CRISE ELECTORALE : que dit le Droit applicable (1) ?
Par : Zahiri ZikiSébastien Zahiri Ziki est un homme de Droit doublé d’un homme de Dieu bien connu du microcosme sociopolitique ivoirien. Ses écrits et réflexions dérangent. N’empêche ; l’homme croit le moment venu de livrer sa pensée pour l’avenement d’une côte d’Ivoire ressuscitée. INTRODUCTION Depuis la fin du scrutin du second tour de l’élection présidentielle, notre pays traverse une autre crise, une nouvelle crise. Celle-ci est de nature à mettre en ruine tous les efforts qui ont été consentis pour sortir notre pays de la crise armée qui a éclaté en son sein, dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002. Nous nous retrouvons, à quelques variantes près, à la case départ, relativement au processus de sortie de crise. La rébellion nous montre un autre visage de ce qu’elle est, de ce qu’elle n’a véritablement pas cessé d’être. Pourtant, en organisant l’élection présidentielle, on espérait en finir définitivement et pacifiquement avec elle. La nouvelle crise porte sur le résultat du second tour de l’élection présidentielle. Ce résultat a été diversement annoncé par les structures compétentes. Le conflit a tellement pris de l’ampleur que le pays court un grand risque de troubles aux conséquences incalculables, aussi bien au plan humain qu’au plan matériel. Nous ne sommes plus loin d’un affrontement à l’arme lourde. La coalition qui nous fait la guerre s’est renforcée à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières. Elle a donc l’illusion de tenir le bon bout, pour en finir avec nous et prendre possession de ce qu’elle prétend lui revenir de droit : le pouvoir d’Etat. Les controverses d’opinions en cours sont alimentées par des arguments politiciens, eu égard au contexte politique dans lequel nous sommes. Beaucoup raisonnent comme s’il n’y a pas de textes de lois qui régissent la matière. On ne se réfère plus au droit applicable et on fait des propositions au gré de ses humeurs, au gré de ses désirs. Pourtant, étant donné que nous sommes dans un Etat de droit, l’on devrait interroger le droit en vigueur. Le droit étant défini comme l’ensemble des règles qui régissent la vie en société, il n’y a pas de société sans droit, selon la célèbre formule latine « ubi societas, ibi jus ». Effectivement, le processus électoral est régi par des textes de lois.