jeudi 14 juillet 2011

ALASSANE OUATTARA A-T-IL DES CONSEILLERS ?

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Depuis 3 mois qu’il gouverne la Côte d’Ivoire, le nouveau chef d’Etat ivoirien a multiplié erreurs, mesures impopulaires et décisions inappropriées. Au point où l’on se trouve totalement fondé à se convaincre que soit le nouveau locataire du Palais présidentiel est mal entouré, soit il ne l’est pas du tout.


S’il ne l’est pas du tout, il y a deux cas (pour parler comme l’humoriste ivoirien) : soit ses conseillers l’ont fui parce qu’ils n’écoute personne, soit il n’en veut pas, ce qui serait fort dommageable pour la Côte d’Ivoire.
S’il est mal entouré, là aussi, il y a deux cas : soit ceux qui l’entourent sont vraiment de piètres conseillers, mais de toute bonne foi, soit ils lui donnent sciemment de mauvais conseils pour le conduire inéluctablement à sa perte, auquel cas il faudrait sauver le soldat Alassane Ouattara.
Les Saintes Ecritures, dans le livre de la sagesse, en Proverbes 11 : 14, nous instruisent divinement sur la façon la plus sûre de gouverner un peuple et d’en asseoir l’unité : « Le salut est dans le grand nombre des conseillers ». Oui, avoir des conseillers, de bons conseillers, en nombre suffisant, et leur prêter une oreille attentive, est une source de salut aussi bien pour le peuple que pour son chef. Mais à l’opposé, dans la première partie du texte référencé, le Créateur, celui qui donne et qui retire à qui il veut l’autorité dont il est seul l’émanation, nous fait dire par la voix de Salomon, le roi le plus sage de l’histoire des hommes : « Quand la prudence fait défaut, le peuple tombe » ! Oui, sans circonspection, sans écoute attentive et patiente, le peuple est voué à la ruine, et son chef avec.
Ainsi, les conseillers du Chef de l’Etat devraient pouvoir lui dire que :
1- Quand on a désespérément besoin de ressources, on n’offre pas gracieusement l’électricité nationale à des pays amis, on ne laisse pas les recettes douanières entre les mains de Com-zones (qui n’ont honnêtement plus de raison d’être) et d’une régie parallèle au Nord ;
2- Quand on veut réconcilier les Ivoiriens, on ne retient pas captif, en résidence surveillée, sans aucun décret de notification et d’assignation, un homme politique de la trempe de Laurent Gbagbo, leader de la moitié au moins des Ivoiriens ;
3- Quand on veut consolider la paix et la quiétude sociale, on n’entretient pas la grogne parmi les militaires, gendarmes et policiers en leur coupant des accessoires de salaires devenus des acquis sociaux, en projetant revoir à la baisse leurs baux à loyer et en les payant main à main et au-delà du 10 du mois, au gré de recettes improbables, eux qui ont été habitués depuis toujours à percevoir leurs émoluments dès le 22 du mois (bien avant tous). Il faudrait constamment avoir à l’esprit qu’ils ont des familles à nourrir, des factures à régler (notamment CIE et SODECI, curieusement de plus en plus élevées) et les créances de leurs banques à honorer, qui ne peuvent attendre (on avait justement reproché au Président Gbagbo de leur avoir fait accuser des retards significatifs ; on ne peut donc s’y mettre soi-même) ;
4- Quand on veut convaincre de rentrer chez eux les exilés ivoiriens qui ont fui la Côte d’Ivoire par dizaines de milliers pour se mettre à l’abri des exactions des FRCI, et qui continuent de sortir du pays par centaines, selon le HCR (chaque jour, pas moins de 250 nouveaux arrivants sont enregistrés au camp de transit des réfugiés d’Elubo, au Ghana), on ne les contraint pas par la même occasion à l’exil par une chasse à l’homme continuelle des pro-Gbagbo. En effet, les partisans et proches de Monsieur Laurent Gbagbo continuent d’être mis aux arrêts et conduits dans les prisons du Nord. Ce week-end du 9 au 10 juillet 2011, le Premier ministre Aké N’Gbo et 13 autres personnalités du précédent régime ont ainsi été transférés de l’Hôtel La Pergola à la prison de Boundiali, où ils sont incarcérés avec deux grands malades, sans véritable assistance médiale, dans des conditions à la limite du tolérable. Notre constitution est on ne peut plus explicite sur la question : « Aucun ivoirien ne peut être contraint à l’exil ». Vous y dérogez, Monsieur le Chef de l’Etat, par vos actions ;
5- Quand on veut se réconcilier avec ses adversaires politiques, au nom de la paix et pour détendre le climat sociologique ivoirien tendu, on ne les envoie pas tous en prison, avec en prime des sévices corporels et des actes d’humiliation comme ceux qu’il nous a été donné de découvrir avec consternation sur des vidéos qui ont littéralement envahi Internet. Avec qui donc projetez-vous de vous réconcilier, Monsieur le Chef de l’Etat ? ;
6- Quand on veut éteindre durablement des velléités d’embrasement militaire (qui enflent chaque jour de l’autre côté des frontières), on ne règle pas des comptes en lançant à tout-va des mandats d’arrêt internationaux contre des leaders de la partie adverse en exil. Surtout quand il a, lui-même, été victime de cette mesure et qu’on sait dans quel désordre elle a conduit la Côte d’Ivoire, dans la suite du temps ;
7- On ne gouverne durablement qu’avec la sagesse, la bonté, la magnanimité et la justice (équité et égalité), pas avec le sentiment et le désir de vengeance qui demeurent de bien mauvais conseillers et au-dessus desquels il devrait pouvoir s’élever.
Nous osons espérer que le Chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, qui a envers le peuple ivoirien un devoir de cohésion, d’unité et de réconciliation, ne fera pas table rase de ces quelques observations lucides que l’amour immodéré d’un Ivoirien pour son pays l’autorise à lui faire.

Que DIEU bénisse la Côte d’Ivoire !


DINDE Fernand AGBO

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