jeudi 28 avril 2011

Côte d’Ivoire: La France choisit ses causes dans les guerres coloniales...





Un homme tué au Gabon: quelle différence? Que fait l'ONU?

Une élection contestée, malgré de nombreux observateurs internationaux, une volonté manifeste des droites internationales, dont Sarkozy, d’imposer Ouattara y compris par une intervention armée directe, quels que soient les doutes, notamment sur les massacres commis par ses partisans, et une quasi-indifférence des gauches sociales-démocrates, qui augure mal d’un proche avenir d’une alternance en France. De leur côté, Les Etats- Unis ont préféré respecter les logiques territoriales habituelles du pré-carré français dans une attitude contemplative du désastre ivoirien.

Et pourtant, le Président Gbagbo a résisté. Jusqu’à présent, au nom de la défense des populations, il n’avait jamais été porté atteinte volontairement aux moyens de survie de la celle-ci. Cette fois-ci, afin de contraindre Gbagbo au départ, rien ne fut épargné. Les réserves financières de la Côte d’Ivoire à la banque des Etats d’Afrique de l’Ouest furent désormais confiées à Ouattara par le nouveau gouverneur de cette institution dont le nom ne s’invente pas, un certain Compaoré, parent sans doute de l’actuel président du Burkina-Fassp, non élu, assassin de Sankara, que personne ne songe à aller bombarder.

Les organismes bancaires en Côte d’Ivoire ont été sommés d’arrêter leurs activités sur place privant de leurs avoirs de nombreuses familles ivoiriennes. C’est bien sûr la faute de Gbagbo, a-t-on pu entendre dans les chancelleries occidentales, pendant que Ban Ki Moon vient prendre ses consignes chez Sarkozy et « fait appel » aux moyens militaires de la France pour pilonner les positions militaires du Président sortant. Dans un rare exercice de diplomatie coloniale, l’on a même vu le ministre des Affaires étrangères français oser une comparaison entre Kadhafi et Gbagbo et exiger du premier une « reconnaissance écrite » de sa « défaite » supposée.

Seuls les Gabonais connaissaient Guéant en raison de l’organisation du putsch au Gabon, les Français font désormais connaissance de la vision bien étroite du monde de leur ministre de l’intérieur. Pour reprendre sa formule, les Gabonais aimeraient bien se sentir chez eux sans qu’il leur soit imposé leurs dirigeants politiques
Il ne faudra pas oublier le télescopage des symboles : la France faisant bombarder le domicile d’un ancien chef d’Etat africain, et, en même temps au Panthéon à Paris, l’éloge d’Aimé CESAIRE, l’homme du discours contre le colonialisme, et l’homme du refus de Sarkozy.

Le « nouveau » colonialisme consiste désormais à obtenir du Conseil de sécurité et des Etats-Unis le droit de continuer légalement à s’imposer sur certaines des anciennes colonies au mépris des peuples. Les seules populations qui comptent sont les Européens qui y vivent.

On ne fera pas le parallèle avec la situation du Gabon en septembre 2009. Elle est quasi identique à la différence près que le putsch du clan Bongo, après la mort de Bongo 1, a été organisé avec le soutien du même pouvoir français, cette fois-ci pour bafouer les droits démocratiques du peuple gabonais. Il est vrai aussi que Gbagbo, à la différence de Bongo II, n’a pas dû financer la précédente campagne présidentielle de Sarkozy.

Il n’y a eu nul bombardement de la Présidence gabonaise par l’armée française pourtant bien présente sur le sol gabonais, ni de gels des avoirs de Bongo, dont il est de notoriété internationale qu’ils sont issus du fruit quarantenaire des rapines des ressources du Gabon, ni de condamnation des exactions commises par les milices du régime sur les populations, dont la cruauté et la folie meurtrière n’ont rien à envier aux partisans de Kadhafi ou à ceux de Ouattara et de Gbagbo.

Où est donc passé Ban Ki Moon ?

Au contraire, Robert Bourgi, Claude Guéant, Alain Joyandet, et même Kouchner ont apporté chacun à leur façon leurs mots et leurs gestes de soutien au régime illégitime. Tous les néo-foccardiens se sont mobilisés pour mentir effrontément à la « communauté internationale » sans aucune sanction.

La Lettre du continent fait savoir que Bongo II et son clan se déchirent entre eux en ce moment au sujet du partage de « l’héritage » de Bongo 1. Gageons que cet « héritage » - empire financier dont on n’a vu que la partie la plus médiatique à travers l’Hôtel particulier de Paris à 100 millions d’euros, mis en exergue dans les Biens mal acquis – contribuera à soutenir l’activité immobilière européenne.



Mengue M'Eyaa

Présidente du Conseil exécutif
Mouvement civique du Gabon (MCG)

http://mouvementciviquedugabon2009.unblog.fr

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