Le journaliste Bernard Doza, rentré chez lui en Côte d’Ivoire après une trentaine d’années en France, veut aider à ramener la démocratie sur les rails. Dans cette interview «volcanique», il explique avec la verve qu’on lui connaît, comment il entend faire bouger très bientôt les événements en Côte d’Ivoire.Bernard Doza : «Nous allons donner des cours à M. Ouattara»
Nous sommes dans un environnement où les mentalités n’ayant pas évolué, chaque fois qu’on nomme un ministre, chacun regarde de quelle région. On ne vienne pas à Cap-Liberté parce que M. Doza est de Guibéroua et qu’en venant à Cap-Liberté, il va défendre les intérêts de gens de Guibéroua.
Est-ce à dire que vous vous engagez également définitivement dans la politique en Côte d’Ivoire ?
J’ai toujours été engagé depuis les années 1980, principalement à partir de 1983, date à laquelle, pour avoir dit sur les antennes à Paris, qu’Houphouët-Boigny était un génocidaire, pour avoir organisé les massacres de 1970, et les massacres dans le Sanwi en 1966. La police française m’avait alors arrêté, depuis ce jour, je suis entré en politique. Chez moi ici, selon les écrits des partisans du Pdci, j’ai fait intrusion dans la politique ivoirienne, mais je suis un Ivoirien exilé à cause de la dictature du Pdci-Rda, du parti unique et de Félix Houphouët-Boigny. Donc si je décide aujourd’hui, en 2011, de rentrer en Côte d’Ivoire, c’est une rentrée définitive. D’ailleurs pour le prouver, je vais saisir l’occasion que vous m’offrez, pour annoncer des événements qui vont se passer bientôt dans notre pays.
Après votre interview avec un confrère, à part une réaction dans la presse, auriez-vous été menacé ?
Moi, je suis un intellectuel extérieur et c’est la première fois que je rentre en Côte d’Ivoire après 30 ans d’absence. Je suis un journaliste français, et en France, nous avons la liberté d’expression. Nous nous sommes battus pour que depuis le 10 mai 1981, la Gauche puisse arracher à la Droite, ce qu’on peut appeler la diversification des médias d’Etat, ce qu’on peut appeler la liberté de s’organiser, la liberté de s’associer, la création des radios libres… je suis de cette école-là. Donc j’arrive dans mon pays, je garde la même verve. Je ne changerai pas. Je dis que je suis revenu définitivement en Côte d’Ivoire. D’ici le 15 septembre, ça veut dire dans quelques jours, nous allons créer à Abidjan, un mouvement anti-Ouattara, que j’ai déjà appelé le Comité d’Action pour la liberté (CAP-Liberté).
Ce mouvement anti-Ouattara va demander la restitution de la démocratie. Une démocratie pour laquelle nous nous sommes battus et qui a été restaurée par la dictature du Pdci au lendemain du développement du 2 mars 1990 et qui a donné le multipartisme le 30 avril 1990. Comme M. Ouattara n’est pas au courant parce qu’il n’est pas militant, donc il ne sait pas ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire, nous allons lui dire qu’il y a eu la liberté de presse, la liberté d’expression, la télévision a été obligée de recevoir Laurent Gbagbo… Ce sont les acquis de la démocratie. Je vois dans mon pays en 2011, au lendemain du 11 avril 2011, que nous sommes revenus aux fondamentaux du parti unique. Cela veut dire une télévision de divertissements, qui ne reçoit que les artistes, une télévision qui donne la parole à des naturothérapeutes. Cela veut dire à des gens qui sont dans l’ordre social, une télévision où l’on ne voit les politiques s’exprimer qu’au cours du journal télévisé où l’opposition n’apparaît pas. Cela veut dire que nous sommes revenus à la télévision du parti unique. Cela, ce n’est plus en Côte d’Ivoire que ça doit se faire ; c’est ailleurs, mais pas chez nous !
Il y a eu la bataille contre le parti unique. Le parti unique ne reviendra pas aujourd’hui en 2011. Donc comme M. Ouattara n’a jamais été militant, il ne le sait pas ; on va le lui rappeler.
