mardi 24 mai 2011

Quand Nicolas Sarkozy dévirilise l’Homme Africain



                                                  Nicolas Sarkozy est le seul chef d’Etat occidental à avoir assisté à l’investiture d’Alassane Ouattara en tant que président de la Côte d’Ivoire. Une cérémonie boudée par les autres occidentaux, qui s’interrogent probablement sur le rôle des miliciens de Ouattara dans les nombreuses tueries qui ont accompagné et suivi la capture de Laurent Gbagbo. A l’issue de la cérémonie, le président français a adressé un discours aux français de Côte d’Ivoire, dans lequel il a indiqué que "dans le domaine militaire, la France contribuera à la réforme de l’armée ivoirienne. Je vous le dis mes chers compatriotes, nous garderons toujours des forces militaires ici, pour assurer la protection de nos ressortissants, dans ce camp. Mais je veux que les choses soient claires entre nous : l’armée française n’est pas là pour assurer la stabilité de quelque gouvernement que ce soit, fut-il un gouvernement ami". 


Calixthe Beyala, écrivaine, très engagée s’agissant du respect de la souveraineté des pays du continent africain, a rapidement réagi à cette intervention.

Par Calixthe Beyala*"Sarkozy vient de castrer chaque homme noir, le transformant en eunuque.Oui, il l’a fait lors de la réception du sous-préfet d’Abidjan sous nos yeux ébahis. Il l’a fait ! Pas en catimini. Mais publiquement en prenant le monde entier à témoin. Il s’est positionné par ses mots comme le mari, l’époux dominateur de l’Africain.Il l’a fait avec une violence inouïe caractéristique des castrateurs et des violeurs : "l’armée française restera pour toujours en Côte d’Ivoire !" Il l’a dit. Il l’a tambouriné, droit comme une corde que l’on tire, la tête haute et hautaine comme seuls savent la tenir des vrais chefs : "La force Licorne est là pour toujours."Défiant chaque africain de le contredire, sommant chaque homme noir de sa capacité à lui répondre par des mots ou par des actes, lui, petit Européen de 1m64 talonnettes comprises. Et il l’a dit devant des chefs d’états Africains obséquieux. Et il l’a clamé devant des généraux aux ordres. Et il l’a jeté à la face de chaque Ivoirien affamé à qui l’on a donné quelques centaines de CFA pour applaudir cette forfaiture. Il l’a expédié comme une gifle a la gueule de tous les Africains.Et c’est odieux. Et c’est terrible. Et c’est honteux pour l’Afrique. Pour la maison de nos pères ! Pour la cuisine de nos mères ! Odieux et malheureux qu’aucun Noir au monde ne puisse relever ce défi lancé par un homme qui s’approprie ainsi les biens d’autrui. La terre de ses ancêtres. Sa maison. Sa femme. Sa fille. Sa tante. Son sens d’être... Et même sa virilité, l’asexuant ! C’est horrible ce viol psychologique. Et qui marche. Oui qui marche.Seigneur, vers qui se tourner ?* Calixthe Beyala est une écrivaine, originaire du Cameroun, et installée en France depuis l’âge de 17 ans. Elle a reçu plusieurs distinctions dans sa carrière, dont le Grand Prix du Roman de l’Académie Française en 1996

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