que le malheur touche un Occidental. Mais, ils se foutent des milliers de leurs propres frères qui crèvent sous leurs yeux du fait de la France et de ses hommes de main Ouattara et Soro. Alassane Ouattara est justement de cette classe d'africains qui pleure quand le maître pleure et qui est malade lorsque le maître l'est. Il vient de déclarer dans une interview à La Croix qu'il est très inquiet pour les deux français enlevés à Abidjan. Le sort qu'il fait à des milliers de nos compatriotes ne lui pose aucun problème. Les deux français sont des hommes; ce qui n'est pas le cas des africains en Côte d'Ivoire. Eux, ils peuvent disparaître, ils peuvent être massacrés, ils peuvent être passés tranquillement à tabac. Voilà comment l'esprit de l'Oncle Tom sévit au sein de notre peuple. 

Au fond, qui peut savoir, dans un pays où des bandes armées sévissent depuis 2002, celui qui a tué Jean Hélène et fait disparaître Kieffer? Mais non! Le président Gbagbo est décrété auteur de ces actes. C'est lui le méchant. Comme des africains refusent de savoir ce qui se passe autour d'eux, ils n'imaginent pas combien la France, pour atteindre certains objectifs, peut aller jusqu'à tuer ses propres citoyens et l'imputer à d'autres ou le cacher sous le manteau du suicide comme ce fut le cas du juge Borell à Djibouti en octobre 1995. 
Donc, disons simplement que le seul dictateur africain en la personne de Gbagbo est chassé. Vive la démocratie de Ouattara, de Wattao, de Fozié, de Soro, de Fofié, de Ben Laden...Ce sont de vrais hommes d'Etat qui ne tuent pas, qui ne violent pas les femmes. Ce sont des colombes envoyées du ciel pour répandre la paix et bonheur sur la Côte d'ivoire. Et, on voit d'ailleurs la paix qu'ils ont apporté. C'est celle du cimetière. 

Lynx.info: Alassane Ouattara dit n'avoir pas tué plus que Laurent Gbagbo n'en a tué. Vous le croyez

K.K: Que nous le croyions ou pas, Alassane ouattara n'échappera pas au jugement de l'histoire. Que ce soit aujourd'hui ou demain, les générations conscientes d'Afrique retiennent ou retiendront qu'Alassane Ouattara n'a jamais été au service de notre peuple et qu'il a été fait proconsul dans le territoire de Côte d'Ivoire par la France qui pour l'installer, a tué des milliers de personnes, bombardé la présidence et capturé celui qu'il veut remplacer à la tête de cette colonie. Se faire installer par le colonisateur signifie ni plus ni moins qu'Alassane Ouattara est un pantin et qu'il ne peut en aucun cas servir notre peuple en Côte d'Ivoire. 
Cela étant, il faut dire que ce monsieur n'est pas un assassin débutant. C'est un criminel récidiviste. Il faut savoir qu'il a tué des millions d'africains à la suite des privations de nourriture, de soins de santé, d'éducation, de toits et d'habits imposées par le FMI et la Banque mondiale au travers des programmes d'ajustements structurels qu'il a fait respecter avec la terreur qu'on connaît à ses institutions de Breton Woods. A travers le FMI, Alassane Ouattara et tous les autres serviteurs de la finance internationale ont tué des millions d'enfants africains privés de soins médicaux de base et mis à genou des paysans africains à qui ils ont supprimé tout secours public. Ces paysans cultivent le coton, mais sont condamnés à être nus. Ils cultivent le café et le cacao, mais n'ont jamais goûté ni au café au lait, ni au chocolat. Les paysans africains ont été tués par millions, ils ont eu le dos calciné par la chaleur contre rien. Ils sont endettés parce que le système qui leur a imposé les cultures d'exportation pour engranger des devises pour payer l'odieuse dette africaine ne leur a pas laissé une autre alternative. Et Alassane Ouattara était celui que le FMI avait mandaté pour servir ce poison aux africains. Après que Ouattara ait réalisé tout ceci, il descend dans le territoire de Côte d'Ivoire pour faire et faire faire des massacres depuis 2002. Donc, en matière de crimes, nous ne croyons pas que le président Gbagbo peut approcher le score de ce criminel au sourire mesquin et à la démarche placide digne des meurtriers sans scrupules. 

Lynx.info : Etant donné que vous êtes de la jeunesse panafricainiste, que restera t-il du forum de la jeunesse africaine (Cojep) qui avait les mêmes idéaux que votre organisation ? 

K.K: Briser les murs ne signifie pas tuer les esprits. On peut tuer le corps d'un homme, mais pas ses idées. Donc, les idéaux du COJEP sont vivants et survivront aux personnalités qui les ont élaborés. Les noirs doivent d'ailleurs désormais travailler dans cet esprit. Il faut que quoiqu'il arrive aux dirigeants engagés, la relève puisse être assurée. 
Aujourd'hui plus que jamais l'idée de la libération de l'Afrique et de sa reconstruction sur le roc des valeurs négro-africaines revisitées et adaptées au monde tel qu'il est n'a été aussi nécessaire. Ceci est rendu encore plus nécessaire avec les bombardements que la France fait en Côte d'Ivoire et les incessants bombardements de la France et des ses alliés en Libye. Fort de ces faits, travailler à doter l'Afrique, retirée des mains des guignols actuels, des armes des plus puissantes élaborées uniquement avec une intelligence endogène pour sa protection est une exigence existentielle pour notre peuple qui a toujours été l'objet d'agressions meurtrières et de pillages. 

Lynx.info : Un mot sur l'UA, la CEDEAO... 

K.K: Nous répétons une fois encore que ces instruments ne sont rien d'autres que des outils au service de deux intérêts: l'un, principal, l'Occident et toutes ces déclinaisons et l'autre, accessoire, les intérêts multiformes des préfets et seigneurs locaux. 
La CEDEAO est un syndicat de voleurs de suffrage démocratique, un conglomérat de putschistes et une bande d'assassins majoritairement acquis à la France. Ce syndicat du crime, quasi-unanimement issu des rangs de la Franc-maçonnerie vient de s'agrandir avec l'arrivée du « frère » Alassane Ouattara qui n'a pas dérogé aux règles du rituel sanglant. Les mêmes qui voulaient aller en guerre contre le président Gbagbo et qui ont applaudi les bombardements français sont eux-mêmes de grands dictateurs ayant toujours versé le sang de notre peuple. Mais, au nom de la fraternité maçonnique, ils ont le devoir de solidarité à l’égard du frère ivoirien. 

Pour ce qui est de l'Union Africaine, il faut savoir qu'historiquement parlant, elle est le triomphe de l'esprit de Monrovia mené par les Houphouët Boigny et Senghor, plus proches et plus à l'aise avec le mépris des maîtres que de leurs frères Nkrumah, Sellasié et Sekou Toure acquis, eux, à la vision continentaliste du groupe de Cassablanca. Donc, l'UA, sous sa forme actuelle, ne peut faire plus que ce qu'elle fait. Elle est une institution mise en place pour bloquer l'élan d'une construction fédérale en Afrique. La seule preuve en est qu'elle maintient l'intangibilité des frontières dessinées à l'équerre et au compas des Occidentaux en 1885 à la conférence de « partage du gâteau africain » à Berlin. 

Propos recueillis par Camus Ali in Lynx.info
Samedi 30 Avril 2011



Communiqué de presse : Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara : Goût du sang et malaise dans la civilisation !

Communiqué de presse
Le 30 avril 2011

Côte d’Ivoire
Alassane Ouattara : Goût du sang et malaise dans la civilisation !

Selon une opinion généralement admise par les Occidentaux le Président Gbagbo était le grand méchant loup ivoirien et le gentil démocrate devait être le sieur Alassane Ouattara. Pour cette raison, M. Ouattara a eu le soutien de l’ONU, de l’Armée Française (Force Licorne) et des combattants des Forces Nouvelles du nord de la Côte d’Ivoire. Ce qui devait arriver est arrivé le 11 avril et les Français ont offert le pouvoir politique à Dramane Ouattara.

Cependant, tout observateur avisé est en droit de se poser quelques questions de bon sens sur le dossier ivoirien :

- Comment se fait-il que Laurent Gbagbo tout Président qu’il était, n’ait jamais attenté à la vie de Guillaume Soro (Premier Ministre malgré son statut de rebelle) qui est officiellement la cheville ouvrière des tueries en Côte d’ivoire ? Pourquoi n’a-t-il pas fait assassiner Alassane Ouattara le père de la rébellion ? Par pure charité chrétienne ou par différence culturelle ?

- Alassane Ouattara ayant pris le pouvoir grâce à l’Armée Française et disposant de tous les soutiens internationaux imaginables, qu’est-ce qui explique cette folie meurtrière qui semble animer le nouvel « homme fort » d’Abidjan et ses sbires ? Quel que soient les crimes de IB Coulibaly, avait-il besoin de le tuer et d’exposer son corps dans cette forme de pornographie morbide qui semble être devenue la marque de fabrique des « vainqueurs » du 11 avril 2011 en Côte d’Ivoire ?

En tant qu’ancien journaliste en France (une profession abandonnée pour s’opposer au Système Bongoen décembre 2008), j’interpelle la conscience professionnelle des journalistes français : votre silence serait une forme de complicité ! Les tueries doivent s’arrêter en terre ivoirienne et c’est le devoir de la presse mondiale de le dire clairement.

L’erreur des Français à mon humble avis, est de ne pas comprendre que les 2/3 des Africains sont une génération postcoloniale qui aspire à d’autres mœurs que la guerre pour la guerre, la mort gratuite, les hyper-présidents, les massacres et cette gouvernance d’un autre âge. La culture de la violence pure et de la cruauté doivent interpeller chacun : Alassane Ouattara n’a-t-il pas bluffé le monde entier puisque vraisemblablement, il ne sait donner que la mort et dévore même ses propres enfants !

Bruno Ben MOUBAMBA





Jeudi 13 janvier 2011







Depuis le début de la crise ivoirienne, tout et son contraire ou presque ont été dits. Les Occidentaux soutiennent presque tous M. Ouattara qu’ils appellent "Président élu" alors que les Africains soutiennent presque tous le président sortant Gbagbo qu’ils désignent par "Président Réélu". Au-delà des choix partisans pour l’un ou l’autre président élu ou réélu, il est intéressant de constater qu’il y a une autre bataille celle là à distance qui est en train de se jouer entre la Chine et l’occident en Cote d’Ivoire. A travers des appuis militaires directs ou indirects.

L’Occident défend une vieille idée de l’Afrique dans laquelle il contrôle tout à travers ses hommes de mains et s’accommodent volontiers d’une misère de masse. La Chine est celle qui veut changer la donne et faire de l’Afrique la vitrine de sa puissance économique et militaire hors d’Asie. Ce qui froisse fortement l’Union Européenne et les USA. Mais ces derniers ont-ils la force et l’énergie pour résister longtemps au rouleau compresseur chinois qui a malencontreusement décidé de faire de l’Afrique un des piliers de sa superpuissance en construction ? Exactement comme les USA avaient fait de l’Europe il y a 66 ans.


Laurent Gbagbo, meilleur symbole des frustrations des Européens et des Africains


Pour les Africains, les deux personnages de notre feuilleton symbolisent deux conceptions opposées de la politique africaine. M. Ouattara, se définit comme «Houphouëtiste», c’est-à dire quelqu’un qui était ouvertement contre les Etats-Unis d’Afrique. En 1963, son mentor Houphouët Boigny était avec l’ancien président Sénégalais Léopold Sédar Senghor les 2 principaux fossoyeurs du rêve de Kwame Nkrumah de créer immédiatement les Etats-Unis d’Afrique. Pour Senghor et Houphouët la relation avec la France était plus importante que toute nécessité d’autonomie africaine. Ce dernier avait alors prononcé la célèbre phrase :«Ils disent qu’ils vont unir l’Afrique du Cape au Caire. Ils le feront sans nous, sans ma Cote d’Ivoire». La suite on la connaît : l’OUA est née comme une nullité avec un seul programme cher à Senghor et Boigny : «intangibilité des frontières héritées de la colonisation européenne» et adieu le vieux rêve de Kwame Nkrumah contenu dans son livre prémonitoire publié en 1961 du titre : Africa must unite (l’Afrique doit s’unir si elle ne veut pas connaître famine, pauvreté et guerres) .

Mettre fin à la triste parenthèse de l’OUA était une priorité pour Gbagbo dès son arrivée au pouvoir en 2000 pour passer à la nouvelle Union Africaine (en 2002) comme étape intermédiaire vers la création des Etats-Unis d’Afrique. Aujourd’hui, M. Ouattara continue dans la même voie que Houphouët : il ignore les institutions de la Côte d’Ivoire (le conseil Constitutionnel) et préfère attendre sa légitimité de Paris ou de Washington. Il demande à une partie du monde de venir faire la guerre pour tuer une partie du peuple ivoirien.

Il demande d’affamer les fonctionnaires ivoiriens en les privant de leur salaire. Il demande à la France d’organiser des commandos sous le couvert de la CEDEAO, et comme Houphouët, il n’a jamais expliqué ce qu'il compte offrir à la France en retour. Aux apprentis sorciers de la théorie des guerres éclair, j’ai envie de dire : aucune élection, aucune personne ne mérite qu’il y ait une seule vie de perdue. Les hommes passent, les empires disparaissent. Mais les cicatrices d’une guerre ne finissent jamais. L’Irak peut-il nous servir de leçon ?

Trois exemples hors d’Afrique pour élucider mes propos :

· Le 19 décembre 2010, on a voté en Biélorussie, le président sortant a proclamé qu’il a gagné avec 72% et a aussitôt mis en prison les dirigeants de l’opposition. Y-a-t-il un seul pays Européen qui a menacé ce pays d’utiliser la force pour déloger Alexander Loukachenko au pouvoir depuis 16 ans ? L’Union Européenne n’a prévu aucun plan militaire pour aller déloger le dictateur. La raison est simple : les 27 pays de l’Union Européenne ont à cœur la valeur de la vie de leurs frères et sœurs de la Biélorussie. C’est à chacun de soigner ses intérêts et les Européens considèrent la vie humaine en Biélorussie plus importante qu’un dictateur qui s’en ira tôt ou tard.

· Le Secrétaire Générale des Nations Unies M. Ban Ki-Moon et le Représentant de l’ONU en Côte d’Ivoire M. Y Choi sont tous les deux citoyens d’un pays divisé en deux, la Corée. Il y a un des deux présidents Kim Jong-Il qu’ils disent fou et un danger permanent pour sa propre population et pour ses voisins. Mais pour Kim, M. Y Choi et M. Ban Ki-Moon ont toujours justement prôné la retenue. A ceux qui veulent faire la guerre en Côte d’Ivoire, j’ai deux questions : En quoi la vie d’un Coréen serait-elle plus précieuse à préserver que celle d’un Ivoirien ? En quoi la mort des populations civiles en Côte d’Ivoire serait-elle moins grave qu’en Corée ? En quoi Laurent Gbagbo est-il plus dangereux pour ses voisins que le dirigeant Nord-Coréen M. Kim Jong-Il, au pouvoir hérité de son père depuis 17 ans et qui lui-même l’avait exercé pendant 46 ans jusqu’à sa mort et qu’il s’apprête à passer à son fils ?

· En Birmanie (Myanmar) en 2000 un vainqueur des élections présidentielles a été privé de sa victoire, pire, privé de liberté pendant 10 ans. Mme Aung San Suu Kyi s’est contentée en silence d’un prix Nobel de la paix, sans jamais exiger une quelconque intervention de l’extérieur pour aller déloger les usurpateurs du pouvoir. La victoire de Mme Aung San Suu Kyi validée par la Cour Constitutionnelle Birmane est-elle moins importante que la défaite de M. Ouattara déclarée perdant par le Conseil Constitutionnel de son pays ?

M. Laurent Gbagbo entrera-t-il dans l'histoire comme un dirigeant médiocre, méchant, valeureux ou éclairé ? Nul ne pourra le dire. Ce que nous savons par contre, c’est qu’il est l’homme qui symbolise le mieux les frustrations des Européens et des Africains. La crise Ivoirienne s’est vite transformée en une crise raciale entre les Blancs et les Noirs, entre l’Afrique et l’Europe. Avec cette fois-ci un 3ème larron, la Chine en embuscade.

L’Angola, premier partenaire africain de la Chine sur le plan commercial et militaire, soutient indéfectiblement Laurent Gbagbo


Le jour précis (17/12/2010) où l’Union Européenne annonçait avoir à l’unanimité choisi le camp de Ouattara dans la crise ivoirienne, contre Laurent Gbagbo, la Chine nous annonçait être devenue le premier partenaire commercial du continent africain en publiant les chiffres de 10 mois d’échanges avec les pays Africains. Il en ressort une augmentation du volume d’affaires à 20 milliards de dollars avec l’Angola faisant de ce pays son premier partenaire africain sur le plan commercial, mais aussi militaire.

Et le hasard veut justement que l’Angola soit le pays qui soutient militairement les Forces de Défense et de Sécurité de Laurent Gbagbo en Cote d’Ivoire. Et c’est ce même jour que le général Chinois de division Jia Xiaoning, directeur adjoint du bureau des affaires étrangères au ministère chinois de la Défense était reçu en audience au Cameroun par le Président Biya. Ont-ils parlé de la crise ivoirienne ? La Chine peut-elle aider financièrement l’Europe pour sortir de la crise économique et accepter qu’elle utilise cet argent pour la combattre en Afrique ?


Ce qui est sûr, c’est que c’est un scénario que l’Europe n’avait pas prévu. L'annonce la même semaine de l'entrée en service d'ici quelques années de l’avion chasseur bombardier furtif chinois le Chengdu J-20 est-elle un simple hasard de calendrier ou un message militaire lancé aux USA et à l’Europe ? Le message a été bien reçu à Washington, puisque le nouveau avion militaire furtif F-35 en préparation devant remplacer le F-22 est déjà jugé obsolète, et on parle déjà de l’abandon du projet avec des milliers d’emplois à risque, à cause de la nouvelle barre technologique très haute que la Chine vient d’imposer à l’industrie de l’armement américaine jusqu’ici considérée comme la plus avancée du monde.


Selon les experts militaires américains, le J-20 chinois doté de gros missiles antinavires est spécialement conçu pour détruire les nouveaux 10 porte-avions américains en construction jusqu’en 2058. On comprend dès lors pourquoi le porte-avion français Mistral qui en ce moment fait route vers Abidjan pour déloger Gbagbo avant la fin du mois de janvier comme nous l’a promis Ouattara, serait détruit par le nouveau J-20 chinois en moins de 5 minutes. Pour l’instant, la Chine ne tirera pas un seul coup dans la crise ivoirienne, mais il y a à parier que la prochaine crise sera très différente, car l’hégémonie européenne qui dure depuis l’an 1454 en Afrique vit ses dernières heures à Abidjan.


La crise ivoirienne qui n’était apparemment au départ qu’un simple démêlé entre Européens et Africains s’est très vite révélée comme l’anticipation de la bataille militaire Chine-Occident qui ne fait que commencer, sur le sol africain. C’est aussi le prélude d’une longue saison tumultueuse entre l’Afrique et l’Europe qui peine à accepter l’inexorable autonomie effective de l’Afrique, 50 ans après la parodie d’indépendance. Les généraux de l’armée chinoise sont en train de défiler un peu partout en Afrique pour tisser des accords de partenariat militaire ; à Pékin, on ne cache plus que le vrai but est de neutraliser toutes les rebellions que l’Europe organisera sur le sol Africain pour les freiner et retarder cette autonomie.


L'arrivée de la Chine sur la scène politique, économique et militaire africaine est en train de se transformer en cauchemar pour l’Europe qui en perd toute sa lucidité. Depuis 2007 l’Union Européenne a tout mobilisé pour proposer à la Chine une sorte de triangulaire pour stopper les gigantesques investissements de la Chine en Afrique. L’ex-commissaire européen au développement Louis Michel a fait d’incessants déplacements à Pékin pour faire mille propositions sans succès. L’Europe n’en démord pas pour autant, c’est chacun des 27 qui essaie même en solo.


L'homme le plus recherché à Pékin et qui donne les maux de têtes aux occidentaux s’appelle : Zhang Ming, le «Monsieur Afrique subsaharienne» du ministère chinois des Affaires étrangères. Tous le détestent et tous lui font la cour. Que lui veulent les Occidentaux ? Ils lui demandent ni plus ni moins que de faire semblant d’aider l’Afrique, sans vraiment passer à l’action. On lui explique que c’est cela les règles du jeu depuis 5 siècles et qu’il y a très gros à gagner. Que répond-il ? NIET.


La Chine n’est intéressée par aucune triangulaire. L’Afrique qu’on disait marginalisée est remise par la Chine au centre des convoitises. Le président Chinois a visité presque tous les pays africains et certains, 3 ou 4 fois, lorsque les Présidents américains en 8 ans ne visitent que 2 ou 3 pays africains. Et sur les 27 pays de l’Union Européenne, 21 sont dirigés par des présidents qui n’ont jamais mis pied en Afrique.


L’Europe est en train de tomber dans une médiocrité des plus grotesques tentant d’embourgeoiser les Chinois en Afrique et de leur enseigner leurs vieilles recettes mesquines qui ont cloué au sol pendant 50 ans le décollage de l’Afrique, avec des slogans tout aussi burlesques et minables : «L'Union européenne et la Chine se sentent plus près de l'Afrique que tout autre continent.»


Les rares documents que nous avons entre les mains des propositions secrètes européennes à la Chine justifient toute cette panique à bord par l’inquiétude des Européens vis à vis d'un probable surendettement de l’Afrique si la Chine continuait sur cette lancée. Cette thèse est complètement saugrenue. C’est comme si un interdit bancaire allait voir son banquier pour lui expliquer qu’il ne dort pas depuis des semaines parce que son voisin risque de devenir surendetté si cette même banque continuait de lui donner des crédits, et le supplie de ne plus traiter directement avec ce voisin, mais de passer par lui afin qu’il filtre et suggère ce qui va bien pour son voisin. Récemment le FMI a refusé un crédit à la RDC au motif que le Congo reçoit des investissements chinois. Edwards Bernays dans son livre «Propagande ou l’art de Manipuler l’opinion publique en démocratie» nous enseigne que la manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique.


Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le monde. L’Union Africaine doit reprendre la main en Côte d’Ivoire pour que le gouvernement invisible de l’Europe n’entrave, ne déstabilise et n’enlève pas à l’Afrique une des pièces maîtresses du puzzle (la Côte d’Ivoire) dont elle aura besoin pour former et bâtir le mosaïque des Etats-Unis d’Afrique. Si aujourd’hui la Côte d’Ivoire est sacrifiée pour offrir à l’Europe une consolation de répit dans sa guerre commerciale et industrielle perdue d’avance avec la Chine (comme le diktat chinois sur les terres rares), demain à qui le tour ?


La crise ivoirienne aura pour le moins, le mérite de nous donner plusieurs enseignements :


· L'ONU est une boite vide qui nécessite une complète refonte. Cette organisation est en train de se transformer en instrument de déstabilisation des nations et l’initiatrice des guerres civiles plutôt que d’être un instrument de pacification des peuples comme elle a été originellement conçue.



· La finalisation des Etats-Unis d’Afrique est un impératif qui ne peut plus attendre. Tout le processus de la fédération africaine en cours doit être accéléré pour ne pas laisser l’espace aux vieux démons de l’Afrique de faire repartir un nouveau cycle de violences, de guerres et donc de déstabilisation du continent contribuant ainsi comme durant les 50 ans précédents à détourner l’attention des vrais enjeux et des objectifs de création du bonheur pour les populations africaines.



· L'entrainement pour la première guerre mondiale du 21ème siècle entre l’Occident (Europe/USA) et la Chine se fera très probablement sur le sol africain. Le déclin des premiers ne les prive pas de l’instinct d’arrogance habituelle pour continuer d’humilier la seconde en lui intimant ce qu’elle doit faire en Afrique, sur la dévaluation du Yuan. Le ridicule ne tue pas. Ce sont les pays qui se sont de trompés de politique et sont responsables d’une crise financière mondiale, qui prétendent de donner des leçons à la Chine qui elle a été vertueuse dans sa gestion. Il y a une ligne rouge que tôt ou tard l’Occident va traverser et ce jour là, cela va faire : boum ! Et c’est pour ce boum que l’Afrique sert aujourd’hui à l’un et à l’autre de terrain d’entrainement.

Gbagbo, enjeu du contrôle de l’Eldorado pétrolier du Golfe de Guinée



Il me plaît de conclure avec ces deux extraits de commentaires sur la crise ivoirienne:



1. «Les colonialistes ont toujours un masque. Ils ne disent jamais du bien de vous. Ils pillent vos ressources naturelles. Ils ont commis des génocides à l’égard des Indiens d’Amérique, détruit des civilisations comme celle des Aztèques. Au nom de la liberté du commerce, ils ont imposé à la Chine trois guerres d’opium. Au nom de l'esclavage, ils sont venus imposer le travail forcé en Afrique. Aujourd’hui, c’est au nom de la justice internationale qu’ils interviennent en Cote d’Ivoire. Quelle est cette justice Internationale ? Les magistrats du Tribunal Pénal International sont atteints de ce qu’on appelle un daltonisme au noir. Le dalton ne voit pas certaines couleurs. Ils ne voient que le noir. Si vous allez à la Cour internationale, tous les inculpés sont noirs, pas parce qu’il ne s’est rien passé à Gaza, pas parce qu’il ne s’est rien passé à la prison d’Abu Graïb. La question que je me pose maintenant est : Pourquoi l’Afrique accepte-t-elle cela ? Je ne dis pas que tout le monde est innocent, mais si ces gens sont coupables, c’est aux Africains de les juger. Pourquoi l’Afrique accepte-t-elle que ses dirigeants soient jugés par une bande de cosmopolites qui la méprisent». Jacques Vergès, avocat français



2. «Derrière le maintien ou non de Gbagbo au pouvoir se joue le contrôle du Golfe de Guinée, cet Eldorado pétrolier que Français ou Américains, en perte de vitesse dans le monde arabe, et unis pour cette fois, ne souhaitent pas voir passer en d’autres mains. A leurs yeux, Alassane Ouattara, ami personnel de Sarkozy, ancien directeur du FMI et gestionnaire libéral, représente un interlocuteur beaucoup plus crédible que Gbagbo le nationaliste». Colette Braeckman, journaliste au quotidien belge Le Soir. Née en 1946, grand reporter, elle collabore aussi au "Monde Diplomatique"



Voilà pourquoi à mon avis il n'y a jamais eu d’élection en Côte d’Ivoire, mais une parodie d’élection. Avec 300 milliards de francs des Ivoiriens que l’Onu a jeté par la fenêtre pour un simulacre d’élection, on aurait pu construire 300 hôpitaux, 1.000 écoles, 50 Universités, 3.000 crèches, 5.000 dispensaires.

Par Jean-Paul Pougala, professeur à l’Université de la Diplomatie de Genève en Suisse (co-auteur de «L’Afrique, l’Europe et la Démocratie Internationale» (ed. Federop), le 11 janvier 2011






une liste des interventions françaises en Afrique dans des pays sensés être souverains

Depuis l’indépendance de ses anciennes colonies, la France est intervenue militairement une quarantaine de fois en Afrique en vertu d’accords de défense et de coopération ou afin de venir en aide à ses ressortissants. Voici un rappel chronologique des principales interventions.

1961 – Opération « Bouledogue » (ensuite appelée « Charrue longue ») pour le maintien de la base navale de Bizerte, en Tunisie.

1964 – Intervention au Gabon pour rétablir le président Léon M’ba dans ses fonctions après le putsch d’une partie de l’armée.

1968-1972 – Opérations « Limousin » et « Bison » au Tchad contre la rebéllion du Tibesti.

1977 – Opération « Verveine » au Zaïre montée par le Maroc, avec le soutien de la France, pour soutenir le maréchal Mobutu contre la rébellion du Shaba.

1978 – Les légionnaires du deuxième régiment étranger de parachutistes sautent sur la ville minière de Kolwezi, au Zaïre, pour libérer quelque 3.000 civils des mains des rebelles katangais du Front de libération national du Congo (FLNC).

1978-1980 – Opération « Tacaud » au Tchad contre la progression du Front national de libération du Tchad (Frolinat) de Goukouni Oueddei.

1979-1981 – Opération « Barracuda » en Centrafrique pour destituer l’empereur-président Bokassa et le remplacer par David Dacko.

1983 – Opération « Manta » au Tchad pour soutenir le président Hissène Habré face aux rebelles de Goukouni Oueddei

1985 – Des avions de combat Jaguar bombardent la base aérienne libyenne de Ouadi-Doum dans le nord du Tchad. 1986 – Quelque 150 parachutistes français arrivent en renfort au Togo après une tentative de coup d’Etat contre le président Gnassingbé Eyadéma.

1986 – Opération « Epervier » au Tchad (900 soldats) contre les forces libyennes venues soutenir Goukouni Oueddei.

1989 – Opération « Oside » aux Comores après l’assassinat du président Ahmed Abdallah et la prise de contrôle de l’archipel par les mercenaires de Bod Denard

1990 – Opération « Requin » au Gabon. Quelque 2.000 soldats évacuent 1.800 ressortissants étrangers et apportent leur aide au régime, confronté à des émeutes à Libreville et à Port-Gentil.

1990-1993 – Mission « Noroit » au Rwanda pour assurer la protection du président Juvénal Habyarimana contre les rebelles du Front patriotique rwandais.

1991 – Un millier de soldats sont envoyés à Kinshasa après des manifestations anti-Mobutu

1992-1994 – Opération « Oryx » en Somalie, placée ensuite sous le commandement américain de la mission « Restore Hope ».

1993 – Opération « Bajoyer » au Zaïre pour évacuer des ressortissants français après des émeutes lancées par les militaires à Kinshasa, au cours desquels l’ambassadeur de France, Philippe Bernard, a été tué.

1994 – Opération « Amaryllis » au Rwanda pour évacuer les ressortissants européens. Le président Habyarimana vient d’être assassiné et le génocide débute. Il fera 800.000 morts.

1994 – Opération « Turquoise », impliquant 2.500 hommes, au Zaïre et dans l’ouest du Rwanda, formellement pour protéger les populations civiles.

Le pouvoir rwandais a depuis reproché aux militaires français d’avoir secouru des miliciens hutus responsables du génocide ou de leur avoir permis de fuir vers le Zaïre voisin.

Le président Nicolas Sarkozy a reconnu en 2010 que la France avait commis de « graves erreurs d’appréciation » lors du génocide rwandais.

1995 – Opération « Azalée » aux Comores pour neutraliser Bob Denard et ses mercenaires et faire échec à un coup d’Etat contre le président Saïd Mohamed Djohar.

1996-1997 – Opérations « Almandin » I et II, avec 2.300 hommes, pour neutraliser des mutineries de militaires et rétablir l’ordre à Bangui après l’assassinat de deux militaires français.

1997 – Opération « Antilope » au Congo. Evacuation de 6.500 étrangers de Brazzaville.

1996-2007 – Opération « Aramis » au Cameroun pour soutenir l’armée camerounaise en lutte contre le Nigeria pour le contrôle de la presqu’île pétrolière de Bakassi.

1998 – Opération « Malachite » en République démocratique du Congo pour évacuer 2.500 étrangers de Kinshasa.

1999 – Mission « Khor Anga » à Djibouti. Protection aérienne devant l’extension du conflit armé entre l’Ethiopie et l’Erythrée.

2002 – Début de l’opération « Licorne », force de maintien de la paix en Côte d’Ivoire, après une rébellion qui menace le pouvoir du président Laurent Gbagbo. Envoi de 4.000 soldats pour protéger les Européens dans la guerre civile.

2003 – Opération « Artémis » à Ituri (RDC). La France fournit l’essentiel du contingent déployé par l’Onu.

2004 – Destructions des appareils de l’armée ivoirienne après le bombardement de Bouaké dans lequel neuf soldats de la force Licorne ont été tués. Les ressortissants français sont évacués.

2008 – Protection de l’aéroport de N’Djaména et évacuation de ressortissants français au Tchad.

Le 19 juillet 1961, les hostilités ont été déclenchées, à Bizerte, entre l'armée tunisienne et les troupes françaises d'occupation. des opérations militaires et les retombées politiques: ... faisant plus d'un millier de victimes parmi la population civile
par Les Negro Egyptiens, mercredi 13 avril 2011, 11:16
1964 - Intervention au Gabon plus de 100.000 victimes.

Fabius inquiet d’un "enlisement" de l’armée française

Le consensus politique autour des interventions militaires en Libye et Côte d’Ivoire se craquelle.
Afghanistan, et désormais Côte d’Ivoire et Libye : cela commence à faire beaucoup aux yeux de Laurent Fabius
Afghanistan, et désormais Côte d’Ivoire et Libye : cela commence à faire beaucoup aux yeux de Laurent Fabius MaxPPP
Afghanistan, et désormais Côte d’Ivoire et Libye : cela commence à faire beaucoup aux yeux de Laurent Fabius. Rompant le consensus régnant jusque-là sur les interventions françaises à l’étranger, l’ancien Premier ministre socialiste a mis en garde dimanche contre un excès d’« interventionnisme » militaire à l’étranger. « On ne peut pas intervenir partout », a-t-il souligné sur Europe 1. « Intervention de la France lorsqu’elle est justifiée oui, interventionnisme allant jusqu’à l’enlisement non. »

Clarifier le rôle de Licorne

Alors que l’opération lancée en Libye le 19 mars se mue peu à peu en guérilla à l’issue incertaine entre forces pro-Kadhafi et insurgés, Laurent Gbagbo s’accroche toujours au pouvoir en Côte d’Ivoire. L’hôtel où est retranché le président ivoirien élu, Alassane Ouattara, a même essuyé des tirs ce week-end, à la surprise générale. Pour le porte-parole du PS, Benoît Hamon, il est urgent de « clarifier » le rôle de la force française Licorne déployée à Abidjan. « Qu’elle protège les ressortissants européens, les populations civiles, soit ! Mais quand elle s’engage dans une opération militaire, dans des négociations pour obtenir la reddition de Laurent Gbagbo, c’est aux Ivoiriens d’engager les conditions du dialogue », a-t-il prévenu.
Par Christine Ollivier













Opération Sarkozy : comment la CIA a placé un de ses agents à la présidence de la République française 
par Thierry Meyssan*


Nicolas Sarkozy doit être jugé à son action et non pas d’après sa personnalité. Mais lorsque son action surprend jusqu’à ses propres électeurs, il est légitime de se pencher en détail sur sa biographie et de s’interroger sur les alliances qui l’ont conduit au pouvoir. Thierry Meyssan a décidé d’écrire la vérité sur les origines du président de la République française. Toutes les informations contenues dans cet article sont vérifiables, à l’exception de deux imputations, signalées par l’auteur qui en assume seul la responsabilité.


19 JUILLET 2008
Depuis
Almaty (Kazakhstan) 


Les Français, lassés des trop longues présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac, ont élu Nicolas Sarkozy en comptant sur son énergie pour revitaliser leur pays. Ils espéraient une rupture avec des années d’immobilisme et des idéologies surannées. Ils ont eu une rupture avec les principes qui fondent la nation française. Ils ont été stupéfaits par cet « hyper-président », se saisissant chaque jour d’un nouveau dossier, aspirant à lui la droite et la gauche, bousculant tous les repères jusqu’à créer une complète confusion.

