Bien avant les résultats du test d’ADN, «Gorge profonde» nous avait joints pour nous avertir que Ramaël n’aurait aucun résultat probant. Et hier, la nouvelle confirmant qu’il ne s’agissait nullement des restes de Kieffer est tombée, comme un coup de massue pour le juge Ramaël, Bernard Kieffer, et toute la confrérie proche du régime Ouattara. «Si quelqu’un vous avoue que les restes de Kieffer se trouveraient ailleurs d’autre que le lieu où je sais qu’ils se trouvent, c’est faux. Quant à moi, j’estime avoir fait ma part dans cette affaire. C’est le juge Ramaël qui ne veut pas jouer franc jeu», nous a déclaré au téléphone, celui qui est à la base du rebondissement de l’affaire Kieffer, après plusieurs années de léthargie. Il affirme avoir remis plusieurs objets (sac, clé usb, documents) appartenant à Guy André Kieffer à Jean Yves Garnault, l’ami du franco-canadien, ainsi qu’au juge Patrick Ramaël lui-même. A ce dernier, il dit avoir remis une pièce d’identité de la victime et des effets vestimentaires lui appartenant. Des choses qu’il avait soigneusement gardées pour se retourner contre le commanditaire de l’assassinat du journaliste franco-canadien au cas où ce dernier ne remplirait pas sa part de contrat. A bien y réfléchir aujourd’hui, ne sont-ce pas ces effets de la victime remises au juge Ramaël qui ont permis à ses services de faire croire, avec un soupçon d’éléments, et admettre aux medias français que le squelette sorti du profond de la Côte d’Ivoire, était celui de Kieffer ? Avant même que des tests ADN aient été faits sur les échantillons de ses restes prélevés.
En tout cas, pour «Gorge Profonde», le juge Ramaël a décidé de tourner en rond. «Je ne comprends pas pourquoi le juge tourne en rond. Le jour même où le juge Ramaël est arrivé, nous nous sommes rencontrés. Et il m’avait donné des garanties, quand à mon extradition vers la France, où je devais purger ma peine après jugement. Avec des assurances pour ma famille. Malheureusement, deux jours après j’apprends qu’ils veulent me remettre à la justice ivoirienne. J’ai été donc obligé de me mettre à l’abri. Parce que ce n’est pas ce que le juge Ramaël m’avait dit tout au long de nos différentes conversations», a fait savoir «Gorge profonde». Aujourd’hui, celui qui se présente comme le sachant dans l’affaire Kieffer se dit prêt à livrer la vérité devant une justice équitable et s’il bénéficie d’un bon conseil d’avocats. «Le juge Ramaël veut-il réellement la manifestation de la vérité ou d’une vérité ?», continue-t-il de s’interroger.
Gérard Koné