mardi 7 février 2012

Libération de la Côte d’Ivoire: Les clés pour éviter un bain de sang!


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Attention, les signaux que nous avons reçus ne sont pas bons. C’est pourquoi la Révolution Permanente a décidé de consacrer la présente Chronique à une interpellation pour un recentrage stratégique de l’approche révolutionnaire.
Tous les Ivoiriens épris de justice, amoureux de leur pays et soucieux de l’intérêt général aspirent à une libération totale de la Côte d’Ivoire du joug de l’impérialisme occidental.

Même les rebelles comme Soro Guillaume et consorts se souviennent de l’idéal premier qu’enseignait la FESCI (Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire) originelle, je veux parler de la FESCI des Ahipeaud Martial et non de la FESCI des machettes et gourdins de Karamoko Yayoro (aujourd’hui, président de la jeunesse du RDR).
Il en est de même de certains cadres, traîtres bons teints du PDCI-RDA du grand ivrogne devant l’Eternel, j’ai nommé qui vous savez
Donc, tout le monde attend la libération et se prépare à apporter sa pierre à l’édifice historique.

Mais attention, pas d’erreur d’approche!

La Révolution est soit populaire soit militaire. Lorsqu’elle est populaire, le peuple dans son immense majorité initie une action de défiance à un ordre politique nocif et met fin à son règne par tous les moyens que l’effet de foule autorise. Lorsqu’elle est militaire, un groupe d’hommes en armes, croyant en un idéal, intervient pour sauver son peuple de l’emprise d’un régime qui l’opprime et détruit l’avenir de ses enfants, afin d’instaurer un mouvement révolutionnaire pour introduire des réformes sociales, économiques et politiques.

Mais quand on combine les deux, on arrive toujours à une situation du genre, deux capitaines dans un même bateau. Et très vite, le peuple confronte l’armée et le chaos s’installe. Car les leaders civils qui ont conduit l’action populaire supportent toujours mal la raideur militaire et aussitôt, un bras de fer s’installe.

En Côte d’Ivoire, le choix doit être tranché pour éviter un bain de sang!

Notre conviction intime est d’éviter d’associer le peuple aux actions de terrain, le jour J. Premièrement, parce que l’immense majorité accumule en ce moment un ressentiment terrible, une frustration sans nom, qui peut déclencher à la première occasion, un désir de vengeance.

Deuxièmement, le rattrapage ethnique en cours en ce moment fait d’énormes victimes au niveau social. Non seulement les rattrapeurs ethniques n’offrent aucune opportunité aux “vaincus” de la guerre post-électorale de se sentir dans leur pays, de trouver de nouveaux emplois, mais plus grave, ces “vaincus”, appelés pro-GBAGBO, sont privés par dizaine de milliers de leurs emplois, de leurs revenus, de leurs acquis sociaux pour être aussitôt remplacés par ceux qui viennent du bon bord politique ou du Nord ouattarien, ce Nord qui représenterait de façon magique 40% de la population ivoirienne; et croyez-moi, pour bon nombre d’entre les pro-GBAGBO visés par l’épuration, la mort commence à valoir beaucoup mieux que la vie humiliante à laquelle ils sont réduits. Ceux-là, à la première occasion, n’hésiteront pas à demander des comptes à leurs bourreaux qui sont généralement des voisins de quartier, des collègues avec qui ils rigolaient hier, des patrons obéissant au mot d’ordre de rattrapage ethnique.

Alors nous proposons ce qui suit!

La Côte d’Ivoire est un pays sous occupation militaire. La Force des Nations Unies (ONUCI) assure à la fois les fonctions de police civile, militaire et de garde républicaine. La Force française Licorne assure les missions d’armée prétorienne et de service de renseignement militaire. Les analphabètes de la CEDEAO regroupés au sein des FRCI ont la noble mission de conduire l’épuration ethnique et politique.


Dans un tel environnement, il faut confronter fer contre fer. Aussi, seule une action militaire regroupant tous les dignes fils du pays et de l’Afrique au sein d’une alliance des forces patriotiques peut donner les chances à une révolution d’aboutir.

Mais quelles dispositions prendre pour que ce succès ne se transforme pas en affrontements civils généralisés?

Premièrement, il faut décrire clairement l’ennemi commun. Pour le trouver, il faut se poser la question de savoir: de quoi la Côte d’Ivoire se libère-t-elle? Je dirai, de l’envahisseur, du voleur, de celui qui veut nous soumettre sans être des nôtres, de celui qui traite notre pays comme un patrimoine sans propriétaire.

Dès lors, mon voisin de quartier opportuniste et idiot, mon ancien collègue jaloux et méchant, mon ancien ou nouveau patron arriviste conduisant un programme de rattrapage ethnique, devront subir la rigueur de la loi et non la rigueur de ma colère privée.

Deuxièmement, connaissant tout le mal qu’ils ont fait, lorsque le changement pointera le bout du nez, les méchants d’aujourd’hui auront, je l’espère, un sursaut d’orgueil et oseront s’inviter sur le théâtre des opérations pour défendre leurs acquis du rattrapage ethnique. Dans ce cas, ils seront des cibles militaires à traiter sans état d’âme.

Troisièmement, et la réconciliation tout comme l’unité nationale que nous voulons bâtir en dépendent, dès la prise d’Abidjan, il faut instaurer un couvre-feu de jour comme de nuit jusqu’à la fin du ratissage de premier niveau. Il faut ensuite lever le couvre-feu de jour pour autoriser la liesse populaire mais sous très fort encadrement militaire afin d’éviter tout débordement. Puis enfin, il faut suspendre tout rassemblement politique pendant au moins deux ans. Ce temps est nécessaire pour boucler la sécurisation totale du pays et fixer un nouveau cadre d’exercice des libertés politiques; car la liberté sans encadrement juridique devient libertinage et tue la paix sociale.

Ces actions sont la condition minimale pour la naissance d’une nouvelle Côte d’Ivoire. Toute négligence sur ces questions nous laissera un arrière-goût très amer au lendemain de notre Révolution.

Alors vous direz, mais c’est à quand cette libération dont il parle depuis? Sur quoi compte-t-il? Que sait-il?

Eh bien, je vous réponds aujourd’hui: bouclez-là! Et continuez la mobilisation ou bien si vous n’y croyez plus, allez vendre votre âme au diable. Mais après, ne venez pas pleurer à nos pieds! Tel est le message que j’ai reçu pour vous!

A Très bientôt.

Hassane Magued

La Révolution Permanente N°00200/02/12

Infodabidjan.net

1 commentaire:

  1. Koudou Laurent Gbabgo fille7 février 2012 à 12:07

    Puisse Dieu conduire et être votre paraclet dans ce combat de libération de votre et notre chère patrie, et puisse-t-il être votre bouclier sur le champs de l'action, nous prions...et n’arrêterons pas de prier pour vous soutenir et nous avec!

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