Comme des enfants qui viennent de faire une grosse bêtise, les Français sont trop occupés à se trouver des excuses pour admettre l’ampleur des dégâts et leur naïveté. Ils refusent d’autant plus de voir qui est vraiment Nicolas Sarkozy, qu’ils auraient dû s’en rendre compte depuis longtemps.

C’est que l’homme est habile. Comme un illusionniste, il a détourné leur attention en offrant sa vie privée en spectacle et en posant dans les magazines people, jusqu’à leur faire oublier son parcours politique.

Que l’on comprenne bien le sens de cet article : il ne s’agit pas de reprocher à M. Sarkozy ses liens familiaux, amicaux et professionnels, mais de lui reprocher d’avoir caché ses attaches aux Français qui ont cru, à tort, élire un homme libre.

Pour comprendre comment un homme en qui tous s’accordent aujourd’hui à voir l’agent des États-Unis et d’Israël a pu devenir le chef du parti gaulliste, puis le président de la République française, il nous faut revenir en arrière. Très en arrière. Il nous faut emprunter une longue digression au cours de laquelle nous présenterons les protagonistes qui trouvent aujourd’hui leur revanche.
Secrets de famille

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les services secrets états-uniens s’appuient sur le parrain italo-US Lucky Luciano pour contrôler la sécurité des ports américains et pour préparer le débarquement allié en Sicile. Les contacts de Luciano avec les services US passent notamment par Frank Wisner Sr. puis, lorsque le « parrain » est libéré et s’exile en Italie, par son « ambassadeur » corse, Étienne Léandri.

En 1958, les États-Unis, inquiets d’une possible victoire du FLN en Algérie qui ouvrirait l’Afrique du Nord à l’influence soviétique, décident de susciter un coup d’État militaire en France. L’opération est organisée conjointement par la Direction de la planification de la CIA —théoriquement dirigée par Frank Wisner Sr.— et par l’OTAN. Mais Wisner a déjà sombré dans la démence de sorte que c’est son successeur, Allan Dulles, qui supervise le coup. Depuis Alger, des généraux français créent un Comité de salut public qui exerce une pression sur le pouvoir civil parisien et le contraint à voter les pleins pouvoirs au général De Gaulle sans avoir besoin de recourir la force [1].

Or, Charles De Gaulle n’est pas le pion que les Anglo-Saxons croient pouvoir manipuler. Dans un premier temps, il tente de sortir de la contradiction coloniale en accordant une large autonomie aux territoires d’outre-mer au sein d’une Union française. Mais il est déjà trop tard pour sauver l’Empire français car les peuples colonisés ne croient plus aux promesses de la métropole et exigent leur indépendance. Après avoir conduit victorieusement de féroces campagnes de répression contre les indépendantistes, De Gaulle se rend à l’évidence. Faisant preuve d’une rare sagesse politique, il décide d’accorder à chaque colonie son indépendance.

Cette volte-face est vécue comme une trahison par la plupart de ceux qui l’ont porté au pouvoir. La CIA et l’OTAN soutiennent alors toutes sortes de complots pour l’éliminer, dont un putsch manqué et une quarantaine de tentatives d’assassinat [2]. Toutefois, certains de ses partisans approuvent son évolution politique. Autour de Charles Pasqua, ils créent le SAC, une milice pour le protéger.

Pasqua est à la fois un truand corse et un ancien résistant. Il a épousé la fille d’un bootlegger canadien qui fit fortune durant la prohibition. Il dirige la société Ricard qui, après avoir commercialisé de l’absinthe, un alcool prohibé, se respectabilise en vendant de l’anisette. Cependant, la société continue à servir de couverture pour toutes sortes de trafics en relation avec la famille italo-new-yorkaise des Genovese, celle de Lucky Luciano. Il n’est donc pas étonnant que Pasqua fasse appel à Étienne Léandri (« l’ambassadeur » de Luciano) pour recruter des gros bras et constituer la milice gaulliste [3]. Un troisième homme joue un grand rôle dans la formation du SAC, l’ancien garde du corps de De Gaulle, Achille Peretti —un Corse lui aussi—.

Ainsi défendu, De Gaulle dessine avec panache une politique d’indépendance nationale. Tout en affirmant son appartenance au camp atlantique, il remet en cause le leadership anglo-saxon. Il s’oppose à l’entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun européen (1961 et 1967) ; Il refuse le déploiement des casques de l’ONU au Congo (1961) ; il encourage les États latino-américains à s’affranchir de l’impérialisme US (discours de Mexico, 1964) ; Il expulse l’OTAN de France et se retire du Commandement intégré de l’Alliance atlantique (1966) ; Il dénonce la Guerre du Viêt-nam (discours de Phnon Penh, 1966) ; Il condamne l’expansionnisme israélien lors de la Guerre des Six jours (1967) ; Il soutient l’indépendance du Québec (discours de Montréal 1967) ; etc.

Simultanément, De Gaulle consolide la puissance de la France en la dotant d’un complexe militaro-industriel incluant la force de dissuasion nucléaire, et en garantissant son approvisionnement énergétique. Il éloigne utilement les encombrants Corses de son entourage en leur confiant des missions à étranger. Ainsi Étienne Léandri devient-il le trader du groupe Elf (aujourd’hui Total) [4], tandis que Charles Pasqua devient l’homme de confiance des chefs d’États d’Afrique francophone.

Conscient qu’il ne peut défier les Anglo-Saxons sur tous les terrains à la fois, De Gaulle s’allie à la famille Rothschild. Il choisit comme Premier ministre le fondé de pouvoir de la Banque, Georges Pompidou. Les deux hommes forment un tandem efficace. L’audace politique du premier ne perd jamais de vue le réalisme économique du second.

Lorsque De Gaulle démissionne, en 1969, Georges Pompidou lui succède brièvement à la présidence avant d’être emporté par un cancer. Les gaullistes historiques n’admettent pas son leadership et s’inquiètent de son tropisme anglophile. Ils hurlent à la trahison lorsque Pompidou, secondé par le secrétaire général de l’Élysée Edouard Balladur, fait entrer « la perfide Albion » dans le Marché commun européen.
La fabrication de Nicolas Sarkozy

Ce décor étant planté, revenons-en à notre personnage principal, Nicolas Sarkozy. Né en 1955, il est le fils d’un noble catholique hongrois, Pal Sarkösy de Nagy-Bocsa, réfugié en France après avoir fuit l’Armée rouge, et d’Andrée Mallah, une roturière juive originaire de Thessalonique. Après avoir eu trois enfants (Guillaume, Nicolas et François), le couple divorce. Pal Sarkosy de Nagy-Bocsa se remarie avec une aristocrate, Christine de Ganay, dont il aura deux enfants (Pierre-Olivier et Caroline). Nicolas ne sera pas élevé par ses seuls parents, mais balloté dans cette famille recomposée.

Sa mère est devenue la secrétaire d’Achille Peretti. Après avoir co-fondé le SAC, le garde du corps de De Gaulle avait poursuivi une brillante carrière politique. Il avait été élu député et maire de Neuilly-sur-Seine, la plus riche banlieue résidentielle de la capitale, puis président de l’Assemblée nationale.

Malheureusement, en 1972, Achille Peretti est gravement mis en cause. Aux États-Unis, le magazine Time révèle l’existence d’une organisation criminelle secrète « l’Union corse » qui contrôlerait une grande partie du trafic de stupéfiants entre l’Europe et l’Amérique, la fameuse « French connexion » qu’Hollywwod devait porter à l’écran. S’appuyant sur des auditions parlementaires et sur ses propres investigations,Time cite le nom d’un chef mafieux, Jean Venturi, arrêté quelques années plus tôt au Canada, et qui n’est autre que le délégué commercial de Charles Pasqua pour la société d’alcool Ricard. On évoque le nom de plusieurs familles qui dirigeraient « l’Union corse », dont les Peretti. Achille nie, mais doit renoncer à la présidence de l’Assemblée nationale et échappe même à un « suicide ».

En 1977, Pal Sarkozy se sépare de sa seconde épouse, Christine de Ganay, laquelle se lie alors avec le n°2 de l’administration centrale du département d’État des États-Unis. Elle l’épouse et s’installe avec lui en Amérique. Le monde étant petit, c’est bien connu, son mari n’est autre que Frank Wisner Jr., fils du précédent. Les fonctions de Junior à la CIA ne sont pas connues, mais il clair qu’il y joue un rôle important. Nicolas, qui reste proche de sa belle-mère, de son demi-frère et de sa demi-sœur, commence à se tourner vers les États-Unis où il « bénéficie » des programmes de formation du département d’État.

À la même période, Nicolas Sarkozy adhère au parti gaulliste. Il y fréquente d’autant plus rapidement Charles Pasqua que celui-ci n’est pas seulement un leader national, mais aussi le responsable de la section départementale des Hauts-de-Seine.

En 1982, Nicolas Sarkozy, ayant terminé ses études de droit et s’étant inscrit au barreau, épouse la nièce d’Achille Peretti. Son témoin de mariage est Charles Pasqua. En tant qu’avocat, Me Sarkozy défend les intérêts des amis corses de ses mentors. Il acquiert une propriété sur l’île de beauté, à Vico, et imagine de corsiser son nom en remplaçant le « y » par un « i » : Sarkozi.

L’année suivante, il est élu maire de Neuilly-sur-Seine en remplacement de son bel-oncle, Achille Peretti, terrassé par une crise cardiaque.

Cependant, Nicolas ne tarde pas à trahir sa femme et, dès 1984, il poursuit une liaison cachée avec Cécilia, l’épouse du plus célèbre animateur de télévision français de l’époque, Jacques Martin, dont il a fait la connaissance en célébrant leur mariage en qualité de maire de Neuilly. Cette double vie dure cinq ans, avant que les amants ne quittent leurs conjoints respectifs pour construire un nouveau foyer.

Nicolas est le témoin de mariage, en 1992, de la fille de Jacques Chirac, Claude, avec un éditorialiste du Figaro. Il ne peut s’empêcher de séduire Claude et de mener une brève relation avec elle, tandis qu’il vit officiellement avec Cécilia. Le mari trompé se suicide en absorbant des drogues. La rupture est brutale et sans retour entre les Chirac et Nicolas Sarkozy.

En 1993, la gauche perd les élections législatives. Le président François Mitterrand refuse de démissionner et entre en cohabitation avec un Premier ministre de droite. Jacques Chirac, qui ambitionne la présidence et pense alors former avec Edouard Balladur un tandem comparable à celui de De Gaulle et Pompidou, refuse d’être à nouveau Premier ministre et laisse la place à son « ami de trente ans », Edouard Balladur. Malgré son passé sulfureux, Charles Pasqua devient ministre de l’Intérieur. S’il conserve la haute main sur la marijuana marocaine, il profite de sa situation pour légaliser ses autres activités en prenant le contrôle des casinos, jeux et courses en Afrique francophone. Il tisse aussi des liens en Arabie saoudite et en Israël et devient officier d’honneur du Mossad. Nicolas Sarkozy, quant à lui, est ministre du Budget et porte-parole du gouvernement.

À Washington, Frank Wisner Jr. a pris la succession de Paul Wolfowitz comme responsable de la planification politique au département de la Défense. Personne ne remarque les liens qui l’unissent au porte-parole du gouvernement français.

C’est alors que reprend au sein du parti gaulliste la tension que l’on avait connu trente ans plus tôt entre les gaullistes historiques et la droite financière, incarnée par Balladur. La nouveauté, c’est que Charles Pasqua et avec lui le jeune Nicolas Sarkozy trahissent Jacques Chirac pour se rapprocher du courant Rothschild. Tout dérape. Le conflit atteindra son apogée en 1995 lorsque Édouard Balladur se présentera contre son ex-ami Jacques Chirac à l’élection présidentielle, et sera battu. Surtout, suivant les instructions de Londres et de Washington, le gouvernement Balladur ouvre les négociations d’adhésion à l’Union européenne et à l’OTAN des États d’Europe centrale et orientale, affranchis de la tutelle soviétique.

Rien ne va plus dans le parti gaulliste où les amis d’hier sont près de s’entre-tuer. Pour financer sa campagne électorale, Edouard Balladur tente de faire main basse sur la caisse noire du parti gaulliste, cachée dans la double comptabilité du pétrolier Elf. À peine le vieux Étienne Léandri mort, les juges perquisitionnent la société et ses dirigeants sont incarcérés. Mais Balladur, Pasqua et Sarkozy ne parviendront jamais à récupérer le magot.
La traversée du désert

Tout au long de son premier mandat, Jacques Chirac tient Nicolas Sarkozy à distance. L’homme se fait discret durant cette longue traversée du désert. Discrètement, il continue à nouer des relations dans les cercles financiers.

En 1996, Nicolas Sarkozy ayant enfin réussi à clore une procédure de divorce qui n’en finissait pas se marie avec Cécilia. Ils ont pour témoins les deux milliardaires Martin Bouygues et Bernard Arnaud (l’homme le plus riche du pays).
Dernier acte

Bien avant la crise irakienne, Frank Wisner Jr. et ses collègues de la CIA planifient la destruction du courant gaulliste et la montée en puissance de Nicolas Sarkozy. Ils agissent en trois temps : d’abord l’élimination de la direction du parti gaulliste et la prise de contrôle de cet appareil, puis l’élimination du principal rival de droite et l’investiture du parti gaulliste à l’élection présidentielle, enfin l’élimination de tout challenger sérieux à gauche de manière à être certain d’emporter l’élection présidentielle.

Pendant des années, les médias sont tenus en haleine par les révélations posthumes d’un promoteur immobilier. Avant de décéder d’une grave maladie, il a enregistré pour une raison jamais élucidée une confession en vidéo. Pour une raison encore plus obscure, la « cassette » échoue dans les mains d’un hiérarque du Parti socialiste, Dominique Strauss-Khan, qui la fait parvenir indirectement à la presse.

Si les aveux du promoteur ne débouchent sur aucune sanction judiciaire, ils ouvrent une boîte de Pandore. La principale victime des affaires successives sera le Premier ministre Alain Juppé. Pour protéger Chirac, il assume seul toutes les infractions pénales. La mise à l’écart de Juppé laisse la voie libre à Nicolas Sarkozy pour prendre la direction du parti gaulliste.

Sarkozy exploite alors sa position pour contraindre Jacques Chirac à le reprendre au gouvernement, malgré leur haine réciproque. Il sera en définitive, ministre de l’Intérieur. Erreur ! À ce poste, il contrôle les préfets et le renseignement intérieur qu’il utilise pour noyauter les grandes administrations.

Il s’occupe aussi des affaires corses. Le préfet Claude Érignac a été assassiné. Bien qu’il n’ait pas été revendiqué, le meurtre a immédiatement été interprété comme un défi lancé par les indépendantistes à la République. Après une longue traque, la police parvient à arrêter un suspect en fuite, Yvan Colonna, fils d’un député socialiste. Faisant fi de la présomption d’innocence, Nicolas Sarkozy annonce cette interpellation en accusant le suspect d’être l’assassin. C’est que la nouvelle est trop belle à deux jours du référendum que le ministre de l’Intérieur organise en Corse pour modifier le statut de l’île. Quoi qu’il en soit, les électeurs rejettent le projet Sarkozy qui, selon certains, favorise les intérêts mafieux. 
Bien qu’Yvan Colonna ait ultérieurement été reconnu coupable, il a toujours clamé son innocence et aucune preuve matérielle n’a été trouvée contre lui. Étrangement, l’homme s’est muré dans le silence, préférant être condamné que de révéler ce qu’il sait. 
Nous révélons ici que le préfet Érignac n’a pas été tué par des nationalistes, mais abattu par un tueur à gage, immédiatement exfiltré vers l’Angola où il a été engagé à la sécurité du groupe Elf. Le mobile du crime était précisément lié aux fonctions antérieures d’Érignac, responsable des réseaux africains de Charles Pasqua au ministère de la Coopération. Quand à Yvan Colonna, c’est un ami personnel de Nicolas Sarkozy depuis des décennies et leurs enfants se sont fréquentés.

Une nouvelle affaire éclate : de faux listings circulent qui accusent mensongèrement plusieurs personnalités de cacher des comptes bancaires au Luxembourg, chez Clearstream. Parmi les personnalités diffamées : Nicolas Sarkozy. Il porte plainte et sous-entend que son rival de droite à l’élection présidentielle, le Premier ministre Dominique de Villepin, a organisé cette machination. Il ne cache pas son intention de le faire jeter en prison. 
En réalité, les faux listings ont été mis en circulation par des membres de la Fondation franco-américaine [5], dont John Negroponte était président et dont Frank Wisner Jr. est administrateur. Ce que les juges ignorent et que nous révélons ici, c’est que les listings ont été fabriqués à Londres par une officine commune de la CIA et du MI6, Hakluyt & Co, dont Frank Wisner Jr. est également administrateur. 
Villepin se défend de ce dont on l’accuse, mais il est mis en examen, assigné à résidence et, de facto, écarté provisoirement de la vie politique. La voie est libre à droite pour Nicolas Sarkozy.

Reste à neutraliser les candidatures d’opposition. Les cotisations d’adhésion au parti socialistes sont réduites à un niveau symbolique pour attirer de nouveaux militants. Soudainement des milliers de jeunes prennent leur carte. Parmi eux, au moins dix mille nouveaux adhérents sont en réalité des militants du Parti trotskiste « lambertiste » (du nom de son fondateur Pierre Lambert). Cette petite formation d’extrême gauche s’est historiquement mise au service de la CIA contre les communistes staliniens durant la Guerre froide (Elle est l’équivalent du SD/USA de Max Shatchman, qui a formé les néoconservateurs aux USA [6]). Ce n’est pas la première fois que les « lambertistes » infiltrent le Parti socialiste. Ils y ont notamment placé deux célèbres agents de la CIA : Lionel Jospin (qui est devenu Premier ministre) et Jean-Christophe Cambadélis, le principal conseiller de Dominique Strauss-Kahn [7].

Des primaires sont organisées au sein du Parti socialiste pour désigner son candidat à l’élection présidentielle. Deux personnalités sont en concurrence : Laurent Fabius et Ségolène Royal. Seul le premier représente un danger pour Sarkozy. Dominique Strauss-Kahn entre dans la course avec pour mission d’éliminer Fabius au dernier moment. Ce qu’il sera en mesure de faire grâce aux votes des militants « lambertistes » infiltrés, qui portent leur suffrages non pas sur son nom, mais sur celui de Royal. 
L’opération est possible parce que Strauss-Kahn est depuis longtemps sur le payroll des États-Unis. Les Français ignorent qu’il donne des cours à Stanford, où il a été embauché par le prévot de l’université, Condoleezza Rice [8]. 
Dès sa prise de fonction, Nicolas Sarkozy et Condoleezza Rice remercieront Strauss-Kahn en le faisant élire à la direction du Fonds monétaire international.
Premiers jours à l’Élysée

Le soir du second tour de l’élection présidentielle, lorsque les instituts de sondages annoncent sa victoire probable, Nicolas Sarkozy prononce un bref discours à la nation depuis son QG de campagne. Puis, contrairement à tous les usages, il ne va pas faire la fête avec les militants de son parti, mais il se rend au Fouquet’s. La célèbre brasserie des Champs-Élysées, qui était jadis le rendez-vous de « l’Union corse » est aujourd’hui la propriété du casinotier Dominique Desseigne. Il a été mis à disposition du président élu pour y recevoir ses amis et les principaux donateurs de sa campagne. Une centaine d’invités s’y bousculent, les hommes les plus riches de France y côtoient les patrons de casinos.

Puis le président élu s’offre quelques jours de repos bien mérités. Conduit en Falcon-900 privé à Malte, il s’y repose sur le Paloma, le yacht de 65 mètres de son ami Vincent Bolloré, un milliardaire formé à la Banque Rothschild.

Enfin, Nicolas Sarkozy est investi président de la République française. Le premier décret qu’il signe n’est pas pour proclamer une amnistie, mais pour autoriser les casinos de ses amis Desseigne et Partouche à multiplier les machines à sous.

Il forme son équipe de travail et son gouvernement. Sans surprise, on y retrouve un bien trouble propriétaire de casinos (le ministre de la Jeunesse et des Sports) et le lobbyiste des casinos de l’ami Desseigne (qui devient porte-parole du parti « gaulliste »).

Nicolas Sarkozy s’appuie avant tout sur quatre hommes : 
Claude Guéant, secrétaire général du palais de l’Élysée. C’est l’ancien bras droit de Charles Pasqua. 
François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Élysée. C’est un associé-gérant de la Banque Rothschild. 
Jean-David Lévitte, conseiller diplomatique. Fils de l’ancien directeur de l’Agence juive. Ambassadeur de France à l’ONU, il fut relevé de ses fonctions par Chirac qui le jugeait trop proche de George Bush. 
Alain Bauer, l’homme de l’ombre. Son nom n’apparaît pas dans les annuaires. Il est chargé des services de renseignement. Ancien Grand-Maître du Grand Orient de France (la principale obédience maçonnique française) et ancien n°2 de la National Security Agency états-unienne en Europe [9].

Frank Wisner Jr., qui a été nommé entre temps envoyé spécial du président Bush pour l’indépendance du Kosovo, insiste pour que Bernard Kouchner soit nommé ministre des Affaires étrangères avec une double mission prioritaire : l’indépendance du Kosovo et la liquidation de la politique arabe de la France.

Kouchner a débuté sa carrière en participant à la création d’une ONG humanitaire. Grâce aux financements de la National Endowment for Democracy, il a participé aux opérations de Zbigniew Brzezinski en Afghanistan, aux côtés d’Oussama Ben Laden et des frères Karzaï contre les Soviétiques. On le retrouve dans les années 90 auprès d’Alija Izetbegoviç en Bosnie-Herzégovine. De 1999 à 2001, il a été Haut représentant de l’ONU au Kosovo.

Sous le contrôle de Wali, le frère cadet du président Hamid Karzaï, l’Afghanistan est devenu le premier producteur mondial de pavot. Le suc est transformé sur place en héroïne et transporté par l’US Air Force à Camp Bondsteed (Kosovo). Là, la drogue est prise en charge par les hommes d’Haçim Thaçi qui l’écoulent principalement en Europe et accessoirement aux États-Unis [10]. Les bénéfices sont utilisés pour financer les opérations illégales de la CIA. 
Karzaï et Thaçi sont des amis personnels de longue date de Bernard Kouchner, qui certainement ignore leurs activités criminelles malgré les rapports internationaux qui y ont été consacrés.

Pour complèter son gouvernement, Nicolas Sarkozy nomme Christine Lagarde, ministre de l’Économie et des Finances. Elle a fait toute sa carrière aux États-Unis où elle a dirigé le prestigieux cabinet de juristes Baker & McKenzie. Au sein du Center for International & Strategic Studies de Dick Cheney, elle a co-présidé avec Zbigniew Brzezinski un groupe de travail qui a supervisé les privatisations en Pologne. Elle a organisé un intense lobbying pour le compte de Lockheed Martin contre les l’avionneur français Dassault [11].

Nouvelle escapade durant l’été. Nicolas, Cécilia, leur maîtresse commune et leurs enfants se font offrir des vacances états-uniennes à Wolfenboroo, non loin de la propriété du président Bush. La facture, cette fois, est payée par Robert F. Agostinelli, un banquier d’affaires italo-new-yorkais, sioniste et néo-conservateur pur sucre qui s’exprime dans Commentary, la revue de l’American Jewish Committee.

La réussite de Nicolas rejaillit sur son demi-frère Pierre-Olivier. Sous le nom américanisé « d’Oliver », il est nommé par Frank Carlucci (qui fut le n°2 de la CIA après avoir été recruté par Frank Wisner Sr.) [12] directeur d’un nouveau fonds de placement du Carlyle Group (la société commune de gestion de portefeuille des Bush et des Ben Laden) [13]. Sans qualité personnelle particulière, il est devenu le 5e noueur de deals dans le monde et gère les principaux avoirs des fonds souverains du Koweit et de Singapour.

La cote de popularité du président est en chute libre dans les sondages. L’un de ses conseillers en communication, Jacques Séguéla, préconise de détourner l’attention du public avec de nouvelles « people stories ». L’annonce du divorce avec Cécilia est publiée par Libération, le journal de son ami Edouard de Rothschild, pour couvrir les slogans des manifestants un jour de grève générale. Plus fort encore, le communiquant organise une rencontre avec l’artiste et ex-mannequin, Carla Bruni. Quelques jours plus tard, sa liaison avec le président est officialisée et le battage médiatique couvre à nouveau les critiques politiques. Quelques semaines encore et c’est le troisième mariage de Nicolas. Cette fois, il choisit comme témoins Mathilde Agostinelli (l’épouse de Robert) et Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet d’Edouard Balladur devenu associé-gérant chez Rothschild.
Quand les Français auront-ils des yeux pour voir à qui ils ont affaire ?





Le scénario du pire, l’intervention armée de l’extérieur, ayant semble-t-il été écarté, voici que se déploie sans peur des contradictions la stratégie de l’absurde. On nous promet un « étouffement économique et financier » de la Côte d’Ivoire : interdiction d’exportation du cacao, interdiction faite aux banques de « coopérer » avec le régime de Laurent Gbagbo, interdiction de paiement des salaires des fonctionnaires et des soldats, gel des avoirs d’individus et de sociétés nationales et privées, restrictions de déplacements, autant d’actions à la légalité pour le moins douteuse.


Avec le déroulé de cette stratégie aux intentions clairement néfastes pour l’ensemble du pays et de ses habitants, il est légitime de se demander si cet acharnement résulte du seul contentieux électoral du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010. Car si tel était le cas, on attendrait tout simplement la fin de la mission de l’Union africaine dont les recommandations sont supposées être contraignantes. Aux yeux du gouvernement français, « grand ordonnateur » de cette campagne acharnée de sanctions, quelle importance, au fond, que Laurent Gbagbo ou Alassane Ouattara soit le vainqueur du scrutin ? Mais pour Nicolas Sarkozy, qui en a fait une affaire personnelle… qui sait ? Résultat : la diplomatie française en Afrique continue à être piégée par la confusion entre intérêts personnels, réseaux et logique d’Etat.



Les sanctions prises par les pays européens, le Canada et les Etats-Unis visant des individus et des sociétés ivoiriennes (et même les accréditations d’ambassadeurs) s’écrouleront, c’est là mon intime conviction, dès les premiers recours juridiques. Car ces sanctions sont fondées sur le refus de reconnaître le président soit disant « élu » et de se mettre à son service ; or n’importe quel juge guidé par son « âme et conscience » demandera avant toute chose à examiner la Constitution ivoirienne avant de trancher. Et comme cette Constitution n’a jamais été suspendue par aucune des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, elle sera la seule source en droit pour le juge.

A part les mesures prises par la trentaine de pays évoqués ci-dessus, les seules autres actions à l’encontre de la Côte d’Ivoire et des habitants du pays viennent des sept autres pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et d’Alassane Ouattara lui-même.

Le retrait de la signature internationale au niveau de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a eu comme conséquence la suspension des mécanismes de compensation interbancaire et éventuellement la fermeture provisoire de plusieurs banques, empêchant l’accès des clients à leurs comptes bancaires. Nous risquons sous peu d’être confrontés à des violations sérieuses des droits de l’homme qui relèveront de la responsabilité de ces banques si leurs clients n’arrivent pas à soigner des parents malades, alimenter proprement leurs enfants, payer des salaires dans le respect du droit du travail. Il serait judicieux que organisations non gouvernementales et avocats se mobilisent activement et sans tarder pour documenter avec précision tous les cas individuels de violations de droits humains à des fins de poursuites ultérieures devant les juridictions nationales, régionales ou internationales.

L’interdiction temporaire annoncée par Alassane Ouattara de l’exportation de fèves de cacao va quant à elle faire surtout l’affaire des spéculateurs qui ont acheté à terme et qui vont profiter de la flambée des cours. Notamment la société Armajaro du trader Anthony Ward qui a acquis, en juillet 2010, 240 000 de tonnes de cacao soit 20 % de la production ivoirienne et 15 % des stocks mondiaux. Cette société a investi 1 milliard de dollars et en tirera un profit substantiel rien qu’à la suite de cette décision d’Alassane Ouattara dont le beau-fils, Loïc Folloroux, 35 ans, n’est autre que le directeur Afrique d’Anthony Ward (1). Pure coïncidence, il va sans dire. Quant aux producteurs et aux commerçants ivoiriens... qui s’en soucie ? L’objectif est plutôt de les « étouffer » !
Etouffer consiste à faire perdre la respiration par asphyxie, en d’autres termes à tuer

Mais qui va-t-on tuer ? Laurent Gbagbo ou la Côte d’Ivoire ? Qui sera le tueur ? Et pourquoi ? N’y a-t-il pas d’autres alternatives ? Ou s’agit-il d’imposer coûte que coûte Alassane Ouattara quel que soit par ailleurs le résultat sincère du scrutin ? Et cela sans attendre les conclusions de la mission de l’Union africaine.

Supposons une minute qu’après vérification Alassane Ouattara n’ait pas gagné les élections ? Cela relèverait-il du domaine de l’impossible ou carrément de la divagation? D’où vient cette certitude inébranlable concernant la victoire d’Alassane Ouattara ? De la proclamation des résultats par le Président de la Commission électorale indépendante (CEI) ? On sait qu’il n’y avait pas consensus au sein d’une CEI qui était par ailleurs forclose. De la certification par le Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies ? Sa précipitation et le non-respect des procédures ont malheureusement entaché sa certification. D’où un doute légitime dans l’esprit de beaucoup. Tant qu’un doute nous habite, un seul doute, il serait ignominieux de laisser un pays frère se faire « étouffer ».

La certitude inébranlable en l’infaillibilité des arbitres, qui plus est arbitres auxiliaires, et donc en la victoire au sortir des urnes d’Alassane Ouattara (ou de Laurent Gbagbo d’ailleurs) est une proposition indubitablement absurde et, pis encore, dangereuse, voire suicidaire puisqu’elle maintient les deux protagonistes dans des positions maximalistes.

Est absurde ce qui n’est pas acceptable par la raison et par le bon sens : la stratégie de l’étouffement financier est absurde parce que si Alassane Ouattara arrive avec le soutien de la France à étouffer (tuer) la Côte d’Ivoire, il n’aura rien à gouverner si ce n’est un champ de ruines. En outre, à supposer que Laurent Gbagbo ait pris en otage la Côte d’Ivoire, tuer un otage qu’on veut libérer ne fait pas du prétendu preneur d’otage l’assassin. L’assassin est bien celui qui aura tué (étouffé) avec préméditation et impéritie. Ensuite, si Alassane Ouattara n’y parvient pas et que le pays réussit à survivre à la tentative d’asphyxie, aucun Ivoirien ne voudra alors le voir arriver au pouvoir. Jamais ! Car on a beau se dire que tout est permis à qui veut arriver au pouvoir, il est des actions que l’on ne doit pas entreprendre contre son pays et ses concitoyens. Je me souviens de ce que me confiait Me Abdoulaye Wade au Sénégal au lendemain des élections de 1993 qu’il était convaincu d’avoir remportées, après que le Conseil constitutionnel ait proclamé son adversaire vainqueur : « Je ne franchirai jamais les grilles du Palais en marchant sur les cadavres des Sénégalais ».

Est absurde ce qui n’est pas conforme aux lois de la cohérence et de la logique rationnelles : la stratégie de l’étouffement est absurde parce que les sanctions ne feront pas la différence entre les producteurs de cacao pro-Ouattara et ceux qui s’opposent à lui. Pareil pour les fonctionnaires privés de salaires. Ne préfèreront-ils pas tous un recomptage des votes ou une nouvelle élection à un étouffement ? Qui plus est, ces banques qui auront fermé vont perdre la confiance de leurs clients quelle que soit par ailleurs l’issue du contentieux électoral.

Absurde aussi parce que les millions de Sénégalais, Maliens, Nigérians, Burkinabè, etc. qui vivent en Côte d’Ivoire vont souffrir de ces sanctions. Peut-être même vont-ils être obligés de quitter leur terre d’adoption. Il est facile de prédire pour qui ils vont voter lors de prochaines échéances électorales dans leurs propres pays si les décisions prises par leurs chefs d’Etat respectifs venaient à asphyxier le poumon économique de l’Afrique de l’Ouest.
Absurde, quand tu nous tiens !

Laurent Gbagbo est accusé d’être un usurpateur et pour le faire partir on veut asphyxier le pays. Or il affirme détenir des preuves sur les irrégularités qui ont entaché le scrutin. Saddam Hussein affirmait ne pas détenir d’armes de destruction massive. On lui a dit « prouve-le », ce qui est absurde car la charge de la preuve incombe toujours aux accusateurs. Laurent Gbagbo dit qu’il a des preuves de fraudes qui ont dénaturé le verdict final ; on lui dit littéralement « on s’en fiche » et, comble d’absurdité, on s’apprête à étouffer son pays alors qu’il suffirait de vérifier si ces preuves sont tangibles ou pas.
Et le jaillissement de l’absurde ne s’arrête pas là

La sanction, c’est ce qui normalement frappe le délinquant mais encore faut-il qu’on nous dise quelle loi a été enfreinte. Il y a un simple contentieux électoral et le Conseil constitutionnel du pays s’est prononcé et a investi Laurent Gbagbo. La communauté internationale n’ayant aucune compétence pour désigner un Président en Côte d’Ivoire pas plus qu’au Gabon (2), Alassane Ouattara est donc en fait un Président « autoproclamé », ayant lui-même sollicité vainement l’investiture du Conseil constitutionnel, et ce faisant, il continue de violer la loi ivoirienne depuis trois mois. Mais c’est Laurent Gbagbo qui se fait sanctionner ! Et qui plus est, c’est lui qui se ferait spolier en acceptant le recomptage des voix puisqu’il est déjà le Président investi par la plus haute instance juridictionnelle qui soit !
Mais que voulez-vous, c’est décidément à un véritable déferlement d’absurdités auquel nous assistons en Côte d’Ivoire.
Toute cette absurdité m’horripile et me laisse perplexe

Ce qu’on oublie complaisamment c’est que la moitié de l’électorat a voté pour Laurent Gbagbo. Et qui sait ce que ferait l’électorat PDCI si les élections étaient à refaire aujourd’hui, échaudé qu’il est par la découverte de la réalité de l’axe RDR-rebelles. D’autant plus que chaque fois que le chef politique des rebelles ouvre la bouche, il fait perdre à Alassane Ouattara de sa crédibilité. Ne se rend-il donc pas compte que les chefs d’Etat africains sont « allergiques » aux rebelles ? Je mets d’ailleurs au défi la communauté internationale d’exiger de nouvelles élections entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara pour solder enfin le contentieux électoral et mettre fin à ce « festival de l’absurde » !
Sauf si l’objectif délibéré était de conduire le pays à la guerre, guerre civile cette fois, afin de justifier l’intervention extérieure ! A ce moment-là, ce qui paraît absurde aujourd’hui sera logique et rationnel demain.
Pathétique de cynisme et de myopie !

En attendant, il est évident que ce qui se joue en Côte d’Ivoire aujourd’hui est d’une importance capitale pour le devenir de nos enfants en Afrique et donc nous interpelle tous. A nous de savoir relever le défi à l’entame du deuxième cinquantenaire de nos indépendances.



