La nomination d’un proche de l’Elysée et des réseaux africains, Dov Zerah, à la tête de l’Agence française du développement (AFD) laisse craindre une mise sous tutelle de la politique de coopération".
AFD: Que cache la nomination de Dov Zerah ?
Yahia Gouasmi
Photo : P.A.S.
Vendredi 2 juillet 2010
Le 2 Juin 2010, M. Sarkozy a nommé Dov Zerah directeur général de l’Agence Française de Développement (AFD), principalement destinée à l’Afrique. À titre indicatif, cet organisme a bénéficié l’an passé d’un budget de 6,2 milliards d’euros. Qui est donc M. Dov Zerah et pourquoi le nommer à ce poste ?
La veille de sa nomination, il était encore Président du Consistoire israélite de Paris, dont une des principales tâches est de renforcer les liens de la communauté juive de France avec Israël. Conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine et ancien patron de Dagris (le numéro un du coton en France), Dov Zerah a également été directeur de cabinet de Michel Roussin lorsque ce dernier était ministre de la Coopération.
Tout cela a un fort parfum de sionisme – version Neuilly-sur-Seine – et de Françafrique : ces réseaux français qui quadrillent et contrôlent encore en grande partie les anciennes colonies africaines. Mais c’est la première fois qu’un sioniste aussi déclaré est nommé à un tel poste. A quoi peut répondre une telle nomination ?
Au-delà d'un recrutement dans le premier cercle de la « Sarkozie » (Neuilly-sur-Seine / sionisme), on peut se demander si ce choix n’indique pas une visée géopolitique plus large. Peut-être s’agit-il d’utiliser la Françafrique au profit d’Israël, et de resserrer les liens de Tel Aviv avec les gouvernements de nombreux pays africains ? Dans le passé, Israël s’est toujours efforcé d’éloigner l’Afrique des pays arabo-musulmans les plus engagés dans la lutte contre le sionisme et contre son entité en Palestine. Aujourd’hui, il s’agit de contrer le rapprochement entre l’Iran et l’Afrique. Nous craignons que l’action de Dov Zerah ne consiste donc à coordonner davantage un axe Paris-Tel Aviv-Afrique, sous le masque de la coopération et du développement !
Nombreuses ont été les dictatures africaines dont l’armée et les forces de répression furent formées et entraînées par Israël. A titre d’exemple, un certain général congolais, Joseph Désiré Mobutu, a bénéficié en 1963 d’un entraînement de parachutiste par Tsahal, deux ans avant de prendre le pouvoir ! De nombreuses sociétés israéliennes – souvent domiciliées ailleurs qu’en Israël mais dirigées par des anciens (?) du Mossad et de Tsahal – se sont spécialisées dans les questions de sécurité, et ont étendu leurs réseaux en Afrique. Mais, de plus en plus, les Africains condamnent la dépendance de leur pays vis-à-vis de la Françafrique et se sentent, par là même, solidaires de toutes les forces dans le monde qui résistent à la domination des puissants. Et parmi ce Front de la Résistance, l’Iran occupe une place de plus en plus importante dans l’opinion africaine, notamment musulmane. Le Sénégal par exemple, commence à prendre quelques distances vis-à-vis de la politique française en ce qui concerne les sanctions à l'encontre de l’Iran.
Tout cela confirme donc notre hypothèse concernant la mission de Dov Zerah : maintenir et renforcer l’influence française en Afrique, en la coordonnant avec les intérêts d’Israël. Ainsi, cela permettra aux Africains de connaître un peu mieux l’ « Israfrique », tout en conservant la Françafrique et toutes ses injustices.
La nomination de Dov Zerah est un pas de plus dans la sionisation du gouvernement de la France. Une sionisation qui se fait ouvertement, sans complexe, et avec une certaine morgue. C’est ce qui les perdra…
Le Président,
Yahia Gouasmi.