mardi 23 août 2011

Monsieur Ouattara : Les Combattants sont impatients !


Je veux vous parler de vos combattants. Ceux qui vous ont été et qui vous sont d’une utilité nuisible d’hier à aujourd’hui. Ils sont très impatients. Ils ne peuvent plus attendre trop longtemps. Il faut que vous rentriez dès publication de cet Article 63ème de la Révolution Permanente. C’est le message dont ils m’ont fait porteur pour vous.

Pas de panique ! Ce ne sont pas mes combattants. Ce ne sont pas non plus nos combattants. Nous n’en n’avons jamais eu de ce genre. Je veux vous parler de vos combattants. Ceux qui vous ont été et qui vous sont d’une utilité nuisible d’hier à aujourd’hui. Ils sont très impatients. Ils ne peuvent plus attendre trop longtemps. Il faut que vous rentriez dès publication de cet Article 63ème de la Révolution Permanente. C’est le message dont ils m’ont fait porteur pour vous.

Les raisons de l’impatience des Combattants

Vous le savez mieux que moi-même. Vous avez passé un contrat de crime avec eux. Ils devaient offrir leurs poitrines. S’ils s’en sortent vivants, vous transformez leur vie. S’ils crèvent, leurs familles passent leur mort en pertes et profits. C’est Dieu qui donne. C’est Dieu qui reprend.
A l’évidence, ce que les hommes du colonel Major Konan leur ont fait à Tiébissou, puis à Yamoussoukro et enfin à Abidjan, est inimaginable d’intelligence d’homme. Le Commandant Abéhi et ses hommes en ont fait de même. Ils m’ont même expliqué le dispositif tactique suicidaire dans lequel vos experts militaires les avaient mis. Vous les aviez rangés en colonnes pour progresser par vague. La vague de devant doit avancer, user de tous les moyens pour avancer ? Si un soldat fuit la puissance de feu de l’ennemi et revient sur ses pas, la vague qui suit celle de devant doit abattre ce soldat fuyard.


Mais au bout du sacrifice, il y a la coquette somme de 2 à 3 millions de francs CFA par combattant. Certains parlement de beaucoup plus que ces montants. C’est ce que vous auriez promis. Chacun d’eux a alors compté sur ses talismans, puis la chance a fait le reste, une chance de nationalité française ce jour historique du 11 avril 2011.

Aujourd’hui, les butins de guerre ne suffisent plus. Les millions promis n’ont jamais été payés. Même pas un commencement d’exécution n’est enregistré. Bien plus grave, vous n’arrivez pas à payer les fonctionnaires sans tendre la main à d’autres pays.

En fin de compte, vos combattants ont compris que vous n’avez pas l’intention de leur donner même un centime. Votre projet secret est de les faire tous passer en pertes et profits. Parce que personne ne vous donne de l’argent encore pour venir les contenter.

Les rumeurs sont têtues et vraies

Les Combattants me disent qu’ils ont appris qu’au niveau de l’Afrique, vous avez joué toutes vos cartes. Vous avez essayé toutes les techniques modernes de mendicité internationale. Mais la réalité du terrain, marquée par votre rejet par la quasi-totalité des jeunes et cadres ivoiriens, a joué en votre défaveur. Vous avez été décrété insolvable, parce que le pays ne produit plus et le peu qui est produit est volé par les Commandants de Zone et leurs hommes les plus proches.

Plus grave, la population abidjanaise rejette les combattants FRCI parce qu’elle a vite compris qu’ils ne sont pas des professionnels du métier des armes. Elle a peur d’eux parce qu’en effet, ils sont tous des voleurs. Autrefois, ils volaient avec des armes blanches. Aujourd’hui, vous avez mis à leur disposition des fusils mitrailleurs, des grenades offensives, des lance-roquettes armés. Ils peuvent voler comme des vrais professionnels maintenant. Mais il se trouve que les Ivoiriens se sont appauvris après les pillages massifs qui ont suivi les événements qui vous ont porté là où vous êtes aujourd’hui. Donc de plus en plus, cela devient inutile de braquer un domicile ou une entreprise.

