Les faits
Le samedi 21 janvier 2012, le Front Populaire Ivoirien (FPI) a organisé un meeting à la place FICGAYO dans la commune de Yopougon à Abidjan pour marquer sa rentrée politique pour la nouvelle année. Des jours bien avant la tenue de son meeting, le FPI a pris toutes les dispositions légales conformément au régime d’information préalable en vigueur selon la loi ivoirienne. Mieux, le FPI a eu une séance de travail avec le ministre de la sécurité et ce dernier a garanti que la sécurité serait assurée par les forces de l’ordre. Le meeting du FPI qui a pourtant bien débuté dans une ambiance festive a été attaqué par la suite par des miliciens à la solde du pouvoir et selon les bilans qui nous sont parvenus, il y a eu au moins un mort, une centaine blessés et des dégâts matériels énormes.
Notre analyse
Malgré les assurances du ministre de la sécurité, force est de constater que la sécurité des personnes et des biens n’a pas été assurée ni par les forces de l’ordre ivoiriennes, encore moins par les forces de l’ONUCI et françaises pourtant présentes sur le théâtre des opérations. Sous l’œil indifférent et complice de toutes ces forces policières, des miliciens armés de pierres, de gourdins, de couteaux, de machettes et d’armes à feu se sont attaquées au rassemblement du FPI sur la place FICGAYO, tuant, blessant et détruisant tout sur leur passage. Le FPI a été contraint d’arrêter sine die son meeting pour des raisons évidentes de sécurité. Il s’en est suivi une chasse à l’homme et un lynchage de tout ce qui s’apparentait au FPI, à l’opposition et à Gbagbo. Cette chasse à l’homme a pris une allure ethnique dirigée principalement contre les ressortissants de l’ouest de la Cote d’Ivoire et des régions qui ont voté majoritairement pour le président Gbagbo lors des élections présidentielles de 2010.