Vous voulez lui rappeler quoi vraiment qu’il ne sache déjà ?
Que le gouvernement de Côte d’Ivoire, ce n’est pas un gouvernement d’une région. Qu’il s’inspire du gouvernement d’Affi N’Guessan de l’an 2000. Parce que nous sommes dans un environnement où les mentalités n’ayant pas évolué, chaque fois qu’on nomme un ministre, chacun regarde de quelle région il vient. Parce que lorsqu’un ministre vient de Daloa, les gens de Daloa se mettent à danser, ils lui font même une fête. Parce que les gens considèrent que, quand ce ministre va manger à table, quelques grains vont tomber par terre et les populations de Daloa vont en bénéficier, c’est comme ça. Nous sommes encore dans cette mentalité. Notre bataille a toujours été depuis les années 1980 de faire en sorte que l’Ivoirien de Daloa, l’Ivoirien de Korhogo, puisse en écoutant un Bernard Doza qui parle, même s’il est de Guibéroua, puisse dire : Mes intérêts sont défendus dans le discours qu’il tient, et qu’il adhère à CAP-Liberté parce que M. Doza défend mes intérêts. Mais qu’on ne vienne pas à CAP-Liberté parce que M. Doza est de Guibéroua et qu’en venant à CAP-Liberté, il va défendre les intérêts de gens de Guibéroua, non ! Donc M. Ouattara doit se dire, si lui est du Nord, il doit défendre les intérêts de tous ceux qui sont en Côte d’Ivoire. Donc comme, il a été mal conseillé, on va lui dire qu’en Côte d’Ivoire, en 2011, on ne peut pas former un gouvernement tribal, on ne peut pas créer une armée tribale, on ne peut pas créer une télévision tribale. Et cela, on va prendre la rue pour le lui dire. Parce que, lui, est abonné aux armes. Parce que l’an 2000, depuis l’élection du Président Laurent Gbagbo, il a décidé de l’empêcher de gouverner (…). Lorsque Koné Zakaria a fait un meeting à Korhogo et à Bouaké principalement où il disait : nous avons pris les armes pour défendre Ouattara, Lorsqu’ on lui a posé la question à Abidjan, M. Ouattara a dit non, il n’avait rien à voir avec les rebelles. Je me demande donc comment quelqu’un qui n’a rien
à voir avec les rebelles, au lendemain de tout ce qui s’est passé, au premier tour de la présidentielle, au lieu de prendre une salle dans un hôtel neutre à Abidjan, il préfère aller prendre son siège de campagne à l’hôtel où habitaient depuis 2007 les rebelles. Lorsque Soro Guillaume a été nommé Premier ministre, il est venu avec un contingent de rebelles de Bouaké. Comment se fait-il que M. Ouattara, qui n’a aucune accointance avec les rebelles, puisse aller prendre son cabinet de campagne chez les rebelles, au Golf Hôtel ? Il y a des choses qui ne trompent pas.
Quoi de plus ?
Comment se fait-il que c’est Soro Guillaume qui enlève son habit de Premier ministre, qui s’habille en rebelle et qui va à Bouaké chercher les militaires pour venir installer M. Ouattara au pouvoir puisqu’il dit qu’il a gagné les élections ?
S’il a gagné les élections, pourquoi le peuple ivoirien ne le laisse pas s’installer au Palais présidentiel ?
Pourquoi il faut qu’il aille jusqu’à Bouaké chercher les militaires, aller encore s’allier à l’Onuci et à l’armée française pour prendre le pouvoir en Côte d’Ivoire?
Nous, nous sommes d’une école intellectuelle, nous avons étudié la sociologie. Les armes, dans tous les pays et dans le monde entier, ne résolvent pas les problèmes profonds dans un pays ou dans une société. Les armes ne sont pas la solution. La solution, c’est le débat d’idées. Est-ce que M. Ouattara accepte qu’à sa télévision, nous venions faire une confrontation d’idées ?
je vous demande de demander à M. Venance Konan qui a passé son temps et sa vie, avec son ami Tiburce Koffi, à dénoncer chaque jour le régime de Gbagbo, qu’ils nous permettent un face à face. je vais leur démontrer ce que c’est que la
démocratie, puisqu’ils ne la connaissent pas.
