vendredi 18 mars 2011

Brève du Libéria


Crainte des répercussions de la crise ivoirienne au Libéria

18 mars
Devant le Conseil de sécurité, la Représentante spéciale de l’ONU pour le Libéria, Margrethe Loj, a souligné que la situation se compliquait dans le pays non seulement avec l’organisation d’élections générales en octobre 2011 mais aussi à cause des répercussions potentielles de la crise humanitaire et politique en Côte d’Ivoire.


La situation à la frontière libérienne avec la Côte d’Ivoire nécessite une gestion particulière en terme de sécurité, d’autant plus, que selon les estimations de l’ONU, plus de 90.000 personnes ont fui la Côte d’Ivoire pour trouver refuge au Libéria. Margrethe Loj craint que le Libéria soit victime de son succès, en devenant complaisant et en ne donnant pas le niveau d’attention et d’engagement que le processus de paix continue de mériter.
En effet, le Libéria, dévasté par la guerre quasi-ininterrompue de 1989 à 2003, est devenu l’un des pays les plus pauvres et les plus violents de la planète. Une première guerre civile de 1989 à 1997, opposant les forces gouvernementales et les combattants d’un groupe d’opposition, le National Patriotic Front of Liberia (NPFL) dirigé par Charles Taylor, a coûté la vie à près de 150 000 personnes, le quart de la population a été déplacée et a provoqué un effondrement total de l’État.
Puis le Libéria a connu une deuxième guerre civile de 1996 à 2003, sous la présidence de Charles Taylor qui a été confronté à une lutte armée contre son régime. Le 11 août 2003, le président Charles Taylor quittait le pays pour s’exiler au Nigeria permettant au Libéria d’entamer une phase de transition vers la stabilité, grâce notamment à la présence de la mission des Nations Unies au Libéria (MINUL). Charles Taylor est, actuellement jugé à La Haye pour crimes de guerre. Aujourd’hui, le Libéria se révèle être un exemple de pays ayant réussi son processus de paix en réalisant d’importants progrès qui étaient inimaginables en 2003, même s’il reste toujours des défis à relever.
Le Liberia est, d’ailleurs, présidé depuis le 16 janvier 2006 par Ellen Johnson-Sirleaf, première femme du continent africain à être élue à la tête d’un État.
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, se dit encouragé par le lancement au Libéria du processus d’inscription des électeurs pour les prochaines élections générales qui se tiendront en octobre 2011. L’inscription des électeurs se déroule de manière pacifique, les institutions nationales participent à l’organisation de cette opération et en assurent la sécurité.
De plus, 22 partis politiques sont enregistrés pour les élections et le débat politique au Libéria s’intensifie, renforçant ainsi la confiance dans le système démocratique. L’ONU souligne qu’il est d’une importance primordiale que les personnalités politiques assument la responsabilité de leurs paroles et de leurs actes afin que se tiennent des élections crédibles et pacifiques.

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