vendredi 26 août 2011

LES FRCI ONT VOLÉ 20 MILLIONS À AFFI N’GUESSAN: LES FAITS.


L’affaire des trois militaires français enlevés et délestés de 41 000 dollars par les soldats des FRCI, la plus que jamais controversée «nouvelle armée» ivoirienne, et le récit très courageux qu’en a fait l’un d’entre eux, ouvre les yeux du monde entier sur la nature réelle de la force publique en Côte d’Ivoire – et, par voie de conséquence,
du régime installé grâce aux bombardements de la France et de l’ONU.
Cela dit, c’est parce que ce sont des Français qui ont subi ces avanies et que ces Français ont eu un «pouvoir de nuisance» médiatique que l’affaire a pris ces proportions. Au quotidien, des Ivoiriens sont dépouillés de leurs biens – voitures, argent, etc… – dans l’indifférence générale. Une source très proche de Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre ivoirien retenu arbitrairement en captivité à Bouna, se souvient ainsi, à la faveur de ces événements, qu’une somme équivalente à celle soutirée aux militaires français lui a été volée dans la nuit du 22 avril, alors qu’il se trouvait à l’hôtel Pergola, officiellement sous protection onusienne.

Tout a commencé aux environs de 20 heures. On annonce à Affi la présence d’un envoyé de son successeur, Guillaume Soro. Porteur d’un message selon lequel le chef du gouvernement de Ouattara désirait qu’il vienne le voir à l’hôtel du Golf. Dans le contexte délétère qui a cours, Affi N’Guessan joint par téléphone Soro. Qui confirme. Au fil de la conversation, les deux hommes conviennent, en bons gentlemen, que l’heure est tardive, et qu’il faut remettre ça à plus tard.


Puis, patatras ! Trente minutes plus tard, une dizaine de combattants armés surgissent. Et se mettent à casser les portes de la chambre 327, où Affi loge. Ils en finissent très vite avec les deux portes donnant au salon, se précipitent comme des lions déchaînés sur le président du FPI, le battent avec une férocité inouïe. Et ils en profitent pour – ce qui n’a jamais pu être révélé en public– lui voler des effets vestimentaires. Mais aussi la rondelette somme de 20 millions de FCFA.

Munis de leur larcin, les soldats d’Alassane Ouattara amènent Affi à l’hôtel du Golf. Bien entendu, le fameux «entretien» avec Guillaume Soro n’a pas lieu. Affi est jeté dans une pièce appelée Le Flamboyant, au milieu des injures, des menaces et des insanités proférées par les «voyeurs» qui passent alors le temps à assouvir leurs penchants sadiques dans le hall de l’hôtel du Golf. Bien entendu, l’ancien Premier ministre ne reverra jamais la trace de son argent. Il ne sera pas non plus informé d’une éventuelle mise sous scellés. Que les «enlèvements» sont rentables pour les soldats dans la «nouvelle Côte d’Ivoire» !

Philippe Brou
Par thruthway

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