Nous, on attend les débats d’idées ; où sont-ils ?
Alors je suis rentré en Côte d’Ivoire pour apporter à M. Ouattara le débat d’idées qu’il ne connaît pas, puisqu’il n’a pas fait d’école politique, il pense qu’un pays, c’est une boutique. Où on entre, les clients viennent, on vend, on achète, on fait les comptes le soir, non ! Un pays, ce n’est pas ça. Un pays, c’est d’abord peuplé des êtres humains, des gens qui respirent, qui changent à chaque instant. Si on n’a pas la capacité d’anticiper sur le peuple, sur les êtres humains, on ne devient pas Président de la République. On va, on ouvre une plantation quelque part à Korhogo ou à Daloa et on attend que les graines poussent, on vend puis on achète ; on ne devient pas Président de la République. je ne bougerai pas d’ici tant que la démocratie pour laquelle nous nous sommes battus pendant longtemps, n’est pas restaurée.
Etes-vous membre du Front populaire ivoirien ?
Avec des amis à Paris, nous sommes à l’origine du Front populaire ivoirien, parce que nous avons créé le MID en 1984 avec Laurent Gbagbo. Le MID était une association d’exilés ivoiriens qui étaient tous de Gauche et qui voulaient la démocratie en Côte d’Ivoire.
Mais comment se fait-il que vous vous préparez à créer un mouvement parallèle au Front populaire ivoirien ?
Ce n’est pas un mouvement parallèle au Front populaire ivoirien. C’est un mouvement qui arrive au moment où le Front populaire ivoirien est décapité.
Il a quand même un Représentant légal, non ?
Le Représentant, je viens de le voir. Un Représentant de parti de Gauche qui est le Front populaire ivoirien, où nous, nous incarnons la partie radicale nationaliste. je viens de voir à la télévision.
De quoi M. Miaka Ouréto parle ? Il demande aux instances nationales et internationales d’accorder à M. Konan Bédié un Prix pour la paix ! Parce que selon lui, M. Konan Bédié aurait concouru à la paix en Côte d’Ivoire. De quoi parlons-nous ?
M. Konan Bédié a été Président de la République par procuration en 1993, puisqu’il n’a pas été élu par le peuple ivoirien, c’est Houphouët-Boigny qui l’a fait entrer dans le pouvoir. C’est ce même monsieur qui a tiré sur les Ivoiriens en 1995 lorsqu’on lui a dit que dans la Constitution, la loi de l’ivoirité ne permettant pas à Ouattara d’être candidat. Il fallait qu’on revoie les textes pour aller aux élections. M. Konan Bédié, non seulement a décrété l’Etat d’urgence, mais a tiré sur les Ivoiriens. C’est ce même Konan Bédié qui a été renversé en 1999 par un coup d’Etat militaire. C’est ce même Konan Bédié qui était en exil à Paris et que Gbagbo Laurent est parti chercher. Et comme ils sont tous ingrats, aujourd’hui, c’est ce même Konan Bédié qui s’associe à Ouattara dans le Rhdp pour enlever Gbagbo du pouvoir. Et ils sont là, assis, en train de regarder l’armée française bombarder la résidence du Chef de l’Etat, avec au moins une cinquantaine de bombes et ils ne bougent pas. C’est cela que j’appelle une frustration.
Parce qu’ils disent que moi, je suis un éternel frustré. Mais c’est parce que je crois à mon pays. Le combat que nous menons, ce n’est pas pour entrer dans un gouvernement. Ce n’est pas pour nous enrichir sur le dos des Ivoiriens.
Ils disent aussi que vous voulez être martyr…
Donc s’ils disent, en Côte d’Ivoire en 2011, que quelqu’un qui dénonce Ouattara veut être martyr, cela suppose que la démocratie n’existe pas. Donc le Pdci sait que depuis le 11 avril 2011, la démocratie, la liberté pour lesquelles Gbagbo Laurent a été enlevé du pouvoir, n’existent plus en Côte d’Ivoire. Nous sommes dans une dictature. La loi, aujourd’hui, ce sont les armes. Dans tous les villages aujourd’hui, les Frci font régner la loi des armes. Donc M. Bédié et ses journaux reconnaissent qu’en Côte d’Ivoire, nous ne sommes plus en démocratie.
