Alors que l'on s’attendait à ce qu’il se saisisse des auteurs des crimes commis en Côte d’Ivoire depuis la nuit du 19 septembre 2002 à ce jour, le Procureur Luis Moreno Ocampo a surpris. Il a limité ses enquêtes, depuis longtemps, attendues aux violences postélectorales. Après un mois d’enquête, il dit avoir affiné les renseignements qu’il possédait, avoir rassemblé de nouvelles preuves, pour accuser et faire décerner un mandat d’arrêt à Laurent Gbagbo. En revanche, s’agissant des forces dites pro-Ouattara, il affirme la main sur le cœur, n’avoir à ce jour aucun élément pour les suspecter de crimes contre l’humanité.
L’acharnement contre Laurent Gbagbo est-il la réalisation du souhait jadis exprimé par Jacques Chirac qui, on se souvient, avait menacé de faire traduire son homologue insoumis à la Cour pénale internationale ? Jacques Chirac est parti mais son souhait a été réalisé par Nicolas Sarkozy. Laurent Gbagbo est unsouffre-douleur de Nicolas Sarkozy et pourrait trouver place sur la longue liste des victimes du président français que deux journalistes français ont fait parler dans un livre intitulé : «Sarko m’a tuer». Le concernant, c’est Charles Onana, journaliste d’investigation, qui lève un coin de voile sur ce que nous savions vaguement, la stratégie du Président français de réduire l’iconoclaste d’Abidjan à néant.