Pierre Sané, ancien Secrétaire général d’Amnesty International et ancien Sous-directeur général de l’UNESCO, est président d’Imagine Africa






LA FRANCE S'APPRETE A NOUS SERVIR PIRE QUE CHIRAC (2ème Réédition)


CHIRAC ET SARKOZY 2.jpg

A lire, cet autre texte écrit le 28 avril 2007 et posté pour la première fois sur Regards croisés, le 24 mars 2008, et au sujet duquel les récents développements de l'actualité politique ivoirienne nous donnent raison. Appréciez, tout simplement.



Je vous envoie pour lecture l'intégralité du discours tenu par le Professeur Mamadou KOULIBALY, Président de l'Assemblée Nationale, sur la tribune de la Caravane de la Paix, qui a connu son apothéose le Samedi 21 Avril 2007, au complexe sportif de Yopougon Selmer, à Abidjan.

A la vérité, quand j'ai achevé la lecture de ce brillant speech, j'ai été gagné par le sentiment diffus et confus que la crise ivoirienne est loin d'être finie et qu'elle risque de rebondir de la pire des façons.
Qu'est-ce qui me fonde à le dire? Les termes du Pacte colonial scellé par la France avec les Chefs d'Etat africains, dont le Président Mamadou KOULIBALY a élucidé, en des termes accessibles à tous, deux dispositions totalement amorales:

1- « La première disposition dit que le pouvoir que le Chef de l'Etat français donne à un Président africain, c'est juste un pouvoir de délégation, pour représenter sur le territoire africain, la volonté de celui qui gère l'Elysée, à Paris ». En un mot, la France ne nous considère pas comme des hommes indépendants. C'est écrit et signé.

2- « La deuxième disposition de ces accords qui sont encore valables aujourd'hui, dit que dans ce pays (la Côte d'Ivoire), toutes les richesses que l'on peut trouver, que ce soit de l'or, du diamant, de l'uranium, quelle que soit la matière, c'est D'ABORD la propriété de l'armée française, donc du gouvernement français ».

Et bien d'autres choses encore que je vous laisse le soin de découvrir. Avec effarement.
Toutes choses qui me font dire que si Sarkozy est élu au deuxième tour de l'élection présidentielle française, nous ne seront pas sortis de l'auberge. Pourquoi?

Premièrement, SARKOZY tient un discours (ultra)nationaliste (immigration choisie, identité nationale) sans s'affranchir, pour autant, du Pacte colonial et de la Françafrique, au contraire de Jean-Marie LE PEN. Dont le mauvais score, du reste, réjouit moins les Africains que le bon score de SARKOZY ne les abat. Quel paradoxe!
Les Ivoiriens pourraient donc avoir droit aux coups redoublés d'un eugéniste (partisan de la catégorisation et de l'épuration raciale) et d'un colon sorti tout droit de la féodalité la plus achevée du 18èmesiècle, dans ses pires archaïsmes. Je pèse bien mes mots. Je me méfie grandement de cet homme devant qui les français tombent en extase! Ce qui est loin d'être une consigne de vote en faveur de Ségolène ROYAL, même si elle passe pour être le moindre mal, dans cet authentique film d'horreur.

Deuxièmement, SARKOZY est issue du noyau le plus dur des milieux maçonniques français. A ce titre, il va concentrer entre ses mains des pouvoirs financiers, médiatiques, politiques et ...spirituels effrayants qui feront, immanquablement, de lui un dictateur des temps modernes, digne rejeton de la pire oligarchie ultralibérale de France et de la mafia françafricaine la plus hystérique, la plus rance et la plus nauséeuse. J'en ai même des sueurs froides pour la France elle-même. Si elle investit cet homme à la mi-Mai, son déclin sera désormais imparable.

Troisièmement, SARKOZY est issue d'une famille d'émigrés. Ce qui a fait dire à LE PEN qu'il n'a pas une goutte de sang français dans les veines. De la hauteur vertigineuse du piédestal où il est parvenu à se hisser par la force de ses poignées et par son intelligence ( je dirais plutôt sa ruse, son opportunisme) politique, je sens planer, de façon confuse et insidieuse, l'ombre menaçante d'un royaliste surfait (il se veut plus français que les français) qui va mener une vie infernale aux autres émigrés et immigrés, en France, sans pour autant coller la paix à l'Afrique dont les ressources doivent l'aider à relever une France en déclin.
Ne voudra t-il pas au nom de l'amour qu'il porte à "cette France qui lui a tout donné et à laquelle il veut tout donner, à son tour", lui rendre la Côte d'Ivoire? Mains et pieds liés si nécessaire?
Vu sous cet angle, SARKOZY risque de voler la vedette à Super Menteur, au grand CHIRAC himself, grand colon devant l'Eternel.
Rien qu'à y penser, j'en ai des crispations.

Dans la même veine, la présence de WATTAO, en France, actuellement (officiellement pour raison de santé) et l'apathie à peine voilée des deux leaders que sont ADO (dont SARKOZY est le parrain de mariage. Mauvais présage) et BEDIE pour les magnifiques résultats du Dialogue direct, ne m'inspire rien qui vaille.

Au total, Ivoiriens, célébrons certes la paix "retrouvée" entre nous, mais gardons un œil grand ouvert sur la Chiraquie , pardon la Sarkozie. Les jours à venir ne s'annoncent pas chantants.

Que DIEU vous bénisse, tous, et que DIEU garde et bénisse la Côte d'Ivoire.










Les évènements de la Côte d'Ivoire; préfiguration d'un nouvel ordre mondial?


Un gout de répétition si la mémoire collective ne nous joue pas des tours
Dans les années 60 un certain Lumumba "prophétisait" :


"L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité. Ne me pleure pas, ma compagne. Moi je sais que mon pays, qui souffre tant, saura défendre son indépendance et sa liberté.

Vive le Congo ! Vive l’Afrique !"






Patrice Lumumba en mai 1960 à Stanleyville
Patrice Lumumba en mai 1960 à Stanleyville
© lynn waldron
Que mort, vivant, libre ou en prison sur ordre des colonialistes, ce n’est pas ma personne qui compte. C’est le Congo, c’est notre pauvre peuple dont on a transformé l’indépendance en une cage d’où l’on nous regarde du dehors, tantôt avec cette compassion bénévole, tantôt avec joie et plaisir. Mais ma foi restera inébranlable. Je sais et je sens au fond de moi même que tôt ou tard mon peuple se débarassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au capitalisme dégradant et honteux, et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur.


Nous ne sommes pas seuls. L’Afrique, l’Asie et les peuples libres et libérés de tous les coins du monde se trouveront toujours aux côtés de millions de congolais qui n’abandonneront la lutte que le jour où il n’y aura plus de colonisateurs et leurs mercenaires dans notre pays. A mes enfants que je laisse, et que peut-être je ne reverrai plus, je veux qu’on dise que l’avenir du Congo est beau et qu’il attend d’eux, comme il attend de chaque Congolais, d’accomplir la tâche sacrée de la reconstruction de notre indépendance et de notre souveraineté, car sans dignité il n’y a pas de liberté, sans justice il n’y a pas de dignité, et sans indépendance il n’y a pas d’hommes libres.


A mes enfants que je laisse et que peut-être je ne reverrai plus, je veux qu'on dise que l'avenir du Congo est beau
Patrice Lumumba











Le livre du sociologue belge Ludo de Witte révéla dans quelles conditions était mort Lumumba
Le livre du sociologue belge Ludo de Witte révéla dans quelles conditions était mort Lumumba
Ni brutalités, ni sévices, ni tortures ne m’ont jamais amené à demander la grâce, car je préfère mourir la tête haute, la foi inébranlable et la confiance profonde dans la destinée de mon pays, plutôt que vivre dans la soumission et le mépris des principes sacrés. L’histoire dira un jour son mot, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseignera à Bruxelles, Washington, Paris ou aux Nations Unies, mais celle qu’on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches. L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité. Ne me pleure pas, ma compagne. Moi je sais que mon pays, qui souffre tant, saura défendre son indépendance et sa liberté.

Vive le Congo ! Vive l’Afrique !

Patrice Lumumba






Le regard de la Suisse 

                Parler de la Côte d'Ivoire nous parait incontournable tant les aspects spirituels sont éloquents,
pour autant que l'on y soit sensible.Voici ci-dessous un communiqué d'un parti Algérien qui lui a compris
semble-t-il qui sont les méchants.. à l'inverse de la communauté internationale qui soutient Ouattara.
A la surprise générale le Canada semble se réveiller,et cela est du à un simple blog.Or donc le peuple canadien et dans la foulée ses autorités (parce qu'elles n'ont pas le choix et qu'elles suivent la vision de la communauté internationale), comprennent qu'ils ont étés roulés par la propagande des médias internationaux,média internationaux à la botte de certains gouvernements impérialistes.Et la Suisse...neu..neutre?,non NUL.. sans commentaire.."Vous comprenez, non seulement nous n'avons pas inventé le fil à couper le beurre!!...mais on à des trous dans notre gruyère.. et notre mémoire c'est une vraie passoire!!".La Suisse qui en a fait de "toutes belles" en politique étrangères ces derniers mois( toutes belles crevées) et qui ne tiens pas compte des expériences du passé, à reconnu la victoire de monsieur Ouattara juste après les élections Ivoiriennes,élections plus que douteuses c'est le moins que l'on puisse dire.Un peu plus tard la  Suisse c'est empressée de reconnaître en la personne de Laurent Gbagbo un éventuel profiteur de l'argent du peuple quand elle à décidé de bloquer les avoirs Ivoiriens,alors que le président Gbagbo est le seul président légitime en Côte d'Ivoire,président reconnu par son conseil constitutionnel et par son peuple,n'en déplaisent à l'ONUet à la communauté internationale.Quel président en fonction sur cette planète  supporterait  un tel traitement, un tel mépris? Si c'est cela le professionnalisme des autorités suisses?.Professionnalisme tant souhaité,tant recommandé par ces mêmes autorités...Et ce qu'il y a de plus navrant et il  il faut le dire:c'est que la politique étrangère suisse ne peut pas être contestée..., "Pourquoi?".......Parceque l' on n'ose plus le faire... les sages conseillers suisses risqueraient de se chamailler lors de  leur course d'école(1) annuelle, il  parait qu'en 2011 ce sera à Yverdon....Yverdon les bains,on se réjouit...pour eux..,cela va être exaltant..,ils vont pouvoir vraiment "déconnectés".


20 01 2011
La présidente de la confédération helvétique, Micheline Calmy-Rey.
La Suisse a décidé de bloquer "avec effet immédiat" les éventuels fonds dans la Confédération qui appartiendraient au président sortant de Côte d`Ivoire Laurent Gbagbo, a indiqué mercredi la présidente helvétique, Micheline Calmy-Rey.

Pour rire ou pleurer..
Informations confidentielles sur la situation actuelle en Cote dIvoire
Suisse
Une note des services secrets Suisses révèle des divergences entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro. Mais elle évoque également les soutiens dont bénéficie leprésident Gbagbo tant enAfrique que dans le monde.
Alassane Ouattara s’est-il convaincu de l’impossibilité, en tout cas dans l’immédiat, d’une action militaire pour chasser le président Laurent Gbagbo du pouvoir ? En tout cas, rien n’est sûr mais, selon une note confidentielle de Coverseas Worldwide, une société suisse de collecte des informations confidentielles et d’assistance aux personnes, en date du 3 janvier dernier, le mentor du RDR et de la rébellion serait en désaccord avec Guillaume Soro, son lieutenant, sur la nécessité d’utiliser la force pour arracher le pouvoir à Laurent Gbagbo.
Selon cette note, Ouattara est favorable à un étranglement financier de la Côte d’Ivoirepour contraindre Gbagbo à quitter le pouvoir alors que Guillaume Soro, lui, est favorable à une action militaire. « (…) des dissensions entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro, son Premier ministre, commenceraient à apparaître. Soro souhaite un renversement de Gbagbo par la force ou une partition du pays dans un premier temps afin de consolider sa base « nordique » et non un plan négocié, qui permettrait à Gbagbo de rester encore plusieurs mois au pouvoir et de disposer de suffisamment de temps pour retourner la situation en sa faveur. Alassane Ouattara ne souhaite pas recourir à ce principe mais préfère les stratégies d’étranglement financier et d’isolement diplomatique afin que Gbagbo renonce au pouvoir», peut-on lire dans le document classé confidentiel. Ouattara et Soro se retrouvent cependant sur un point : il faut faire vite. Car, précise la note, «plus le temps passe, plus Alassane Ouattara perd de sa crédibilité (vis-à-vis de ses soutiens) en restant bloqué au Golf Hôtel».
A en croire le rapport, Ouattara, malgré le «contrôle des comptes de la Côte d’Ivoire à la BCEAO et le soutien de l’UE, de Washington et de l’ONU, n’arrive pas à inverser la situation à l’intérieur du pays. Ses différents appels à la grève et aux marches de protestation ne prennent pas. L’armée reste fidèle à Laurent Gbagbo».
L’option militaire
Sur les différentes options militaire et financière pour contraindre le président Gbagbo à partir du pouvoir, Coverseas Worldwide révèle que l’option militaire a déjà été conçue par les chefs militaires des pays membres de la CEDEAO, avec l’aval de l’Union Africaine.
Toutefois, la société suisse estime que l’action sur le terrain sera nettement plus délicate. «Elle demandera des moyens en hommes et en matériels conséquents et, considérant la situation actuelle au Nigeria, l’implication de ce pays sera moins importante que prévu. Ensuite, il faut considérer la durée d’une telle intervention et son mode opératoire. La solution de pénétration ne pourra se faire que par le nord avec l’appui des FAFN via les frontières du Burkina Faso, du Mali et du Libéria et sa durée ne devra pas excéder 20 jours pour éviter un enlisement. Enfin, en cas d’intervention, certains Ivoiriens pourraient rejoindre l’armée pour défendre leur pays contre une invasion extérieure en raison d’un sens patriotique exacerbé. En plus de l’armée, Gbagbo peut compter sur sa garde présidentielle, ses mercenaires liberiens, ses appuis angolais, ses milices et ses jeunes patriotes, ce qui lui offre un effectif d’environ 6 000 hommes correctement équipés». Pour toutes ces raisons, Coverseas Worldwide croit que l’option militaire ne devrait vraisemblablement pas avoir lieu, du moins dans les mois à venir. Cependant, elle indique que selon des informations en sa possession, la deuxième semaine de février 2011 pourrait être le début de l’opération militaire mais «rien ne le confirme actuellement», fait-elle remarquer.
L’option d’étranglement
financier
Dès lors que l’option militaire n’est plus à l’ordre du jour parce que peu probable, il reste l’option d’étranglement financier. Selon Coverseas Worldwide, c’est la stratégie actuelle de la communauté internationale qui, en plus de l’isolement diplomatique, entend étrangler financièrement la Côte d’Ivoire. Toutefois, la société suisse estime que «l’Etat ivoirien dispose de suffisamment de ressources pour lui permettre de voir venir mars 2011».
Pour autant, avec cette situation où tous les bailleurs de fonds ont coupé avec la Côte d’Ivoire et où les comptes du pays sont en train d’être bloqués au niveau de la BCEAO au profit de Ouattara, on constate, note le rapport, une «baisse importante de l’économie du pays. L’inflation a fait augmenter en moyenne de 30 à 50% les prix du gaz, du riz et des denrées de premières nécessités. (…) De nombreuses PME ne pourront supporter une trop longue crise politique. Cet ensemble va se traduire par une nette diminution des rentrées d’impôts directs et indirects dans les caisses de l’Etat. Il est très envisageable de voir réapparaître de fortes pressions fiscales envers les entreprises locales et les groupes internationaux, comme durant la période 2003/2005. L’inflation se traduira par une augmentation de la délinquance et de possibles manifestations de rue contre la «vie chère», ce que redoute le camp Gbagbo». C’est donc sur la révolte populaire contre Laurent Gbagbo pour des raisons de «vie chère» que comptent Ouattara et ses soutiens pour lancer une attaque armée dans «la deuxième semaine de février 2011» pour faire tomber le président Gbagbo.
Or, selon ce qui se raconte partout en ville et dans les villages, le jour où ce problème va se poser, les manifestants iront directement au Golf pour demander des comptes à Ouattara. De nombreux sous-officiers rencontrés ne disent pas autre chose.
Les soutiens de Laurent Gbagbo
Mais, les choses ne devraient pas se passer ainsi que le prévoient les adversaires de Laurent Gbagbo. Car le président Gbagbo, précise Coverseas Worldwide, n’est pas seul et a de gros soutiens dans la CEDEAO et dans l’Union Africaine. Il s’agit duGhana, du Bénin, du Cap Vert, du Cameroun, de l’Angola, du Tchad, de l’Algérie, de la Gambie… pour ne citer que ceux-là. Ces pays sont très hostiles à une intervention militaire en Côte d’Ivoire. Ils sont tous pour une solution négociée de la crise ivoirienne. Et ils entendent peser de tout leur poids pour obtenir un plan de sortie de crise qui tienne compte des questions de fond de la crise et non sur des négociations pour que Gbagbo cède le pouvoir à Ouattara.
«Du côté des relations extérieures, écrit Coverseas Worldwide, malgré le soutien sans faille des chancelleries occidentales à Alassane Ouattara, depuis quelques jours, de nouveaux soutiens africains à Laurent Gbagbo se manifestent. Pour l’instant, à part l’Angola, qui ne s’en cache pas, certains pays comme le Tchad, le Mali et l’Algérie ne souhaitent pas durcir plus le ton vis-à-vis de Gbagbo mais envisagent plutôt une sortie de crise «négociée», comme à Madagascar. Gbagbo dispose toujours en coulisse de solides soutiens financiers et politiques russes, chinois, indiens et israéliens. Enfin, le Vatican, via le Cardinal Madtha, est favorable aux idées de Laurent Gbagbo. Un allié d’une envergure diplomatique de ce niveau est fortement apprécié par des pays où la dominance de la religion au niveau de l’exécutif est forte».
Au plan interne, l’administration Gbagbo a déjà tout prévu même les cas les plus extrêmes, a dit Jacob Ahoua Don Mello, le porte-parole du gouvernement.
Coulibaly Zié Oumar (Notre Voie)
Titre: IvoireDiaspo


(1) Pour ceux qui l'ignorent, les représentants du gouvernement suisse participent à une traditionnelle
       course d'école,qui généralement se déroule une journée entière dans  un lieu typique de la Suisse 


Déclaration du 
             parti Algérien pour 
                          la Démocratie et le Socialisme

Halte à l’ingérence impérialiste dans les affaires intérieures du peuple de la Côte d’Ivoire !
Dehors les troupes étrangères !

Solidarité avec la lutte des patriotes et des progressistes ivoiriens pour briser les chaînes du néo-colonialisme !
Les grandes puissances impérialistes, USA et France, ont décidé d’imposer leur marionnette Allassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire. Elles n’hésitent pas à pousser ce pays sur les chemins de la guerre civile pour le maintenir par la force sous leur contrôle. La machine médiatique internationale de propagande et de mensonges bien rodée depuis des décennies a été mise en route pour faire croire sans aucune preuve incontestable que les dernières élections présidentielles auraient été remportées par leur candidat préféré. Les puissances impérialistes s’appuient sur les résultats concoctés par une Commission électorale dite indépendante mais en réalité composée dans son écrasante majorité de représentants de forces politiques soutenant Ouattara. Elles veulent se débarrasser de Bgagbo devenu incontrôlable par sa tendance à chercher à exploiter leurs contradictions inter-impérialistes.
A travers son soutien à Ouattara et outrepassant son mandat en Côte d’Ivoire, l’ONU montre ouvertement et une fois de plus qu’elle est devenue depuis la disparition du camp socialiste un instrument de repartage du monde en zones d’influence et de domination des pays impérialistes.
L’Union européenne affiche encore une fois sa nature de bloc impérialiste qui s’entend avec l’impérialisme américain, malgré leurs contradictions, quand il s’agit de faire front pour écraser toute tentative de remettre en cause le brigandage organisé par l’ordre impérialiste mondial.
Le FMI et la Banque Mondiale décident de leur côté de ne reconnaître que le président élu soi-disant démocratiquement. Cet argument est d’une hypocrisie sans borne quand on se rappelle que la FMI avait débloqué sans hésitation plus d’un milliard de dollars en faveur de la junte militaire du Honduras à la botte des USA quelques semaines à peine après qu’elle eut renversé le président Zelaya démocratiquement élu et désireux d’émanciper son pays de la tutelle militaro-politique américaine.
La palme de la surenchère dans l’hypocrisie doit revenir au président de la Cour Pénale internationale qui menace bruyamment de poursuivre Laurent Gbagbo pour « crimes contre l’humanité ». Les peuples ne l’ont jamais entendu adresser des avertissements semblables aux dirigeants israéliens lors des grands massacres de décembre 2008 à Gaza, ou aux dirigeants US pour les centaines de milliers d’Irakiens tués à la suite de leur occupation de l’Irak, ou encore aux responsables colombiens coupables de l’assassinat de milliers de progressistes.
Dans ce concert de vociférations, de menaces, d’injonctions et de pressions pour faire rentrer dans le rang la Côte d’Ivoire, le président de l’ancien État colonisateur a renoué de façon fracassante avec la vieille mentalité colonialiste en sommant Gbagbo de quitter le pouvoir « avant la fin de la semaine » !
Ces ingérences scandaleuses dans les affaires internes d’un pays souverain montrent que la volonté d’introniser Ouattara s’inscrit dans un scénario minutieusement élaboré. La prétendue Commission électorale indépendante n’en a été qu’une pièce destinée à couvrir d’une fausse légalité le choix arrêté par les grandes puissances impérialistes avant même le déroulement des élections.Qui plus est, les régions où Ouattara se targue d’avoir obtenu le plus de voix sont des régions livrées aux intimidations et à l’arbitraire des « Forces nouvelles » soutenues par l’impérialisme français.
Quelle que soit l’opinion que l’on peut se faire des manœuvres, des louvoiements et des objectifs de Gbagbo depuis plus de 20 ans, ce qui apparaît, c’est que des peuples de plus en plus nombreux en Afrique ne supportent plus les liens néo-coloniaux basés sur la dépendance, l’arriération économique et la misère. Ils n’acceptent plus ni les dictatures ouvertes ni celles qui se camouflent sous la démocratie de façade - si chère à la sociale-démocratie - et mises en place par les bourgeoisies compradores et l’impérialisme pour perpétuer le pillage de leurs richesses et du fruit de leur travail.
L’affrontement qui oppose une grande partie du peuple ivoirien à l’impérialisme pose le problème crucial de la solidarité avec les forces qui luttent pour l’indépendance réelle de leur pays et veulent mettre fin aux rapports d’exploitation et de pillage instaurés depuis des décennies.
Il est clair que dans ce combat pour que les peuples d’Afrique profitent de leurs richesses naturelles et s’en servent comme moyen de développement et de progrès, les anti-impérialistes se mettent du côté des forces qui veulent briser les chaînes de la dépendance. La question de savoir qui a véritablement remporté les élections devient secondaire quand on sait que les partisans de la perpétuation des rapports de domination disposent d’un puissant soutien financier et médiatique de la bourgeoisie impérialiste qui leur permet d’acheter les voix, d’influencer le choix des électeurs, de diviser les classes et couches laborieuses, d’intimider de larges catégories et forces sociales, de falsifier les résultats électoraux, de répandre les mensonges à l’appui de leurs manœuvres pour écarter ceux qui les dérangent et installer des dirigeants à leurs bottes. Les résultats de ces élections ne sont pas un critère absolu pour définir la position des forces anti-impérialistes en Afrique et dans le monde surtout quand de grandes masses du pays se mettent en mouvement pour tourner la page du néo-colonialisme, quels que soient les calculs et les limites politiques des dirigeants qui refusent de se plier à la brutalité des impérialistes.
Dans tous les cas, c’est au peuple ivoirien de décider souverainement de son destin. Il n’a pas besoin de l’intervention des forces impérialistes étrangères pour désigner démocratiquement ses dirigeants, ni de leurs pseudo observateurs pour « labelliser » les résultats du scrutin électoral. Jamais et nulle part l’impérialisme n’est intervenu pour apporter la liberté et la démocratie. Partout où il intrigue et débarque ses troupes, il n’apporte que guerre civile, ruine et malheurs. Son seul objectif est de placer des marionnettes autochtones dévouées aux intérêts de la grande bourgeoisie financière.
C’est aux peuples, à leurs forces progressistes et anti-impérialistes de décider de la conduite de leurs luttes pour instaurer, sans intervention extérieure, un régime démocratique au service de leurs intérêts légitimes.
Les peuples doivent exiger le départ des troupes françaises et celles de l’ONU qui a montré sa partialité en soutenant Ouattara, valet du néo-colonialisme et homme du FMI dont les injonctions depuis 20 ans ont plongé la Côte d’Ivoire dans une grave régression économique et sociale.
Les communistes algériens dénoncent le silence du gouvernement algérien et la coalition présidentielle « islamo-nationaliste » qui refusent de condamner les ingérences étrangères dans les affaires internes du peuple ivoirien ou d’empêcher l’instrumentalisation de l’Union africaine par les dirigeants africains à la botte du néo-colonialisme. Ils dénoncent la diffusion de la propagande pro impérialiste par la télévision algérienne, la presse gouvernementale et par la presse privée qui, à de très rares exceptions, reprend avec zèle les mensonges fabriqués par les tenants de la Françafrique pour diaboliser les patriotes de la Côte d’Ivoire et faire l’apologie des hommes de main des puissances étrangères.
Ils dénoncent le silence des partis institutionnels dits démocratiques face à cette offensive néo-coloniale sans précédent pour terroriser les peuples et leur imposer des dirigeants dociles.
L’Alliance nationale républicaine (ANR) ne dit mot. Le Collectif des Citoyens pour la Défense de la République se tait lui aussi. Son porte-parole s’était rendu il y a deux ans auprès de l’ambassadeur des USA pour lui« expliquer » soi-disant le sens du combat de son organisation contre le pouvoir et obtenir l’appui de cette puissance impérialiste.
Le Front des Forces Socialistes, membre de l’Internationale socialiste dont un de ses hommes illustres -Dominique Strauss-Kahn, DG du FMI- s’emploie à étrangler la Côte d’Ivoire, n’envisage la lutte pour changer de régime que dans le soutien des grandes puissances impérialistes et non dans le travail en direction des masses populaires sur la base d’une alternative démocratique et anti-impérialiste de progrès.
Les chefs du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie ne peuvent que garder le silence s’ils ne veulent pas perdre le soutien des néo-colonialistes français décidés à provoquer une situation de fragmentation de l’Algérie qui leur permettrait un jour de prendre le contrôle de ses zones pétrolières.
Des hommes complètement coupés de leur peuple comme les dirigeants du RCD ne se voient à la tête de l’Algérie qu’avec l’appui et la bénédiction des dirigeants impérialistes américains et français, comme cela été dévoilé dans certains « câbles » non démentis de Wikileaks. Leur carte de visite politique internationale est écrite avec une encre chargée de haine à l’encontre des principaux dirigeants patriotiques des années 1970 quand l’Algérie nationalisait les richesses monopolisées par les sociétés françaises pour se développer et se tenait fermement du côté des peuples en lutte pour leur libération nationale.
Les communistes algériens espèrent que les progressistes ivoiriens trouveront la capacité de s’unir face à la Sainte-Alliance impérialiste, sauront éviter les pièges des divisions tribales dans lesquelles le colonialisme a toujours excellé pour asseoir sa domination, feront preuve de fermeté en encourageant la mobilisation des masses populaires et en s’appuyant sur elle pour résister aux pressions extérieures.
Ils en appellent au développement de la solidarité de toutes les forces anti-impérialistes et de progrès en Algérie, en Afrique, en France et partout dans le monde avec la lutte du peuple ivoirien pour son indépendance véritable et une démocratie au service de ses intérêts fondamentaux.
Ils sont convaincus que cette solidarité favorisera l’instauration de véritables liens de coopération, débarrassés de toute velléité néo-coloniale, entre les peuples africains et les travailleurs français, souffrant les uns et les autres de la même domination exercée en France comme en Afrique par une oligarchie arrogante, celle des grands groupes financiers exploiteurs, tels que ceux de Bolloré, Bouygues, Areva, etc.



Voici un document choquant (à vérifier): 
Un plan des militaires français pour tuer Laurent Gbagbo?                             

#58 jean 31-12-2010 06:03

j'ai trouvé ce document effrayant sur le site camer.be. Avez-vous le moyen de faire vérifier la véracité de son contenu et de nous en informer en retour? Merci d'avance

Côte d'Ivoire,Voici un document secret des militaires français / Kahia 2 : Le plan pour tuer Gbagbo
Le document est classé « Secret défense ». Grâce à des amitiés dans certains milieux français, nous en avons obtenu copie. Il a été à Paris. Il porte la griffe du général de brigade Didier Castres, adjoint du Centre de planification et de conduite des opérations de l’état-major des armées françaises, 14, rue Saint Dominique, 75700 Paris SP 07. Il était initialement adressé au général de brigade Francis Autran (commandant de la Force Licorne entre le 10 décembre 2009 et le 10 juin 2010) à Abidjan. Ce document a dû être réactualisé, exactement un mois avant le premier tour de la présidentielle ivoirienne, le 1er octobre 2010. Il a dû atterrir dans les mains du général Jean Pierre Palasset qui commande la force Licorne depuis le 10 juin 2010. Il a pour objet d’expliquer et de détailler l’opération montée par la DGSE pour renverser le président Gbagbo, quel que soit le verdict des urnes. Cette opération a pour nom de code « RCI/opération LICORNE : KAHIA 2/30 MILITAIRES COS-DIVISION ACTION DGSE ». Ce document vient éclairer tous ceux qui croient que les Ivoiriens accusent à tort le gouvernement français de comploter contre la Côte d’Ivoire. A lire et à conserver pour l’histoire.

Contexte général

La signature de l'Accord de Ouagadougou intervient après un mois de négociations directes conduites sous l'égide de Blaise Compaoré, président burkinabé et président en exercice de la Cedeao, ancien allié de Gbagbo ,avant d'être accusé par celui-ci de complot à son encontre.
Le Dialogue direct inter-Ivoiriens proposé par Laurent Gbagbo en décembre 2006, en plein enlisement diplomatique et militaire, visait à court-circuiter les nombreux médiateurs extérieurs, en particulier l'Onu et le Groupe de travail international, considéré comme la voix du Conseil de sécurité. Exit les occidentaux, les 3500 Français de l'opération Licorne, les 9100 casques bleus de l'Onuci, exit également le Premier ministre soutenu par la communauté internationale, Charles Konan Banny.

Laurent Gbagbo et Guillaume Soro s'arrogent les rôles principaux de la transition ivoirienne.

L'Accord de Ouagadougou prévoit des disposilions concernant les principaux points de divergence : l'identification des citoyens ivoiriens en vue des élections, le désarmement des miliciens et l'intégration des états-majors et forces armées dans une structure unifiée.
Sur la question de l'identification des citoyens ivoiriens, les parties au dialogue inter-lvoiriens conviennent de la reprise sur l'ensemble du territoire des audiences foraines pour une période de trois mois «dès la mise en place du nouveau gouvernement issu de l'accord».
Ces audiences foraines doivent notamment délivrer des jugements supplétifs tenant lieu de certificats de naissance à des personnes nées en Côte d'Ivoire mais qui n'ont jamais été déclarées à l'état civil

Ces documents, actes de naissance et jugements supplétifs, permettront aux citoyens âgés de 18 ans et plus de s'inscrire sur la liste électorale et de se voir délivrer, par la suite, leur carte d'identité nationale et leur carte d'électeur. Des élections présidentielles “ouvertes, démocratiques et transparentes” devraient suivre l'aboutissement du processus d'identification des citoyens.
Concernant les forces combattantes - les Forces armées nationales de la Côte d'Ivoire (FANCI), loyales au président Gbagbo, et les rebelles des Forces armées des Forces Nouvelles (FAFN) - l'Accord prévoit le regroupement des milices sur 17 sites prévus à cet effet en vue de leur désarmement, démobilisation et réinsertion, Un service civique leur est offert, «dans le but de les encadrer et de les former pour de futurs emplois civils ou militaires»,

L'intégration des deux formations rivales dans une armée unifiée doit se faire sous la direction d'un Centre de commandement intégré (CCI), organe paritaire commandé conjointement par le chef d'état-major général des Fanci, Philippe Mangou, et le chef d'état-major des FAFN, Soumaïla Bakayoko. Le CCI sera chargé de :
- «la contribution à l'élaboration de la politique de défense et de sécurité ;
- la mise en œuvre du Programme national de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (Pnddr), sous la supervision des Forces impartiales ;
- l'opérationnalisation des tâches militaires et de sécurité liées au processus de sortie de crise ;
- la sécurisation des audiences foraines, des opérations d'identification, ainsi que la sécurité du processus électoral ;
- la mise en place d'unités militaires et paramilitaires mixtes ;
- la coordination des mesures visant à garantir la protection de la libre circulation des personnes et des biens sur toute l'étendue du territoire national».

En outre, l'Accord ouvre l’amnistie aux “crimes et délits relatifs aux atteintes à la sûreté de l'Etat liés aux troubles qui ont secoué la Côte d'Ivoire et commis entre le 17 septembre 2000 et la date d'entrée en vigueur du présent Accord, à l 'exclusion des crimes économiques, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité». De même, les sanctions personnelles votées par le Conseil dé sécurité des Nations unies doivent être levées.

Enfin, l’accord demande le retrait progressif des forces françaises participant à l'Opération Licorne et de l'Onuci. Les premières doivent quitter la zone de confiance séparant le nord du sud et rebaptisée «ligne verte», une ligne imaginaire allant d'est en ouest, jalonnée de postes d'observation occupés par les forces françaises dont la présence serait réduite de moitié tous les deux mois jusqu'à leur suppression totale. Des corps de police mixtes. composés de rebelles et des Forces de défense et de sécurité (FOS).
La mise en œuvre de l'accord est placée sous l'évaluation d'un Comité d'évaluation et d'accompagnement (CEA) composé d'un président (le Facilitateur , i.e. Blaise Compaoré, ou son représentant) et de trois représentants respectifs des deux parties à l'accord (Gbagbo et Soro). Ce sont ces deux parties qui décideront éventuellement d'élargir le Comité à d'autres membres de la classe politique ivoirienne.
Marginalisés par le Dialogue direct inter-Ivoiriens, les autres candidats à la présidence, Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), et Alassane Dramane Ouattara, président du Rassemblement des républicains (RDR), candidat de l'Elysée, sont appelés à siéger aux côtés de Soro et de Gbagbo au Cadre permanent et de réconciliation, un “organe de veille et de dialogue permanent” ayant pour objectif “de renforcer la cohésion nationale”.

Il se dégage de cet accord une volonté de fermer les yeux sur les conflits et rancunes passés au profit d'une maîtrise, par Laurent Gbagbo et GuiIlaume Soro, de la vie politique et du processus de réconciliation nationale.

