mercredi 28 septembre 2011

Côte d’Ivoire : Le droit de refuser la paix qui tue! (La Révolution Permanente N°00100/09/11)

J’ai déjà écrit sur la légitime défense. Je n’y reviens pas dans cet Article 101ème de la Révolution Permanente. Mais je vais en tirer les conséquences pour ceux qui pensent que crier sa douleur, sa révolte et son refus d’accepter l’injustice, la violation des droits humains les plus élémentaires, la destruction de son pays, c’est refuser d’aller à la paix.

Pour ne pas qu’on s’énerve inutilement, je voudrais clarifier une petite chose. De quoi nous parle-t-on quand on parle de paix en période d’occupation étrangère en Côte d’Ivoire ? Est-ce la soumission à l’agresseur que certains appellent faire la paix ou le fait de se contenter de pleurer et attendre que l’ennemi soit fatigué de vous piétiner ? Aller à la paix après une période de conflit, c’est quoi ?

Cette dernière question m’amène à poser une autre question, la plus importante : le conflit en Côte d’Ivoire est-il fini ?

Si vous répondez honnêtement à cette question, vous pouvez comprendre ce qui se passe et ce qui va se passer en Côte d’Ivoire.

Car pour ceux qui sont considérés pro-GBAGBO, LMP, militants ou sympathisants, et de plus en plus, pour une nouvelle catégorie d’Ivoiriens ou d’habitants de Côte d’Ivoire, le conflit qui oppose la France, ses alliés Ivoiriens ou étrangers vivant en Côte d’Ivoire à une partie des Ivoiriens, est très loin d’être terminé. 

Alors si le conflit se poursuit, pourquoi voulez-vous que l’une des parties protagonistes, se contente d’encaisser les nouveaux coups de plus en plus destructeurs donnés par le camp ennemi, sans riposter ?

Et chaque jour, ces coups se multiplient : exécutions sommaires des personnes jugées pro-GBAGBO ; nouveau relent du génocide des Wè sous prétexte qu’ils abriteraient des combattants pro-GBAGBO ; maintien en détention ou en déportation des cadres du FPI ; contrainte à l’exil des militants, cadres et sympathisants LMP (La Majorité Présidentielle) ; maintien du gèle des avoirs des cadres LMP ; licenciement systématique ou rétrogradation des cadres LMP occupant des fonctions avant même que GBAGBO Laurent ne devienne Président ; empêchement systématique par des actes de torture de montrer son appartenance au FPI ; volonté manifestement affichée d’appauvrir tous les cadres LMP travaillant dans les entreprises publiques, en préparant leur licenciement en masse pour l’année 2012, notamment en les privant d’activité et en les mettant à la disposition des Directions des Ressources Humaines de leur entreprises respectives, pour attendre le couperet des évaluations de fin d’année ; etc. etc.

La liste est trop longue. Pendant ce temps, une communication de guerre, fondamentalement propagandiste a cours. Ils font croire dans tous les média qu’ils ont une volonté de réconciliation, qu’ils ont mandaté des affidés à leur cause, pour organiser la réconciliation et que la paix est revenue, sans GBAGBO Laurent, sans les cadres FPI ou LMP, et notamment en éliminant les dernières poches de résistances éventuelles.

Soyez honnêtes ! Ayez le courage d’en parler ! Ils font ce qu’ils appellent le ratissage. Cela a abouti dans un premier temps au désarmement des FDS (Forces de Défense et de Sécurité) et au renforcement de la puissance de feu des FRCI (forces rebelles).

Le ratissage se poursuit en contraignant à l’exil, la plupart des cadres avec des mandants d’arrêts internationaux.

Cette stratégie s’est renforcée avec le plan d’appauvrissement des cadres LMP restés en activité parce qu’ils pensent qu’ils vont financer la réorganisation de la résistance.

Ils veulent couper le nœud gordien en faisant mourir Laurent GBAGBO en prison.

Ils ont jugé bon de reprendre le génocide des Wè en traitant leurs enfants de miliciens ou mercenaires libériens afin de justifier ce massacre.

Ils vont poursuivre leur projet d’anéantir le FPI en mettant au chômage, l’ensemble des cadres LMP qui ne se rallieraient pas eux avant la fin de l’année 2011. Parce que l’Imposteur et ses alliés croient que les sacrifices humains vont leur assurer une longévité qui les mènera jusqu’en 2012.

Nous sommes en guerre ! Cette guerre n’a pris que de nouvelles formes. Elle n’a fait que se déporter sur d’autres terrains, croyant alors avoir gagné la phase militaire.

Alors qui veut encore me parler de paix ? Avec qui ? Et pour quelle raison ? Quel traité de paix avons-nous signé avec la France et ses alliés locaux ? Quels actes ont-ils posé qui montrent qu’ils veulent aller à la paix ? Pourquoi pensez-vous de façon complice, que la paix en Côte d’Ivoire doit se faire contre les militants LMP ou ceux qui sont qualifiés de pro-GBAGBO ?

Votre complicité passive ou active dans cette escroquerie morale appelée réconciliation ou paix, dont vous voulez cacher les perversions par vos média, est comme un produit inflammable versé sur notre ardeur combattante.
Votre langue de bois et votre refus de dire la vérité dans la crise ivoirienne et les autres crises en Afrique, nous donnent le droit de refuser d’être anéantis en Côte d’Ivoire, en Libye et ailleurs en Afrique.

Car, on peut nous priver de tous les droits, sauf de notre droit de nous défendre quand nous sommes agressés. On peut nous priver de notre liberté, sauf de notre liberté d’organiser la lutte pour notre survie.

En Côte d’Ivoire, s’ils voulaient la paix, s’ils pensaient que la guerre était finie, ils n’auraient pas poursuivi les assauts contre notre vie, contre nos emplois, contre nos avoirs, contre nos leaders, contre les jeunes Wè et leurs familles, contre les richesses de la Côte d’Ivoire, contre l’avenir des Ivoiriens.

Alors nous sommes libres de refuser leur paix de façade, de refuser leurs manœuvres dilatoires pour nous anéantir en douceur, de refuser leur insulte à notre intelligence.

Ils nous font la guerre, nous devons les vaincre par une riposte totale et permanente. Et sur tous les fronts. A la guerre comme à la guerre !


A très bientôt.

Hassane Magued

Source : Infodabidjan

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