ABIDJAN – Un calme précaire régnait lundi dans la capitale ivoirienne après la capture par les forces françaises du président de la république de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo et sa remise aux mains de la rébellion. Les scènes de pillages qui s’étaient raréfiées ces derniers jours se sont multipliées durant la journée dans plusieurs quartiers, notamment à la riviera et aux 2-plateaux, selon plusieurs témoins.
« Le Président Gbagbo et son épouse ont été arrêtés et remis aux forces d’Alassane Ouattara », avait affirmé lundi après-midi l’ex-ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Jean-Marc Simon. Les forces françaises avaient bombardé toute la nuit la résidence du Président ivoirien Laurent Gbagbo, avant de mener une attaque au sol contre l’armée ivoirienne. En début d’après midi, les forces spéciales françaises, ont pénétré dans la résidence pour se saisir du président ivoirien et le remettre à la rébellion armée d’Alassane Ouattara.
«C’est une impasse politique», explique une ministre ivoirien avant de préciser que « désormais le dialogue semble plus que jamais incontournable ». «Tous les militaires ivoiriens reconnaissent Laurent Gbagbo comme leur seul président. Ces militaires tiennent encore les camps à Abidjan », analyse la ministre en soulignant qu’au sein de la population les soutiens du Chef de l’Etat ivoirien sont très nombreux.
Un autre proche du président ivoirien joint par téléphone et qui a souhaité garder l’anonymat, disant craindre pour sa vie, s’est dit « surpris de voir que la France règle un contentieux électoral par des bombardements ». « Elle (la France) parle de réconciliation. C’est la réconciliation entre la France et les Ivoiriens qu’il faudra rechercher » a-t-il indiqué en rappelant «que les forces françaises ont occupé l’aéroport et le port, elles ont bombardé des symboles de l’Etat et ont tenté d’assassiner le président en exercice Laurent Gbagbo. C’est un coup d’Etat en bonne et due forme » a martelé ce proche du président ivoirien. «La France a pu désarmer en une semaine une armée régulière mais elle a été incapable de désarmer en 8 ans une rébellion » s’est offusqué un membre du cabinet du Chef de l’Etat. «Nous les mettons en garde quand à la vie du président. Les français seront tenus pour responsable des tout ce qui adviendrait au Président et à ses proches. Ils n’ont aucun mandat pour agir ainsi ». a-t-il dénoncé.
Un différend post-électoral oppose le Président Laurent Gbagbo, déclaré élu par le Conseil Constitutionnel, plus haute juridiction chargée de donner les résultats définitifs en Côte d’Ivoire, à l’opposant Alassane Ouattara, candidat malheureux à cette même élection et proche de Nicolas Sarkozy. La dernière résolution (1975) de l’ONU sur la Côte d’Ivoire, votée le 30 mars à l’initiative de la France et du Nigeria, avait notamment invité au règlement du différend électoral par la voie pacifique sous l’égide d’un haut représentant désigné par l’Union Africaine.
Laurent Gbagbo avait pour sa part accepté ce haut représentant déjà désigné ; mais Alassane Ouattara l’avait récusé, encouragé en cela par la France. Ouattara tentait depuis, avec l’appui des militaires français, de renverser par la force Laurent Gbagbo.
Source: Direcscoop
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