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La Majorité Présidentielle Gbagbo, mardi 26 juillet 2011, 09:36
C’est une population totalement sous le choc que nous avons rencontrée le dimanche 24 juillet 2011 à Nakiahio, village situé à 04 Km de la sous-préfecture de Nahio dans le département de Saïoua, après la descente musclée des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) basées à Saïoua. Le décor que nous avons trouvé est intenable, et les quelques habitants qui sont revenus de leur fuite dans la broussaille, affichaient encore des visages de personnes traumatisées. Des coups de feu étaient encore audibles, des maisons ont été pillées, des objets de valeur, nous a t-on dit, ont été emportés et de nombreux blessés laissés par ces éléments des Frci, étaient aussi perceptibles. Même le chef de village, Digbéti Zézé Félix, n’a pas échappé à la furia des hommes en armes. Expliquant ces moments douloureux, ce chef, visiblement mal en point, a fait savoir que tout a commencé le mercredi 20 juillet 2011, aux environs de 20h, où le chef des dozos (chasseur traditionnels) de Nakiahio, Soro N’golo Coulibaly, est venu le voir avec deux convocations qui portaient le même nom, à savoir Gbohou Mabé. Ne le connaissant pas, il lui a dit qu’il ne faisait pas partie de ses administrés. Le lendemain matin, le chef Digbéti est allé voir à son tour le chef dozo pour en savoir davantage sur cette affaire. Soro N’golo Coulibaly lui a dit que la convocation en question émanait du secrétaire des Frci, mais que ce dernier l’a appelé vers 21h pour lui dire qu’effectivement, il s’était trompé sur le nom, et qu`il fallait plutôt dissocier Gbohou et Mabé. Il a ensuite expliqué au chef que les deux personnes convoquées avaient injurié des dozos de passage. C’est pourquoi les chasseurs traditionnels sont allés porter plainte auprès des rebelles Frci de Tézié (village situé à 8 Km de Nahio). Le chef Digbéti dit avoir plaidé pour ne pas impliquer les rebelles Frci dans l`affaire, et qu`il fallait plutôt adresser les convocations aux parents des deux mis en cause. « J`ai suggéré que ce problème se règle en famille comme nous en avons l’habitude au village et qu’ensemble nous donnions des conseils aux enfants afin que la cohésion sociale soit », a déclaré M. Digbéti. Mais il était trop tard, car selon le chef des dozos, l’affaire était déjà aux mains des rebelles Frci de Tézié puis de Saïoua. Le chef Digbéti tenait cependant à régler ce problème à l’amiable. Aussi ce même jeudi 21 juillet 2011, lui et quelques sages du village ont-ils entretenu les jeunes du village. Après la rencontre, il a fait appel au chef des dozos du village, qui lui a répondu au téléphone qu’il était occupé dans un autre village à recevoir un parent. Malgré son insistance, Soro N’golo Coulibaly n’est pas venu. Et c’est dans la nuit de ce jeudi que 02 éléments des rebelles Frci sont arrivés dans le village pour chercher les dénommés Gbohou et Mabé. Informé, le chef s’est précipité sur les lieux. Il parviendra à convaincre les hommes en armes qu`il trouverait une solution à l’amiable.