Les combattants disent qu’ils savent que votre séjour se passe très mal en Europe. Croyant qu’ils allaient vous renverser pour défaut de paiement de leurs primes promises en début de guerre, vous avez vite fait de trouver refuge en France à l’effet de négocier avec vos contacts européens pour vous aider à régler les salaires des fonctionnaires pour le mois d’août. La seule personne sur qui vous comptiez, on dit qu’elle s’appelle Madame Merkel, vous a fermé la porte au nez. Elle vous adit d’aller voir GBAGBO pour vous montrer comment produire de l’argent pour financer les dépenses de l’Etat.

Vos combattants, n’ont signé aucun contrat avec cette femme. Donc ils n’ont rien à cirer avec les déboires qu’elle vous aurait fait vivre. Pour eux, ce qui est dit, est dit ! Ils ont risqué leu vie, ils veulent leurs 2 ou 3 millions de francs CFA, puis leurs soldes mensuelles puis leur "nimiolo", ils veulent dire leurs numéros matricules de fonctionnaires.

Vous êtes dans la boue

Peut-être que vous êtes dans quelque chose de plus humiliant que la boue. En effet, ils ont appris que vous avez sollicité le Président Equato Guinéen pour un montant d’environ 2,5 milliards de francs CFA. Il vous a envoyé paître. Chose déconcertante, c’est que dans la grisaille de cette affaire mêlée au récent Sommet de l’Union Africaine tenu à Malabo, vous auriez été hué.

Aujourd’hui, c’est au tour de Madame Merkel de vous envoyer paître. Même les Présidents de certains petits pays d’Afrique vous ont aussi renvoyé poliment frapper à d’autres portes.

Personne n’est dupe. Vos Combattants sont des analphabètes ; cela ne veut pas dire qu’ils sont dupes. Ils savent que vous n’avez pas de Solutions pour eux. Parce qu’ils vous regardent amuser la galerie avec vos histoires de ville propre, d’éthique gouvernementale, de séminaires des Dozos. Un Dozo est un féticheur et braconnier. Son pouvoir supposé lui serait donné par des génies de la brousse. Or, génie ne fait séminaire pour agir. Il ne parle même pas le français. Alors, arrêtez de vous foutre de ces pauvres braconniers.
En d’autres termes empruntés aux ghettos ivoiriens, arrêtez aussi de mettre foutaise sur les anciens bra mogohs (braves hommes) d’Abidjamé, d’Abobo, de Poy (Yopougon). Ils ont été "Kouman ké vous avé mi foutaise dans eux". Oui. Vos amis le leur ont dit. Vous vous êtes foutu de leur gueule. Ils l’ont bien dit !

Et puis après !?

Ils vous attendent pour une explication d’homme à homme. Vous pouvez appeler ça comme vous voulez. Mutinerie, coup d’Etat... et puis "où est Etat là même et puis quelqu’un va faire coup d’Etat" ? C’est ce qu’ils m’ont répondu.

2 à 3 millions de francs CFA chacun. Sinon, vous allez voir que Dozo ne connaît pas pardon. Les "Bra Mogohs" de la MACA et desgloglohs (petits quartiers) d’Abidjan et de tout le pays, vont vous montrer qui a mis du sel dans la mer.

Il y a aussi les "borodjans" (les étrangers) engagés comme mercenaires. Vous ne pouvez pas payer les Blancs et les laisser pour compte. Un mercenaire en vaut un autre. Mercenaire, c’est mercenaire.

Eh oui ! Je vous ai prévenu. Je vous prie donc de rentrer. Revenez à Abidjan. Tout le monde vous attend de pied ferme. Et croyez-moi, chacun a son pied sur son caillou, comme le disent les frères Ivoiriens.

A très bientôt.

Hassane Magued

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