La communauté internationale qui avait trouvé dans la nomination de Charles Konan Banny au poste de Premier ministre un contrepoids à la capacité de nuisance de Laurent Gbagbo, jugé en partie responsable des obstacles qui ont émaillé le processus de transition qui devait éventuellement se conclure par la tenue d'élections présidentielles, se trouve écartée de l'accord. Pourtant, il s'agit moins d'un désaveu complet de la communauté internationale par les acteurs ivoiriens que d'une tentative de gestion interne de la crise, compte tenu de la méfiance persistant entre les acteurs. L'ONUCI et l'Opération Licorne demeurent pertinentes dans ce contexte, même si leur mission doit être adaptée en conséquence.
Tel est bien le sens de l'Accord qui n’exige pas le retrait complet des forces étrangères avant la tenue des élections. Ainsi. le processus du Ddr est soumis à la supervision des “forces impartiales” (opération Licorne et Onuci), de même que la “ligne verte”, anciennement “zone de confiance”.
Depuis la signature de l’Accord, le décret entérinant la création du Centre de commandement intégré a été promulgué par Laurent Gbagbo le 18 mars, tandis que les chefs d'état-major respectifs des Fanci et des Fafn ont pris connaissance de l’Accord et de leur rôle dans la restructuration des forces armées ivoiriennes. Lassitude ou optimisme, la communauté internationale a réagi promptement à la signature de l'Accord. L'Union africaine a demandé officiellement à l'Onu de réduire le nombre de ses casques bleus, la France a annoncé la diminution du nombre de ses forces participant à l'opération Licorne de 3500 à 3000, et le Fmi a annoncé une visite prochaine sur place.

La vigilance reste évidemment de mise. Dans cette perspective, des investigations menées en profondeur par les éléments de la communauté française du renseignement et les principaux alliés engagés avec eIle dans la résolution du conflit ivoirien ont permis de mettre au jour la volonté non avouée du clan présidentielle de bloquer l'avancée du processus électoral qui devrait, selon les différents accords, débuter le 31 octobre par l'élection présidentielle.

Contexte spécifique

La directive CEMA citée en référence dans la présente fiche d'orientation générale s'est profondément inspirée des conclusions des recherches qui ont été menées sur le théâtre ivoirien pour confier au Centre de planification et de conduite des opérations de l'état-major des armées françaises l'évaluation d'une opération assez spécifique dont la coordination sera confiée au COMANFOR.

Le Centre de planification et de conduite des opérations qui se retrouve au cœur KAHIA2 s'est vu confier, conformément à ses missions régaliennes et en tant que centre nerveux de la chaîne de commandement opérationnel en amont, la veille stratégique et la planification, puis en aval la conduite de cette opération voulue et décidée par les autorités politiques françaises au plus haut niveau en vue d'obtenir un changement d'interlocuteur au sommet de l’Etat ivoirien, garantissant par effet induit le maintien du leadership français dans la sous-région.
Les travaux conduits par la chaîne planification ont consisté à dégager une stratégie spécifique pour anticiper les visées bellicistes du clan présidentiel, en établissant une synthèse des évolutions des risques de crise et à préparer les options militaires proposées au Cema.
A cet égard, le caractère transverse des options proposées à la haute hiérarchie militaire dans la planification et la conduite de l'opération en projection permettra d'éviter qu'il y ait une rupture au moment du passage de la planification à la conduite de l'opération dans un délai relativement cours.

II est recommandé au Comanfor, maître d'œuvre sur le théâtre ivoirien de KAHlA2, de mettre en place une cellule de crise commandée par un officier supérieur de son choix afin d'en 2 (deux) compétences complémentaire.

1- Une compétence géostratégique qui sera le fait d'officiers d'expérience chargés de l'anticipation opérationnelle et de synthèse apportant une expertise géostratégique avec un découpage du théâtre ivoirien. Il va s'agir de procéder lors de l'opération en projection, au déploiement des unités spécialisées du service action de la DGSE afin de neutraliser les principaux sites institutionnels, les résidences officielles et non officielles des présidents des institutions, les principaux bâtiments civils et militaires présentant un intérêt avéré qui seront préalablement localisées par le système Helios.

2- Une compétence fonctionnelle prenant en compte la logistique, la conduite, les systèmes de communication et le renseignement en profondeur.
Toutes ces données seront fournies en temps réel par les bureaux J pour “Joint”. Il s'agit d'une structure dérivée de la structure Otan.
Cette organisation fonctionnelle sera complétée par des cellules d'expertise particulières et par les officiers de liaison Drm/Dgse présents sur le théâtre ivoirien.

Le bataillon de Licorne devra conduire, dans le cadre de la stratégie validée par le Cema, à compter du 30/09/2010, un exercice de franchissement amphibie sur les bords de la lagune ébrié, à proximité de l'ex- camp du 43ème Bima. L'objectif sera de valider Ies savoir-faire tactiques des équipages du peloton d'éclairage et d'investigation qui sera déployé.

Cette opération spéciale et clandestine a une haute valeur stratégique pour les plus hautes autorités politiques françaises et leurs alliés civils et militaires ivoiriens discrètement impliqués dans le dispositif opérationnel qui œuvre à l'avènement au soir du 31 octobre d'un nouvel ordre politique dans ce pays où les intérêts économiques et militaires doivent être maintenus et renforcés.

Prévue pour ne durer que 48 heures, l'opération Kahia 2, selon la capacité opérationnelle retenue, devra s'exécuter dans le secret le plus complet en lignes arriere ennemies et avec un effectif réduit de 30 commandos du COS pour la partie officielle et de la division action pour ce qui est de l'aspect clandestin.

Les commandos du Commandement des opérations spéciales (Cos) qui ont la capacité d'intervenir dans les 3 (trois) dimensions : terre, air et mer, se chargeront de la collecte des données pour l'Ema, qui, après analyses, appréciera de déployer un effectif et du matériel plus important. 6 (six) petits groupes de 5 (cinq) éléments seront déposés en avant-garde et rejoindront graduellement l'arrière des lignes ennemies par leurs propres moyens et transmettront les préparatifs du clan présidentiel ivoirien.



5 (cinq) éléments du 13ème Rdp indispensable dans la recherche et la transmission des données seront mis à contribution.
5 (cinq) nageurs du commando Hubert prépositionné à Lomé seront planifiés pour arriver la nuit sur la côte abidjanaise. Ce commando sera chargé de préparer l'arrivée éventuelle par voie de mer de combattants hostiles au régime ivoirien imposé par les accords de Ouagadougou préparés par la division action de la Dgse.

Au cours de cette opération de portée hautement stratégique, les commandos du Cos et du service action de la Dgse qui seront directement en projection ont discrètement été présentés au Cema en marge de la préparation à laquelle ils ont pris part sous le commandement du général Hogard. Il s'est agi d'un exercice final d'un cycle de préparation sur 6 (six) mois dédié à KAHIA2 avant leur projection sur le théâtre ivoirien.
La composante essentielle pour cette opération s'articulera autour des éléments du premier cercle du Cos. Leur mission ne sera pas de remplacer les unités existantes sur le théâtre ivoirien. Mais de créer et réaliser une mission dans un environnement très hostile et spécifique.

1 - Le 1er Rpima
2 - Les commandos marine (Forfusco)
3 - Le Cpa 10
4 - Le 12ème Rdp
5 - Le Daos
6 - L'antenne Ciet
7 - L'Ehs
Seront les principales composantes de Kahia 2.

© Correspondance : Enoh Meyomesse
Paru le Mercredi 29-12-2010 12:39:45 Lu

Liens important pour comprendre l'actualité en CI



Tous ensemble pour le Mouvement de libération de l'Afrique entière


par Jacques InWeb, mercredi 19 janvier 2011, 17:27
Les indépendances Africaines des années 1960 sont en réalité comme un iceberg. Vous avez 10% de face émergée, reflétant la pensée collective du peuple occidental. L'occident, meilleur ami de l'Afrique, pays des droits de l'homme, des libertés d'expressions, immaculées, toutes blanches; toujours prête à tendre la main aux pauvres africains qui sombrent dans la misère et les guerres tribales.Pauvre Afrique!
La partie immergée de l'iceberg de 90% , les tenants et les aboutissants des relations politiques avec les pays africains, est extrêmement nocive. Après la proclamation de l'indépendance des anciennes colonies d'Afrique, des réseaux politiciens ont assuré la continuité du pillage du continent noir. Des mercenaires et autres escadrons de la mort procèdent à l'élimination des intellectuels indépendantistes africains : Thomas Sankara, Mehdi Ben Barka, Patrice Lumumba, Ruben Um Nyobé, Sylvanos Olympus, Outel Bono... , au profit notamment des hommes de pouvoir plaçant des dictateurs corrompus à la tête des États nouvellement indépendants. Et ce à l'insu du peuple occidental qui les ont élus.

Un demi-siècle après, une lueur d'espoir semble apparaître en France.

Pendant la campagne des élections présidentielles en 2007, le candidat Nicolas Sarkozy, multiplie les annonces de rupture avec la politique africaine de ses prédécesseurs, dénonçant le soutien aux dictatures, la diplomatie secrète, le clientélisme, ou encore les détournements de l'aide au développement.



Erratum, le discours du président est un leurre!

Au regard des actes posés depuis sa prise de fonction à l'Élysée, le président français n'a pas tenu ses promesses : perpétuation de relations clientélistes, discours existentialiste de Dakar sur « l' homme africain», soutien à des dictateurs, défense de l'affairisme français, intervention militaire au Tchad, rôle joué par certains émissaires officieux, la politique africaine de Nico s'inscrit plus dans la continuité que dans la rupture. Elle est même une perpétuation de la politique néo-coloniale que chaque président français a poursuivi depuis les « Indépendances » africaines.

Le combat continu.

Nous constatons aujourd'hui, grâce aux nouvelles technologies, une mobilisation accrue des âmes unies d'Afrique. Une nouvelle indépendance semble naitre : l'indépendance des consciences africaines.
De Kinshasa à Tunis, de Douala à Antananarivo, d'Alger à Abidjan, la jeunesse africaine s'indigne à travers les réseaux sociaux, et dénoncent haut et fort, la prestidigitation des acteurs du haut banditisme politique qui détruisent les peuples africains.


Si toi aussi tu souhaites dénoncer l'exploitation des richesses minières, agricoles et l'appauvrissement culturel, démographique et intellectuel de l'Afrique:

Rejoins le Mouvement de libération de l'Afrique. Adhère à ce groupe , partage ta sensibilité et mobilise toi contre la gabegie subit du berceau de l'humanité.

http://www.dailymotion.com/video/xguk74_entretien-du-jour-bernard-houdin-sur-telesud_news#from=embed&start=516
http://www.dailymotion.com/video/xgt8xe_le-president-laurent-gbagbo-explique-la-crise-sur-tv-africa_news#from=embed&start=5
http://www.dailymotion.com/video/xgufm8_jean-bedel-bokassa-entrevue-interdite_webcam#from=embed&start=65



Comment Sarkozy pille les pays africains
de Autres médias  |  vendredi 11 février 2011

Secret de polichinelle depuis des dizaines d'années, le financement occulte des partis politiques français par certains Etats africains fait aujourd'hui, les gros titres avec WikiLeaks. «Rester à l’ombre pour ne pas attraper de coups de soleil». La formule fétiche de Jacques Foccart, grand maître d’oeuvre de la Françafrique, a pris un coup de vieux. Même la «bonne vieille» Françafrique n’est pas épargnée par WikiLeaks. Ainsi, selon un câble américain récemment publié par El País, des dirigeants gabonais auraient détourné une trentaine de millions d’euros de la Banque centrale des Etats d’Afrique centrale (Bceac). Ces révélations auraient été faites aux diplomates américains par un haut fonctionnaire de la Bcea. «Selon la source de l’ambassade, de hauts responsables gabonais, dont l’ancien président Omar Bongo et son fils Ali Bongo ont bénéficié du détournement. (…) La source a déclaré que les dirigeants gabonais avaient utilisé ces revenus pour leur enrichissement personnel, et, sur instruction de Bongo, versé des fonds à des partis politiques français, notamment en soutien du président Sarkozy.» Ce responsable de la Beac, interrogé sur les bénéficiaires français, a également expliqué: «Les deux côtés, mais surtout la droite, particulièrement Chirac et aussi Sarkozy. (...) Bongo était le président préféré de la France en Afrique, c’est la Françafrique classique.» Ces allégations ne sont pas nouvelles. Quelques jours après la mort d’Omar Bongo en 2009, Valéry Giscard d’Estaing avait rompu la «loi du silence» entourant ce sujet et affirmé que Bongo avait financé la campagne de Chirac lors de la présidentielle de 1981: «Moi, j’étais président de la République à l’époque. J’ai appelé Bongo et je lui ai dit: “Vous soutenez actuellement la campagne de mon concurrent”, alors il y a eu un temps mort que j’entends encore et il m’a dit: “Ah! Vous savez”. (Ce qui était merveilleux).» Jacques Chirac avait eu beau dénoncer alors des propos «dénués de tout fondement» relevant d’une «médiocre polémique», il n’avait pas convaincu grand monde. D’autant qu’un député socialiste, André Vallini, a lui aussi reconnu les faits à demi-mot:«Nous savons tous précisément qu’Omar Bongo a financé de nombreuses campagnes électorales à droite mais aussi à gauche, parfois, peut-être. On l’a entendu dire. Je crains hélas que cela ne soit un peu vrai, y compris concernant la gauche.» Ces financements de la vie politique sont un secret de polichinelle. Dans le documentaire Françafrique, récemment diffusé par France 2, Robert Bourgi, qui se présente comme le fils spirituel de Foccart, explique que les hommes politiques français fréquentaient avec assiduité l’hôtel Crillon où Omar Bongo avait ses habitudes. Faisaient-ils la queue uniquement pour s’enrichir intellectuellement de ses fulgurances géopolitiques ? On peine à le croire. Bongo a été le premier président reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy après son élection. Est-ce uniquement en raison du rayonnement international de son pays d’un million d’habitants? Là encore, on peut être sceptique. Toujours dans le très édifiant documentaire Françafrique, Robert Bourgi explique également que Jacques Chirac avait pris l’habitude de consulter Bongo en matière de politique française. De lui présenter les «jeunes espoirs de la politique». De lui demander qui serait un bon ministre, qui avait un avenir. Une évolution étonnante de la Françafrique conçue par le Général de Gaulle comme un moyen de maintenir une très grande influence de la France dans ses anciennes colonies. Foccart et ses sbires employaient des méthodes très peu orthodoxes, parfois très violentes, mais ils prétendaient agir dans l’intérêt supérieur de leur pays. Je te paie, tu te tais Dans la nouvelle Françafrique, ce n’est plus nécessairement la France qui tire les ficelles, mais peut-être celui qui détient le plus gros portefeuille —ou qui arrose le plus facilement. S’il a financé pendant des dizaines d’années des élections françaises, Bongo —qui règne de 41 ans— a sans doute acquis une influence considérable, ainsi que des moyens de pression de taille sur ses obligés de droite comme de gauche.Dans ces conditions, il devenait sans doute très difficile pour les dirigeants français de lâcher le clan Bongo. L’élection du fils en 2009 a soulevé beaucoup d’interrogations; des diplomates français et américains ont affirmé —par la suite— qu’Ali Bongo avait fait inverser les résultats en sa faveur. Pourtant, la France s’est empressée de reconnaître son élection. Omar Bongo a toujours été présenté par Jacques Chirac comme un «grand ami» de la France. Il en va de même pour son fils Ali, sous l’ère Sarkozy. Les discours de rupture avec la Françafrique du candidat Sarkozy —ceux qui avaient précédé son élection et qu'avaient très peu goûtés Omar Bongo— paraissent bien loin. Le Gabon n’est pas un cas isolé. Au Togo, le président Eyadéma était lui aussi connu pour sa grande «générosité». «Il avait souvent des valises bourrées d’argent toutes prêtes pour ses visiteurs français. Même l’extrême droite venait elle aussi chercher sa part. Bien sûr, c’était moins que pour la droite, mais il y en avait pour tous», m’a expliqué un haut fonctionnaire togolais. Un ancien ministre français m’a aussi confié que lors de son passage à Lomé, un président français n’était pas reparti les mains vides. Eyadéma était l’un des plus sanguinaires dictateurs africains. Il était arrivé au pouvoir après l’assassinat de Sylvanus Olympio, président élu, et personne n’osait le critiquer en public. «Trop de membres de ma famille ont disparu», était une réponse fréquente pour expliquer ce mutisme. Pourtant, Gnassingbé Eyadéma était lui aussi présenté comme un «grand ami de la France» par Jacques Chirac. A sa mort en 2005, son fils Faure lui a succédé lors d’une élection très contestée. Là encore, Paris s’est empressé de reconnaître le sacre du fils, symbole de continuité. Son père avait régné 38 ans. Sale temps pour Sarko Ces révélations de WikiLeaks interviennent au pire moment pour Paris. Celui où Sarkozy tente de convaincre Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir en Côte d’Ivoire. Le Temps, un quotidien abidjanais favorable au président sortant, ne s’y est pas trompé: «Sale temps pour le donneur de leçons rattrapé rapidement par son passé très sombre. Le président français, Sarkozy, est au centre de l’un des plus grands scandales de la mafia françafricaine.» Le journal ajoute: «Pour financer sa campagne, Sarkozy reçoit une grande partie de cet argent pourtant volé dans une banque appartenant à des pays pauvres africains. Entre les discours et les actes, il y a un grand fossé chez Sarko. Du coup, ses figures rhétoriques sur la bonne gouvernance perdent toute leur valeur. On comprend que Gbagbo donne des céphalées à Sarkozy. C’est un empêcheur de voler. Paris sait qu’avec lui on ne peut pas piller comme on le veut les ressources de la Côte d’Ivoire.» Un discours excessif, démagogique bien sûr, mais qui séduit une partie de l’opinion africaine. Les «relations d’affaires» troubles d’une partie de la classe politique française avec des dictatures africaines ont duré trop longtemps et brouillent le message de la France en Afrique. Même au milieu des plus beaux discours flotte toujours une légère odeur de pétrole, de soufre et d’argent sale. L’amère rançon de la Françafrique.







Violence dans le Nord de la Côte d’Ivoire :Le rapport que le Coréen Choï a caché
de Autres médias  |  vendredi 11 février 2011

L’information émane d’une source proche de l’Onuci. Un rapport produit par les observateurs dépêchés par l’Onuci dans le Nord de la Côte d’Ivoire lors du second tour de l’élection présidentielle tenu le dimanche 28 novembre 2010 n’a pas été porté à la connaissance de la communauté nationale et internationale par Young J. Choi dans son bilan de certification du scrutin. Et pour cause, ce rapport est accablant, a-t-on appris, pour Alassane Dramane Ouattara et la rébellion armée agissant pour lui. Bourrage des urnes, violence sur les électeurs soupçonnés de supporter Laurent Gbagbo, viol de femmes, violence sur les observateurs nationaux et internationaux dont ceux de l’Onuci, de l’Union européenne (Ue) et de l’Union africaine (Ua), graves irrégularités, etc. Ce rapport serait un véritable brûlot contre les exactions et autres actes anti-démocratiques survenus en zones Cno (centre, nord et ouest) occupées par la rébellion armée. Ce rapport, qui fait clairement mention du «tonnerre de violence» que les rebelles ont fait abattre sur les représentants du candidat Laurent Gbagbo dans les bureaux de vote (certains ont dû fuir pour sauver leur vie), n’épargne pas les observateurs internationaux. Dont il révèle les déboires dans les localités de Bouaké, Korhogo, etc. Au dire de nos sources, ce rapport qui existe bel et bien n’a jamais été rendu public par Young J. Choi, représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire. Choi a visiblement caché ce rapport accablant pour rédiger un compte-rendu personnel sur le second tour de l’élection présidentielle. Dans ce compte-rendu qu’il a remis à l’Onu, Choi ne mentionne pas les violences dans les zones sous occupation des rebelles. Il qualifie les actes de violence de minime. Toujours selon les sources proches de l’Onuci, Abou Moussa, adjoint de Young J. Choi, n’aurait pas apprécié que le rapport sur la réalité du scrutin du 28 novembre ait été totalement ignoré dans le compte-rendu de l’Onuci à l’Onu. Sur cette question, des divergences l’opposeraient à Choi.






L’indépendance totale de la cote d’ivoire / Laurent Gbagbo aux Ivoiriens : «Nous allons gagner le combat»





Par Laurent Gbagbo

Dans la crise ivoirienne, il y a eu un nombre impressionnant d’intellectuels d’Afrique et du monde qui se sont mêlés à cette bataille pour soutenir Laurent Gbagbo. Ses camarades de promotion du Lycée classique d’Abidjan réunis dans «Le club des caïmans» dont fait partie l’actuel ministre des Transports Aby Blaise n’ont pas voulu être en reste. En tout cas, ils ont voulu marquer ce soutien en organisant hier, à l’église protestante méthodiste unie du jubilé de Cocody, un culte d’action de grâce pour le président Laurent Gbagbo.
Dans ce temple de Dieu, le N°1 Ivoirien a envoyé un message fort rassurant et réconfortant à ses compatriotes en parlant de la crise. «Les gens, quand ils viennent me voir, ils disent : «c’est chaud et toi tu es serein». Je leur dis : «venez, causons et repartez à la maison. Parce que ce qui va arriver, c’est ça qui va arriver. Ce n’est pas la peine de se torturer. Il n’arrive jamais ce qui ne doit pas arriver.
Ce qui va arriver, et que Dieu a décidé, c’est ça qui arrive. Mais moi, je suis tranquille. En fait, la situation historique de la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui est en train de changer. Nous sommes en train de quitter une Côte d’Ivoire qui est en train de mourir, et qui se débat pour ne pas mourir. Et une autre Côte d’Ivoire qui est nouvelle. Mais moi, je suis fier d’être au centre de cette transformation, de cette mutation, d’être celui par qui le changement s’opère. Et ce changement est indispensable.» A-t-il déclaré. Avant de se demander si ce changement s’opère par d’autres volontés ou par les Ivoiriens eux-mêmes. A cette interrogation, il a répondu ceci : «Oui ce changement est voulu par les Ivoiriens eux-mêmes. Parce que nous voulons avoir des enfants qui demain, trouvent une Côte d’Ivoire qui soit en leurs mains. C’est pourquoi, je me bats. Mais là où ils sont, il faut les comprendre. Enfin, je les comprends, afin qu’ils comprennent quelle valeur nous représentons. Mais ne vous inquiétez pas. Ce qui ne doit pas arriver n’arrive pas. Ce qui doit arriver c’est ce qui arrive. Et nous allons gagner cette bataille de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Donc, je suis serein et je fais mon travail. Je suis fier d’être là». Toutefois, le chef de l’Etat appelle à la vigilance. Par ailleurs, Laurent Gbagbo a été clair avec les ennemis de la Côte d’Ivoire qui s’agitent. «J’ai choisi d’être acteur de l’histoire de la Côte d’Ivoire et non pour être une marionnette»…
Mais avant, le président Gbagbo a exprimé sa joie de se retrouver parmi ses anciens camarades du Lycée classique.
Le Bishop Benjamin Boni, patron de l’église méthodiste unie de Côte d’Ivoire, a indiqué que Dieu est justice et vérité. C’est pourquoi, l’église Méthodiste unie œuvre dans ce sens pour la paix et le développement de la Côte d’Ivoire.

Renaud Djatchi







Koné Katinan samedi à Koumassi :“La France est un ténia, on doit s`en débarrasser”


Par Laurent Gbagbo

Répondant à l`invitation de la fédération des jeunesses du Grand Nord, le ministre délégué au Budget, Justin Koné Katinan, a expliqué que la Côte d`Ivoire doit se défaire de la France comme un corps guérit d`un mal qui le ronge. “La France est un ténia. On doit s`en débarrasser”, a-t-il indiqué, le samedi 12 février, à la place Inch`Allah de Koumassi. Selon Koné Katinan, la France n`a
jamais vécu de ses propres efforts parce qu`elle s`accroche toujours à ses colonies pour les sucer. “L`Allemagne a fait la guerre et l`a perdue. La France a même pris ses colonies. Mais l`Allemagne est une puissance toujours loin devant la France”, a fait remarquer l`invité de la jeunesse du Nord.

Parlant de la crise post-électorale, le ministre s`est vivement élevé contre la fermeture de l`école dans le Nord. Il a dit ne pas être prêt à accepter cette situation qui compromet gravement l`avenir des enfants du Nord. “Je suis nommé ministre parce que mes parents m`ont envoyé à l`école. En ce moment, l`école est fermée au Nord parce que Ouattara n`est pas président de la République.

Gbagbo a envoyé des médicaments du choléra qui ont été refusés dans un village de Katiola parce que Ouattara n`est pas président. On ne peut pas comprendre une telle position”, s`est-il insurgé. Avant de déclarer que le combat de Gbagbo est celui du Nord. Il a aussi condamné le comportement d`Alassane Ouattara qui fait, selon lui, feu de tout bois pour «tuer» économiquement la Côte d`Ivoire qu`il ambitionne de gouverner. Sur la question, Justin Koné Katinan a jugé de criminel le fait qu`il se dresse contre la vente du café et du cacao qui sont, a-t-il rappelé les produits qui font vivre des paysans ivoiriens, y compris ceux du Nord qu`il prétend défendre. “Si nous souffrons au Sud de la Côte d`Ivoire, c`est encore plus grave au Nord”, a-t-il relevé.

Revenant sur le déroulement du vote dans le Nord, le directeur départemental de campagne de Gbagbo à Niakara a fait un témoignage selon lequel “ce qui s`est passé dans le Nord est tout sauf une élection”. Faisant remarquer que durant la campagne et le vote, il a passé tout son temps à faire libérer ses hommes régulièrement détenus par les rebelles agissant pour le compte

d`Alassane Ouattara. Selon Koné Katinan, le candidat Alassane Ouattara, persuadé que le vote lui était défavorable dans le Sud du pays, a jeté tout son dévolu sur le Nord pour s`octroyer des voix supplémentaires par la violence, la fraude et toute sorte d`intimidation. Et le ministre d`exhorter ses parents à prendre leurs responsabilités pour mettre fin à ce qu`il qualifie de calvaire. “Ne laissons plus durer ce qui se passe dans le Nord pour une seule personne qui n`a aucune case chez nous.

Prenons nos responsabilités pour libérer le Nord rempli de com`zones et com`secteurs”, a lancé le ministre délégué au Budget.

Intervenant sur le traitement fait à la Côte d`Ivoire par les organisations sous-régionales, particulièrement l`UEMOA et la CEDEAO, il a rappelé le poids de la Côte d`Ivoire. “C`est la Côte d`Ivoire qui fait l`UEMOA. Nous faisons 40% et les 7 autres pays font ensemble 60%. Entre nous et notre second, le Sénégal, l`écart est très grand. Si la Côte d`Ivoire sort de l`UEMOA, elle s`en ira avec cette union. Mais on ne partira pas de l`UEMOA”, a-t-il rassuré. Avant de déplorer que les Sénégalais, les Nigérians et les Burkinabé n`ont pas les leaders qu`il leur faut. Expliquant que leurs dirigeants s`acharnent sur la Côte d`Ivoire parce qu’ils sont manipulés par la France.

Le doyen El hadj Tidiane Touré de Samatiguila, Ali Diaby et le député Yao Yao Jules ont salué l`initiative de la jeunesse qui soutient les institutions et défend la souveraineté de la Côte d`Ivoire.

Benjamin Koré
benjaminkore@yahoo.fr

14 fevrier 2011   |  Notre Voie




Pierre Lionel Joël : Quand la France s’auto détruit par sa politique du chantage en Côte d’Ivoire

par LAURENT GBAGBO, mardi 15 février 2011, 15:34
L'actualité du moment est très riche pour le continent africain. En effet le Maghreb est en ébullition et semble montrer au reste de l'Afrique la voie à emprunter pour mettre fin au règne de chefs d'états qui pendant des décennies ont fait ce qu'ils pouvaient pour servir les intérêts de leur pays.
Les évènements survenus en Egypte et en Tunisie ces deux dernières semaines prouvent bien que quelle que soit l'intensité de la force d'un régime, lorsqu'un peuple est décidé à se faire entendre il arrive à le faire. De la révolution française d'hier aux révolutions du Maghreb d'aujourd'hui nous avons assisté à la révolte de pauvres gens rejoints par des classes moyennes, qui armés de leur désespérance ont fait tomber l'aristocratie d’hier, et les autocraties plus ou moins dictatoriales d'aujourd'hui. Mon désir de mêler la révolution française aux révolutions qui se jouent en Afrique actuellement s’explique par le fait que cette France qui a connu 1789 se trouve dans un processus en Côte d'Ivoire qui fait tâche dans cette Afrique qui aspire au changement. Comment ne pas parler de la Côte d'Ivoire au moment où l'Afrique du nord montre le chemin qui mène à une meilleure démocratie c'est à dire une démocratie qui prend un peu plus en compte la volonté du peuple ? Pour faire court, je dirais que la Côte d'Ivoire est un pays qui se trouve dans les difficultés du moment parce que sa classe politique n'a pas su gérer voire même digérer un contentieux électoral. La Côte d’Ivoire est un pays où on veut nous faire admettre qu’il existe deux présidents. L’un déclaré vainqueur par le conseil constitutionnel du pays et l’autre déclaré vainqueur par la communauté internationale. Chacun des deux camps s’appuyant sur les suffrages exprimés dans les urnes par le peuple de Côte d’Ivoire. Dans cet imbroglio politico juridique, les médias de la communauté internationale et les médias nationaux entrent en compétition non pas pour informer mais pour communiquer sur ce qui leur semble être la vérité. Le temps de l’information qui consistait à donner accès à tous les sons de cloche pour laisser le lecteur, l’auditeur ou le spectateur se faire sa propre opinion est révolu. A l’heure de la communication, les médias sont tous au service d’une cause. Fort heureusement les outils de communication actuels permettent aux individus de s’informer et de choisir en toute liberté ce qui pour eux semble être la vérité. Ces outils de communications ont semble t-il joué un rôle majeur dans les révolutions maghrébines et on ne peut qu’espérer qu’ils jouent un rôle identique en Afrique de l’Ouest. En tant qu’intellectuels ou cadres africains nous nous devons de nous servir de ces outils pour échapper au prêt à penser et pour nous faire notre propre opinion. Ceci étant dit, essayons de voir d’un peu plus prêt à quoi se résume la situation en Côte d’Ivoire. Nous avons un président qui a l’aval d’une institution nationale et un autre qui a l’aval d’une entité appelée communauté internationale. Pour faire valoir son point de vue la communauté internationale utilise tous les leviers en sa possession notamment les sanctions, le gel des avoirs, la menace de frappes militaires et enfin l’asphyxie économique. Autrement dit, ce que la communauté internationale cherche à nous faire comprendre c’est que lorsqu’on n’est pas d’accord avec elle, on s’expose à tout cet arsenal de punitions. Pour employer une expression toute faite je dirais que c’est l’utilisation de l’argument de la force plutôt que l’utilisation de la force des arguments.
En Egypte et en Tunisie la force des arguments a bien convaincu le peuple de s’élever contre l’argument de la force et on ne peut pas dire que la police d’état était plus tendre dans ces pays qu’elle ne le sont les forces de le l’ordre en Côte d’Ivoire. Si la position de la communauté internationale était si légitime que ça pourquoi n’a-t-elle pas convaincu le peuple ivoirien ? Qu’on ne me parle pas de musellement des médias puisque là encore les deux pays du Maghreb qui nous servent de référence n’étaient pas réputés pour avoir les médias les plus libres du monde. Tout ceci nous permet de conclure qu’il y a quand même une certaine distance entre ce que la communauté internationale défend au nom du peuple ivoirien et ce que ce peuple est prêt à défendre lui-même.
La question qu’il convient de se poser à ce stade de la réflexion c’est de savoir qui donne le droit à une communauté internationale, aussi bien intentionnée soit elle, de vouloir imposer sa vérité à un peuple qui normalement est dit souverain ? Qui donne le droit à cette communauté internationale de pousser une population à s’insurger contre une décision de ses institutions? Qui donne le droit à une communauté internationale d’affamer un peuple, de réduire son tissu économique à néant pour l’amener à se révolter et à s’entre déchirer ? Le rôle de la communauté internationale ne devrait-il pas être d’aider un pays à se doter d’institutions crédibles plutôt que de pousser à l’anarchie ?
Admettons que le conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire ne soit pas crédible. Mais lorsque l’Union Européenne prend des sanctions contre des citoyens sans avoir dit le droit peut-on accorder une once de crédit à ses institutions ? Le plus cocasse dans cette histoire c’est que sur la liste des bannis de l’Europe se trouve des français à qui l’on interdit de rentrer dans leur propre pays. Est-ce ça le droit ? Ces personnes ont-elles été sanctionnées après avoir plaidé leur cause ? Une des grandes armes de cette fameuse communauté internationale c’est de menacer de soumettre des citoyens aux foudres du Tribunal pénal international. Mais dites moi qui doit on menacer de la sorte lorsque l’on est un citoyen ivoirien qui vient de perdre sa femme pour hémorragie en suite de couche, tout simplement parce qu’un samedi soir, on n’a pas pu obtenir de l’argent d’un distributeur à cause de l’embargo économique imposé à tout un peuple ? La situation en Côte d’Ivoire est affligeante car elle nous oblige à perdre la foi dans ce que nous croyions être des institutions internationales garantes d’un ordre mondial le plus juste possible. Qu’on m’aide à comprendre comment on peut accepter les lettres d’accréditation d’un ambassadeur qui n’a pas la caution des institutions de son pays? Comment peut-on mettre à sa disposition des forces de l’ordre pour aller prendre une ambassade alors que celui qui l’a nommé attend encore la réponse au courrier qu’il a eu à adresser au conseil constitutionnel de son pays. Ce candidat que la communauté internationale considère comme vainqueur écrit au conseil constitutionnel du pays qu’il veut diriger et sans que celui-ci ne le reconnaisse comme président, des pays étrangers accréditent des ambassadeurs qu’il nomme. Je souhaite que des juristes m’expliquent comment cela peut se faire car mon bon sens ne me le permet pas. On pourrait rire de cette situation si ce n’est que son incongruité risque de conduire à une guerre fratricide dont la communauté internationale aura vite fait de se laver les mains en invoquant la sauvagerie des parties en présence. Mais si je refuse de jouer le sauvage, je suis dans l’obligation de me ranger derrière l’ordre constitutionnel qui fait de mon pays une nation. Il est temps que les diplomates refassent de la diplomatie avec tout ce que cela comporte de droit de réserve et de non immixtion. Il est temps qu’on libère les chefs d’entreprises du dilemme aussi insoutenable qu’incongru qui consiste à leur demander de bafouer les règles du pays dans lequel ils exercent leur activité au nom d’une vérité qui a du mal à s’imposer naturellement. Une communauté internationale qui exerce un tel chantage et qui cautionne des attitudes contraires à la loi perd toute sa crédibilité et ne mérite pas d’être suivie. En conclusion, il ne s’agit plus d’aimer ou de ne pas aimer le président investi par le conseil constitutionnel de la Côte d’Ivoire, il s’agit de refuser des méthodes d’une communauté internationale qui en Côte d’Ivoire devrait abandonner la politique du chantage ou pour parler plus diplomatiquement la politique de la pression. C’est d’autant plus nécessaire au moment où des peuples du Maghreb révèlent au grand jour que cette communauté internationale a soutenu pendant des décennies, en fermant les yeux sur les droits de l’homme, des dirigeants qui les affamaient. Il s’agit de souhaiter que la communauté internationale voie plus l’injustice qu’il y a à affamer un peuple qu’à recompter les voix exprimées dans un scrutin. Il s’agit enfin de garder l’espoir que c’est de notre Afrique, celle qui a su digérer dans la dignité le côté abject de l’esclavage transcontinental et de l’apartheid, que viendra un nouvel ordre mondial avec plus de justice afin que soit réduit à néant, la tentation hégémonique des puissants qui à l’intérieur des états ou à l’échelle du monde essaient d’imposer leurs intérêts au mépris de celui des peuples souverains.
Espaces d'informations politiques,culturelles et pédagogiques – 14.02.2011 – Pierre LIONEL JOËL (extraits)





Alassane Ouattara, mis K.-O. par Jacob Zuma et le panel de l'UA

28 novembre 2010 au soir. Second tour de la présidentielle ivoirienne. Au regard du taux de participation, de près de 10 points inférieur à celui, remarquable, du premier tour, les plus chevronnés observateurs l'annoncent : Laurent Gbagbo ne peut pas perdre. Avec les plus de 80% de participation du premier tour, Alassane Ouattara pouvait espérer le battre, à condition de bénéficier des reports pleins et entiers des suffrages recueillis par le troisième candidat, l'ancien présidentHenri Konan Bédié. Avec les à peine 70% annoncés tout à la fois par Youssouf Bakayoko, président de la Commission électorale (soi disant) indépendante (et en fait ouattariste) et par France 24, la messe était dite et ADO cuit... Une large part des partisans de Bédié avaient préféré ne pas aller voter, incapables, contrairement à leur candidat, de se résoudre à élire Ouattara - fut-ce pour battre Gbagbo. C'est là que le putsch médiatico-politique a débuté vraiment... D'un peu partout fusèrent des mails, sms et bientôt même des tweets. Qui tous, au contraire, annonçaient un irréel et irréaliste score de près de 55% en faveur de... Ouattara ! La CEI se mit au boulot. Les (ultra minoritaires) favorables à Gbagbo en son sein dénoncèrent rapidement des fraudes massives, des registres électoraux falsifiés, des signatures absentes ou contrefaites... des bureaux de vote où Gbagbo ne recueillait pas un suffrage, alors même que ses représentants étaient présents, puisque leurs "signatures" apparaissaient... d'autres où le nombre de suffrages exprimés (bêtise, mépris et suffisance des tricheurs) est supérieur à celui des inscrits... bref, une pantalonnade électorale. Réalisée d'autant plus facilement que le Centre et le Nord du pays, sous contrôle rebelle, n'ont jamais été démilitarisés. Bravo l'ONU. Avec ses deux pantins, Ban Ki Moon le controversé et Choi la Muppet. R esponsables du non désarmement des rebelles deGuillaume Soro, financés depuis septembre 2002 par ADO et soutenus quasi officiellement par la France, via le Burkina Faso de Blaise Compaoré.

