mardi 12 avril 2011

Côte d`Ivoire : la sécurité n`est pas revenue à Abidjan


Au lendemain de l'arrestation, le 11 avril, du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et de plusieurs de ses proches, la vie n'a pas encore repris son cours à Abidjan. Il y a certes eu des manifestations de joie dans des quartiers majoritairement favorables à son successeur Alassane Ouattara. Mais des incidents armés sont encore signalés, notamment dans le quartier de Yopougon, et les habitants hésitent encore à sortir de chez eux. 

La situation diffère selon les quartiers puisqu'à Abobo dans le nord-est, le QG de la résistance à Laurent Gbagbo, on assiste à un retour à la normale. Les gens ont même dansé et chanté dans la rue, a confié un témoin à RFI.

Mais dans de nombreux quartiers d'Abidjan, les habitants sont sur leur garde. Beaucoup ont profité de la relative acalmie, pour sortir et gagner un quartier plus sûr, a remarqué un coordinateur de l'ONU.

Laurent Gbagbo lors d'une déclaration diffusée, après son arrestation hier a souhaité que « le pays reprenne, et que l'on arrête les armes », mais ces armes parlent encore. Des tirs sporadiques ont été entendus ce mardi matin dans le quartier de Yopougon, où des combats de rue ont été signalés, mais aussi à Cocody, l'épicentre des combats de ces derniers jours. Ce quartier abrite la résidence présidentielle.
Dans la matinée, on entendait aussi des tirs sporadiques dans le quartier central quasi-désert du Plateau. « Il n'y a pas de voiture, quelques rares piétons, on préfère attendre de voir comment les choses vont évoluer avant de s'aventurer dehors. Rien n'est encore sûr», a confié un témoin à RFI.

Laurent Gbagbo et son entourage détenus au Golf Hôtel

Concernant Laurent Gbagbo et son entourage, de manière avérée, l'ancien président, son épouse Simone, son fils d'un premier mariage, Michel, Patrice Bahy, l'un de ses gardes du corps, Geneviève Bro Grébé, la dirigeante des femmes patriotes, sont parmi d'autres, à l'Hôtel du Golf où ils sont sous la garde de l'Onuci.

Une source militaire au sein des FRCI d'Alassane Ouattara, fait état d'une soixantaine de détenus au total, cette même source affirme que les FRCI, contrôlent le palais présidentiel et sont en pourparlers avec des combattants pour les convaincre de rendre leurs armes. On ignore où se trouve Charles Blé Goudé le ministre de la Jeunesse du président sortant et leader des jeunes patriotes, soutien des plus fidèles de Laurent Gbagbo.

L'ancien ministre de l'Intérieur et secrétaire général de la présidence de Laurent Gbagbo, Désiré Tagro, très gravement blessé par balle lors de l'opération qui a abouti à la capture du président sortant, est mort.

Polémique sur les conditions de l'arrestation de Laurent Gbagbo

Une polémique a éclaté aussitôt après l'arrestation de Laurent Gbagbo sur le rôle joué par l'armée française. Pour l'un des porte-parole du chef de l'Etat déchu, Alain Toussaint, c'est la France qui a mené l'opération avant de remettre Laurent Gbagbo aux Forces républicaines d'Alassane Ouattara. Pascal Affi N'Guessan, président du parti de Laurent Gbagbo, le FPI (Front Populaire Ivoirien), a évoqué un coup de force orchestré par la France.
Des accusations réfutées par Maïte Saindou, porte-parole de Guillaume Soro, qui s'en est pris directement à Pascal Affi N'Guessan.

Ce mardi matin, 12 avril, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a répondu qu'il y aura forcément des preuves que les soldats français n'ont pas participé à l'interpellation de l'ex-président ivoirien, car , a-t-il expliqué aujourd'hui, « tout est filmé en permanence par les uns et par les autres », ajoutant qu'il « y aura des images de toute l'opération ». De son côté, François Baroin, le porte- parole du gouvernement, a déclaré sur Europe 1 que « ce n'est pas la France qui a déposé Gbagbo, c'est le peuple ivoirien ».



Source http://news.abidjan.net/h/396658.html

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