Mais moi, je suis un combattant de la liberté. Nous avons combattu le parti unique. Nous considérons donc qu’à partir de 1990, les libertés fondamentales ont pris position en Côte d’Ivoire. Donc, en 2011, je dis qu’il y a un Président qui est en place, qui n’a pas compris. Comme il n’a pas fait la lutte pour la démocratie, il ne sait pas de quoi nous parlons. Nous allons alors lui rappeler qu’il y a eu la lutte pour la démocratie qui a pris position depuis 1990. On ne peut donc pas créer en 2011 une télévision unique, une armée unique, un gouvernement unique…
Comment allez-vous le lui rappeler ? Par quels moyens, quelles méthodes ?
Par les méthodes de la rue. Les mêmes rues ont été mitraillées, bombardées par l’armée française, l’Onuci et les Frci…
Vous pensez sincèrement que l’armée française est invincible ?
Moi, j’ai fait trente ans en France, je connais tous les talons d’Achille de l’armée française. Pas que je le pense, mais je constate que les gens meurent à la grande indifférence du monde. Les gens meurent parce qu’ils n’ont pas été formés à combattre les armées européennes. Dans mon interview précédente, j’ai dit qu’il faut former les gens. Donc si on me dit que la démocratie n’existe plus en Côte d’Ivoire et qu’il faut qu’on aille tous en exil, choisir les armes, on peut aller à l’exil. Mais pour l’instant, je dis à Ouattara que nous allons prendre la rue, nous allons choisir la voie de la démocratie. Et la démocratie suppose le débat libre à la radio et à la télévision. Il faut que le peuple choisisse dans le discours qui va passer, ceux à qui il doit avoir confiance. On ne peut pas venir aujourd’hui nous imposer des choses…
On ne vous demande pas de partir forcément à l’exil, mais on peut vous demander sans le dire de devenir des zombies ?
Non, ça, ça ne me ressemble pas! Je n’ai pas mené 30 ans d’exil, revenir en Côte d’Ivoire pour être un zombie. Non, ce pas possible ! J’ai fait tous les pays africains. J’ai contribué à l’installation au pouvoir de deux ou trois Présidents africains. Donc je ne reviens pas dans mon pays pour être un objet, non !
Si le Président Ouattara demandait à vous rencontrer, que lui diriez-vous ?
je vais lui présenter un cahier de doléances. Comme il n’a pas bien compris la Côte d’Ivoire, je vais lui expliquer la Côte d’Ivoire.
Vous qui viviez à Paris depuis des années, vous voulez lui apprendre à connaître la Côte d’Ivoire, alors que lui vit ici…
Oui, je vais la lui apprendre parce qu’apparemment, il ne la connaît pas. Il nomme un gouvernement avec des gens de sa région ; il n’a pas confiance aux Ivoiriens, il n’a pas confiance en la Côte d’Ivoire. C’est cela. Quand un chef de l’Etat crée un gouvernement où il met 90 % des gens de sa région, cela signifie qu’il ne connaît pas son pays. Cela veut dire que M. Ouattara ne peut pas nommer un Bété ministre de l’Intérieur parce qu’il a peur que ce dernier concocte un coup d’Etat contre lui. Il ne peut pas nommer un Baoulé chef d’Etat major de l’armée parce qu’il a peur que ce Baoulé fasse un coup d’Etat pour le renverser.
Mais peut-être qu’il le fait pour récompenser les gens qui l’ont aidé à prendre le pouvoir ?
Je l’ai félicité, parce qu’il a reconnu lui au moins les gens qui l’ont amené au pouvoir. Mais décorer les gens qui vous ont amené au pouvoir et mettre en place, dans un pays où il y a 68 pré-nationalités (ethnies), c’est- à-dire des tribus, et trois grandes nationalités, un gouvernement d’union nationale qui recense uniquement des gens au sein d’une région, on appelle cela en sociologie la démarche d’un homme d’Etat assiégé. Quand on se sent assiégé, on se réfugie dans sa tribu. Donc Ouattara est assiégé ; il n’a pas confiance en la Côte d’Ivoire parce qu’il sait très bien qu’il a pris les armes pour arriver là où il est. Il n’a confiance en personne. Il a préféré alors mettre autour de lui des gens en qui il a confiance.
