mercredi 29 février 2012

Prison de La Haye: Comment Gbagbo a changé la donne

Il a l'Amour de son peuple

La date fatidique mais historique du 18 juin prochain, ouverture de l’audience de confirmation des charges, arrive à grand pas. Et plus qu’un challenge politique, le président Gbagbo prépare sereinement ce moment dans la prison de Scheveningen dont il a transformé les habitudes depuis son transfèrement du 29 novembre dernier.

Cela fait trois mois que le président Laurent Gbagbo a été déporté à La Haye par la double volonté de Nicolas Sarkozy et Alassane Ouattara. Un transfèrement qui obéit plus à une dictée politique qu’à une volonté judiciaire. Sinon le procureur Luis Moreno Ocampo qui, de passage à Abidjan en octobre dernier, avait annoncé une short-list de 3 à 6 personnes, n’en serait pas encore au stade de «balbutiements procéduraux».En tout cas, la déportation du leader africain Laurent Gbagbo n’a pas été sans conséquence pour le centre pénitentiaire de La Haye. Puisque depuis le 30 novembre dernier, où le président Laurent Gbagbo a franchi les gigantesques grilles de la prison de Scheveningen, les différents services de la Cpi ont vu le poids de ce prisonnier peu ordinaire et son impact sur le quotidien de l’instance judiciaire internationale. La petite ville de La Haye est devenue depuis deux mois un lieu de pèlerinage, où Ivoiriens, Africains et même Européens ou Américains, fervents défenseurs de la démocratie et de la justice, se relaient de manière quasipermanente.

L’Etat RDR dans la république ivoirienne (première partie)



Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) est une section locale du vaste Rassemblement Démocratique Africain (RDA). Par rapport à l’administration de l’époque coloniale, ce mouvement démocratique africain a été créé dans la lutte. Son instigateur principal Félix Houphouët-Boigny, au regard de cette administration, était un agitateur, mais vu par ses pairs d’antan, il était le messie libérateur. Cet homme traduisait les aspirations émancipatrices légitimes de son peuple. En un mot, à chacun son Houphouët-Boigny. Voici que quelques décennies plus tard, lors d’un congrès extraordinaire du parti houphouétien, ceux qu’on a appelé les rénovateurs, sous la houlette du professeur Djéni Kobinan, formèrent le rassemblement des républicains (RDR) le 27 septembre 1994, de la scission du PDCI. Les fondateurs du parti républicain étaient tous des femmes et des hommes pacifiques. La culture de la violence s’est accaparée de ce parti avec son ancrage au nord de la Côte d’Ivoire. Et depuis, le professeur Djeni Kobinan fut empoisonné et mourut le 19 octobre 1998. ADO le remplaça à la tête du RDR, le 01/08/ 1998. A ce jour, nul ne connaît l’auteur de cet acte violent et ignoble qui fut le premier du genre au parti républicain. La suite est très éloquente…

Une guerre de dupes

Un collègue me disait ce matin que les intérêts n’ont jamais uni. J’avoue que cela m’a paru paradoxal. Mais après tout ce qui nous parvient de l’alliance au pouvoir, je me suis résolu à penser qu’il n’est pas facile de concilier des intérêts surtout quand ils sont aussi disparates que ceux qui devraient unir le PDCI, l’ONUCI et le RDR.

Ces trois forces politiques se sont retrouvées dans une coalition indémontable pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir. Au départ, rien ne pouvait les unir. Le PDCI, un parti politique cinquantenaire s’était fait à l’idée que la paix était une seconde religion pour lui.

Côte d’Ivoire: Perte totale de contrôle!

Du 26 février à ce jour. Bastonnade d’un faux député du régime anti-citoyen et ethno-génocidaire installé depuis le 11 avril2011 par la France; 7 miliciens du RDR de Dramane Ouattara tués par l’ONUCI, l’armée d’occupation qui “protège” le Palais présidentiel prostitué de Côte d’Ivoire; 8 disparus dans les rangs de la population civile ; plusieurs blessés graves par balle.

Bonoua. L’ivoiro-Burkinabè Koné Zakaria, Chef rebelle annonce que le pouvoir Ouattara sera la cible d’une attaque des FDS (Forces de Défense et de Sécurité) composées selon lui de Marins Commandos, d’une partie de la Gendarmerie restée loyale à la république, de Militaires, de Policiers et de jeunes recrues. Il menace le Roi des Abouré, ce digne fils du peuple Akan. Il menace de tuer les jeunes et demande que les parents dissuadent leurs fils de participer à l’attaque.

Arrah. Environ 35 civils jugés pro-GAGBO ont été exécutés par les FRCI, la milice de Ouattara armée par la France et protégée par l’ONUCI. Les jeunes Patriotes et Résistants aux mains nues ont enjambé leurs frères tombés, désarmé des FRCI pour ensuite les ligoter. Plusieurs renforts FRCI et ONUCI ont été nécessaires pour venir à bout des jeunes aux mains nues, blessés par balle mais debout et dignes face à la barbarie.