mercredi 13 avril 2011

Nous avons nous Français désormais une responsabilité dans le nombre de morts en Côte d'Ivoire



Peu importe la légitimité de cette intervention, nous avons désormais une responsabilité dans le nombre de morts en Côte d'Ivoire

Notre intervention en Côte d'Ivoire était-elle vraiment nécessaire?

Le mandat de l'ONU a-t-il été respecté? Au vu des reportages et informations qui commencent à arriver, est-il possible pour nous, français, de croire que nous n'avons aucune responsabilité dans la manière horriblement sanglante qu'a eu la Communauté Internationale de gérer ce conflit?

N'y avait-il pas d'autres moyens? Le déploiement de notre armée, de nos soldats armés jusqu'aux dents, de nos bombes, de nos hélicoptères, de nos chars était-il justifié? On nous dit que la France n'a pas participé, mais franchement! Franchement! S'arrêter à la porte du Palais présidentiel, ouvrir la route, donner des armes, mettre à disposition tout le matériel possible et BOMBARDER (donc tuer), ça s'appelle comment sinon de la participation?

Je me rappelle mes cours d'histoire. L'ONU n'a-t-elle pas été créée pour éviter d'autres guerres, après un génocide? L'ONU n'a-t-elle pas pour mission de préserver la paix, et la stabilité de "L'ordre mondial"?

Sait-on vraiment comment les négociations se sont menées? Est-on vraiment sûrs d'avoir TOUT FAIT pour empêcher un embrasement avant de déployer nos soldats? Vraiment sûrs? Si oui, alors pourquoi notre gouvernement s'égosille-t-il à jouer sur les mots, à tenter de se laver les mains si vite, si promptement?

Etait-on réellement dans une situation où un individu tortionnaire et violent s'accrochait seul au pouvoir, au détriment de tout son peuple? J'en doute. Gbagbo avait le soutien de 50% de la population, en tous cas une large partie. Je ne veux pas prendre parti, mais je veux comprendre la légitimité de notre intervention si violente et brutale dans ce conflit, qui, il me semble, aurait du être apaisé.

Nous avons joué les incendiaires, nous avons soufflé sur les braises, alors que notre rôle, notre mandat, en tant que puissance étrangère n'était ni de prendre parti, ni de juger, mais bien d'apaiser.

Avons-nous protégé un peuple, préservé la paix, sauvé la vie des Ivoiriens? En sommes-nous sûrs? Nous devons exiger plus d'explications de notre gouvernement, je ne veux pas, je ne veux plus, avoir les mains sales. Avons-nous du sang inutile sur les mains?

Notre président a agi sans concertation, seul. Sans consultation, ni de son peuple, ni de l'opposition, si vite. Aurait-il agi trop vite?

Il serait temps de réfléchir à notre silence, nous, notre silence de peuple français, et à faire pression pour que l'armée française et la communauté internationale ne détournent pas les yeux de la côte d'Ivoire. Déjà trop impliquée, la France doit veiller à ce que ce conflit qui a déjà fait trop de morts n'en fasse pas plus.

NOUS AVONS UNE RESPONSABILITÉ DANS CE CONFLIT, ET NOUS DEVONS TOUT FAIRE POUR EMPÊCHER D'AUTRES MORTS INUTILES EN COTE D'IVOIRE.

Mais j'ai ce goût amer dans la bouche, je ne sais pourquoi, je doute que notre pays empêche d'autres massacres. J'ai ce sentiment que dans deux jours, on ne parlera plus de la Côte d'Ivoire, et j'ai peur que, une fois les regards du monde détournés, les projecteurs éteints, les Ivoiriens ne s'entretuent encore.

Claire H.

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