Cela veut dire quoi ?
Qu’aujourd’hui en Côte d’Ivoire, pour qu’un Ivoirien veuille avoir une évolution, il faut qu’il soit du Nord ? C’est cela ?
Mais on a vécu cela déjà avec le parti unique ! Dans les ambassades, c’étaient des Baoulé, aux postes clé de la société ivoirienne, c’étaient des Baoulé. A un moment donné même, on vous avait imposé de parler le Baoulé. Mais on a quitté la Côte d’Ivoire pour cela, et on ne peut pas aujourd’hui en 2011, nous imposer une culture du Nord. Chaque fois qu’on allume la télévision, c’est pour voir des reportages sur le Nord (…).
Avez-vous personnellement des ambitions politiques ?
Le Comité d’action que nous allons mettre en place va investir tout le pays. Puisque M. Ouattara dit qu’il va aller en décembre aux législatives pour changer la loi dans la Constitution qui dit que pour être candidat à la présidence de la République, il faut être de père et de mère ivoirien. Comme il a peur d’organiser un référendum pour changer la Constitution, parce qu’il n’est pas sûr d’avoir la majorité au référendum, il veut la changer par les députés, parce qu’il espère avoir la majorité des parlementaires Rdr pour changer la loi.
Je dis à M. Ouattara que ça ne se passera pas comme ça. Le Comité d’action pour la liberté va s’attacher au Front populaire ivoirien. Nous allons envoyer dans tous les départements de la Côte d’Ivoire où il y aura au moins un poste de député à prendre, des délégations pour expliquer le gouvernement tribal de M. Ouattara. On va être majoritairement présent à l’Assemblée nationale pour l’empêcher de fonctionner.
Le Président Laurent Gbagbo et son épouse viennent d’être inculpés pour «crimes économiques». Qu’en dites-vous ?
J’ai vu le procureur à la télévision. Il était profondément gêné. Vous savez, lorsque vous êtes indépendant et que vous appliquez la loi, logiquement, vous êtes très à l’aise. Mais M. Simplice Koffi sait très bien que ce qu’il disait, ne correspondait pas à la réalité. Lui-même dit qu’on ne nous accuse pas de faire la justice des vainqueurs mais la justice officielle.
Ah, bon ! Si l’on considère que M. Gbagbo Laurent et sa femme sont condamnés pour association de malfaiteurs, que doit-on dire alors des Forces nouvelles ? Que doit-on dire de M. Ouattara ? Parce que lorsque les Forces nouvelles ont frappé la Côte d’Ivoire en 2002, il y a eu 400 morts rien que dans la ville d’Abidjan. Que peut-on dire à M. Soro Guillaume pour cela ?
Je ne comprends pas. Et avec cela, ils disent ne pas faire une justice des vainqueurs. Et on nous dit qu’il faut considérer les événements postélectoraux, mais non ! Ce qui a amené les événements postélectoraux démarrent en 2002 lorsqu’ une frange de la population ivoirienne, guidée par des chefs politiques ambitieux, a quitté le combat de la démocratie pour aller prendre des armes au Burkina Faso et revenir frapper la Côte d’Ivoire. C’est cela !
Donc lorsqu’ on va parler de procès, on parle de procès à partir de septembre 2002 et on avance. Chaque jour, on compte les morts. Qui est tué et qui tue?
C’est ainsi qu’on va avancer parce qu’on n’a pas fait de conférence nationale, on n’a pas fait les états généraux de la Nation. Les Ivoiriens ne savent même pas ce qui se passe. Ce qu’ils voient, ce sont des Ivoiriens qui meurent. Mais ceux qui tuent, ils n’en savent rien. C’est là qu’il faut recentrer le débat et non ailleurs.
Interview réalisée par Jean-Marc Devan
Le Temps
Par thruthway
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