samedi 5 novembre 2011

Insécurité à Attoban (Cocody) : La psychose gagne les habitants


Depuis quelques mois, le sous quartier de la commune de Cocody, en l’occurrence Attoban, vit dans une psychose. La raison de cette grande peur-panique provient du fait qu’un certain Bakayoko Siriki (Dans le quartier d’Attoban, tout le monde le confirme comme étant le frère ainé d’un important ministre de Ouattara), fait régner la terreur. Au quartier Zinsou II, les habitants vivent perpétuellement dans une angoisse indescriptible. Il ne se passe pas de jour, sans qu’une famille dudit quartier, ne signale la disparition d’un proche parent, d’un être cher ou d’un fils. Faut-il le noter, le quartier Zinsou II est un quartier dans lequel, vivent de nombreuses familles de policiers, de gendarmes et de militaires. C’est un quartier dortoir moderne où les habitants sont les propriétaires de leurs maisons ou appartements. Ce sont des anciens corps habillés, qui ont acquis à la sueur de leurs fronts leurs propres biens immobiliers.

Un gendarme mal entendant à la retraite crée la panique

Dans ce quartier, il règne un semblant de calme inspiré par la peur que vit la population. Un habitant que nous avons rencontré dans les environs de 15 heures, le 31 octobre 2011, dans une ruelle de Zinsou II, et que nous avons bien voulu avoir des propos concernant l’insécurité dans ledit quartier, s’est excusé et a disparu au détour d’une autre ruelle lorsque nous avons décliné notre identité. Un autre habitant d’un certain âge et assez respectable a bien voulu s’entretenir avec nous sous un strict anonymat. Celui-ci, après s’être assuré que nous lui garantirons son anonymat, s’est ouvert à nous : «Je vis ici bientôt une dizaine d’années. Je suis chez moi et je suis un gendarme à la retraite. Il se passe des choses inexplicables dans ce quartier. Depuis les évènements, nous vivons dans une angoisse. Nos enfants sont traqués chaque jour. D’autres ont été arrêtés et nous ne savons pas où ils se trouvent à présent. Nous avons peur», a-t-il confié, très inquiet. Un autre habitant lui est allé plus loin dans son explication. Il est formel dans cet entretien et cite nommément un certain Bakayoko Siriki, ancien gendarme à la retraite qui lui aussi, vit dans ce quartier Zinsou II. Pour cet homme, le malheur du quartier prend son origine dans l’existence de M. Bakayoko Siriki. «J’ai un fils qui n’a rien à voir avec leur histoire de patriotisme. Il n’est non plus milicien comme veut le faire croire Bakayoko Siriki, cet ancien gendarme qui est à la retraite comme moi et qui, subitement a repris du service avec l’arrivée de son frère au gouvernement. Nous ne dormons plus. C’est lui qui joue au mouchard dans ce quartier et fait arrêter nos enfants. Parce que tout simplement son frère est ministre. Nous ne pouvons plus respirer dans ce quartier», a soutenu ce dernier qui aussi a requis l’anonymat. La psychose est réelle et personne ne veut s’aventurer à nous indiquer là où vit M. Bakayoko Siriki que nous avons tenté de retrouver. Nous sommes pris pour un suspect et un dangereux personnage qui cherche à faire un coup sur la personne de M. Bakayoko Siriki. Malgré toutes nos explications, personne du quartier Zinsou II, n’a eu le courage de nous indiquer son domicile. Tout ce que nous savons sur M. Bakayoko Siriki c’est qu’il est un ancien gendarme à la retraite. Selon nos sources d’informations, il serait un mal entendant qui est à la retraite depuis quelques années et qui a repris du service dans un ministère de la place où il s’occupe de la sécurité.

Les jeunes commencent à quitter le quartier

A Attoban, il ne fait plus bon vivre comme par le passé. Presque tous les soirs, des individus très louches visitent la demeure de l’adjudant chef Gnahoré de la garde présidentielle du président Gbagbo. Les jeunes du quartier sont mis aux arrêts et accusés d’être des taupes à l’ancien régime. La situation est délétère et tout le monde vit dans une suspicion totale. Selon des sources très concordantes, celui-ci fait croire aux Frci, que les jeunes du quartier sont des enfants des gendarmes à la retraite. Ils ont tous grandis dans ce quartier. Ce sont eux qui ont combattu aux cotés de l’adjudant chef Gnahoré. Pour l’instant, une dizaine d’entre eux a été arrêtée. D’autres qui refusent de quitter leurs parents parce qu’ils ne se reprochent rien, sont dans le collimateur de Bakayoko Siriki, qui leur promet l’enfer. Paniqués, nombreux ont pris la poudre d’escampette pour aller se cacher ailleurs. Quant aux parents de ces jeunes gens traqués, ils vivent dans l’anxiété et l’angoisse de voir leurs enfants enlever. A cette situation de psychose s’est ajouté un phénomène de braquage. Des domiciles sont constamment assiégés par des hommes en armes. On peut citer le cas de notre confrère Hamed Touré dont la voiture a été braquée le mardi 1er novembre 2011, dans les environs de 20 heures, à Attoban, à son domicile par des hommes en armes. Cette psychose de peur commence à gagner l’ensemble des quartiers qui jouxtent le quartier Zinsou II. Les jeunes désertent les quartiers par prudence. Ils refusent d’être assimilés aux groupes de miliciens. La peur et l’angoisse sont le quotidien de vie qui enveloppe l’environnement des populations d’Attoban. Cette population, à l’instar des autres populations de la Côte d’Ivoire, vivent dans l’anxiété sous la menace constante des attaques des brigands qui le plus souvent, ont la gâchette facile.

Jean-Baptiste Essis

Source: Le Temps

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