La CEI, incapable de "consolider sur la base du consensus"des résultats faussés, il fut essayé de proclamer illégalement des résultats bidon, donnant ADO vainqueur. L'image de cette feuille mensongère arrachée des mains d'un escroc électoral fit le tour des médias occidentaux (et donc africains, déplorons leur suivisme confinant à l'aliénation). Image, comme le scrutin, détournée de son sens... Infoutue donc de produire des résultats fiables dans son temps de compétence, la CEI devait techniquement céder la place au Conseil constitutionnel. (Ce qu'elle finira par faire, d'ailleurs, au regard du strict respect des institutions ivoiriennes et desaccords de Ouagadougou, qui jamais n'ont mis aucune autorité au-dessus des institutions nationales). Mais sous les pressions conjuguées des ambassadeurs français et américain, Bakayoko fut "extrait" de la CEI. Pour aller annoncer, Choi l'a avoué, les frauduleux résultats à l'ONUCIMuppet Choirefusa. Il veut bien certifier les conditions de vote calamiteuses, les bourrages d'urnes et les violences. Mais pas assumer l'annonce. On opta pour l'Hôtel du Golf. (Il faut avoir entendu Bakayoko, des semaines plus tard, sur la coopé-loniale RFI, oser prétendre qu'il ignorait que le dit hôtel était le QG de Ouattara !).
La suite, chacun la connaît : le Conseil constitutionnel ivoirien a annulé des votes - comme la CEI l'avait fait avec les suffrages de la diaspora ivoirienne en France. Et proclamé Laurent Gbagbo vainqueur des élections et nouveau président de la république de Côte d'Ivoire. Un Conseil constitutionnel dont aura été mise en doute une légitimité sous la protection de laquelle pourtant et Sarkozy, le 2 décembre, puis Ouattara, le 4, auront tenté de se placer.
Depuis, Ouattara, "reconnu" jusque sur Mars mais incapable de soulever un mouvement populaire, est le pauvre président du peuple, héroïque et spolié de sa victoire par le dictateur Gbagbo, avec ses bras longs et bolloréens, ses mains pleines de doigts patriotes ensanglantés ! L'hollywoodien film était en marche. Sarkozy, bien avant Alliot-MarieFillon et le monokineur Boris Boillon, mettait la diplomatie et la politique étrangère française sur le trottoir. Comme Chirac, refusant d'honorer en 2002 des accords de coopération militaire, lorsque la meurtrière rébellion s'élança, sous prétexte de ne pas défendre Gbagbo, déjà.

Les missions de conciliation de l'Union africaine ou les menaces de la Cédéao, toutes, ont fini par achopper sur une réalité : Ouattara a triché… et par conséquent, suite à l'élimination, régulière, logique et morale du tricheur : Laurent Gbagbo a gagné. Comment l'avouer sans se dédire ? Même les médias ne savent pas faire ça. Depuis mi janvier et les premières révélations du forfait, chacun l'a compris, la question est moins de savoir comment déloger le légitime vainqueur Gbagbo, que de réussir à soustraire le perdant grugeur Ouattara. Le moins indignement et le moins violemment possible. Comment épargner ses soutiens et souteneurs notoirement impliqués. De Sarkozy à Soros, avec son avion "prêté" à ADO et les officieux et subventionnés services de Human rights watch, ses communiqués aussi invérifiés qu'invérifiables sur des charniers aussi inexistants que nécessairement gbagbistes. En passant par les lobbyistes d'Avaaz et les spéculateurs de cacao d'AmarajoFaure Gnassingbé, président togolaid dynastique aussi illégitime qu'Ali Bongo. Et Wade, bientôt centenaire. Le remplaçant, le joker nigerian Goodluck Jonathan. Blaise Compaoré, là depuis 23 ans… Comment retenir le violent Soro, l'éternel rebelle qui a compris lui que Ouattara était rincé. Mais qui doit des comptes à ses hommes, ses chefs rebelles régnant sur le Nord et le Centre depuis 2002 au prix de 10 000 morts (jamais dénoncés par "la communauté internationale" ou les ONG).
Au final, les yeux baissés ou avec soulagement, les deux parties ont accepté de s'en remettre à l'Union africaine. Un panel de présidents africains a été désigné lors du sommet d'Addis Abeba. Sarkozy réussira à y imposer le soldat français Compaoré, pourtant plus que partie prenante et partial. Par trouille de l'influence et du poids de l'Afrique du Sud de Zuma, également sollicitée. Et bien moins mauviette que celle de Thabo Mbeki. Preuves par l'absurde que l'atmosphère a changé : presque plus du tout de sujets sur la Côte d'Ivoire à la télé française… loin de la curée raciste des semaines folles de décembre. Loin de la désormais embarrassante Côte d'Ivoire.

La semaine dernière, le pitre sanguinaire Soro lança sa "révolution tunisienne de Côte" d'Ivoire (ou égyptienne, tant il serait en peine de les distinguer). Elle devait démarrer d'Abidjan à partir du 21 février. Entre amateurisme et décadence. Aussi aveuglé que Ben Ali ou Moubarak. Refusant de voir que même dans une localité comme San Pedro, pourtant dirigée par un ouattariste, plus personne pour "les rebelles" ne se lèvera... Soro se ravise et décide que sa révolution finalement démarrera à Bouaké. "Fief rebelle". Ou ville martyre. Et le 19 plutôt que le 21. Soro "le séquestré", qui, depuis des semaines, butine et lutine les primatures et présidences africaines (au point de se faire éconduire par Zuma qui refusera de le recevoir !). En quête de soutiens à ramener à la Ruche du Golf Hôtel reconnue par l'ONU. Soro arrive le jour dit à Bouaké. Mais tout seul : le public est pas venu. Le voilà obligé de transformer le fiasco en une rencontre, sûrement prévue de longue date, avec des chefs coutumiers et religieux…
Le 21 février, toujours dans l'indifférence médiatique, le panel arrive à Abidjan. Enfin, presque. Les jeunes patriotes ivoiriens dévoués au ministre Charles Blé Goudé, en manifestant à l'aéroport contre sa venue, ont réussi à faire renoncer leMobutu de Thomas Sankara, Blaise Compaoré. Laurent Gbagbo a reçu le panel. S'est expliqué. A présenté les pièces du dossier omises ou occultées par Choi. Alassane Ouattara, ultime chochotterie, a d'abord refusé de rencontrer Zuma. Sous prétexte de l'absence de Compaoré. (Rires). Le reste du panel, le Mauritanien Ould Abdel Aziz, le Tchadien Idriss Déby et le Tanzanien Jakaya Kikwete, a été ferme : avec Zuma ou rien. De cela non plus, la presse occidentale ne se fit pas l'écho. Puis Ouattara a cédé. Au même moment, l'opportune Amnesty International publie elle un communiqué qui dénonce les violations des droits de l'homme des deux camps. Quelle pondération soudaine ! Jusque-là, qui aurait osé admettre que, bien que peu nombreux, les partisans à mains nues de M.Ouattara étaient singulièrement dotés en armes à feu lourdes et légères ?
Zuma prévint qu'il ne voulait pas voir de "rebelles" aux abords du Golf quand il y serait. (Est-ce pour ça que Soro est parti ?). Quelques dizaines de jeunes ouattaristes en retard d'une conspuation l'accueillirent en l'injuriant. Derniers râles. À l'intérieur, c'est lui qui donne le la. Le pauvre Alassane, le regard vidé, décomposé, hagard, débite un texte aussi insignifiant et pleurnicheur que ses rares interventions télé. Au bout de 3 minutes, il commence à mentir, à prétendre qu'il a gagné les élections, que les mini émeutes que certains de ses partisans essaient de faire démarrer, depuis deux jours, en espérant les voir dégénérer assez pour justifier une intervention franco-onusienne, sont en fait des manifestations pacifiques de bienvenue au panel ! Et que c'est le camp Gbagbo qui en a fait des bains de sang… Sauf que Zuma l'arrête. "Stop, stop, stop..." Il vient de se faire insulter par les jeunes ouattaristes, il connaît leur pacifisme. Toujours poli, il se contente d'exhorter Ouattara à entrer dans la discussion et les photographes à sortir.
À l'heure où nous publions ces lignes, le panel ne s'est toujours pas officiellement prononcé, quand aux propositions"contraignantes pour les deux parties" qu'il doit formuler. Ce qui n'empêche pas l'AFP et ses relais depuis hier après midi de spéculer sur un éventuel partage de pouvoir… ou un pouvoir tournant sur deux ans… Ultime manière de minorer et déconsidérer le cinglant désavoeu. Un des conseillers de Laurent Gbagbo (et il vaut bien après tout l'AFP et ses mensonges répétés en qualité de source), Alain Toussaint, a depuis hier soir, après le départ de Jacob Zuma, affiché sur facebook un statut aussi serein que vraisemblable, si l'on en juge la débandade et le black out français : "Jacob Zuma et les Chefs d’Etat du panel de l’UA opposés au partage du pouvoir. Propositions : Laurent Gbagbo demeure à son poste de Président de la République jusqu’à l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle. Préalables : désarmement effectif des rebelles et des milices, révision et nettoyage du fichier électoral, redéploiement de l’Administration sur toute l’étendue du territoire national." C'est à dire, en somme, un retour aux accords de Ouagadougou jamais respectés…
De sources dignes de foi et proches du dossier, en provenance d'Afrique du Sud et de Guinée Équatoriale, dont le président Obiang Nguema dirige actuellement l'Union africaine, on serait bel et bien sur cette ligne-là.
Dessin Fabien Hulot   Texte - GP




Toussaint Alain, conseiller du PR

par LAURENT GBAGBO, vendredi 25 février 2011, 12:50
Toussaint Alain

" La Force Licorne, à l’instar de l’Onuci, travaille à espionner l’Armée ivoirienne. Voici des preuves, si besoin en était encore de la duplicité de Licorne aux côtés des terroristes de Alassane Dramane Ouattara pour "casser" la Côte d'Ivoire. Les forces françaises fournissent la logistique nécessaire, l’armement et du renseignement à la rébellion. Appréciez."


Carte établie des points stratégiques de l'armée
l’aéroport Félix Houphouet Boigny d’Abidjan de trois (3) 
chefs d’états du panel de l’Union Africaine : le Président Tchadien Idriss Deby Itno, le Président Tanzanien Jakaya Kikwete et le Président d’Afrique du Sud Jacob Zuma.
Président Tchadien Idriss Deby Itno
Président Tanzanien Jakaya Kikwete
Président d’Afrique du Sud Jacob Zuma.
Président Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz
L’Union Africaine commence mal sa mission en terre Ivoirienne. A la demande de je ne sais qui, AUCUN PROTOCOLE D’ACCUEIL OFFICIEL  DU GOUVERNEMENT IVOIRIEN A L’AEROPORT ; Soit disant, pour marquer une certaine impartialité de façade.
Quand on sait que l’UA s’était déjà aligné sur les inepties du représentant spécial de l’ONU qui avait fait miroiter à Alassane Ouattara qu’il était le nouveau Président élu de la Côte d’Ivoire, cette attitude me laisse perplexe.
Que ces émissaires de l’UA sachent qu’ils ne sont pas en terre conquise. Qu’ils disent à ceux qui les utilisent comme des marionnettes que la DIGNE République de Côte d’Ivoire n’est pas un « No man’s land ». Notre pays a des institutions en place et qui fonctionnent. Notre pays a un Président élu et reconnu comme tel par les ivoiriens en vertu de la loi fondamentale de notre état.
Que ceux qui ont des oreilles entendent. Ne poussez pas le bouchon trop loin frères Africains. Respectez la Côte d’ivoire et ses institutions. Ne provoquez pas la colère du peuple.


Révélations troublantes sur Blaise Compaoré, son Rôle dans la déstabilisation de l'Afrique de l'Ouest

M le secrétaire général de l’ONU,
Mrs les représentants des pays membres du conseil de sécurité de l’ONU,
M  le président  en exercice de la commission de l’union Européenne,
M le président en exercice de la ligue Arabe,
M le président de l’union  Africaine,
M le président en exercice de la CEDEAO,
Pays et peuples amis de la COTE D’IVOIRE,

L’impasse politique née des dernières élections qu’a connues notre pays, a suscité plusieurs missions de bons offices. La dernière en date est un groupe d’experts qui ont entendu les parties et toutes les personnes et entités intéressées. Dans le prolongement de cette action un panel de cinq chefs d’état nantis du rapport de ces experts est arrivé en terre d’Éburnée. Perçue comme la médiation de la dernière chance, la composition de ce collège de chefs d’états pose problème. En effet, un de ces membres en l’occurrence Mr Blaise COMPAORE président de la république du BURKINA FASO est récusé par la majorité présidentielle (LMP). Plusieurs raisons expliquent et militent dans le sens de cette prise de position. Nous allons à l’aune de notre propos démontrer la logique et le fondement de cette décision. Nous allons progressivement voir la personnalité au pouvoir de Mr Compaoré  ( I ), les griefs qui pèsent  sur lui dans différents troubles militaro-politiques dans  la sous région ( II ), son engagement dans le conflit ivoiro-ivoirien ( III )

I) De la personnalité en interne de Mr Compaoré

En août 1987, Blaise Compaoré, prend le pouvoir à la faveur d’un putsch au cour duquel il va attenter à la vie de son frère THOMAS SANKARA -devenu trop gênant pour de nombreuses chancelleries- mettant ainsi en relief sa perfidie.
 A ce sujet Blaise Compaoré parlera de mort naturelle. Cependant, La responsabilité de Blaise Compaoré dans l'assassinat de Sankara a fait l'objet d'une plainte contre le Burkina Faso déposée par Mariam Sankara, la veuve de Thomas Sankara.
En avril 2006, le Comité des droits de l'homme des Nations Unies a condamné le Burkina Faso pour refus d'enquêter sur les circonstances de la mort de Thomas Sankara. Pourtant en septembre 2008, le sénateur et ex-seigneur de guerre libérien, Prince Johnson affirmera que ses hommes avaient participé à l'assassinat de Thomas Sankara et cela sous l'instigation de Blaise Compaoré : "Nous avons rencontré Blaise Compaoré dont je connaissais l’épouse, dans le cadre de notre ambition de renverser le président Samuel Doe, mais pour bénéficier de son soutien, nous devrions l’aider à éliminer le président Thomas Sankara".
Juste après son accession au pouvoir, il a éliminé deux chefs révolutionnaires Henri ZONGO et Jean-Baptiste Boukary LINGANI accusés de comploter à l'encontre du régime.
Les pérégrinations et autres manigances officieuses du sieur COMPAORE, dérangent au plan interne. Norbert ZONGO, un journaliste qui enquête sur les égarements du président COMPAORE et les membres de son clan, notamment sur la mort mystérieuse, après tortures de  David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, frère du président est lâchement assassiné en décembre 1998 sous le regard complice et passif de l’homme fort de Ziniaré. Les enquêtes diligentées après un soulèvement populaire sont conclues le 19 juillet 2006 par un non-lieu qui a provoqué un tollé international.
En août 2005, il réussit grâce a un conseil constitutionnel aux ordres à briguer un troisième mandat, alors que le texte de loi est précis à ce sujet : « pas plus de deux mandats successifs ».
Que dire également des violences et perpétuelles intimidations commises sur les membres de l’opposition et leurs proches.
Les arguments exposés ici, démontrent bien l’autoritarisme et le despotisme de Mr Compaoré. Nous nous demandons réellement comment un homme aussi anti-démocrate, peut être coopté pour porter la démocratie dans un autre état. Mais la fourberie de Mr Compaoré transparaît plus éloquemment  dans son implication dans certaines crises sous régionales.

II) De l’implication de Blaise Compaoré dans les conflits sous régionaux

Fin 1989 un rapport du TSSL fait état de graves suspicions qui pèsent sur M. Compaoré est, soupçonné d’avoir aidé le futur président Taylor, alors opposant en exil, à préparer l’assaut contre le régime libérien; ce, avec la complicité et la bienveillance des réseaux « françafricains » rapporte Bruno Jaffré, ingénieur en  télécommunications, expert en recherche comparative du développement et  président fondateur de l'ONG française Coopération Solidarité Développement dans les Postes et Télécommunications .
C’est en tant que parrain politique de Charles Taylor que Blaise C. engagera ses troupes dans le sanglant conflit sierra léonais aux cotés de ceux de Charles TAYLOR par ailleurs ami et parrain des sinistres Foday Sankoh et Sam Bockharie (géniteurs du non moins sinistrement célèbre concept de manche longue, manche courte). D’ailleurs dans un rapport de Human watch right, En avril 1999, le commandant des forces de l’ECOMOG, Felix Mujakperuo, a accusé publiquement les présidents du Liberia et du Burkina Faso de fournir des armes au RUF en utilisant des avions et des équipages immatriculés en Ukraine. En outre, des victimes d’amputations de bras, de tueries et de massacres ont affirmé que certains de leurs assaillants venaient du Liberia ou du Burkina Faso
En 2000, un groupe d’experts mandatés par l’ONU pour enquêter sur le trafic d’armes et de diamants en Angola a reçu de nombreux rapports concernant le rôle qu’aurait joué le Burkina Faso comme lieu de transit pour des armements provenant d’Europe orientale et destinées à l’UNITA. Il a recueilli des preuves formelles concernant des transports d’armements depuis l’Europe orientale par des appareils qui atterrissaient à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, où les armements étaient transbordés, puis expédiés à d’autres utilisateurs finals, dont l’UNITA (Cf. art 21, 22 dudit rapport).
Pire, ce même rapport met en relief la culpabilité de Monsieur Compaoré dans le trafic et le recel de diamants en provenance de l’Angola et butin de guerre de l’UNITA (cf. art. 103-107, art. 141).
Le Groupe d’experts a pu vérifier que des dirigeants de l’UNITA et des personnes figurant dans la liste de celles auxquelles il est interdit de voyager s’étaient vu délivrer des passeports par les autorités du Burkina Faso en violation criarde des sanctions de l’ONU (Cf. Chap. V, parag. 4, art. 137
Sous le régime du président Conté en guinée, de nombreuses tentatives de déstabilisation (sur fond de disparités ethnico-régionales) marquées par des affrontements souvent très sanglants et meurtriers sont imputées à Blaise Compaoré.
Il apparaît encore une fois que Mr Compaoré est loin d’être un ange encore moins un opportun facilitateur.
Son implication en tant que partie dans le conflit ivoirien éclaire mieux sur les raisons de sa récusation par le LMP.

III) De l’implication de monsieur Compaoré dans le conflit ivoirien

Nous voulons ici vitupérer : “BLAISE COMPAORE EST AU DEBUT AU MILIEU ET A  LA FIN DE LA CRISE IVOIRIENNE.”
Cela est un secret de polichinelle. La rébellion ivoirienne s’est formée à partir du Burkina Faso. La mésentente entre GBAGBO et COMPAORE sur fond de conflit foncier entre autochtones ivoiriens et allogènes burkinabé –pourtant héritage politique du PDCI- a facilité cet état de fait.
L’attaque de la Côte d’Ivoire s’est donc opérée avec la complicité et le mutisme coupable de Mr Compaoré. Parlant de ce dernier, SORO Guillaume par ailleurs secrétaire général de ladite rébellion devait  asserter : « C’est mon mentor, je n’ai pas honte de le dire. Il m’inspire, il m’a énormément donné, il est à mes côtés. Sans lui, je ne serais pas ce que je suis ».
Cette révélation trahit aisément la partialité de Mr Compaoré.
En effet comment interpréter que de toutes les personnalités invitées à Marcoussis, pour tenter de trouver une solution au conflit armé entre rebelles et gouvernement légitime, il soit le seul à avoir reçu un accueil triomphal de retour dans son pays ?  Quelle victoire y avait-il obtenu ? Quel événement s’agissait t-il de célébrer ? Que cache ce retour en héros ?
Dès lors, nous comprenons mieux le choix de ce dernier comme facilitateur sur proposition de Mr Thabo MBEKI. En effet qui mieux que le mentor et le parrain pouvait assouplir les positions rigides des rebelles. Un adage populaire ne dit-il pas que confier un bien au voleur est un gage de sécurité dudit bien ? Ou encore ce proverbe malien: “ si tu veux sauver ton troupeau confies le à la hyène!”.
Fait très marquant, le rapport des experts de l’ONU de oct 2009 transmis au conseil de sécurité accuse le Burkina de transférer les armes aux forces  nouvelles alors même que Compaoré est déjà médiateur du conflit (art 145 à 149 p38-39) en violation de l’embargo sur les armes décrété par l’ONU.
Par ailleurs, des liens économiques très lucratifs lient le Burkina à la rébellion telle que confirmé par le même rapport (cf art43-44 p18 et art237-238 page 59).

Pourtant, la crédibilité de Blaise Compaoré est notamment contestée par Louise Arbour, présidente de l'ONG International Crisis Group (ICG), qui a déclaré à The International Herald Tribune « M. Compaoré, qui a été militaire, meneur d'un coup d'Etat et parrain politique de Charles Taylor (ex-chef rebelle et ancien président du Liberia, actuellement jugé pour crimes contre l'humanité), n'est pas l'homme le plus fiable pour prêcher la démocratie et favoriser le pouvoir civil ».
Les événements lui donnent raison.

     .  Sinon, comment comprendre qu’en tant que facilitateur, il n’ait jamais exigé le désarmement des rebelles comme préalable a des élections transparentes tel que prescrit par la feuille de route des accords d’Ouagadougou ?
•    Comment comprendre qu’un de ses conseillers et homme de main, en l’occurrence Mr Mustapha CHAFI convoye aujourd’hui comme déjà depuis 2002 des armes aux rebelles à Bouaké –comme il l’a également fait au Libéria, en sierra Leone et en guinée- dans l’éthique d’attaquer à nouveau militairement l’état et les institutions ivoiriennes ?
•    Comment comprendre le silence très offusquant de Mr Compaoré depuis la fin du vote ?
•    Comment comprendre qu’au sortir d’une visite officielle a l’Élysée et parlant de la question ivoirienne, monsieur Compaoré fasse la déclaration suivante : « sur la question ivoirienne, je prendrai mes responsabilités ». De quelles responsabilités s’agit-il ? Au nom de quelle responsabilité et   en quelle qualité fait-il cette adresse aussi insolente que désinvolte ?
•    Comment enfin comprendre le taux de 81% réalisé par Mr Compaoré aux élections présidentielles. Selon l’avis de plusieurs experts, un tel score est loin d’être en conformité avec la géopolitique du Burkina et « traduit l’absence de démocratie dans ce pays mais aussi dénonce le système politique en vigueur qui n’est ni plus ni moins une monarchie déguisée » dixit
Barka BA journaliste, éditorialiste sénégalais.

Autant de questions qui démontrent encore une fois la supercherie de Mr Compaoré qui se présente comme le modérateur  de cette crise mais qui en réalité est une des parties. Peut-on être juge et partie ? Assurément non.

De tout ce qui précède, la requête de la LMP relative à la récusation de Mr Compaoré au nombre des membres du panel de haut niveau sensé proposer la dernière solution au problème post-électoral ivoirien doit être agréée. D’ailleurs nous nous demandons comment le Burkina malgré ce rapport très accablant n’a fait l’objet d’aucune condamnation de la part du conseil de sécurité de l’ONU. L’ONU serait-elle complaisante et partiale ?
Pour finir avec l’actualité, le monde entier observe avec indifférence que la guerre reprend en Côte d’Ivoire, précisément au moment où une médiation destinée à résoudre la crise postélectorale s’est rendue à Abidjan afin de rencontrer les protagonistes. Celle-ci a en réalité commencé bien avant, depuis que l’initiative de la CEDEAO, sous l’influence de certaines puissances internationales et aiguillonnée par les présidents Campaoré et Wade, a exprimé par son président en excercice, Googluck Jonathan du Nigeria, la volonté de mener une guerre en Côte d’Ivoire afin d’installer Ouattara et Soro à la tête du pays, envers et contre tout bon sens et toute mesure.

Les nombreuses menaces proférées par le camp Ouattara, notamment par la voix de Soro et fermement soutenues par la CEDEAO, son président en exercice et son secrétaire général, Victor Gbebo, ont finir par être mise en exécution, avec l’aide de militaires burkinabés et encadrés par les forces de l’ONU et celles de la Licorne, ex 43ième BIMA établi en Côte d’Ivoire sous les Accords de défense qui la liait à la France.
Sous le prétexte fallacieux de manifestations populaires, dont les survenances ont fait au moins autant de morts parmi les forces de l’ordre que les manifestants prétendument civiles, mais lourdement armés, tous les rebelles transportés des zones sous contrôles FN ont envahis la capitale économique, pour poser les bases d’une guérilla qui se déploie progressivement pour créer une instabilité que Soro appelle abusivement « révolution orange ».

L’évidence de ces faits ne peut souffrir de quelques contestations, à moins de vouloir défendre l’inacceptable. En considérant que cela puisse être permis, il faut bien admettre néanmoins qu’après tant d’efforts et de sacrifices pour sortir la Côte d’Ivoire pacifiquement d’une crise qui avait pour objet initial de renverser en 2002 le président élu deux ans plus tôt, et que la communauté internationale a permis de transformer en rébellion, maintenue malgré tous les engagements de désarmement coûteusement financé, il faudra donc avoir le courage d’admettre que tout aura été fait pour que notre pauvre pays subisse une guerre qui contient tous les éléments d’un véritable génocide que le monde entier devra assumer pleinement et avec autant de courage qu’il a favorisé l’organisation et protéger les exécuteurs.

Lors du jugement de l’histoire, les différents présidents et responsables d’organisations internationales qui soutiennent aujourd’hui cette innommable cabale contre un peuple déterminé, malgré tout, à construire une démocratie forte pour la prospérité qu’il mérite, devront accepter d’en assumer pleinement et totalement toutes les responsabilités. Car, il serait indigne pour notre monde d’avoir à regretter un tel drame après les leçons accablantes de l’histoire récente du malheureux génocide rwandais !

Veuillez  recevoir honorables personnalités nos sentiments distingués.

Lettre d’Ivoiriens et fiers de l’être












Publié le 18 février 2011 à 16h12 | Mis à jour le 18 février 2011 à 16h12 


Complot occidental en Côte d'Ivoire: 

une évidence


L'auteur, Yves Rocheleau, a été député fédéral de Trois-Rivières de 1993 à 2004.
(Trois-Rivières est une ville de plus de 180000 habitants situées entre Québec et Montréal au Canada)

En 2001, j'étais membre d'une délégation internationale supervisée par l'ONU et composée de cinq parlementaires provenant d'autant de pays, mise sur pied aux lendemains de l'arrivée au pouvoir de Laurent Gbagbo en octobre 2000.
La délégation avait pour mission de faire le point sur la situation en rencontrant divers intervenants du monde politique, syndical, diplomatique, religieux, groupes de pression et autres, jusqu'au président Gbagbo lui-même. Sans doute à cause du traitement médiatique local et international, c'est avec un préjugé défavorable au président Gbagbo que j'arrivai en Côte d'Ivoire.

La rencontre avec le président Gbagbo fut pour moi déterminante. Lui, que tous identifiaient comme étant le responsable de tous les problèmes de son pays,m'est apparu comme un homme bon, qui répond honnêtement aux questions, même aux plus insidieuses, un humaniste qui veut le bien de son peuple 
- et celui de toute l'Afrique - et qui désire avant tout ramener la paix et la réconciliation nationale.

Mais c'est lors d'une rencontre de la délégation avec une vingtaine d'ambassadeurs que l'hypothèse d'un complot m'est apparue.

En effet, j'ai vu et entendu les membres de cet aréopage dénigrer, voire diaboliser le président de la République, élu démocratiquement, en le traitant comme un indésirable, un trouble-fête dont il faut se débarrasser parce qu'il refuse de s'incliner et de se comporter, comme le disent les Africains, en «chef d'État-paillasson».
Aussi, cet officier de l'ambassade des Pays-Bas qui me glissa à l'oreille :
«Sachez, monsieur le député, que dans un an d'ici, Gbagbo ne sera plus là!». 
Nous sommes alors en 2001 et aucune élection présidentielle n'est prévue avant 2005!!!

Environ 18 mois plus tard, le 19 septembre 2002, survenait un coup d'État militaire... Rapidement chassés d'Abidjan, les rebelles se replient en force dans le nord du pays dont ils prendront le contrôle. Ce sera la partition.

Mais pourquoi toute cette hargne envers Gbagbo?
Parce que les Occidentaux n'en ont que pour un autre candidat à la présidence, fidèle serviteur des intérêts occidentaux, tant à titre d'ex-premier ministre de la Côte d'Ivoire, imposé par Paris, qu'à celui d'ancien haut dirigeant du FMI. Cet homme, c'estAlassane OuattaraJouissant d'une fortune personnelle importante, il est connu des milieux financiers, politiques et médiatiques d'Europe et d'Amérique.

Proche, et semble-t-il parrain des rebelles, Ouattara peut compter depuis 2002 sur l'appui des présidents Chirac et Sarkozy, lui qui parle même de son «ami Ouattara», qui feront tout pour amener l'ONU à légaliser la présence des rebelles hors-la-loi, allant même jusqu'à les ennoblir en 2004 du titre de «Forces nouvelles» (FN).

Jamais, malgré plusieurs engagements en ce sens, les rebelles n'ont accepté de rendre les armes et jamais ils n'y ont été contraints, ni par la France, ni par l'ONU. 
Malgré ce contexte, Gbagbo est forcé, en 2010, de déclencher des élections présidentielles marquées, dans le nord, par de nombreuses malversations et violences, d'ailleurs reconnues par le représentant de l'ONU en Côte d'Ivoire, sans que jamais la communauté internationale ne soit tentée de faire la lumière et de connaître la vérité. 

Petit exemple: dans le nord, dans environ 2200 bureaux de scrutin, le nombre de votants dépasse le nombre d'électeurs inscrits et dans plusieurs cas aucun vote en faveur de Gbagbo n'est enregistré, même pas ceux de ses deux représentants!!!
Les tensions résultant de ce contexte postélectoral, où deux candidats se disent présidents, risquent de dégénérer en un terrible bain de sang.
Pour tenter de remédier à cette situation, l'Union africaine (UA) a récemment décidé de mettre sur pied un panel regroupant les chefs d'État de cinq pays africains.
Espérons que cette nouvelle mission parviendra à faire connaître la vérité sur les événements qui se sont déroulés avant, pendant et après ces élections présidentielles.

Soro et les amis d'ouattara sont des délinquants de haut vol qui en 2003 ont attaqué et pillé la
Banque Centrale des états de l'Afrique de l'ouest à Bouaké là il ont emporté des milliards
de francs cfa. Tout cet argent leur a permis de payer des mercenaires pour conquérir et dévaster
dans la terreur et la désolation tout le nord du pays...
Avec cet argent il s'est également acheté des appartements de hauts standings dans le quartier
de la porte Dauphine à Paris... ainsi que des personnes influentes ...
A ce sujet vous pouvez lire rapport d'Amnesty international PDF 225k texte intégral en libre accès disponible depuis le 04 janvier 2010. (massacres et barbaries de Bouaké)...
et aussi rapport de l'ONU ; http://conflits.revues.org/index2208.html
à Neuilly, en 1990, le maire de l’époque, Nicolas Sarkozy, célèbre le mariage de Dominique Folloroux  avec Alla ssane Ouattara franc maçon à la GLNF comme les amis de Chirac et Sarko... On connait la suite l'élection n'est qu'une mascarade pour introniser Ouattara et Soro...



Résumé

Français | English 
A la suite de travaux sur la « guerre nomade » ouest africaine, on s’interroge ici sur la sociologie politique d’un mouvement rebelle, entre ethnicité et internationalisation. Quels écarts entre les pratiques de violence discontinue envers les civils et les discours anti-discriminations, entre épuration ethnique larvée et positions révolutionnaires ? L’étude des strates successives du mouvement rebelle, des clans et groupes qui le composent aboutit à un « diagramme de pouvoirs » qui va des communautés locales aux alliances avec les pays voisins et aux soutiens occidentaux. Mais un approfondissement de la genèse du mouvement montre en fait certains caractères « post-modernes » de telles rebellions, où la sympathie plus ou moins manipulée de médias étrangers aboutit, via un sigle au début largement artificiel (MPCI), à une véritable co-création d’un mouvement politico-militaire, dont militaires, politiques et humanitaires occidentaux se sont emparés sans recul critique – notamment en refusant de connaître l’« idéologie mandingue », symétrique de « l’ivoirité » et justifiant par avance une violence conquérante. 
C’est aussi l’occasion, en termes foucaldiens, de jauger la « gouvernance par la violence » de la zone rebelle, mais aussi sa gouvernementalité : en termes d’informalisation des trafics en tous genres, de résistance des communautés villageoises, de persistance des factions militaires sous-tendues par les clivages de l’ethnicité ; enfin d’analyser les dilemmes politiques du mouvement rebelle, entre création d’un proto-Etat peu viable (ou son rattachement au Burkina), et ralliement - moyennant compensations -au processus de réintégration nationale, de désarmement et de participation au processus électoral.
After the works on « nomad war » in West Africa, this article intends to tackle the subject of a rebel movement from the point of view of political sociology, between ethnicity and internationalization. What is the real gap between intermittent violence against civilians and the anti-discriminatory discourses, between potential ethnic cleansing and revolutionary positions? 
MPCI = Le Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire est le mouvement politique des « rebelles » dont les « Forces nouvelles » rebelles sont le bras armé. Dirigé par Guillaume Soro Kigbafori.
The study of the successive layers of the rebellious movements, i.e. clans and groups that compose it leads to a powers diagram which goes from local communities to alliances with neighboring countries, not to mention western interference. But a thorough analysis of the movement from its birth reveals indeed « post-modern » characteristics of such rebellions. For instance, manipulated western media showing sympathy for a marginal movement such as MPCI led the creation of a political and military movement involving professional military staff, politicians and human rights activists engaged without a critical distance. For example, to give concrete elements, they refused to recognize the “mandengue ideology” to be as valid as the « ivoirité »; they also justified in advance the use of violence for conquering purposes. Such analysis also allows the possibility of grasping, in Foucault’s terms, the sense of « governance by means of violence » in the rebel zone, but also the different ways of exercising its rule, for instance, through informal traffics of all kinds, through the instrumentalization of the resistance movements in village communities, as well as the persistent divisions along ethnic cleavages. It finally allows tackling the political dilemmas of the rebellious movement, uncertain in its objectives, as whether to intend creating a proto-state, unlikely viable (or even consider its return to Burkina Faso), or joining – in exchange of compensations – the process of national integration, disarmament and participation in the electoral process.

