Lun, 6 juin 2011 -
Alassane Dramane Ouattara dit ADO.
Le 06 juin 2011 par IvoireBusiness - Après le coup d'État du 11 avril dernier de la France et des casques bleus de l'ONU, dont il est le bénéficiaire, Alassane Ouattara a décidé d'opérer le vernissage enjolivant de son "trône". Le vernis de la légalité lui a paru nécessaire. A cette fin, il a tenu à prêter serment le 6 mai dernier devant le président du Conseil constitutionnel, M. Yao N’Dré Paul. C'était juste pour lui un moyen de couvrir, si possible, la laideur du coup d’État de ses maîtres. Depuis cette date, tout porterait à croire qu’Alassane Ouattara est très légaliste au point d'avoir tenu à se conformer à la Constitution ivoirienne. Mais la réalité est toute autre. Il n'instrumentalise la loi que là où il pense qu'elle peut l'arranger. Tout le reste n'est en réalité que manifestation du despotisme. C'est bien de cela qu'il s'agit quand un homme, en l'occurrence chef de l'Exécutif, se croit au-dessus des lois et agit contre elles. Il a tenu à prêter serment, il l'a fait sans pudeur. Mais il semble ignorer que dans la logique de la légalité constitutionnelle, il venait de rendre nul et de nul effet tous les décrets et autres ordonnances farfelus pris par lui antérieurement à la date du 6 mai 2011.
Car s'il tient vraiment à la légalité, il devrait comprendre que son "pouvoir" a véritablement pris effet à compter de sa prestation de serment du 6 mai 2011. C'est ce que prévoit l'alinéa 1 de l'article 39 de la Constitution: "Les pouvoirs du Président de la République en exercice expirent à la date de prise de fonction du Président élu, laquelle a lieu dès la prestation de serment." D'où lui vient donc l'idée de vouloir servir aux ivoiriens ce "borocodji"(repas de très mauvaise qualité) de décrets et d'ordonnances pris depuis sa République du Golf, s'il se croit vraiment légaliste? En réalité, cette alliance du tchapalo et du koutoukou, qui gouverne en ce moment la Côte-d'Ivoire sous l’œil vigilant du maître gaulois, produit une ivresse du pouvoir aboutissant au viol régulier des lois. Les gouvernants actuels s’illustrent de plus en plus comme des maîtres nageurs dans les eaux troubles de l’illégalité. Dans cette logique, les ordonnances N°2011-004 et N°2011-005 du 11 avril 20111, pris par Alassane Ouattara, ont déclaré nuls et non avenus les ordonnances, décrets et arrêtés réglementaires et individuels pris sous l’autorité de Laurent Gbagbo depuis le 04 décembre 2010. Et selon le quotidien l’Intelligent d’Abidjan dans sa parution du samedi 04 juin 2011, ces ordonnances, de source gouvernementale, auront pour effet l’annulation des résultats de tous les Concours d’entrée à la Fonction publique, «organisés au cours de la même période sous l’autorité des directeurs qui ont agi sous les gouvernement Aké N’gbo.» Cette décision arbitraire soulève une fois de plus la question de l’État de droit en Côte-d’Ivoire. Si la Côte-d’Ivoire n’a pas déjà fait les funérailles de l’État de droit, il y a à espérer que cette décision arbitraire soit annulée par la juridiction compétente se référant à l’alinéa 1 de l’article 39 de la Constitution, précédemment cité. A cet effet, les victimes de cette décision devront porter plainte. Annuler les résultats des Concours d’entrée à la Fonction publique par l’effet de ces ordonnances illégales, montre bien l’envie trop grande et l’impatience des gouvernants actuels de faire entrer leurs proches dans l’administration publique sur la base de liens familiaux, ethniques ou politiques. Là encore, nous aurons simplement à constater qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Tout cela après avoir brandi leur nouveau slogan: «Plus rien ne sera comme avant»!, comme s’ils étaient absents des différents gouvernements de ces dix dernières années. Que pourront-ils faire de mieux qu’ils n’ont pu faire pendant qu’ils étaient tous au gouvernement pendant ces dix ans? Tant que le peuple restera dupe, ils pourront prospérer avec ce fallacieux slogan.
ZEKA TOGUI
Source:http://ivoirebusiness.net/
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