samedi 9 juillet 2011

Sarko ou Joss Randall dans "Au nom de Ma loi"

Claude Angeli Le Canard Enchaîné C'est un film western des temps modernes. Hier encore l'apache Kadhafi était venu planter son tipi dans la Cour du palais du petit visage pâle Sarkozy. Ce dernier, sans doute déçu par les vaines promesses du premier d'acheter des avions de chasse français (le Rafale, jamais vendu à ce jour à l'étranger) a deterré la hache de guerre et exécute à présent la danse du scalp... A L'ÉTAT-MAJOR des armées, généraux et officiers affirment, en privé, que cet ordre du Président tient « du jamais vu ».

 Réaction similaire au Centre de planification et de conduite des opérations, là où d'autres officiers maintiennent, sous le contrôle de l'état-major, des contacts permanents avec les aviateurs, marins et membres des Forces spéciales engagées dans cette guerre. Si leur condition de militaires disciplinés les contraint à obéir sans renâcler, certains se disent cependant stupéfaits d'être ainsi harcelés par un président qui veut pouvoir proclamer la victoire et la chute de Kadhafi lors du 14 Juillet. « Sa victoire », ironise un diplomate que ce comportement ne surprend guère. « Il nous faut maintenant gagner la guerre en un peu plus d'une semaine », constate, excédé, un général. Alors que lui et ses collègues se plaignent d'être « en limite » d'effectifs, de matériels, voire de munitions. Cette exigence présidentielle permet de comprendre pourquoi les raids des hélicoptères français Tigre et Gazelle se sont récemment multipliés. Et, depuis plusieurs semaines, Sarko a décidé de livrer à nouveau des armes aux insurgés, notamment dans la région du djebel Nafousa, au sud-ouest de Tripoli, comme l'a révélé « Le Figaro », le 29 juin. Et ce sans en avertir l'Otan ni les Britanniques Au siège de l'Alliance, l'amiral US Stavridis, commandant en chef des forces en Europe, mécontent d'avoir été tenu à l'écart de cette initiative, a demandé aux Français d'expliquer sur quelle base « juridiquement légale » ils avaient décidé d'agir ainsi. Seule réponse officielle connue, celle d'Alain Juppé, qui, à Moscou, le 30 juin, a entendu les mêmes reproches des dirigeants russes. A en croire le patron du Quai d'Orsay, ces parachutages d'armes étaient destinés à protéger des populations « placées dans une situation précaire (...) et sauvagement réprimées ». Difficile de convaincre Américains et Russes avec un tel langage, quand on ne veut pas admettre que les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU n'autorisent aucune livraison d'armes, ni de participer à une guerre civile. Qualité France L'hypocrisie en cette matière n'est pas l'apanage des Français. Depuis le début de la rébellion, les Etats-Unis, l'Egypte et l'émirat du Qatar, notamment, ont fourni aux insurgés ce qui leur manquait pour mener quelques offensives. Mais Sarko peut se flatter, lui, de s'être montré plus généreux que ses alliés. Au début mars, le Service action de la DGSE avait déjà discrètement livré au port de Benghazi, noyé dans un fret humanitaire, des canons de 105 et des batteries antiaériennes, instructeurs compris. Avec la bénédiction de Paris, le Qatar a ensuite fourni des missiles antichars français Milan. Puis une importante opération a été montée aux frontières du Niger avec la Libye, baptisée ironiquement « Pont des sables » au ministère de la Défense. Des camions prêtés par le Niger, et chargés d'armes françaises, ont alimenté la rébellion. Cette noria de camions ne pouvait échapper aux caméras des satellites américains. Une fois encore, les chefs de l'Otan ont, images à l'appui, demandé des explications à leurs collègues français. L'inquiétude des Américains et des Européens se comprend. Beaucoup trop d'armes circulent désormais en Libye, et pas toujours entre des mains très propres. Mieux : un grand nombre d'arsenaux de Kadhafi ont été pillés, et pas toujours par des rebelles bien intentionnés


Par : Yvann Murphy

Source : Facebook

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