jeudi 28 juillet 2011

Les massacres cachés des avions de l'Otan

TÉMOIGNAGES POIGNANTS DE DEUX JEUNES LIBYENS À L'EXPRESSION
C'est sous un déluge de bombes que le citoyen libyen accueille chaque nuit, la peur au ventre, dans l'attente d'une fatale explosion. 

Ils ont respectivement 28 et 30 ans. Ils s'appellent Abdelmalek Al Aqari et Ismaïl Al Gharyane. L'un est médecin et l'autre ingénieur en télécommunications. Ces deux jeunes Libyens, qui ont échappé à l'enfer des bombardements de l'Otan, nous ont fait part de leurs témoignages poignants sur les atrocités et le déluge de feu que crachent les avions des coalisés quotidiennement, jour et nuit sur leurs têtes. Abdelmalek et Ismaïl suffoquent. Choqués à jamais par les spectacles atroces, ils ne trouvent pas les mots pour exprimer leur douleur en voyant cet acharnement meurtrier contre la population civile. «On est fatigués, lessivés et surtout inquiets. On n'oubliera jamais ces images d'enfants carbonisés, ces femmes massacrées et ces vieillards brandissant des rameaux d'oliviers, partis en direction de Benghazi dans le but de mener une mission de réconciliation et de paix. Ils furent bombardés par l'Otan», témoignent-ils avec un courage admirable et réprimant leurs larmes. Des images pleines d'horreur que l'Occident cherche à dissimuler ou à brouiller par une terrible campagne d'intox assumée avec un zèle extrême par Al Jazeera en ce qui concerne le Monde arabe. Face à une telle situation, Abdelamalek s'est tout de suite rendu compte de l'urgence d'une réaction populaire libyenne afin de rétablir les vérités occultées par la manipulation. 

«L'Otan ne cible pas uniquement des positions militaires, mais civiles aussi, vous appelez ça une protection de la population?», racontent les deux jeunes Libyens. «C'est horrible ce qui se passe et on cherche à nous faire accepter les boniments racontés par la propagande et cette histoire créée de toutes pièces qui veut faire croire au monde que le CNT et son aile armée luttent pour une Libye plus démocratique», ajoutent-ils avant de s'interroger sur cette «démocratie qui se construit sur un génocide, qui détruit des écoles, des aéroports, des hôpitaux et les réserves alimentaires? Franchement on n'en veut pas». L'intervention étrangère fut, à leurs yeux, un prétexte pour bloquer l'aboutissement à une solution. Ce qui n'était qu'un incident au départ survenu pour quelques revendications, s'est transformé subitement en un cauchemar en trois dimensions pour les Libyens. «Désormais, c'est sous un déluge de bombes que le citoyen libyen accueille chaque nuit, la peur au ventre, dans l'attente d'une fatale explosion». 

On cherche les victimes après le déluge 
Ils racontent non sans douleur comment «le matin, on cherche à savoir combien d'innocents ont disparu et combien il y a de blessés. Parmi les corps sans vie, une mère, une épouse une soeur cherchent les siens. Parfois, elles sont soulagées, mais souvent, c'est un enfant, un époux ou un frère qui disparaissent à jamais». 
Les visages marqués par une rude épreuve à laquelle ils ne s'attendaient pas, les traits tirés qui expriment une grande tristesse caractérisent nos témoins. Nos deux interlocuteurs reviennent longuement sur les débuts des événements pour rappeler qu'en 1996, de graves violences sont survenues à l'intérieur d'une prison à Benghazi entre la police et les détenus. Ce qui a occasionné la mort de 1500 prisonniers. Ces deux jeunes comme des milliers d'autres en Libye espéraient un avenir radieux après des études brillantes dans des universités londoniennes. Ils rêvaient d'une belle carrière dans n'importe quel pays arabe, particulièrement en Libye où les cadres universitaires étaient considérés il y a peu de temps, comme une catégorie privilégiée. C'était le rêve de ces deux jeunes, comme tant d'autres Libyens écrasés par les bombardements de l'Otan. En effet, Abdelmalek Al Aqari et Ismaïl Al Gharyane voient filer leur espoir depuis que leur pays a été plongé dans l'enfer de la guerre. Il y a six mois seulement, ces deux Libyens, rencontrés récemment à Constantine, menaient une vie paisible et sans problèmes majeurs. Ils se permettaient le luxe de rêver. Et pourquoi pas lorsqu'on sait qu'avant le chaos annoncé par l'Otan et ses satellites, la Jamahiriya était l'un des rares pays arabes qui pouvaient s'enorgueillir d'avoir répondu intelligemment à la question de la répartition des richesses. Un jeune Libyen sur deux avait la chance d'étudier dans les plus prestigieuses universités européennes. Pour cette année et rien qu'en Grande-Bretagne, ils sont plus de 5000 Libyens à poursuivre des études supérieures au Royaume-Uni. 

Ce que cachent France 24 et Al Jazeera 
La Jamahiriya était devenue une nation en pleine formation et nos deux amis, Abdelmalek et Ismaïl, étaient loin d'imaginer le un dixième de ce qui se passe aujourd'hui sur la terre de Omar El Mokhtar. 
Si la planète était réellement gérée dans le respect intégral des droits humains, à l'écart des énormes intérêts économiques, ce témoignage parmi des milliers aurait provoqué l'effroi dans les consciences. 
Sachant que les Occidentaux visent le renversement du régime libyen aidés en cela par une rébellion qui, à leur sens «est composée de bandes criminelles retournées par les services américains et britanniques», 
C'est en toute logique que ces deux jeunes entament une mission chez les voisins. Des voisins qui ne se sont pas laissés embarquer dans l'immense cyclone menaçant l'ensemble de la région. Au-delà de la tête d'El Gueddafi que certains dirigeants occidentaux et arabes veulent faire tomber, les desseins de la coalition concernent la géographie politique et économique de l'ensemble des pays qui possèdent des frontières avec le Sahel. 
La reconnaissance instantanée du groupe de Benghazi par la France et l'alignement logistique du Qatar et des Emirats arabes unis sur le même objectif militaire sont réellement disproportionnés au regard du réquisitoire fait contre El Gueddafi. Vue de l'intérieur, la situation ne ressemble pas à celle que l'on montre à Al Jazeera. Elle reflète l'hégémonie occidentale et la félonie de certaines élites disposées mentalement à verser dans le mercenariat et la haute trahison. Nos deux amis libyens ne doutent plus des intentions des agresseurs. Ils les condamnent. Porteurs d'une parole que l'on voudrait confisquer, ils crient à l'unisson «Allah ou Mouamar ou Libya ou bass», Dieu, Mouamar El Gueddafi, la Libye et rien d'autre. Alors, et si El Gueddafi n'était pas uniquement une personne, un chef ou un leader, mais une pensée qui a fait son chemin? La question reste posée. 

Ikram GHIOUA

Source : alterinfo.net

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