Un futur retraité soucieux de plaire à un chef d’Etat qu’il a sans doute déjà mis dans la liste de ses probables futurs clients. Ainsi apparaît, à la suite de l’entretien qu’il a accordé à notre confrère L’Intelligent d’Abidjan, Jean-Marc Simon, officiellement ambassadeur de France en Côte d’Ivoire et officieusement conseiller occulte du régime Ouattara – ce qui transparaît dans la rhétorique qu’il déploie à longueur de phrases.
Dans le fond, on pourrait s’abstenir de commenter les propos de M. Simon. Tout simplement parce qu’il n’est pas important. Ni l’histoire de la Côte d’Ivoire ni celle de la France ne se souviendront de lui autrement que comme un exécutant. Un exécutant sans envergure et cynique mais un exécutant avant tout. Mais ses propos sont révélateurs de ce qui entrave, aujourd’hui, la réconciliation entre les Ivoiriens et la France et la réconciliation entre les Ivoiriens eux-mêmes. Ils nous permettent de comprendre que c’est à Paris que se trouve la source de l’interprétation outrancièrement mensongère de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, ainsi de la propagande meurtrière consistant à conforter les «vainqueurs» d’aujourd’hui dans leur incroyable violence quotidienne. Sinon, quel est l’intérêt, dans une Côte d’Ivoire chauffée à blanc par des antagonismes profonds, de renforcer les certitudes d’un régime dont les nervis ne cessent, selon des rapports onusiens et des organisations spécialisées, de violer les droits humains les plus élémentaires ?