La ville d’Arrah, située sur l’axe routier Bogouanou-Bonahouin, dans la région du N’Zi Comoé, a connu une vive tension, dimanche et lundi derniers, suite à des affrontements entre les populations autochtones Agni et les Frci soutenus par les Malinké. 72 h après ces violences, Arrah est une localité défigurée où règne désormais la méfiance entre les communautés.
Mercredi 15 février, il est 12 h 31min lorsque notre équipe de reportage arrive à Arrah. Le vent sec de l’harmattan balaie la ville. L’atmosphère est lourde. La commune est dans un silence de tombe. Les véhicules sont peu visibles dans la circulation. Au corridor d’entrée de la ville, on constate la présence des soldats de l’Onuci. Ils sont détendus et donnent même le sentiment de se tourner les pouces. Juste après le barrage, un hapatam détruit, gît à même le sol. Les charpentes ont été cassées. Quelques mètres plus loin, des tables renversées. Une boutique apparemment pillée est visible. La toiture emportée ainsi que les marchandises. A l’opposé de la voie, il y a les restes d’un maquis-restaurant incendié.