Vété excommunié de l’église Baptiste. C’est vrai, nous avons donné des prédications fortes mais nous étions dans notre rôle de religieux. C’est pourquoi j’ai estimé inopportun de quitter le pays. J’étais dans mon rôle. Je ne suis donc pas allé ni dans le bunker de Gbagbo ni au Golf Hôtel.
Vous n’étiez certes pas aux côtés de l’ex-président lors de son arrestation dans le bunker de la résidence présidentielle. Mais, n’est-ce pas en réalité un abandon après l’avoir entraîné et encouragé sur la voie du refus de sa défaite, du verdict des urnes qui donnait Alassane Ouattara vainqueur ?
Moi, je n’ai pas l’âme d’un traître. Il faut savoir que je ne faisais pas partie du premier cercle de religieux autour de Gbagbo et de son épouse. L’ex-couple présidentiel me portait une admiration pour mes projets sociaux. Gbagbo est certes très généreux et ouvert, mais il a particulièrement de l’estime pour ses concitoyens qui se sont fait remarquer par leur courage dans leurs milieux. Je me suis imposé à lui par mes projets sociaux qui nous ont plus rapprochés. D’ailleurs, pour qu’il vienne à la pose de la première pierre, il m’a fallu donner des coups de gueule parce que des pasteurs du premier cercle refusaient qu’il soit à mes côtés. Moi, je ne suis pas de ces pasteurs qui rasent les murs de la présidence et de la résidence présidentielle pour manger, pour quémander. Les Ivoiriens me connaissent. Ils m’ont vu à l’œuvre et ils me voient à l’œuvre. Comme je le disais tantôt, j’ai soutenu Gbagbo dans la crise post-électorale parce que le juge des élections a rendu un verdict en sa faveur. Le conseil constitutionnel l’a déclaré vainqueur avant de se dédire quatre mois plus tard.
Vous saviez pourtant qu’il avait perdu. Pourquoi ne pas lui avoir conseillé alors de se retirer pour éviter tous ces morts…
Je n’ai pas à apprécier le verdict du juge des élections. Je ne suis pas un politicien mais un religieux. Toute autorité venant de Dieu, il ne nous appartenait pas de nous opposer au choix divin. La loi vient de Dieu. Et le verdict final était en faveur du président Gbagbo. Nous en avons pris acte et avons appelé au respect dudit verdict comme nous le faisons aujourd’hui avec celui annoncé en faveur d’Alassane Ouattara. Toute autorité est établie par Dieu et tout prédicateur (pasteur, imam ou prêtre) qui refuse de s’y soumettre entre en rébellion contre Dieu. Il faut