Texte intégral

Texte intégral en libre accès disponible depuis le 04 janvier 2010.
  • 1 . Amnesty international encadre un compte rendu partiel – gardé un temps sous silence – du massacre de Bouaké(...)
1Amnesty international, qu’on ne peut suspecter d’excessive sympathie envers le camp gouvernemental 1, décrit ainsi le massacre des gendarmes de Bouaké et de leurs familles, selon des témoignages recoupés :
« A Bouaké, le 6 octobre 2002, une soixantaine de gendarmes accompagnés d’une cinquantaine de leurs enfants et de quelques autres civils ont été arrêtés dans leur caserne par des éléments armés du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI) qui avaient pris le contrôle de la deuxième ville du pays depuis le 19 septembre 2002. Ces personnes ont été conduites à la prison du camp militaire du 3e bataillon d’infanterie.
MPCI = Le Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire est le mouvement politique des « rebelles » dont les « Forces nouvelles » rebelles sont le bras armé. Dirigé parGuillaume Soro Kigbafor
Ce même soir, des éléments armés du MPCI sont entrés à plusieurs reprises dans la prison et ont tiré en rafales, tuant et blessant des dizaines de détenus. Les survivants sont restés deux jours avec les blessés et les cadavres en décomposition sans recevoir de nourriture. Certains ont été contraints de transporter les cadavres et de les enterrer dans des fosses collectives et une dizaine d’entre eux ont très vraisemblablement été tués sur les lieux mêmes du charnier après qu’ils eurent enterré leurs camarades ».
2) Pas d’images de ces violences extrêmes, un peu à l’instar de Kigali : bien que les situations soient très différentes, la médiatisation saisit parfois, a posteriori, l’inverse du réel…
  • 2 . Expression qui fait florès même hors de l’Hexagone : voir par exemple « Ivory Coast, rebels with(...)
3) En revanche, l’opinion publique internationale se souvient de l’épisode télévisuel montrant, aux accords de Linas Marcoussis, le « leader des Forces nouvelles », Guillaume Soro, ex-activiste étudiant pressenti par le gouvernement français, en 2002, comme… « ministre de la Défense » à Abidjan ! Quelle scène alors retenir pour symboliser une rébellion pour laquelle les médias occidentaux ont longtemps eu les yeux de Chimène, ces « rebelles qui sourient 2 », défenseurs des opprimés ?
4) L’analyse d’une telle rébellion semble d’autant plus une mission impossible que les observateurs sont le plus souvent des acteurs impliqués, ne serait-ce qu’à cause des liens étroits qu’entretiennent historiquement les pays concernés – au-delà des affinités en réseaux politiques ou intellectuels, où se sont constituées des élites transnationales franco-africaines.
5) Pourtant, après le reflux d’un temps des illusions médiatiques sur les « sympathiques » rebelles nordistes, les campagnes de mise sous tutelle du camp gouvernemental par les institutions internationales et les massacres de novembre 2004 constituent bien des éléments majeurs dans le champ politologique africaniste et dans celui des relations internationales. Quelles sont donc les différentes phases de la connaissance de la rébellion ivoirienne et de ses perceptions médiatiques et politiques, aussi bien à Abidjan qu’à l’étranger ? Chacun comprend bien d’ailleurs que les réponses ne peuvent qu’être provisoires : les commanditaires, les financements, les alliances de la rébellion ne sont en effet connus que partiellement.

Construction des rébellions : des périphéries insurgées ?

6) Si les rebellions locales ont tout intérêt, pour asseoir leur légitimité, à se poser dans un contexte national et à nier les influences ou alliances extérieures, un comparatisme rapide découvre au contraire bon nombre de liens étonnants, au-delà des discours. Si des chercheurs comme Stephen Ellis et surtout Paul Ritchards 3 ont mis l’accent sur les catégories d’âge et l’ethnicité de rébellions socialement et politiquement dominées, nous avons mis en évidence 4 le caractère spatialement périphérique (dans une double acception : spatiale et sociale) de ces mouvements ; remarque d’ailleurs assez désespérante à terme, car à cause de la conquête de l’époque coloniale, procédant des côtes vers l’intérieur, ce caractère politique des périphéries dominées et délaissées semble évidemment structurel.
  • 3 . Richards P., Fighting for the Rain Forest, Oxford, James Currey, 1996 ; Ellis S., The Mask of Ana(...)
  • 4 . « Les espaces de la guerre », Hérodote, n°iii, 4e trimestre 2003, pp. 41-56.
  • 5 . Raffestin C., Pour une géographie du pouvoir, Paris, Litec, 1980.
  • 6 . Il y a certes une dynamique des rebellions qui n’est pas sans surprises contrastées : notamment c(...)
  • 7 . Collier P., Economic Causes of Civil Conflict and their Implications for Policy, Banque mondiale,(...)
7) Des chercheurs comme Claude Raffestin 5, comparant les modes de construction de l’Etat, n’ont pas hésité à généraliser ce phénomène : quand l’Etat se montre plus fort et plus juste en son centre et au contraire plus distant – mais plus coercitif – dans des frontières floues ou disputées. Pour autant, un guérillero ne naît pas tout armé à chaque frontière, même en Afrique… Il y faut des circonstances particulières, une histoire propice, des financements, une organisation, etc. 6. Si ce n’est pas le lieu d’une théorie générale des guérillas périphériques, on a pourtant trop dit que, calquées sur des Etats patrimoniaux, celles-ci étaient sans idéologie comme sans éthique, poussées par une primaire soif de prédation, selon les thèses caricaturales et économicistes d’un Paul Collier 7 prêtant aux « War Lords » des mentalités uniquement entrepreneuriales et des mœurs seulement capitalistiques.
  • 8 . Les crios forment la caste dominante de Freetown.
  • 9 . National Patriotic Front of Liberia.
  • 10 . « Rassemblement des Républicains » de l’opposant Alhassane Ouattara.
8) Le discours structurant des rébellions peut avoir une certaine consistance idéologique – bien que leurs pratiques en diffèrent sensiblement : discours anti-corruption et anti-crio 8 du RUF de Sierra Leone, revendications libératrices du NPLF 9 de Taylor contre la dictature Doe, revendications pro-RDR 10 ou illustrant des revendications nordistes contre l’ivoirité de la part MPCI en Côte d’Ivoire. Autant de registres évocateurs de revendications politiques, même s’ils heurtent l’épure marxiste des guérillas anciennes.
9) A travers ces idéologies mobilisatrices se dessinent d’ailleurs mieux les failles et les faillites des Etats concernés que les solutions à venir : fonction tribunitienne des guérillas devant la corruption du système électif, qui se heurtent aux structures sociales (que faire contre la démographie galopante et la subordination structurelle de la jeunesse ?). Elles ne proposent au mieux qu’une alternance de prédation : « à chacun son tour… de manger ! », selon une métaphore bien connue, depuis les travaux désormais classiques de Jean-François Bayart, et qui exprime bien une certaine logique autochtone du politique.

Le RDR a t-il créé un monstre ?

10) Telle est en effet la « thèse moyenne » du coup d’Etat, intermédiaire entre la « théorie du complot » ex nihilo (dont le maître, bien sûr, est encore caché) qui, universellement, satisfait à peu de frais les esprits simples, et celle du « reflet », qui verrait bien à tort les mouvements insurrectionnels comme le seul bras armé du RDR et de ses alliés. S’il faut la caricaturer à son tour en la dénommant, l’interprétation par « l’apprenti sorcier » comporte en effet l’avantage provisoire de rendre compte de l’autonomisation partielle de la rébellion et de son ancrage territorial, l’un expliquant partiellement l’autre sans toutefois en épuiser le sens.
11) Il faut donc partir méthodologiquement de ce « mystère des origines » qui n’est pas sans rappeler celui des sociétés secrètes, et dont le charme agit encore pour attirer de nouveaux combattants, aventuriers des temps modernes de toute la région, qui ont trouvé dans le nomadisme guerrier une situation durable… avant leur fin possible.
  • 11 . Groupe salafiste pour la prédication et le combat.
12) Les interprétations extrêmes et symétriques abondent : pour le camp présidentiel, il s’agit à la fois de putschistes militaires assoiffés de pur pouvoir, de « terroristes islamistes » – de type GSPC 11–, de cinquième colonne burkinabé, ou d’un simple « montage » des services occidentaux en général, français en particulier… Parfaitement contradictoires, ces interprétations ont le mérite d’une fausse clarté et, pourtant, s’appuient tour à tour sur d’indéniables indices tirés de la chronologie du mouvement.
  • 12 . Cette guerre connaît d’ailleurs des trouvailles linguistiques d’« agit-prop » militaro-politique(...)
  • 13 . Environ 750 jeunes militaires promis à la démobilisation en décembre 2002, et base sociale restre(...)
13) Par certains côtés, le MPCI est bien une rébellion post-moderne, sauf à ignorer que bien des mouvements politico-militaires jouent des effets d’images et de signifiants 12. On discerne facilement des composantes assez mal hiérarchisées et en constante réorganisation. Au tout début, deux groupes de jeunes recrues ivoiriennes « déflatées », de leur nom de classe : « Zinzins et Blofoués 13 » avec des rescapés en exil au Burkina de putsch et d’épurations ivoiriennes successifs, et parmi eux des proches – civils ou militaires – du leader du RDR.
  • 14 . Voir l’article de Konaté Y., « Les enfants de la balle », in Vidal C. (dir), Côte d’Ivoire, l’ann(...)
14Au-delà, foisonnent des données plus hypothétiques : si le lien avec des mouvements estudiantins et « l’école de la Fesci 14 » est évident avec Guillaume Soro, si des militaires de l’armée officielle se sont ralliés (à mesure, pour certains, qu’ils étaient limogés à Abidjan), la présence au début de la rébellion de « mercenaires » libériens et/ou sierra léonais semble attestée et fait partie de ce « nomadisme » des guerriers ouest-africains.
  • 15 . Notamment les films : Bronx barbes, 2000 ; Les Oiseaux du ciel, 2006 ; voir aussi : « Les ghettom(...)
  • 16 . Question clef opposant les autorités ivoiriennes qui demandaient en septembre 2002 les applicatio(...)
15A ce propos, les « guerriers urbains » d’Abidjan magnifiés par la cinéaste Eliane de la Tour 15 sont-ils représentatifs des milieux délinquants urbains qui auraient pu passer à la rébellion nordiste ? Si les cas avérés semblent minoritaires, il est en revanche certain que marginaux et jeunes exclus (qui forment en partie des unités d’« enfants soldats », surtout vers l’Ouest libérien), petits métiers, chômeurs des villes et des campagnes du Nord ont rapidement formé des troupes supplétives aux soldats d’une rébellion, au début inférieure à un millier d’hommes – et qui a trouvé à travers eux un certain enracinement ethnique.  16, la présence de contingents burkinabés, avec ou sans uniforme, il est de notoriété publique que Ouagadougou sert de base arrière aux leaders rebelles qui y possédaient, grâce au président Blaise Compaoré, villas et 4x4, subsides et armes, ainsi que des facilités de voyage à l’étranger et d’entraînement militaire.
  • 17 . Voir les toujours actuelles réflexions de Jacques Berque sur la puissance des « emblèmes onomasti(...)
  • 18 . Mouvement populaire ivoirien du grand Ouest.
  • 19 . Mouvement pour la justice et la paix.
  • 20 . « Mouvements fantômes », que des analystes férus de « renseignement militaire » essayaient en vai(...)
  • 22 . Ferme M., « La figure du chasseur et les chasseurs-miliciens dans le conflit sierra-leonais », Po(...)
Cependant, le corps des « dozos », proche des kamajors sierra léonais, reste une force intermédiaire entre les anciens militaires ivoiriens, gardes du corps ou mercenaires, et la piétaille des milices villageoises ou urbaines, leurs troupes de base. A mi-chemin entre une tradition poro réinterprétée et une armée rebelle, les dozos ne sont aucunement l’apparition au grand jour des « chasseurs traditionnels villageois », comme le montre bien Marianne Ferme 22, dans le cas sierra léonais. Toutefois, leur attirail et leurs pratiques magico-religieuses, qui s’inspirent de l’univers poro, ne sont pas sans influence, militairement efficaces car socialement partagés.
Sur le savoureux site Internet de la « Compagnie guépard », autrement dit les dozos intégrés dans la rébellion à Bouaké, un journaliste sympathisant (et complaisant : ne sont-ils pas les « guerriers de la Lumière » ?) détaille leurs pouvoirs : transformation en animaux, invisibilité, invulnérabilité aux balles, et prescience pour les « chefs dozos », comme Bamba, Ibrahim Konaté, Chérif Ousmane ! On comprend que les combattants sudistes soient surclassés… Comme au Libéria, l’aspect emprunte à la fois à la « panoplie ethnique » du mysticisme des chasseurs : dreadlocks, kaolin, attirail de miroirs, colliers de cauris, amulettes et tuniques sont effectivement censés terrifier l’adversaire.
Bien que, globalement, un appareil de conquête se substitue à l’appareil d’Etat détruit et se surimpose aux communautés autochtones (en particulier en pays baoulé, où la rébellion est bien plus « étrangère » qu’au Nord sénoufo ou malinké), d’autres dispositifs s’observent sporadiquement. Au Nord, rien ne peut fonctionner au quotidien sans les pouvoirs autochtones, comme ceux des « tarfolo » sénoufo pour la terre, ou des « grandes familles » comme les Gbon Coulibaly à Korhogo. A plusieurs reprises, une articulation avec le « pouvoir coutumier » a évité à la rébellion d’être décimée : en particulier lors de « l’épuration ethnique » de Bouaké (exclusion des populations baoulé au profit des Dyoula) et lors des tentatives, en octobre 2004, pour reprendre la ville, lorsque des vendetta et des règlements de compte entre groupes ethniques prenaient de l’ampleur. Des négociations et des médiations ont empêché in extremis la situation de passer hors de contrôle de la rébellion, de même, lors de massacres réciproques entre partisans de I.B. et de Soro en décembre 2003.

Pratiques de la violence

21La violence militaire, criminelle ou politique, en zone rebelle, est mal connue et mal documentée, à tel point que certains observateurs, paraphrasant la formule connue en Occident,  les « observateurs des droits de l’Homme sont au Sud, les crimes de guerre au Nord ».
En termes de gouvernance et de définition de la légitimité de la rébellion, de la cohérence de ses pratiques avec son idéologie, le sujet est pourtant crucial.
22Le thème de la violence peut cependant se nuancer selon les temps et les lieux : dans sa dimension chronologique, les débuts sont marqués non seulement par la « violence de guerre » contre l’armée ivoirienne, et les autres « corps habillés », mais aussi par des massacres de fonctionnaires et de civils sudistes qui restent à préciser ; puis, par une « épuration ethnique » largement sous-évaluée, notamment de la part de la galaxie humanitaire qui collabore avec la rébellion en zone nord, en particulier dans la ville de Bouaké ; enfin, par un massacre ethnico-factionnel au sein de la rébellion, lors de l’épuration violente par les miliciens de Guillaume Soro – surtout sénoufo, des partisans d’Ibrahim Coulibaly – en grande partie malinké :
  • 23 . Monique Mas, sur RFI, le 03 août 2004.
« “L’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire” (ONUCI) adécouvert trois charniers au Nord de la Côte d’Ivoire, dans la région de Korhogo où se sont rendus par deux fois ses enquêteurs chargés des droits de l’Homme et de la police, du 1er au 12 juillet et du 22 au 26 juillet derniers. Avant même la publication de leur rapport, les spécialistes onusiens ont annoncé le 2 août qu’ils avaient pu établir lamise à mort, par balles, décapitation ou asphyxie, de quelque 99 personnes au moins. 
Les corps ensevelis dans trois sites seraient identifiés comme ceux de victimes des affrontements qui ont opposé dans la métropole nordiste des factions rivales de l’ancienne rébellion du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), les 20 et 21 juin dernier. La victoire était alors revenue à Guillaume Soro, l’actuel chef politique des Forces nouvelles 23 ».
  • 24 . Y compris, à l’inverse pour un « maintien de l’ordre » très militaire : en 2003 par exemple, pill(...)
23Cela n’empêche pas une « violence ordinaire » contre la population autochtone, régulière et sanglante, encore plus mal connue, due en particulier à l’absence de forces de l’ordre de l’appareil militaire rebelle 24 et qui devrait conduire à reposer, comme au Congo, en Ouganda, au Libéria, au Sierra Leone, etc., la question de la criminalisation de ce pouvoir et des sanctions juridiques encourues.
24A ce propos, une sorte de scène prototypique pour l’opinion ivoirienne pourrait être celle du massacre gratuit, par un groupe de rebelles, appartenant au MPCI de jeunes filles baoulé exécutant dans un petit village près de Sakassou une danse rituelle d’exorcisme de la violence. Cet épisode mineur, qui a autant touché les imaginations que l’immolation des enfants de gendarmes sudistes de Bouaké, a bien sûr à voir avec la perte d’une certaine innocence du vivre ensemble, du temps des rituels remplacé par celui de la violence pure.
25Enfin, ce que l’on a pu appeler la « libérianisation » de l’Ouest conduit à des formes de violence plus anomiques, en tout cas proches de celles observées lors du conflit du Libéria, à tel point que la rébellion elle-même s’est débarrassée de leaders comme le « pseudo Doe » et de groupes nomades enfreignant les pratiques de la rébellion de Bouaké, elle-même pourtant peu regardante sur les exactions contre les civils.
  • 25 . D’origine baoulé, N’dri N’Guessan alias sergent Félix Doe, a été tué en avril 2003, quand la dire(...)
26Ainsi on a pu parler d’« épuration ethnique sporadique » sur plusieurs points de la zone rebelle MPCI, en particulier dans les territoires proches du Libéria, contre les Guéré en particulier. Il est vrai que cette « libérianisation » du territoire ivoirien reste partagée, puisque les deux camps – loyaliste et rebelle – ont instrumentalisé à la fois des couples d’oppositions ethniques transfrontalières, depuis longtemps sous-jacents (Gyo/Dan vs Wê/Krahns) et des groupes nomades mercenaires, issus des conflits du Libéria et de la Sierra Leone, et en quelque sorte recomposés pour poursuivre leurs carrières guerrières. L’évolution sanglante de l’Ouest a tellement porté tort à l’ensemble de la rébellion, que le « pseudo Doe », leader éphémère de l’inconsistant MPIGO, a vraisemblablement été exécuté par les partisans de Guillaume Soro 25.
27Dans la « capitale rebelle », Bouaké, il semble que les pratiques des groupes militaro-mafieux, de type « Camorra », « Cosa nostra » et autres « Ninja », qu’a connu Abidjan sous la dictature militaire du général Gueï, restent les mêmes. Cela n’étonne aucun analyste, tant il est connu qu’un groupe des « fondateurs » de la rébellion est justement issu de cette mouvance.
28Selon une enquête de la Ligue des droits de l’Homme ivoirienne (LIDHO) de février 2003, « environ 80 % des violences sont perpétrées par les rebellesMPCI» : il faut bien dire que l’image qu’en donnent les médias français et une certaine recherche politologique ne l’a guère évoqué… 
Comme nous l’avons signalé, les enquêtes villageoises en particulier restent à faire dans la zone nord. Depuis plusieurs années, les ONG françaises de terrain, telles ACF, remarquent que la violence systématique contre les populations civiles de l’Ouest sont très sous-estimées. Il faut y voir la conjugaison d’incursions libériennes et de pratiques extrêmes, qui échappent en partie au (contre-)pouvoir de Bouaké, avec une criminalisation des forces en présence, aggravée par un système de représailles non seulement interethniques (inter-ivoirien), mais avec les immigrants nordistes au sens large (« dyoula » sahéliens) dans une compétition foncière aiguë.

Idéologie mandingue et revendications ethnico-politiques

29Si le sujet n’était pas tragique, il serait savoureux d’observer combien, une fois de plus, un certain engouement des médias occidentaux, de savantes manipulation et corruptions de l’opinion par les affidés de la rébellion, l’attente jamais démentie par les faits de militants tiers-mondistes de bonne foi d’une « Cause », enfin juste, de « libération des peuples », complexe d’actions et d’attentes qui ont joué dans la perception de la rébellion ivoirienne. Car, à la lumière des pratiques observées, ce petit « Timisoara exotique 26 » est-il bien différent – hors son échelle – des scandales cambodgiens, iraniens, chinois ou soviétiques dans lesquels beaucoup se sont successivement fourvoyés ?
  • 26 . Voir en particulier la vision critique d’Acrimed sur la désinformation à Paris : Journalisme de g(...)
30Pour distinguer les strates de l’idéologie de la rébellion ivoirienne, on peut s’intéresser, au-delà des idées professées, aux idéo-logiques locales, replacées dans la longue durée braudélienne, mais aussi distinguer les représentations spécifiques des factions et groupes qui la composent.
  • 27 . Notamment colistier d’Henriette Diabaté, n°2 du RDR, aux législatives de 2002, à Port-Bouet. Noto(...)
31Comme on l’a vu, rien ne destinait Guillaume Soro, leader étudiant en rupture de ban, proche du FPI puis du RDR 27à régner en caudillo sur les savanes du Nord ivoirien. Son but, comme celui de tout jeune Turc local, et des cadets sociaux en général, était le pouvoir dans la capitale, monopolisé par une caste politique d’« Anciens » dont il ne pouvait être qu’un représentant commode, un pouvoir vicariant, comme diraient les socio-analystes. En revanche, la problématique de « discrimination » envers les Sahéliens au sens large, les Nordistes en particulier, est socialement juste, dans une certaine mesure, bien qu’elle s’accompagne d’une volonté d’« hégémonie dyoula » que les partisans locaux ou occidentaux de la rébellion se gardent bien de mettre en avant.
  • 28 . Voir notre contribution au colloque d’Abidjan du « Centre de recherche sur l’Etat en Afrique », e(...)
  • 29 . Voir l’ouvrage récent de Miran M., Islam, histoire et modernité en Côte-d’Ivoire, Paris, Karthala(...)
  • 30 . Voir l’analyse de C. Sandlar, « Les “titrologues” de l’ivoirité », Outre terre n°11, juin 2005, e(...)
32Car la « conquête du Sud » est en effet à replacer dans un trend de longue durée 28, de descente des peuples sahéliens vers les zones côtières, mêlant « migrations de guerre » et expansion économique. Et la difficile question de l’islam en Côte d’Ivoire 29 complique les choses – même si l’interprétation du conflit en termes de « guerre de religions » (si ce n’est en termes de conflits de « civilisation » pour les huntingtoniens téméraires) n’est pour le moment du moins qu’une interprétation excessive et très militante à l’étranger du pays. Inverse et symétrique de l’« ivoirité 30 », fondée théoriquement par le régime d’Henri Konan Bédié mais portée par un mouvement de fond à la fois xénophobe et nationaliste depuis l’ère houphouétiste, l’idéologie mandingue se réclame d’une domination sahélienne large, s’inspire d’une hégémonie politique de longue durée, légitime des pratiques contemporaines de discrimination à rebours qui ont conduit aux pires violences.
33La « poudrière identitaire nordiste » est en effet à replacer tout d’abord dans un complexe culturel très large qui, à travers des sociétés forestières et sahéliennes, comprend des caractéristiques communes, à travers la « gouvernementalité poro » et une surimposition de pratiques islamiques bien plus récente. Bien que ces aires, comme celles de l’empire mandingue et de la mouvance de Samory Touré, ne se recoupent pas, la doxa mandingue les mêle dans une revendication de supériorité passée et de destinée manifeste à venir, tandis que le regrettable présent démontre l’inverse : délaissement étatique et discriminations multiples. Dans une certaine mesure, l’idéologie mandingue fait bien sûr partie de ces revendications inversées de peuples sous le joug, mais rejoue aussi en mineur le mouvement de la négritude et la mythification du glorieux passé « égyptien » fondé par Cheik Anta Diop.
34Des composantes plus récentes s’appuient, comme on l’a évoqué, sur la « descente multiséculaire » de la « révolution dyoula » qui mêle commerce et foi, migration vers les plantations et les capitales côtières et sentiment diffus de supériorité sur les « sauvages et païens forestiers », rebaptisés récemment  du nom-stigmate de « bushis », comme antonyme de « dyoulas ».
35La pauvreté de la zone nord de la Côte d’Ivoire s’est effectivement combinée à une sujétion politique à l’ère houphouétiste, quand les Nordistes servaient de force d’appoint au PDCI-RDA – certains les ont d’ailleurs qualifiés de « bétail électoral » ! La concentration des plantations, où les manœuvres nordistes connaissaient une sorte de « travail forcé » collectif (sur un mode à la fois capitalistique, lignager et communautaire qu’il serait trop long ici d’analyser), s’est combinée avec le caractère privilégié par les différents régimes du développement de la zone sud, et ce, avec l’évidente complicité des « bailleurs de fond » raisonnant en termes pseudo-économicistes de « Côte d’Ivoire utile » et, sans le dire, partant de leurs rapports de proximité avec le pouvoir ivoirien pour semer de « cimetières de projets » le pays baoulé.
36Les peuples du Nord, sénoufo, lobi, malinké, etc., étant en continuité avec le Mali et le Burkina Faso, portant les mêmes patronymes de chaque côté des frontières très poreuses, ont effectivement subi, dans le Sud et en particulier à Abidjan, des pratiques discriminatoires en termes de contrôle, racket, pièces d’identité, notamment, bien sûr aggravées depuis la guerre pour des motifs de sécurité.
37Les peuples du Sud, le dos à la mer, effrayés par les 30 % de résidents non nationaux et par les quelques 50 % de Nordistes dans la capitale, parfois minoritaires comme dans l’Ouest sur leurs terres ancestrales, ont vu jusqu’à leur existence menacée, et ont redouté à leur tour d’être victimes d’une domination politique nordiste. Rappelons ici qu’un des principes non écrits de l’idéologie houphouétiste se fondait sur une répartition des fonctions politico-ethniques, où les Nordistes dominent jusqu’à aujourd’hui des pans entiers de l’économie, notamment le commerce Nord/Sud et les transports, tandis que les baoulés se sentaient responsables du pouvoir politique.
38Cette situation de discrimination économique et de sujétion contemporaine a nourri l’idéologie mandingue d’apports marxisants, s’opposant à la domination des « peuples prolétaires », mais aussi des discours inspirés de revendications identitaires en termes de discriminations raciales et ethniques, reprenant une terminologie anti-apartheid, ou décalquant le vocabulaire de la communauté afro-américaine pour les droits civiques – exprimée ici, comme pour les natives libériens en lutte contre les congos de la capitale, par le refus d’une « citoyenneté de seconde zone ». Ce complexe de revendications idéologiques assez disparate, appuyé surdes accusations à vrai dire peu étayées de discrimination anti-musulmane, a pu contribuer à populariser l’idéologie mandingue et les revendications au-delà des frontières (d’où des sympathies diffuses que  nous avons pu constater non seulement au Burkina Faso et au Mali, mais aussi au Libéria et en Sierra Leone), jusqu’à… l’extrême gauche européenne, dont les textes montrent une projection systématique du problème sur la situation des immigrés musulmans en Europe.
39L’idéologie mandingue s’est cristallisée sur un « homme providentiel » (bien sûr Alhassane Dramane Ouattara), sorte de héros culturel, puis s’est davantage fragmentée sur le nom de plusieurs représentants et, enfin, a presque implosé après les affrontements fratricides de 2005, symptômes de réalités ethnico-régionales sous-jacentes, de fait très antagonistes.

Un proto-Etat sahélien ?

40Dans les derniers temps (particulièrement en 2006), la rébellion s’est dotée d’embryons d’appareils d’Etat et d’attributs de souveraineté, qui font craindre à certains observateurs la partition de la Côte d’Ivoire et l’autonomisation d’une « République du Nord », vouée tôt ou tard à une réunification avec le Burkina.
41Il est mal connu en revanche à l’extérieur du pays que le gouvernement légal d’Abidjan continue à soutenir à bout de bras certains secteurs techniques, à fonds perdus. Non seulement les fonctionnaires nordistes continuent à être salariés par Abidjan, mais eau et électricité sont fournis par les appareils techniques de l’Etat ivoirien à la zone rebelle, faveur d’autant plus appréciée qu’aucune facture n’est réglée.
42Sous influence de médias ou de chercheurs sympathisants de la rébellion, un certain nombre de puissantes ONG occidentales se sont, depuis 2002, substituées à l’appareil d’Etat ivoirien détruit par la rébellion, à tel point que cette action fait actuellement débat dans la sphère humanitaire. C’est notamment le cas du secteur de la santé : tandis que les soins de santé primaire (infirmeries, centres de santé villageois,…) sont inexistants et qu’entre VIH, paludisme et maladies plus ordinaires, les villageois sont décimés, une ONG comme MSF salarie à Bouaké des dizaines d’expatriés et des centaines de « locaux », « alliés objectifs de la rébellion », intouchables et extrêmement populaires au Nord (et à l’abri des exactions et des brigandages, naturellement à minimiser par ces acteurs humanitaires). Cette ONG tient, à la limite, le rôle ambigu de « ministère de la Santé du MPCI » ! Les organisations internationales se prennent au piège de cette « aventure ambiguë » : ainsi l’Unesco a-t-elle financé le fonctionnement du système éducatif au Nord.
  • 31 . De plus de 50 milliards de Fcfa, ce hold-up poussera la banque ouest-africaine à changer de bille(...)
43L’économie comprend deux secteurs tout à fait antagonistes et, à bien des égards, caricaturaux : l’« économie de prédation », à la fois individuelle et collective, comprend le trafic informel de toutes les matières premières – coton, bois, cacao, sucre, diamants –, transports au profit des dignitaires de la rébellion et de leurs alliés régionaux, comme le Burkina et peut-être le Sénégal. Outre le mystérieux financement initial, le « casse de la BCEAO » de Bouaké 31 (mais aussi à Korhogo et Man), en septembre 2003, a permis de rapides enrichissements personnels, bien que le changement rapide de monnaie ait entraîné certaines difficultés de blanchiment.
44La rébellion semble prise dans un curieux dilemme : soit elle joue le jeu d’un gouvernement d’union nationale et participe de la vie politique ivoirienne, permettant le redéploiement de l’administration ; soit, pour répondre aux critiques de prédation et de non-administration manifeste du « Soro-land », elle crée avec des appuis burkinabés sa propre administration. 
Mais, dans ce dernier cas, elle renforce l’issue autonomiste puis sécessionniste de la « République du Nord » (ou, plus couramment chez les rebelles, « Côte d’Ivoire Un ») ou de manière plus réaliste, irrédentiste, comme future province du « pays des hommes intègres », si l’on peut encore employer cette expression, datant de Thomas Sankara, pour le Burkina. Ce dernier cas, sans doute refusé par la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et l’UA comme un dangereux précédent, serait en revanche un prétexte au camp loyaliste pour organiser des élections internationalement reconnues, cantonnées à la zone sud.
45C’est ainsi que la rébellion a entrepris un processus multiforme d’étatisation : ouverture de banques (Caisse d’épargne populaire et de crédit en Côte d’Ivoire – CEPCCI), projets d’écoles de douane, gendarmerie, police, établissement d’une « radio télévision MPCI ». Plus récemment, une « centrale » (sic !) permet, de manière minoritaire, de collecter une sorte d’impôt, que certaines sources estiment détournées massivement au profit des seigneurs de guerre rebelles.
  • 32 . Reconstruire les services de l’Etat est d’ailleurs incompatible avec des pratiques antérieures co(...)
46Dans les « sommets de l’Etat » rebelle, on assiste à un curieux mimétisme de représentation avec l’Etat officiel, inversement symétrique aux pratiques de prédation continue 32 : des chefs guerriers comme le fameux Wattao sont bombardés « chef d’état-major adjoint » (sic), tandis que le « président » Guillaume Soro installe un « cabinet civil », des écoles de gendarmerie, police, douane, etc.
47Un des paradoxes de la situation dans la zone nord semble la fuite continue de la population, conséquence d’une destruction non seulement des appareils administratifs, mais de l’économie elle-même. Un rapport de l’ONUCI, en janvier 2004 (à une époque où les rebelles, ne touchant plus de solde, terrorisaient la population), explique :
« La situation économique dans les zones tenues par la rébellion est sombre. La fermeture des entreprises et des banques, la quasi-disparition des services administratifs, la réduction draconienne des services sociaux, la perte de milliers d’emplois, partant, des moyens de subsistance, ont entraîné l’effondrement de l’économie informelle ».
48 En attendant qu’une esquisse de proto-Etat se développe, les populations pratiquent l’exode à grande échelle : les « réfugiés d’Abidjan » sont plus d’un million, sans compter ceux qui ont passé les frontières et se massent dans les « villages-frères » du côté gouvernemental. « Régner sur les cimetières » ou sur une zone exsangue ne motivant pas excessivement les rebelles, l’option de partage du pouvoir dans la capitale pourrait s’en trouver paradoxalement renforcée…

