Dépêche Diplomatique
Quotidien des relations internationales Jean-Pierre Béjot, éditeur-conseil : Mis en ligne par Adama Diomandé.
Trop souvent, quand je lis les commentaires suscités par la reprise de « La Dépêche Diplomatique » sur le net, je constate qu’en Afrique noire le réflexe est souvent du style (je caricature) : « Pourquoi nous emmerdez-vous avec les problèmes autres ? Nous avons assez avec nos propres problèmes ! ». C’est un point de vue qui ne cesse jamais de m’étonner dès lors qu’il émane de ressortissants de pays qui comptent, en général, moins de vingt millions d’habitants et sont totalement tributaires de relations économiques régionales et internationales (sans compter, bien souvent, de relations politiques de grande proximité avec les « grandes puissance »). La crise de l’euro, au sein d’un système économique capitaliste en crise lui aussi, a rendu visible, pour beaucoup d’Européens, l’interconnexion des économies contemporaines. On ne parle plus guère de « mondialisation » ou de « globalisation » ; mais les faits sont là. C’est pourquoi la situation de la Grèce, qui n’est que la 33ème puissance économique mondiale (moins de 2,5 % du PIB de l’UE) et qui ne compte guère, politiquement et diplomatiquement, au sein de l’UEet encore moins de la communauté mondiale, bouleverse les économies européennes et devient le sujet de conversation de tous les sommets européens et mondiaux, à commencer par le G20. Ce n’était qu’une destination de vacances, un symbole de l’histoire de la démocratie « occidentale », un témoin de l’histoire… et voilà que c’est désormais un sujet d’étude et un cas d’école.