lundi 23 janvier 2012

L’AFRIQUE CLE DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE MONDIAL


Posté par 2ccr le 26 septembre 2011
Ce récent titre du Washington Post est d’une honnêteté rafraîchissante, mais pas vraiment un scoop. La main d’œuvre et les ressources africaines sont la clé du développement économique mondial depuis des siècles.

Pour l’Afrique cela s’est traduit par le pillage systématique et continu de sa main d’œuvre et de ses ressources qui n’a pas faibli à ce jour. D’abord ça a été l’enlèvement brutal de dizaines de milliers d’Africains pour remplacer la force de travail native d’Amérique que les Européens avaient décimée. Le commerce des esclaves a été dévastateur pour les économies africaines qui étaient rarement capables de supporter l’effondrement de leur population ; mais les capitaux ainsi accumulés par les propriétaires de plantation dans les Caraïbes ont financé la révolution industrielle.

Tout au long des 18 et 19ièmes siècles, de plus en plus de matières précieuses ont été découvertes en Afrique (du fer, du caoutchouc, de l’or et de l’argent…) et le vol des terres et des ressources a finalement abouti à ce qu’on a appelé « La ruée vers l’Afrique » quand, en l’espace de quelques années, les Européens se sont partagés le continent tout entier, les Africains étant, pour ce faire, dépouillés de leurs terres et de leurs ressources et forcés de travailler dans les mines d’or et dans les plantations de caoutchouc.

Après la seconde guerre mondiale, les puissances européennes, affaiblies par des années de guerre industrielle les unes contre les autres, se sont efforcées d’adapter le colonialisme à leur nouvelle situation. La solution qu’ils ont choisie a été baptisée « néocolonialisme », elle consistait à confier les attributs formels du pouvoir à un groupe d’hommes de paille triés sur le volet pour qu’ils les laissent continuer à exploiter leurs pays comme auparavant. En d’autres termes, l’adaptation du colonialisme permet de faire supporter aux Africains eux-mêmes les coûts et le fardeau de la répression de leurs propres populations.

Il y a quatre ans, les USA ont mis en place un nouveau « centre de contrôle et de commande » pour soumettre militairement l’Afrique qui porte le nom d’AFRICOM. Le problème pour les Etasuniens était qu’aucun pays d’Afrique ne voulait les accueillir ; De fait jusqu’à encore tout récemment, l’Afrique se distinguait en étant le seul continent qui ne comportait pas de base américaine. Et en vérité c’était en grande partie grâce aux efforts du gouvernement libyen. Et ce qui était peut-être encore plus inquiétant pour l’hégémonie européo-étasunienne sur le continent c’était les énormes montants d’argent que Kadhafi consacrait au développement de l’Afrique. Le gouvernement libyen a été sans nul doute le plus gros investisseur du premier satellite africain lancé en 2007 qui a fait économiser à l’Afrique les 500 millions de dollars que lui coûtait précédemment l’utilisation des satellites européens.

Pire encore pour les puissances coloniales, la Libye avait alloué 30 milliards de dollars à l’Union Africaine pour trois projets financiers destinés à mettre un terme à la dépendance africaine vis à vis de la finance occidentale. La Banque d’Investissement Africaine, qui a son siège en Libye, devait investir (sans intérêt) dans le développement de l’Afrique, ce qui aurait sérieusement menacé la domination du Fond Monétaire International sur l’Afrique, un instrument capital pour maintenir l’Afrique dans la pauvreté. Et Kadhafi dirigeait la mise en place par l’Union Africaine d’une nouvelle monnaie africaine indexée sur l’or qui aurait sectionné encore une autre des ficelles qui tiennent l’Afrique à la merci de l’Occident, 42 milliards de dollars ayant déjà été consacrés à ce projet, et à nouveau la majeure partie par la Libye.

La guerre de l’OTAN a pour but de mettre un terme au projet de la Libye qui était le fer de lance d’un mouvement destiné à renforcer l’unité et l’indépendance de l’Afrique. Tous les fonds de développement africains pour les projets décrits ci-dessus ont été « gelés » par les pays de l’OTAN et vont être remis à leurs copains du Conseil de transition pour acheter des armes et faciliter la guerre.

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