Rébellion dans la rébellion et jeux d’alliances

49 La scission violente de la rébellion prouve à la fois son enracinement ethnique, la faiblesse de ses revendications idéologiques, mais aussi, paradoxalement, ses capacités de survie et d’adaptation, notamment pour avoir continué à résister au camp loyaliste.
50 Coup d’Etat manqué monté à la fois de l’intérieur, et instrumentalisé par un Etat limitrophe le Burkina Fasso, devenu rébellion et pourtant participant de manière fluctuante au gouvernement national, fonctionnant en système avec les mouvements nomades ouest-africains et passant des alliances régionales, visant le pouvoir à Abidjan en coordination avec la branche civile de l’opposition, en même temps établissant les prémices d’un proto-Etat du Nord, le mouvement rebelle apparaît très composite et prend des formes en apparence très contradictoires.
51 Pourtant, une anthropo-sociologie de la rébellion montre au contraire son double enracinement ethnique, son rôle à la fois tribunicien par rapport aux inégalités de développement et son exercice continu d’une violence sanglante envers les civils et ses propres membres. De fait, rapporté aux formes des autres rebellions ouest-africaines (ou plus lointaines, comme les mouvements congolais), il semble aussi confirmer les thèses de Richards sur sa fonction de mouvements d’« entrepreneurs de la violence » – voie guerrière pour sortir les cadets sociaux de leur exclusion du social – et pour leurs leaders de leur sujétion, en tant que catégorie d’âge et intellectuels prolétarisés, au leadership politique représentatif. 
De même, leur situation périphérique explique à la fois son rôle de porte-parole des Nordistes ivoiriens exclus de la « Côte d’Ivoire utile » depuis le « temps colon », et ses accointances avec le régime burkinabé soucieux d’irrédentisme et de prédation économique, un peu à l’image du Rwanda envers les richesses congolaises. Puis les événements de 2004 dans la zone nord ont montré l’implosion du mouvement insurrectionnel, dès lors transformé au fond en deux « ethno-rébellions » correspondant aux groupes sénoufo, autour de Guillaume Soro, et malinké/dyoula (au sens restreint) se revendiquant d’Ibrahim Coulibaly, et, pour certains analystes militaires, son émiettement.
52 Loin d’être isolée et uniquement tournée vers Abidjan, la rébellion s’est tournée vers des alliances régionales et internationales mouvantes, participant de la « guerre nomade » ouest-africaine et du jeu des rivalités politiques classiques entre pays voisins, notamment de la zone CEDEAO. C’est dire au passage la « fausse bonne idée », qui ne se limite pas à l’Afrique de l’Ouest, ni au continent, de la logomachie onusienne alliée à de sympathiques utopies pan-africaines, de vouloir confier la « résolution des conflits » à des forces « régionales », à un « corps » ou « force d’intervention » de l’Union africaine. Ce raisonnement ubuesque feint d’ignorer les problèmes politico-militaires qui fâchent : voit-on sérieusement un contingent burkinabé faire la paix à Abidjan, tandis qu’un autre ferait la guerre à Bouaké ? Ou tire-t-on les conclusions des résistibles « interventions africaines », dont la dernière et catastrophique en date a lieu en ce moment au Darfour ?
53 Il est de notoriété publique que le leader du MPCI, Guillaume Soro, est l’heureux possesseur d’un passeport diplomatique sénégalais, qu’il possède des biens considérables dans sa base arrière de Ouagadougou et qu’il se déplace en France librement, pour faire la promotion médiatique de ses idées et de ses écrits. Ces exemples, caricaturaux mais bien réels, montrent bien le sens des alliances de la guérilla.
54 En effet, la « guerre nomade » amplifie de manière entropique des phénomènes d’instrumentalisation réciproque des oppositions civiles et armées, des mouvements de guérillas et des factions politiques, entre gouvernements africains antagonistes. Le cas le plus connu est certainement l’opposition d’école entre le président Houphouët Boigny de Côte d’Ivoire et Sékou Touré de Guinée, dont tous les « coups d’Etat » n’étaient pas imaginaires, même si la plupart n’étaient que des fictions propres à de sanglantes répressions.
55 Outre l’instrumentalisation par les deux camps des groupes armés libériens, à l’appui de la guérilla par le Burkina – et plus discrètement par le Mali et le Sénégal – le camp loyaliste peut se prévaloir de l’alliance avec l’Afrique du Sud, le Rwanda et l’Angola (et au-delà, de la Chine et de la Russie) – qui esquissent une redoutable « ligue anti- française » en relations internationales, reprochant à l’actuel régime en place à Paris des actions de déstabilisation néo-foccardiennes, mêlant pressions financières, diplomatiques, militaires et médiatiques savamment orchestrées, mais parfois globalement inefficaces.
56 Comment qualifier la « gouvernance rebelle » et son système politique ? De toute évidence, l’écart est extrême entre un discours généreux de « Robins des bois » égalitaristes ou de « Freedom fighters » nordistes, et les pratiques de violence discontinue. Contrairement au camp gouvernemental, on ne voit guère en zone rebelle de contre-pouvoirs, ni de système électif. Pire, aucun appareil d’Etat, technique en particulier, ne gère le quotidien : si ONG et système onusien se sont curieusement substitués aux administrations chassées de la zone sud, c’est qu’il est de notoriété publique que, par exemple, une terrible surmortalité sévit, tandis que la criminalité et les exactions explosent.
  • 33 . Voir notre analyse générale : Galy M., « De la guerre nomade : sept approches du conflit autour d(...)
57 Une comparaison éclairante à qui a connu le Libéria en guerre 33 s’impose : comme le noyau dur de l’Etat libérien restait les blacks scorpios de Taylor, on assiste ici à un embryon d’Etat fonctionnant « à la violence », autorégulé par des phénomènes segmentaires de massacres factionnels et un pillage systématiquequi n’hésite pas à recourir au travail forcé dans le secteur minier. Comme au Libéria, comme en Sierra Léone, le refus de l’Etat amène paradoxalement au revival de formes pré-étatiques, à une gouvernance ethniciste ou fondée sur la violence non ritualisée, mais en quelque sorte « expérimentale », dans le sens extrême du terme.
58 Dictature politico-militaire fortement appuyée de l’étranger (Burkina Fasso), le « régime Soro» de Bouaké se trouve très vulnérable devant des enquêtes à venir des ONG des droits de l’Homme et des tribunaux internationaux, qui, pour le moment, ont plus accès à la zone gouvernementale, si l’on admet qu’elles ne sont pas instrumentalisées. L’impunité sera, comme dans des post-conflits à la congolaise, un des enjeux de la fin de la rébellion.
59 Cependant, des éléments permettent à l’inverse de comprendre pourquoi la force des armes, l’exercice discontinu de la violence et la prédation érigée en système permettent une certaine gestion de la zone nord : l’appareil militaire se superpose en fait à un réseau puissant de communautés villageoises sénoufo et malinké, qui retrouvent de nouvelles fonctions d’autogestion, ou d’anciennes… car la situation rappelle l’éphémère « Empire nomade de l’Almamy Samory » dont se réclame implicitement le MPCI, tandis que les traditions locales se souviennent surtout de ses exactions.
  • 34 . Selon la distinction que nous avons proposée : Galy M., « Qui gouverne la Côte-d’Ivoire ? Interna(...)
60Tout peut cependant arriver en Côte d’Ivoire, dont l’histoire récente montre bien les retournements d’alliances et de situations, en particulier une « internalisation » de la crise 34 (par opposition à l’externationalisation actuelle et les manipulations élyséennes des institutions internationales contre le régime d’Abidjan), pourrait aboutir à une paradoxale « paix des braves ».
Des négociations ivoiro-ivoiriennes entre la rébellion et le pouvoir mettraient alors sur la touche les résolutions onusiennes, et la primature serait offerte à Guillaume Soro, renouvellant une voie très africaine des cadets revendiquant un pouvoir inaccessible par la force des armes.
61 A l’opposé, et comme depuis 2002, en cas d’échec du « dialogue direct » à condition de la neutralité des forces d’intervention au cas, peu probable, de leur aide à un « désarmement forcé », la reprise de la guerre paraîtrait envisageable, une réunification du territoire permettant au régime actuel d’Abidjan d’aller en confiance aux élections. Pari qui semble toutefois bien risqué, et l’enlisement actuel paradoxalement plus sûr pour les deux parties.
62 Mais la fin du soutien matériel ou armé du Burkina, voire, en cas de changement de régime à Paris, la réduction par la force d’une nébuleuse chaotique de chefs de guerre divisés et de troupes démoralisées, est aussi envisageable. Alors, plutôt qu’une « anatomie » faudrait-il entrevoir les « métamorphoses » d’une rébellion ? Ou son autopsie ? Et si la réintégration des rebelles et de leur zone dans la République ivoirienne passait par une amnistie généralisée, cela rendrait-il nécessaire l’oubli de leurs crimes, à défaut de pardon ?

Notes

1 . Amnesty international encadre un compte rendu partiel – gardé un temps sous silence – du massacre de Bouaké perpétrée par les rebelles , par des rappels du « charnier de Yopougon », à Abidjan ; procédé que l’on peut juger curieux, même si les exactions s’exercent bien par système et par cycles de vendetta (voir le rapport AI : Côte d’ivoire, de Youpougon à Bouaké, une suite de crimes impunis, 27 février 2003). Inversement, il est bien évident que la politologie de la violence au Nord et l’analyse de la rébellion ne préjugent pas des formes de pouvoir et des violences extrajudiciaires au Sud. (Voir notre analyse qui replace ces violences dans leur généalogie : Galy M., « La violence, juste avant la guerre », Afrique contemporaine n°209, printemps 2004, pp. 117-140).
2 . Expression qui fait florès même hors de l’Hexagone : voir par exemple « Ivory Coast, rebels with a smile », BBC Focus on Africa, janvier-mars 2003.
3 . Richards P., Fighting for the Rain Forest, Oxford, James Currey, 1996 ; Ellis S., The Mask of Anarchy: The Destruction of Liberia and the Religious Dimension of an African Civil War, Londres, Hurst, 1999.
4 . « Les espaces de la guerre », Hérodote, n°iii, 4e trimestre 2003, pp. 41-56.
5 . Raffestin C., Pour une géographie du pouvoir, Paris, Litec, 1980.
6 . Il y a certes une dynamique des rebellions qui n’est pas sans surprises contrastées : notamment ces guérillas « latentes », sur bien des frontières et des zones interstitielles, facilement manipulables ou réactivées, dont le plus célèbre exemple demeure l’épopée d’un Kabila végétant au temps de Che Guevara, jusqu’à son éphémère apogée aux sommets de l’Etat congolais. Voir l’ouvrage classique répertoriant ces divers mouvements : Clapham C., African Guerillas, Oxford, James Currey, 1998.
7 . Collier P., Economic Causes of Civil Conflict and their Implications for Policy, Banque mondiale, 2000 ; Collier P., Hoeffler A., On the Incidence of Civil War in Africa, Banque mondiale, 2000.
8 . Les crios forment la caste dominante de Freetown.
9 . National Patriotic Front of Liberia.
10 . « Rassemblement des Républicains » de l’opposant Alhassane Ouattara.
11 . Groupe salafiste pour la prédication et le combat.
12 . Cette guerre connaît d’ailleurs des trouvailles linguistiques d’« agit-prop » militaro-politique qui laissent rêveur : à Marcoussis, les rebelles se sont dénommés « Forces nouvelles », les milices sudistes « Front de libération », les troupes françaises dénommées « impartiales » et leurs lieux de stationnement : « zones de confiance », et le comité de tutelle : « Groupe de travail international » ; contre les « collaborateurs », les « résistants » et les « patriotes » se disent soucieux de « refondation »… Le conflit est aussi sémantique et dans cette imagination terminologique débordante, bien des crises et des projections semblent se rejouer.
13 . Environ 750 jeunes militaires promis à la démobilisation en décembre 2002, et base sociale restreinte des putschistes (eux-mêmes formés de strates successives de déserteurs de l’armée après des coups d’Etat manqués, ou chassés de force, après des émeutes sanglantes, en faveur d’un régime civil et pour la reconnaissance de l’élection de Laurent Gbagbo, en octobre 2002).
14 . Voir l’article de Konaté Y., « Les enfants de la balle », in Vidal C. (dir), Côte d’Ivoire, l’année terrible, Paris, Karthala, 2002.
15 . Notamment les films : Bronx barbes, 2000 ; Les Oiseaux du ciel, 2006 ; voir aussi : « Les ghettomen : étude des processus d’identification par l’illégalité à travers les gangs de rue à Abidjan et San Pedro », Actes de la recherche en sciences sociales, Paris, 1999, n°129, pp. 68-84

16 . Question clef opposant les autorités ivoiriennes qui demandaient en septembre 2002 les applications des « accords de Défense » devant « l’agression extérieure » des troupes du nord composées de militaire du Burkina Fasso, Jacques Chirac a refusé l'application de ces accords prétextant qu'il s'agissait d'une affaire "ivoiro-ivoirienne". En vérité il semblerait que ce soit plutôt une punition contre Laurent Gbagbo qui voulait mettre en concurrence les multinationales françaises (Bouygues, Total, Bolloré, France Télécom, EDF...
Sur ce point, les récentes interventions au Tchad et en République centrafricaine ont plutôt confirmé que cette distinction était caduque, et les fameux accords, à géométrie variable…
17 . Voir les toujours actuelles réflexions de Jacques Berque sur la puissance des « emblèmes onomastiques » dans la définition des groupes : « Qu’est ce qu’une tribu nord-africaine ? », in Hommage à Lucien Febvre, Armand Colin, Paris, 1953. Ce pouvoir de la nomination se retrouve dans les « noms de guerre » qui s’appuient sur des traditions autochtones mixées à la sous-culture des séries B occidentales ou du Kung-Fu.
18 . Mouvement populaire ivoirien du grand Ouest.
19 . Mouvement pour la justice et la paix.
20 . « Mouvements fantômes », que des analystes férus de « renseignement militaire » essayaient en vain d’estimer dans leurs effectifs, équipement militaire et organigramme, alors qu’ils étaient dans un premier temps des émanations médiatiques du MPCI (mais avec des effets de sympathies ethnicistes auprès du peuple Dan proches de l’ex-président Gueï) et étaient devenus la dénomination de factions libériennes émigrées – comme chez leurs adversaires loyalistes d’ailleurs (voir les rapports de Global Witness sur ce point).
21 . Rapports de pouvoir et de situations factionnelles, d’alliances politiques ou ethniques que les expressions toutes faites de « balkanisation » entre « seigneurs de la guerre » ne résument pas, fussent-ils rebaptisés « War Lords »…
22 . Ferme M., « La figure du chasseur et les chasseurs-miliciens dans le conflit sierra-leonais », Politique africaine n°82, juin 2001. A contrario, voir par exemple le rapport du « collège interarmées » de l’Ecole militaire de Paris, dont le titre dit tout : « Lorsque la tradition menace la sécurité » (J. Remarck) qui précise que chez les « dozos ou donzons » de Côte d’Ivoire, en février 1999, « plus de 40 000 chasseurs ont été recensés » (ce qui est fort exagéré) ; constat plus inquiétant, « ils possèdent plus de 33 000 armes modernes », et, précise l’auteur « surtout des calibres 12, sans aucun permis de port d’armes » (!). On peut préférer les recherches savantes de l’anthropologue russe Vladimir Arseniev, qui connaît bien les dozos maliens : « Un groupe social particulier », Etudes maliennes n°3, Bamako, 1980.
23 . Monique Mas, sur RFI, le 03 août 2004.
24 . Y compris, à l’inverse pour un « maintien de l’ordre » très militaire : en 2003 par exemple, pillage et racket étaient parfois punis par des exécutions capitales sur la grand place de Bouaké.
25 . D’origine baoulé, N’dri N’Guessan alias sergent Félix Doe, a été tué en avril 2003, quand la direction du MPCI a liquidé les miliciens libériens proches de Sam Bockarie ; sa « carrière » comprend aussi sa participation aux accords de Linas Marcoussis…
26 . Voir en particulier la vision critique d’Acrimed sur la désinformation à Paris : Journalisme de guerre : retour sur la « crise ivoirienne » de novembre 2004, août 2005. Schneidermann D., « En Côte-d’Ivoire, le journalisme en uniforme », Libération, « Médiatiques », 12 novembre 2004.
27 . Notamment colistier d’Henriette Diabaté, n°2 du RDR, aux législatives de 2002, à Port-Bouet. Notons qu’à l’inverse, un ancien du FPI, Louis Dacoury-Tabley, est d’autant plus mis en avant qu’il s’agit d’un ancien proche de Laurent Gbagbo.
28 . Voir notre contribution au colloque d’Abidjan du « Centre de recherche sur l’Etat en Afrique », en juillet 2006, sur les « Migrations de guerre » (actes du colloque à paraître chez l’Harmattan en avril 2007) qui vise notamment à rompre avec une imagerie idéalisée des flux transfrontaliers.
29 . Voir l’ouvrage récent de Miran M., Islam, histoire et modernité en Côte-d’Ivoire, Paris, Karthala, 2006, qui n’étudie pas toutefois la sociologie de l’islam en pays rebelle, le terrain étant bien sûr quasi impossible.
30 . Voir l’analyse de C. Sandlar, « Les “titrologues” de l’ivoirité », Outre terre n°11, juin 2005, et l’ouvrage fondateur d’un philosophe ivoirien : Boa Thiémélé R. L., L’Ivoirité entre culture et politique, Paris, L’Harmattan, 2003.
31 . De plus de 50 milliards de Fcfa, ce hold-up poussera la banque ouest-africaine à changer de billets, mais permettra à la rébellion d’assurer sa survie avec une application caricaturale des détournements par ses leaders vers des comptes à l’étranger.
32 . Reconstruire les services de l’Etat est d’ailleurs incompatible avec des pratiques antérieures comme la destruction volontaire par les rebelles de l’état civil : de sorte que la délivrance de pièces d’identité et de cartes d’électeurs, débat brûlant et récurrent, s’avère aujourd’hui impossible.
33 . Voir notre analyse générale : Galy M., « De la guerre nomade : sept approches du conflit autour de la Côte d’Ivoire », Cultures & Conflits, n°55, pp. 163-196, Paris, L’Harmattan, 2004.
34 . Selon la distinction que nous avons proposée : Galy M., « Qui gouverne la Côte-d’Ivoire ? Internalisation et internationalisation d’une crise politico-militaire »,Politique étrangère, n°4/2005, pp. 795-808.

Pour citer cet article

Référence électronique

Michel Galy, « Politologie d’une rébellion. Une « gouvernance par la violence » au Nord de la Côte d’Ivoire ? », Cultures & Conflits, 65, printemps 2007, [En ligne], mis en ligne le 04 janvier 2010. URL : http://conflits.revues.org/index2208.html. Consulté le 10 février 2011.

Auteur

Michel Galy

Michel Galy est politologue, chercheur au Centre d’Etudes sur les Conflits (Paris).

Articles du même auteur

CRISE EN COTE D'IVOIRE: UN AGENT SECRET FRANCAIS PARLE.

Alassane Ouattara est le malheur des ivoiriens.

Bon nombre d’Ivoiriens, qui admettent que la crise ivoirienne est fomentée par la France, continuent de s’interroger sur l’intérêt « subit » éprouvé par les Etats-Unis d’Amérique de s’associer à la France pour accomplir le coup d’Etat en Côte d’Ivoire. Un ancien agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) affirme que les Ivoiriens se trompent. L’homme au fait des micmacs des services secrets américains ne supporte plus de voir son pays, la France, et ses dirigeants jouer aux « boys » des Américains en Côte d’Ivoire. Par des canaux complexes, il nous a permis de prendre son témoignage.
«Plus que les Français, les Américains, à travers la CIA, ont décidé de s’emparer de la Côte d’Ivoire à partir d’un plan machiavélique conçu avant les années 1988. C’est (de nos jours) ce plan qui a été réactivé. La construction de la grande ambassade des Etats- Unis en Côte d’Ivoire fait partie de ce plan tout comme l’installation d’un burkinabé, en la personne d’Alassane Ouattara, à la tête du pays. L’objectif est la naturalisation des quatre millions de Burkinabés vivant en Côte d’Ivoire afin de garantir la production du cacao et du café dans ce pays. C’est une affaire de survie pour les puissants chocolatiers américains. L’ambassade a été construite pour coordonner ces opérations en Côte d’Ivoire et pour d’autres objectifs en Afrique. Pour tout cela, il faut une mainmise sur le pouvoir ivoirien pour le compte du lobi des chocolatiers Américains.
Donc, les Américains veulent garantir la production du cacao. Le seul moyen, c’est de pouvoir compter sur la communauté burkinabé en Côte d’ivoire dont dépend (selon eux) une grande partie de la production du pays. Les Américains entendent fidéliser cette communauté par la naturalisation des quatre millions de burkinabés dont la plupart travaillent dans les plantations (ce que font croire les Américains) «dans une situation de précarité qui n’est pas à leur convenance». Il faut donc réussir à faire prendre le pouvoir pour Alassane Ouattara. Et, depuis octobre 2000, la CIA utilise une arme fatale : la fragilisation du régime Gbagbo pour arriver à le faire vomir par tout le peuple ivoirien afin de l’écarter facilement du pouvoir. Souvenez vous, plusieurs opérations ont été menées par la CIA en Côte d’Ivoire ou exploitées à cet effet, mais avec des succès mitigés : le charnier de Yopougon, l’assassinat de Jean Hélène, l’enlèvement de Guy André Kieffer, le déversement de déchets toxiques à Abidjan, l’empêchement du Président du FPI de se rendre aux USA ; la CIA a aussi fabriqué des mensonges graves tels que : «la Côte d’Ivoire exploite les enfants dans les plantations de cacao». Elle a manipulé l’information avec son sous-agent, l’Alassaniste Hamed Bakayoko, à Abidjan : «Les refondateurs offrent des voitures Rav 4 aux jeunes filles ; Madame Gbagboengage des frais de séjour inconsidérés aux USA», etc.
Toutes ces actions qui font partie d’un vaste complot ont un seul but, discréditer le régime de M. Laurent Gbagbo et favoriser l’élection d’Alassane Ouattara. Ces actions néfastes contre M.Gbagbo ont pris des allures de crimes commis par la CIA, mais dont personne ne veut parler : c’est le cas de la mort jusque-là non élucidée, dans une clinique française, de Madame Sarata Ottro Zirignon, ancien directeur adjoint de cabinet du président Gbagbo, qui gênait les chocolatiers américains par sa diplomatie agressive à travers des réseaux qu’elle maitrisait parfaitement aux Etats-Unis. Ces actions néfastes sont passées inaperçues aux yeux des Ivoirienspour la simple raison que les Américains ont toujours agi en se cachant derrière les Français, eux-mêmes manipulés à souhait et croyant régler leur propre problème avec ce Laurent Gbagbo qui ne veut pas se faire "domestiquer".
Nicolas Sarkozy, un président manipulé
Oui, je vous le dis : Nicolas Sarkozy, agent français de la CIA, participe volontairement de cette manipulation des Américains. Ce sont ces derniers qui l’ont fait président de la France. Souvenez-vous de l’affaire Clearstream montée par les Américains pour lui permettre de devancer son adversaire du même camp : Dominique De Villepin. Devenu président, Sarkozy applique à la lettre les consignes de la CIA, y compris laver un vieil affront que le Général De Gaulle leur a infligé : Sarkozy a fait adhérer à nouveau la France à l’OTAN. Pour la Côte d’Ivoire, «le coup de pousse» à Alassane Ouattara est un plan conçu par la CIA américaine et inspiré par le lobby des chocolatiers américains avec son réseau mondial. La raison : les Ivoiriensse détournent du cacao pour l’hévéa. Il leur faut une population acquise pour produire essentiellement le cacao. Pour mieux vous le faire comprendre, revisitons l’histoire et ses faits.

Nous sommes en 1988. Face à la baisse des prix sur le marché mondial, le Président Houphouët-Boigny refuse de vendre le cacao. Il fait brûler la production pour montrer son ras-le-bol. Le stock de sécurité américain prend un coup. Le lobby des chocolatiers américains prend cela comme une trahison de la Côte d’Ivoire et un grand risque à ne plus revivre. « Après avoir aidé ce pays à devenir premier producteur de cacao, voilà qu’il nous paie en monnaie de singe ! ». Mais ces puissants chocolatiers américains ont éprouvé de la pudeur à attaquer Houphouët-Boigny qui, en son temps, avait proposé la double nationalité sur recommandation des chocolatiers américains. Cependant, les Américains ont conçu un plan pour précipiter sa mort comme ils l’ont fait plus tard avec Eyadéma, Bongo, etc.
En 1989, la CIA organise l’asphyxie de la Côte d’Ivoire à travers le FMI et présente Alassane Ouattara comme le sauveur. Houphouët se voit obligé de l’accepter. Ouattara est bombardé Premier ministre d’Houphouët. Ce poste n’avait jamais existé en Côte d’Ivoire. La présidence n’est plus loin pour le burkinabé. Dans la foulée, la CIA organise le mariage de ses deux agents désormais réunis en Côte d’Ivoire : Monsieur Ouattara épouse Dominique Nouvian à Neuilly chez le maire Nicolas Sarkozy, un autre agent de la CIA en France. Houphouët-Boigny «peut» désormais mourir. Les Américains se débarrassent de lui en 1993. En ce moment-là, ils pensent avoir réussi leur coup quand surgit Henri Konan Bédié, avec l’appui des Français, grâce à l’article 11 de la Constitution. Sur ce point, Houphouët les a doublés, Ouattara et ses maîtres chocolatiers, au chapitre de la succession. Ouattara s’agite pour rien. Il n’aura pas le pouvoir. Pendant la petite guerre de succession ouverte par Ouattara à la mort d’Houphouët, M. Gbagbo déclare qu’il n’aime pas la transmission monarchique du pouvoir, mais il démontre qu’il est légaliste et opte pour l’installation de Bédié au pouvoir.
Bédié vaincu, place à l’opération «Tout sauf Gbagbo»
Les Américains échouent, mais ne renoncent pas. Ils reprennent leur agent au FMI pour avoir le temps d’organiser son retour. Bédié est poussé à la faute dans la gestion des affaires publiques avec les innombrables détournements et affaires sales notamment les DENOS (Dépenses engagées non ordonnancées). Il prononce un mot dont les Américains ont horreur, l’Ivoirité. Parce qu’il faut savoir que, pour les Américains, la garantie de la production du cacao va avec la naturalisation massive des Burkinabé. Une main-d’œuvre moins chère et formée pour la production du cacao. Parler d’ivoirité, c’est empêcher cette main-d’œuvre bon marché de se déverser en toute sécurité en Côte d’Ivoire. L’occasion était bonne pour faire un coup d’état. Car, il faut savoir que nos autorités (françaises) n’ont jamais envisagé un coup d’Etat contre Bédié qui est considéré comme leur homme, en tant que digne successeur d’Houphouët-Boigny. Là encore, le plan des Américains d’installer leur homme échoue avec le général Robert Guéi qui organise une élection qui donne le pouvoir à M. Laurent Gbagbo, un socialiste de surcroît. Cela met les chocolatiers américains en colère. C’est pourquoi, une fois encore, sans même attendre de voir agir le nouveau président pour le juger sur pièces, la CIA met en marche, par une succession de coups d’Etat qui échouent les uns à la suite des autres, durant toute l’année 2001, un autre plan. De guerre lasse, elle monte une rébellion financée par le lobby américain et d’autres entreprises financières à raison de plus de 25 millions par mois pendant plus de deux années. La mission des militaires français ayant montré ses limites en Côte d’Ivoire, les Américains réussissent à «suggérer» l’envoi des Casques bleus de l’ONU. Le décor est planté pour le départ de M. Laurent Gbagbo
Gbagbocomme Houphouët en 1993 !
La résolution de la crise ivoirienne passe par des accords qui stipulent la nécessité d’organiser des élections «ouvertes à tous». Alassane Ouattara est autorisé par exception à poser sa candidature. M. Laurent Gbagbo croit pouvoir obtenir, en retour, le désarmement prescrit dans tous les accords. Votre président s’est leurré. Au contraire, c’est lui qui a été plutôt acculé à faire les élections. Tout le monde s’est gardé de désarmer les rebelles. Le désarmement a été malicieusement élevé au rang de tabou. M. Laurent Gbagbo a été ainsi piégé, soucieux de ne plus s’entendre dire qu’il refuse d’organiser des élections parce qu’il est sûr de les perdre. Enfin il a donné l’impression qu’il s’est laissé piéger !
Oui, M. Laurent Gbagbo a été piégé mais il n’était pas fini. Il a même quelque chose d’Houphouët-Boigny qu’il a pourtant combattu tout le temps. Très futé et sachant la supercherie, le président ivoirien a piégé à son tour, et là pour de vrai, les chocolatiers américains et leur poulain, Alassane Ouattara. Il l’a fait avec l’arme fatale que la Constitution ivoirienne lui offre, à savoir le Conseil constitutionnel. Suite aux tricheries inélégantes au nord, dans son fief, Alassane Ouattara a été sanctionné en dernier ressor et sans appel par l’institution judiciaire suprême. Les chocolatiers américains n’avaient pas bien prévu ce scénario. Ils se débattent à présent et veulent absolument réussir leur coup à travers deux de leurs agents en Afrique : Blaise Compaoré qui a été utilisé pour supprimer Thomas Sankara, et Abdoulaye Wade qu’ils ont aidé à gagner au Sénégal. Cela explique les agitations de ces deux présidents au sein de la CEDEAO.
Ce que je souhaite que le peuple ivoirienretienne est simple : c'est une unité et sa détermination qui feront sa force. Il faut dénoncer haut et fort les actes criminels des américains sur le sol ivoirien. Les américains sont prêts à tout pour assurer leur approvisionnement en cacao. Ils voient la Côte d'Ivoirecomme un champ de cacao entretenu par des asclaves. Ils sa moquent de la volonté du peuple de Côte d'Ivoire.
L'achat d'une usine aux Etats Unis était un crime de lèse-majesté pour le régime Gbagbo. Ce sont eux qui ont suscité tous les scandales fondés ou non contre les gestionnaires de ma filière café-cacao.
Entre autre scandales, le journaliste franco-canadien Guy André Kieffer s'apprêtait à revéler le complot des chocolatiers, voila pourquoi la CIA l'a fait disparaître.
Pour des raisons diverses, sertains hommes d'affaire français et des agents de la DGDE à leur solde veulent la tête de M. Gbagbo. Mais il faut savoir avant tout, que la Côte d'Ivoire doit ses malheurs à la CIA américaine et au lobby des chocolatiers américains. Nicolas Sarkozy n'est qu'un valet dans cette affaire. Il est aussi temps de le savoir.





Côte d'Ivoire, Guy Labertit, ex Monsieur 


Afrique du PS, livre son analyse


La Côte d'Ivoire à travers le prisme occidental, par Guy Labertit
Avant la réunion au sommet de l’Union africaine qui doit définir, le 10 mars, les mesures contraignantes qui seront mises en œuvre pour une sortie politique de la crise post électorale en Côte d’Ivoire, quelques rappels s’imposent pour mieux comprendre pourquoi une simple élection présidentielle dans un Etat d’Afrique suscite l’engagement déterminé de la France, des Etats-Unis et du monde occidental en faveur d’un candidat Alassane Ouattara, son adversaire Laurent Gbagbo étant diabolisé par les mêmes. Ce dernier peut compter sur les Etats africains les plus puissants de l’espace non francophone, à l’image de l’Afrique du Sud et de l’Angola, mais à la notoire exception du Nigéria dans l’orbite de Washington. La Russie et dans une moindre mesure la Chine traînent le plus souvent des pieds à l’ONU.
Avant la réunion au sommet de l’Union africaine qui doit définir, le 10 mars, les mesures contraignantes qui seront mises en œuvre pour une sortie politique de la crise post électorale en Côte d’Ivoire, quelques rappels s’imposent pour mieux comprendre pourquoi une simple élection présidentielle dans un Etat d’Afrique suscite l’engagement déterminé de la France, des Etats-Unis et du monde occidental en faveur d’un candidat Alassane Ouattara, son adversaire Laurent Gbagbo étant diabolisé par les mêmes. Ce dernier peut compter sur les Etats africains les plus puissants de l’espace non francophone, à l’image de l’Afrique du Sud et de l’Angola, mais à la notoire exception du Nigéria dans l’orbite de Washington. La Russie et dans une moindre mesure la Chine traînent le plus souvent des pieds à l’ONU.
Mise en perspective de la crise actuelle
A la fin des années 80, le premier président de la Côte d’Ivoire indépendante, Félix Houphouët Boigny, très attaché à la France et au libéralisme économique, refusait, alors qu’il était sur le déclin, de vendre le cacao dont son pays était et demeure le premier producteur mondial, et de payer les échéances d’une très lourde dette extérieure. Haut cadre des institutions financières internationales, puis gouverneur de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest BCEAO), Alassane Ouattara a été imposé en 1990, dans ce contexte historique, à Houphouët Boigny, pour gérer la situation d’un pays dans lequel Laurent Gbagbo avait engagé, dès la fin des années soixante, une action résolue contre le système du parti unique. Son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), parvenait à ses fins avec la légalisation du multipartisme le 30 avril de cette année 1990.
A cette époque, les chocolatiers américains voyaient en M. Ouattara le successeur espéré à Houphouët-Boigny, même s’il devait s’accommoder d’une parenthèse à la tête de l’Etat ivoirien en la personne de M. Bédié, l’héritier constitutionnel. La France, pour sa part, attachée aux dignitaires de l’ancien parti unique, redoutait avant tout l’émergence de Laurent Gbagbo. C’est finalement lui qui a été élu en 2000, alors que MM. Ouattara et Bédié avaient été écartés de la course à la magistrature suprême par le général Guéi qui avait endossé la responsabilité du coup d’Etat militaire de la Noël 1999. A peine élu, L. Gbagbo a dû faire face à des tentatives de déstabilisation et de coups d’Etat dont les auteurs étaient suspects de liens avec Alassane Ouattara. L’échec du coup d’Etat de septembre 2002 a entrainé la partition du pays et la permanence d’une rébellion empêchant toute action gouvernementale cohérente. Depuis 2003, à l’initiative de la France de Jacques Chirac, l’ONU et les organisations panafricaines ont imposé à Laurent Gbagbo un étrange partage du pouvoir avec ceux qui avaient voulu le renverser. Celui-ci, en 2005, a remis dans le jeu politique Alassane Ouattara en se fondant sur l’article 48 de la Constitutions et a engagé un dialogue direct avec le chef de la rébellion Guillaume Soro, acceptant d’en faire son Premier ministre, en avril 2007, dans le cadre de l’accord de Ouagadougou, signé un mois plus tôt au Burkina Faso
Les difficultés pour dresser une liste électorale, sans doute émaillée de fraudeurs en tout genre, le non désarmement de la rébellion, tout cela semblait effacé par la bonne tenue de la campagne électorale de 2010 et le débat télévisé entre les deux candidats du second tour, L. Gbagbo et A. Ouattara, unanimement salué par une communauté internationale au chevet de la Côte d’Ivoire. Nul doute que cette veille internationale a été maléfique pour la Côte d’Ivoire et le peuple ivoirien car le vieux projet rappelé plus haut d’imposer A. Ouattara à la tête de l’Etat ivoirien et d’en écarter L. Gbagbo est d’une brûlante actualité en ce mois de mars 2011.
En effet, depuis plus de trois mois, la Côte d’Ivoire ne parvient pas à sortir de l’impasse politique dans laquelle l’ont engagée les résultats contestés du second tour de l’élection présidentielle tenu le 28 novembre 2010. Il opposait Laurent Gbagbo, candidat de la majorité présidentielle (LMP) à Alassane Ouattara, candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie (RHDP).
Les origines de la crise post-électorale
Cette crise de légitimité à la tête de l’Etat est née du non respect dans la proclamation des résultats des règles légales et des institutions républicaines de la Côte d’Ivoire par les partisans d’Alassane Ouattara et ses appuis extérieurs.
En effet, le 2 décembre les résultats provisoires, favorables à Alassane Ouattara (54,1 %), ont été annoncés hors délais, par le seul Président de la Commission électorale indépendante (CEI), que n’accompagnait aucun des commissaires, à l’Hôtel du Golf devenu le siège du concurrent de M. Gbagbo, et non au siège de la CEI. Le lendemain, 3 décembre, conformément à la loi électorale, le Conseil constitutionnel, seule juridiction habilitée à le faire, a proclamé les résultats définitifs, accordant la victoire au Président sortant Laurent Gbagbo, avec 51,45 % des suffrages.
M. Choi, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU dans ce pays, à peine annoncés les résultats du Conseil constitutionnel, a décidé de valider les résultats de la CEI, se prévalant de son rôle de certificateur qui en aucune façon ne le plaçait au-dessus des institutions ivoiriennes.
Pourtant, les résultats provisoires choisis par M. Choi avalisent une fraude caractérisée. En effet, sur les 20 073 procès-verbaux de bureaux de vote, 1001 comportaient un nombre de votants supérieur au nombre d’inscrits, 807 comportaient plus de suffrages exprimés que d’inscrits, 1231 étaient dépourvus du sticker certifiant la validité du procès-verbal. Ces 3039 bureaux représentent 1 337 572 inscrits et 583 334 votants. Faut-il ajouter que dans 1533 bureaux représentant 582 248 inscrits et 223 162 votants, le Président sortant Laurent Gbagbo a obtenu 3 ou moins de 3 voix.
Les procès-verbaux douteux provenaient pour l’essentiel, des cinq régions du Nord du pays où le Conseil constitutionnel a annulé les résultats de 7 départements dans trois régions du Nord (Vallée du Bandama, Les Savanes et Worodougou) où des recours, portant sur 600 000 voix environ, avaient été déposés par la majorité présidentielle. A signaler que, faute de recours, le Conseil constitutionnel a validé les surprenants résultats de la région du Denguélé où A. Ouattara l’emporte avec 97,85 % des suffrages, soit 70 357 voix, contre 2,15 % à L. Gbagbo, soit 1151 voix.
Le scrutin a été entièrement faussé dans les cinq régions du Nord représentant 17 % de l’électorat national, en raison de la sortie des Forces armées des Forces nouvelles, l’ancienne rébellion qui n’avait pas désarmé comme l’imposait pourtant l’Accord de Ouagadougou. Cette pression militaire, écartant les représentants de la LMP des bureaux de vote afin d’y organiser une fraude massive et pourchassant les éventuels électeurs favorables à L. Gbagbo, enlève toute crédibilité au scrutin dans cette partie du pays. A noter que dans les quatorze régions du reste du pays, représentant 83 % des inscrits, le candidat Ouattara n’a déposé aucun recours. L. Gbagbo y obtient 2 031 294 voix (53,86 %) contre 1739 945 (46,13 %) pour son adversaire.
Ces données, dont les treize experts et le panel des cinq chefs d’Etat mandatés par l’Union africaine ont pris connaissance lors de leur passage à Abidjan, ont sans doute suscité des divisions au sein du panel réuni auparavant à Nouakcott, le 20 février 2011, et le départ précipité pour Ouagadougou de l’ancien médiateur, le président burkinabé Blaise Compaoré, qui a choisi de ne pas se rendre en Côte d’Ivoire le 21 février, a révélé de réels désaccords. Le président sud-africain Jacob Zuma et sa ministre des Affaires étrangères Maité Nkoana-Mashabane ont publiquement pris leurs distances par rapport aux positions rabâchées par le camp occidental depuis le 3 décembre 2010..
Ingérences internationales et pressions extérieures
En effet, quelques heures à peine après la décision arbitraire de M. Choi bafouant le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire, le président des Etats-Unis, Barack Obama, et celui de la France, Nicolas Sarkozy, ont reconnu Alassane Ouattara comme président élu, avalisant précipitamment des résultats frauduleux. Dans son discours aux Africains prononcé au Ghana le 12 juillet 2009, le président américain avait pourtant affirmé que « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions » Mais quand les Etats-Unis et la France veulent imposer un homme, en l’occurrence A. Ouattara, que pèsent les institutions d’un Etat souverain et l’article 2 de la Charte de l’ONU reconnaissant le principe de la souveraineté de ses membres ?
Bars de fer avec l’ONU
Par leur prise de position immédiate, dès les 3 et 4 décembre, pratique bien inhabituelle par rapport à un scrutin organisé dans un pays d’Afrique, les Etats-Unis et la France, entrainant l’Union européenne, ont pesé de tout leur poids sur la diplomatie africaine.C’est en fait la France qui a orchestré la partition européenne et celle de l’ONU, comme elle l’a fait depuis janvier 2003 avec la Conférence internationale sur la Côte d’Ivoire tenu à Paris, les 25 et 26 janvier 2003, au Centre de conférences international de l’avenue Kléber.
Un véritable bras de fer s’est engagé entre l’ONU et le Président Gbagbo. Dès la décision arbitraire prise le 3 décembre par le représentant du secrétaire général de l’ONU, Young-jin Choi, intervenant en visioconférence devant le Conseil de sécurité de l’ONU, la France a préparé tous les communiqués ou déclaration à la presse du Conseil. C’était le cas, le 8 décembre, et en particulier le 16, jour des manifestations à hauts risques appelées par Guillaume Soro et les partisans d’A. Ouattara pour investir la Radio télévision ivoirienne (RTI) et le Palais présidentiel. Au regard du comportement des forces de l’ONUCI, ce jour-là, ouvertement alliés aux éléments armés des Forces nouvelles stationnés à l’Hôtel du Golf avec A. Ouattara, et au regard de l’ultimatum du Président Sarkozy, le 17, lui enjoignant de quitter le pouvoir dans les 48 heures, le Président Gbagbo a demandé le départ de la mission onusienne ainsi que celui de la Force française Licorne le 18 décembre. Le 20 décembre, après audition du secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, le Français Alain Le Roy, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1962 prorogeant de six mois le mandat de l’ONUCI. Dès le 21 décembre, malgré les réticences de la Russie, l’ONU a reconnu l’ambassadeur Youssouf Bamba nommé par A. Ouattara, Alcide Djédjé qui occupait ce poste étant ministre des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement ivoirien.
Les réserves de la Russie étant levées, l’ONU, par sa résolution 1967, a autorisé, le 19 janvier 2011, le déploiement de 2000 militaires supplémentaires dans le cadre des forces de l’ONUCI jusqu’au 30 juin 2011, et elle a prolongé le déploiement des trois compagnies d’infanterie et d’une unité aérienne de la MINUL venue du Libéria en fin de période électorale pour renforcer l’ONUCI. La résolution 1968 du 16 février a prorogé de trois mois ce déploiement de la MINUL (trois bataillons et cinq hélicoptères dont trois MI 24 de combat). Une nouvelle déclaration à la presse a été faite le 3 mars, après audition d’Alain Le Roy, stigmatisant l’escalade de la violence sans mentionner parmi les fauteurs de troubles l’ancien chef de la rébellion, Guillaume Soro, bras droit d’Alassane Ouattara qui avait appelé les populations d’Abidjan à la « révolution du 21 février » se référant aux mouvements démocratiques bouleversant le monde arabe !
La diplomatie africaine (CEDEAO et Union africaine)
Au lendemain de l’investiture du Président Gbagbo, le 4 décembre 2010, par le Conseil constitutionnel, tandis que A. Ouattara prêtait serment par lettre à une juridiction anonyme, l’Union africaine a mandaté l’ancien Président sud-africain Thabo Mbéki pour une médiation à Abidjan les 5 et 6 décembre. Avant même que n’en soient donnés les résultats, un premier sommet extraordinaire des chefs d’Etats de la CEDEAO sur la Côte d’Ivoire s’est réuni à Abuja, le 7 décembre, et a reconnu A. Ouattara comme Président. Pour enfoncer le clou, le vendredi 17 décembre, le président français Nicolas Sarkozy, à l’issue du sommet de l’Union européenne, a lancé, depuis Bruxelles, comme nous l’avons déjà mentionné, un ultimatum au Président Gbagbo lui enjoignant de quitter le pouvoir avant le dimanche soir 19 décembre.
Un deuxième sommet de la CEDEAO, toujours réuni à Abuja, le 24 décembre, a accentué la pression. Reconnaissant A. Ouattara Président légitime de la Côte d’Ivoire, il demandait à Laurent Gbagbo de transmettre pacifiquement le pouvoir. Il soutenait les sanctions prises par les institutions régionales et la communauté internationale et décidait d’envoyer une délégation de haut niveau en Côte d’Ivoire comme dernier geste à l’endroit de Laurent Gbagbo pour l’exhorter à une sortie pacifique du pouvoir. En cas de refus de sa part, la CEDEAO prendrait toutes mesures nécessaires, y compris « le recours à la force légitime » pour le contraindre à se retirer. Dans cette perspective, instruction avait été donnée au Président de la Commission de la CEDEAO, le Ghanéen James Victor Gbého, de convoquer une réunion des Chefs d’Etat-major de la CEDEAO pour planifier les actions futures. Cette réunion, organisée le 17 janvier 2011 à Bamako, a traité des affaires courantes, mais n’a pas véritablement abordé la situation ivoirienne, l’option militaire chère au Nigéria, au Burkina Faso et au Sénégal n’ayant visiblement pas l’assentiment des autres membres de l’organisation régionale.
Entre temps, composée des Présidents du Cap Vert, Pedro Pires, de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma, et du Bénin, Boni Yahi, la délégation de la CEDEAO s’est rendue à deux reprises à Abidjan, les 28 décembre 2010 et 3 janvier 2011, épaulée, lors de la seconde visite, par le Premier ministre kényan Raila Odinga qui s’était illustré, le 16 décembre, par un appel à « déloger » par la force militaire le Président Gbagbo. Cette médiation de la CEDEAO, traversée par de premières dissensions sur les options politique et militaire proposées, a échoué.
L‘Union africaine, à partir de son Conseil de paix et de sécurité, a repris le relais en mandatant, sans plus de succès, Raila Odinga qui s’est rendu à Abidjan, le 17 janvier. Après l’échec de cette tentative, les chefs d’Etat de l’Union africaine, lors de leur sommet du 31 janvier, en présence de Nicolas Sarkozy étrangement invité au titre de Président du G 20, ont décidé d’envoyer des experts chargés de préparer la venue d’une délégation de haut niveau regroupant sous la présidence du Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, cinq chefs d‘Etat issus de l’ensemble du continent, à savoir le Sud africain Jacob Zuma pour l’Afrique australe, le Tanzanien Jakaya Kikwété pour l’Afrique orientale, le Tchadien Idriss Déby pour l’Afrique centrale et le Burkinabé Blaise Compaoré pour l’Afrique de l’Ouest. Les cinq chefs d’Etat avaient un mois pour proposer des mesures contraignantes permettant au pays de sortir de l’impasse.
Après leur passage, du 7 au 11 février à Abidjan, les experts ont remis leurs propositions au panel des cinq chefs d’Etat qui se sont rendus à Abidjan du 21 au 23 février pour y rencontrer M. Gbagbo au Palais présidentiel, M. Ouattara à l’Hôtel du Golf, M. Youn-jin Choi à la tête de l’ONUCI et le Conseil constitutionnel à l’Hôtel Pullman.
Aucune proposition n’a filtré jusqu’à leur réunion en Mauritanie, le 4 mars, à Nouakchott, après la visite officielle du Président sud-africain Jacob Zuma à Paris, les 2 et 3 mars, où la question ivoirienne a été à l’ordre du jour des échanges avec Nicolas Sarkozy qui a tout fait pour infléchir les positions de son hôte. Toutefois, le panel s’est donné un mois supplémentaire pour achever sa mission et le 5 mars, le Gabonais Jean Ping, Président de la Commission de l’UA, a été reçu à Abidjan porteur d’un message adressé au Président Gbagbo et à M. Ouattara. Il a été proposé à ces derniers ainsi qu’au Président du Conseil constitutionnel de se rendre à Addis Abeba pour un sommet du Conseil de Paix et de sécurité de l’UA, le 10 mars. Le Président Gbagbo y a envoyé l’ancien Premier ministre Affi N’Guessan, président du FPI, et son ministre des Affaires étrangères, Alcide Djédjé, pour le représenter. M. Ouattara a, pour la première fois depuis la fin du moi de novembre 2010, quitté l’Hôtel du Golf. Ce 9 mars, le président Gbagbo a interdit le survol de l’espace ivoirien à l’ONUCI et à la Force française Licorne.

Outre ces ingérences et pressions diplomatiques extérieures, une première série de sanctions ont été prises par le Conseil européen dès le 22 décembre 2010. Elles ont été renforcées et élargies, le 14 janvier 2011, à l’encontre de quatre vingt cinq personnalités du monde politique, juridique, économique et médiatique restées fidèles au président Gbagbo. Dans le but d’asphyxier l’économie du pays, mais par là même de s’en prendre à l’ensemble des populations vivant en Côte d’Ivoire, onze entités économiques ont été l’objet de sanctions de l’UE. Qu’on en juge ! Ce sont les ports d’Abidjan et de San Pedro, la Petroci et la SIR dans le domaine de l’approvisionnement en énergie, la Société de gestion du patrimoine de l’électricité, les banques nationales ivoiriennes (Banque nationale d’investissement –BNI-, Banque pour le financement de l’agriculture –BFA- et Versus Bank), le Comité de gestion de la filière café et cacao, l’association des producteurs de caoutchouc et enfin la Radio télévision ivoirienne (RTI) ! Cette forme de blocus européen, tout à fait inédit pour réagir à un contentieux électoral en Afrique, a aujourd’hui des effets scandaleux sur la vie des populations, en passe d’être privés de médicaments après l’épuisement des stocks.
Depuis l’hôtel du Golf, où il s’est établi à la fin du mois de novembre 2010, A. Ouattara n’a pratiquement pas de prise sur les réalités du pays. Les ambassadeurs nommés par lui règnent sur des ambassades fantômes à l’image d’Ali Coulibaly à Paris qui bénéficie pourtant d’un soutien inconditionnel, tant politique que médiatique, de Nicolas Sarkozy. A. Ouattara a pu compter sur l’appui des chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire de l’Ouest africain (UEMOA). Depuis leur sommet du 22 janvier 2011, réuni à Bamako, la BCEAO ne reconnaît plus la signature du président Gbagbo. Uniquement préoccupé par l’asphyxie économique de la Côte d’Ivoire pour faire chuter L. Gbagbo, quelles qu’en soient les conséquences pour le peuple ivoirien, A. Ouattara a annoncé, le 24 janvier, l’interdiction de toute exportation de cacao pour un mois, interdiction prolongée jusqu’au 15 mars. Cela a eu pour effet de mécontenter les planteurs, mais aussi de satisfaire les spéculateurs qui ont pu profiter d’un regain des cours du produit. Dans le même temps, le trafic du cacao, depuis la région de Vavoua vers Ouagadougou au Burkina et le port de Lomé au Togo, se poursuit au plus grand profit des anciens dignitaires de la rébellion du Nord sans que l’UE n’y trouve à redire malgré ses mesures d’embargo…

L’ensemble de ces sanctions n’est pas resté sans réponse des autorités ivoiriennes. Si elles sont maintenues, il semble inéluctable que la Côte d’Ivoire quitte la zone franc et se dote d’une monnaie nationale avec la bienveillance de banques centrales en Afrique. Vu le poids économique et financier, environ 40 %, de la Côte d’Ivoire au sein de l’UEMOA, ses sept partenaires vont en subir de lourdes conséquences et c’est l’avenir du franc CFA, vestige de l’empire colonial, qui va être remis en cause. Au niveau du cacao, un nouveau circuit de commercialisation est mis en place. C’est l’Etat ivoirien qui va désormais contrôler l’achat et la circulation du produit depuis les plantations jusqu’aux ports de San Pedro et d’Abidjan, mettant un terme aux activités des groupes essentiellement américains qui s’en chargeaient jusque-là. Au fond, la volonté affichée par le monde occidental d’asphyxier une Côte d’Ivoire dirigée par Laurent Gbagbo a stimulé l’inventivité des cadres et des autorités ivoiriennes pour jeter les bases d’une souveraineté plus affirmée en matière économique, financière et monétaire.
La France a poursuivi son offensive en suscitant, sans préavis, la fermeture, les 14 et 18 février, de la Bicici et de la Sgbci, filiales ivoiriennes de la BNP/Paribas et de la Société générale. C’est que le Président Gbagbo, malgré la rupture des liens entre la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la Côte d’Ivoire, avait payé les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat en décembre 2010 et janvier 2011. Cette fermeture impromptue, tout à fait illégale, des principales places bancaires avait pour but d’empêcher les citoyens ivoiriens d’avoir accès à leurs propres fonds. Par ailleurs, cette initiative française a précipité la crise des PME françaises, le président de la Chambre de commerce franco-ivoirienne, peu suspect de sympathie pour L. Gbagbo, critiquant ouvertement la politique de Nicolas Sarkozy qui saborde les intérêts économiques français tant au niveau des PME que des grands groupes omniprésents en Côte d’Ivoire que sont Bolloré, Bouygues, Vinci et plus récemment Total. Ces mesures ont accentué les mises en chômage technique et frappent durement tant les salariés du privé que les fonctionnaires et agents de l’Etat. L’objectif, toujours vain de la politique française et européenne, est d’essayer de soulever les populations contre la résistance du Président Gbagbo en les précipitant dans la misère.
La riposte des autorités ivoiriennes a été immédiate avec la nationalisation de ces deux filiales de banques françaises. Les fonctionnaires et agents de l’Etat se sont vus attribuer des comptes dans les banques nationales ivoiriennes pour toucher leur salaire de février. La récupération des données sur l’état des comptes a permis à la Bicici de rouvrir ses principales agences dès le 3 mars. Les procédures, plus complexes pour la filiale de la Société générale, retardent encore la réouverture de son agence principale d’Abidjan qui est prévue à la mi-mars.
Cette désorganisation du secteur bancaire, provoquée de l’extérieur, a ralenti plus encore les activités du port d’Abidjan, les armateurs ne pouvant régler les droits d’escale. A partir de la mi-février, il n’accueillait plus que 2 à 3 bateaux par jour au lieu de 7 en période normale.
La tragique réalité du terrain
En occupant l’Hôtel du Golf à la fin du mois de novembre 2010, avant même l’annonce des résultats provisoires, le camp Ouattara, rejoint par des éléments des Forces nouvelles de l’ancienne rébellion, s’est en quelque sorte piégé. Cette présence d’éléments lourdement armés, comme l’a montré la première manifestation du 16 décembre 2010, explique l’organisation d’un blocus militaire autour de l’hôtel par l’armée ivoirienne restée loyale à Laurent Gbagbo. Depuis le mois de décembre, des forces de l’ONUCI entourent également l’hôtel et l’approvisionnement, les contacts médiatiques, voire politiques sont rendus possibles par l’usage d’hélicoptères de l’ONUCI.
Conscient que la pérennisation de cet état de « République hôtelière », qui témoigne de l’absence de prise d’A. Ouattara sur la réalité du pouvoir, enlève tout crédit à ce dernier malgré les puissants appuis internationaux, Guillaume Soro, ancien chef rebelle, a voulu débloquer la situation, le 16 décembre 2010, comme nous l’avons vu, en projetant des manifestations vers la Radio télévision ivoirienne et le Palais présidentiel.
Les affrontements meurtriers entre hommes armés des deux camps ont tourné à l’avantage de l’armée ivoirienne. Ils ont révélé que l’ONUCI, sur le terrain, joue le jeu des Forces nouvelles fidèles à A. Ouattara, malgré les dénégations officielles de l’ONU affirmant qu’elles se comportent de façon impartiale en force d’interposition. Dans les deux mois qui ont suivi, jusqu’à l’opération « révolution du 21 février », toujours lancée par Guillaume Soro, les mêmes hélicoptères de l’ONUCI ont permis l’exfiltration d’anciens soldats rebelles qui se sont réimplantés dans la commune d’Abobo, majoritairement favorable à Ouattara, au Nord/est d’Abidjan.
En projetant cette dernière opération, G. Soro prétendait créer une situation semblable à celles vécues en Tunisie et en Egypte. On a vu dans ces pays combien la volonté populaire pouvait déplacer des montagnes. Las pour Soro, l’ancrage populaire de Laurent Gbagbo est une réalité. Malgré l’appui des principales forces du monde occidental, Ouattara ne parvient à imposer que quelques gesticulations diplomatiques que relaient ces forces. Depuis plus de trois mois, le Président Gbagbo déjoue les sanctions qui lui sont imposées ainsi qu’à la Côte d’ivoire et ses populations. Cet ancrage populaire fait visiblement défaut à A. Ouattara qui ne peut rien face au poids des institutions civiles et armées restées fidèles à son adversaire.
En effet, l’échec des appels à la grève générale du 27 décembre ou celui, en janvier et février 2011, des opérations « villes mortes » jusqu’à ce que L. Gbagbo quitte le pouvoir, a révélé qu’en dehors de la commune d’Abobo ou de Bouaké, ancienne capitale de la rébellion, les mots d’ordre du RHDP mobilisent bien peu. Les divisions, toujours annoncées par le camp Ouattara, au sein des Forces de défense et de sécurité (FDS), ne se sont pas vraiment concrétisées. Les ralliements se sont limités à quelques dizaines d’officiers dont le capitaine Alla Kouakou Léon qui rêva un temps d’être l’aide de camp du Président Gbagbo avant de finir …porte-parole de G. Soro. Cette alliance au grand jour entre Alassane Ouattara et la rébellion qui affronte durement, depuis septembre 2002, l’armée ivoirienne loyale au Président Gbagbo, n’est sans doute pas de nature à servir celui que le monde occidental veut imposer à la tête de la Côte d’Ivoire.
Les appels à la grève ou aux manifestations à hauts risques comme celle du 21 février ont été lancés juste avant la venue de missions diplomatiques, CEDEAO ou Union africaine. Il est indiscutable que depuis le 21 février, les Forces nouvelles, réimplantées à Abobo, et toujours présentes dans le Nord et l’Ouest du pays où elles n’ont jamais désarmé, sont véritablement passées à l’offensive. Au Nord, jusqu’à Bouaké, les Forces nouvelles tiennent de nouveau le haut du pavé et leur porte-parole fait aujourd’hui de nouveau référence à « une zone de confiance » qui n‘existe plus depuis avril 2007…Tous les médias titrent sans discernement sur la reprise de la guerre civile, mais les zones d’affrontement entre forces armées sont assez bien circonscrites. A l’intérieur du pays, en dehors de quelques échanges de tir dans la capitale Yamoussoukro, c’est à l’Ouest que la situation est préoccupante. En janvier 2011, à Duékoué, à 500 kilomètres au Nord-Ouest d’Abidjan, ce sont des familles des partisans du Président Gbagbo qui ont été agressées par des partisans d’A. Ouattara : près d’une cinquantaine de victimes, des centaines de maisons brûlées et des milliers de déplacés. Plus récemment, près de Danané, la ville de Zouhan Hounien a résisté le 25 février et la descente de forces de « l’ancienne rébellion » vers Ity, où est exploitée une importante mine d’or, a été contenue par l’armée ivoirienne. La situation à Toulepleu et dans la région de Blolequin reste toujours indécise au début du mois de mars.
Dans la capitale économique où les affrontements ont fait le plus de victimes, c’est la commune d’Abobo, et dans une moindre mesure le quartier Remblai de la commune de Koumassi et sporadiquement Treichville qui en sont le théâtre. Les bilans tragiques avancés par l’ONU font état d’une cinquantaine de morts pour le seul début du mois de mars et plus de trois cents depuis l’élection présidentielle. Au nombre de ces victimes figurent des dizaines de policiers et de militaires de l’armée ivoirienne, les pertes au sein des Forces nouvelles étant difficiles à évaluer. On compte hélas de nombreuses victimes civiles car il s’agit d’une véritable guérilla urbaine, tout d’abord larvée en décembre et janvier, puis ouverte à partir du 21février, qui est livrée par les Forces nouvelles, réimplantées dans certains quartiers de la capitale économique ivoirienne avec la complicité de l’ONUCI, contre les forces armées ivoiriennes.
Le plus récent rapport d’Amnesty international, publié le 22 février 2011, fait un dramatique état des lieux qui semblent renvoyer dos à dos les deux camps en conflit. Mais ce conflit de légitimité, quoi qu’on en dise, oppose un homme A. Ouattara que le monde occidental veut imposer à la Côte d’Ivoire sur la base de résultats frauduleux, à un Président sortant L. Gbagbo, attaché à la souveraineté des institutions républicaines ivoiriennes, persuadé qu’il n’a pas perdu l’élection, et qui déjoue les sanctions internationales en prenant des mesures qui visent à conforter l’indépendance économique et financière du pays. Il peut compter, dans ce bras de fer, dont l’enjeu historique ne peut échapper à personne, sur la détermination d’une majorité de la jeunesse, de la galaxie patriotique toujours animée par Charles Blé Goudé, désormais ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, mais aussi de simples citoyens lassés par les ingérences internationales.
Quelques conclusions provisoires
Quelles que soient les décisions prises par l’Union africaine à Addis Abeba, le 10 mars, il apparaît que toute solution politique reposant sur le partage du pouvoir entre les deux camps ne peut que maintenir le pays dans l’ornière sous couvert d’équité. Depuis 2003, c’est l’ensemble des partis qui ont géré le pays et cette formule n’a ni contribué à rassembler véritablement le pays ni à le développer. Au contraire, ce système a multiplié les réseaux de détournements et entretenu la défiance et la duplicité politiques.
Pour écarter le Président Gbagbo, c’est un pays clé de l’Afrique de l’Ouest que l’on veut mettre à genoux pour lui imposer un nouveau président dont on voit mal comment il pourrait le diriger tant il a multiplié les gestes complices contre le pays et sa population active. Le peuple ivoirien est la première victime des sanctions imposées par la France et l’Union européenne. Pourtant, il résiste et ne se soulève pas contre les autorités en place malgré des conditions de survie de plus en plus dures. Les institutions de l’Etat, l’armée et la police en particulier, restent loyales au Président Gbagbo et appuient son action y compris contre la représentation de l’ONU qui est sortie de son rôle d’arbitre.
Sous le couvert éculé de la défense de la démocratie, l’interventionnisme de la France et de son Président Nicolas Sarkozy au profit d’Alassane Ouattara repose plus prosaïquement sur une vieille amitié nouée en 1991 par l’intermédiaire de Martin Bouygues. On sait les positions dominantes, non remises en cause depuis l’élection de L. Gbagbo en 2000, des groupes Bouygues et Bolloré en Côte d’Ivoire. Cette proximité entre A. Ouattara et les responsables politique et économiques français guide une diplomatie élyséenne à la hussarde dont on a pu juger le peu de cas qu’elle fait des revendications démocratiques dans le monde arabe. Par ailleurs, la politique des sanctions et la désorganisation du système bancaire qui affectent gravement la vie quotidienne de populations réduites au chômage et à la misère, a remis en cause la viabilité de l’ensemble des PME françaises en Côte d’Ivoire.
Les Etats-Unis, qui font chorus à la politique de la France et de l’Union européenne, viennent d’essuyer un revers économique sérieux par la mise en place d’un nouveau système de commercialisation du cacao jusque-là contrôlé par des groupes américains, au premier rang desquels le groupe Cargill. Le suivisme de Washington par rapport à la politique de la France en Côte d’Ivoire cache mal son intérêt pour le pétrole du Golfe de Guinée où il peut compter sur un allié de poids, le Nigéria. Par ailleurs, l’opposition frontale du Président Sarkozy au Président Gbagbo ne peut qu’affaiblir l’influence de la France sur le continent africain au profit des Etats-Unis, mais aussi de la Chine et de la Russie, en particulier sur la question des sources d’énergie et des mines.
En bref, la cécité politique du monde occidental stimule l’inventivité des autorités ivoiriennes et des cadres du pays pour jeter les bases d’une véritable indépendance au lendemain de la mascarade mémorielle du cinquantenaire orchestrée à Paris, le 14 juillet dernier..
Paris 9 mars 2011
Guy LABERTIT
Anciez délégué national Afrique du PS (1993-2006)
Auteur aux Editions Autres Temps de
« Adieu, Abidjan sur Seine « ou les Coulisses du conflit ivoirien (oct 2008)
Côte d’Ivoire, sur le sentier de la paix (juin 2010)







janvier 20e, 0:39
Le conflit post-électoral de Côte d’Ivoire dépasse largement le microcosme politique ivoirien. On connaît les amitiés internationales d’Alassane Ouattara dont DSK, Sarkozy et tout le gratin politique français. Il ne faudrait cependant pas oublier un nom très peu évoqué dans le dossier ivoirien : George SOROS.
Selon la lettre du continent du 25 novembre 2010 relatif au financement de la campagne d'ADO:


"ADO", qui se prépare à cette échéance depuis quinze ans, a pu compter sur sa fortune personnelle accumulée depuis plus de deux décennies. En outre, le milliardaire américain George Soros aurait mis à sa disposition un Grumman 4, rebaptisé "RHDP Solutions"
Mais George Soros a donné bien plus qu’un jet privé à Ouattara. Pour savoir quels sont les objectifs de George Soros - multimilliardaire né en Hongrie en 1930, chantre de la globalisation dont la fortune est issue de manœuvres spéculatives – il faut lire cet excellent article de Léandra Bernstein «La guerre secrète du misanthrope George Soros» dont les premiers paragraphes sont édifiants:
« La démocratie et la société ouverte ne peuvent être imposées que de l’extérieur, parce que le principe de souveraineté fait obstacle à l’ingérence extérieure. (…) Certes, il est difficile de s’ingérer dans les affaires intérieures de pays souverains, mais il est important de reconnaître le problème. »
- George Soros, “The Deficiencies of Global Capitalism”, in On Globalization, 2002
Depuis fort longtemps, l’action et l’argent de George Soros sont devenus des instruments pour démanteler la souveraineté nationale des Etats, en remplissant les caisses d’organisations « philanthropiques » ou« droitdelhommistes ». Nous examinons brièvement ici un des aspects de cette opération.
Au moment de la première enquête au pénal intentée contre lui pour manipulation des cours boursiers en 1979, George Soros lança le Open Society Fund, destiné à « ouvrir des sociétés fermées ».
Aujourd’hui, il est actif dans 29 pays. Affirmant que « les Etats ont des intérêts, mais pas de principes », Soros explique qu’une société ouverte idéale supprimerait les intérêts nationaux spécifiques, tandis qu’une structure politique et financière internationale prendrait la responsabilité de la défense du bien des gens. Ceci explique son admiration sans limites pour les Nations Unies (surtout le Conseil de sécurité), l’OMC et la Banque mondiale, et sa collaboration avec eux.
Dans ce but, Soros dote ses organisations philanthropiques de liquidités financières, qui «achètent» ensuite d’importants secteurs de la population, qui se déchaîne à son tour pour faire tomber tout gouvernement qui essaie de maintenir une « société fermée ».
Si une nation souhaite contrôler ses propres ressources naturelles, c’est une société fermée. Si une nation souhaite développer son économie et sa force de travail à l’aide de tarifs douaniers et de régulations, c’est une société fermée. Toute nation qui rejette la mondialisation (c’est-à-dire l’impérialisme du libre-échange) est condamnée au même titre et fera l’objet d’attaques de la part des organisations de Soros et de son organisation secrète.
 Parmi les organisations de renseignement de style britannique sous la supervision de Soros, on trouve l’Open Society Institute (OSI), Human Rights Watch, la Fondation Soros, et l’Initiative relative à la transparence des industries extractives.
 En 2002, Soros reconnut avoir déboursé plus de 2,1 milliards de dollars en cinq ans dans ces entreprises philanthropiques. Il écrit à leur propos : « Elles travaillent avec le gouvernement lorsqu’elles le peuvent et indépendamment du gouvernement lorsqu’elles ne le peuvent pas ; parfois elles sont carrément dans l’opposition. Lorsque les fondations peuvent coopérer avec le gouvernement, elles peuvent être plus efficaces ; lorsqu’elles ne le peuvent pas, leur travail est d’autant plus nécessaire et apprécié, car elles offrent une source de financement alternative pour la société civile. En règle générale, pire est le gouvernement, mieux est la fondation car elle jouit de l’engagement et du soutien de la société civile. »
George Soros a versé 100 millions de dollar à Human Rights Watch depuis 10 ans pour s’attacher les services de cette ONG, dont les enquêtes sur la Côte d’Ivoire ont un eu un impact médiatique crucial dans l’œuvre de diabolisation du président Gbagbo, permettant à Ouattara de recruter ses « rebelles » grâce à la propagande des charniers de Human Rights Watch
 La dernière manœuvre de George Soros est la sordide attaque contre les producteurs de cacao ivoiriens par le groupe de lobbying Avaaz, intimement lié à George Soros selon le ministre canadien John Baird. George Soros n’a pas jeté son dévolu que sur la Côte d’Ivoire, mais sur de nombreux autres pays africains qu’il déstabilise afin de les laisser aux griffes des spéculateurs anglo-saxons.
 ADO n’est pas le seul homme politique redevable à George Soros, qui a aussi financé la campagne de Barack Obama !







samedi, 12 mars 2011

GUERRE TOUS AZIMUTS CONTRE GBAGBO: REVELATIONS SUR LES TECHNIQUES DE DIABOLISATION DU CAMP ADO


PATRICK ACHI.jpg
In Le Nouveau Courrier N°224 du 10 Mars 2011 Gilles Naismon

C'est une personnalité de l'Afrique centrale, approchée par des lieutenants du numéro un du Rdr, qui lève le lièvre sur les méthodes obscures du camp Ouattara pour nuire au régime du chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo.

Nous préférons taire pour le moment son identité, mais c'est une personnalité bien connue dans l'establishment politico-médiatique dans l'Hexagone. Ce ressortissant de l'Afrique centrale a été approché par l'ex-ministre des Infrastructures économique, Patrick Achi, et un certain John Kwabena pour aider leur camp (Alassane Ouattara en tête) à échafauder des plans obscurs pour éclabousser le régime du président Laurent Gbagbo. Il s'agit pour cette personnalité approchée (voir fac-similé) de donner un coup de main au camp Ouattara, qui en a besoin, afin de venir à bout politiquement et diplomatiquement du président Laurent Gbagbo. Elle est particulièrement sollicitée dans une opération dénommée «Opération Banion» qui consiste à tendre un traquenard aux Forces loyales aux Institutions de la République.
«La nouvelle stratégie qu'ils ont baptisée «Opération Banion» consiste à «payer des femmes, des gamins d'Abobo, Adjamé, Yopougon, Koumassi, des quartiers pauvres d'Abidjan pour provoquer les Forces de l'ordre et les pousser à la bavure», révèle cette personnalité, qui précise qu'en réalité, c'est de la chair à canon au service de leur cause. «Ils continuent à me décrire leur stratégie et je suis atterré par leur machiavélisme et leur mépris de la vie humaine, de leur propre peuple.
Patrick Achi va même plus loin et avoue : «On ne gagne pas sans casser des œufs. Avec nos relais amis au sein de la communauté internationale, on sortira Gbagbo comme un criminel et l'Onuci sera bien obligée d'intervenir (...) On montera un dossier contre lui à la Cour pénale internationale et il deviendra l'ennemi public numéro un de l'Occident», poursuit l'interlocuteur de l'ex-ministre Patrick Achi et John Kwabena. Mais il ne s'arrêtera pas à la simple dénonciation des proches de Ouattara. Il indique qu'il a «rompu tout contact avec ces individus après cette rencontre». Il va plus loin en décidant, si besoin est, de «témoigner devant toute juridiction nationale ou internationale, toute commission d'enquête internationale spécialement constituée à cet effet.»
Ce témoignage, dont l'Union africaine a reçu copie à la veille de la rencontre des deux camps (celui du président Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara), vient démontrer une réelle volonté de l'opposition armée de poser des actes qui vont au-delà de l'entendement humain. Dans le seul objectif d'accéder au pouvoir d'Etat.