vendredi 20 mai 2011

Les Occidentaux : Comme des braqueurs

Une nouvelle génération d'africains reste convaincue que l'argument du droit d'ingérence humanitaire qu'ont revendiqué récemment les impérialistes avant d'opérer en Afrique et dans le monde Arabe, n'est que la cagoule du braqueur.

Arsène DOGBA
Les braquages à ciel ouvert auxquels se livrent, ces dernières années, les pays dit civilisés, avec les bombardements de la Côte d'Ivoire et de la Lybie d'une part et d'autre part, le soutien aux rebellions (Tunisienne, Egyptienne, Syrienne,…) et le gèle à tour de bras des avoirs des autorités locales, tirent leurs causes dans les trois dernières crises mondiales; pétrolière, alimentaire, économique et financière.

Depuis 2007, le monde occidental est secoué par une vague de crises multiples presque inattendues qui ont terriblement affaibli son système économique et financier et l'a conduit à une récession économique sans précédant.

Depuis, ces démocraties libérales, pour la plupart, ont fait recours à l'une des pratiques socialistes qu'elles ont toujours jugées ineffectives et déclarée morte à la fin de la Guerre Froide, dans les années 1990; L'intervention de l'Etat dans l'économie. Les sociétés en faillite telles que Lehnen & Brothers aux Etats-Unis, Northern Rock en Angleterre et bien d'autres, ont toutes été financées sur fonds publiques pour protéger les emplois et relancer les économies nationales. Mais, cela n'a malheureusement pas empêché la croissance vertigineuse du taux de chômage suite, d'une part, à la prudence observée par les patrons des entreprises subventionnées par l'Etats et d'autre part, à la fermeture de plusieurs autres sociétés dans ces pays.

Cette situation n'a pas fait de victimes qu'au seul niveau social, elle en a fait aussi au niveau politique ; aux Etats-Unis, par exemple, les Républicains au pouvoir depuis 2000 ont perdu le pouvoir au profit des Démocrates en 2008. En Angleterre, c'est le parti travailliste dirigé par l'économiste Gordon Brown qui perd le pouvoir en 2010 au profit du conservateur David Cameron.

C'est dire que dans ces vieilles démocraties, un parti au pouvoir ne peut avoir l'assurance de gagner les élections avec une économie exsangue. Cela, Barack Obama et Nicolas Sarkozy (PHOTO), candidats, en 2012, à leur propre succession dans leurs pays respectifs, le savent bien. Enfin, les classes politiques et les leaders occidentaux le savent tous. C'est pourquoi les moyens diplomatiques, militaires ou mêmes occultes utilisés par leurs gouvernements pour relever leurs économiques défaillantes ne font guère l'objet d'aucune contestation réelle de la part des parlementaires locaux. Surtout quand ces derniers savent que la solution recherchée se trouve en Afrique, un continent qui a depuis toujours servi de breuvage aux européens.

Là-bas, en Afrique, la mort n'est qu'un gain. Peu importe les moyens utilisés et l'ampleur des dégâts causés. Il faut trouver de quoi faire fonctionner les industries occidentales, créer des emplois et nourrir les citoyens. C'est tout. Que les ressources financières proviennent des champs de batail d'Afrique et qu'elles soient couvertes du sang de plusieurs milliers d'africains (êtres vivants), elles doivent être obtenues pour garantir un meilleur niveau de vie aux occidentaux (êtres humains).

Alors, plusieurs millions d'africains continueront de mourir, des millions d'orphelins et de veuves continueront de pleurer ceux qui leurs sont chers. L'Afrique continuera de perdre ses enfants, ses intellectuels et ses leaders qui refusent de se soumettre au diktat des occidentaux, aussi longtemps que les ‘'êtres humains'' (blancs) seront dans les besoins d'emploi, de matières premières critiques et que leurs leaders seront obsédés par le pouvoir politique.

Mais, Dieu merci qu'apparait, de plus en plus, une nouvelle génération d'Africains comme Laurent Gbagbo, Thabo MBeki, Yahya Jammeh,… qui croient en l'avenir du continent et qui a connaissance de cette réalité. Ces dignes fils du continent n'ignorent pas, non plus, l'adversité interne; les nombreux dirigeants (Abdoulaye Wade, Jonathan Goodluck, Blaise Compaoré, etc.….) qui n'ont aucune vision pour l'Afrique et qui, par conséquent, sont prêts à brader ses ressources naturelles aux prédateurs et autres friands des matières premières critiques. Pourvu que ceux-ci leur garantissent le pouvoir politique. Ces chefs d'état corrompus constituent de réelles menaces pour la sécurité du continent.

Comme de nombreux intellectuels à travers le monde, cette nouvelle génération d'africains reste convaincue que l'argument du droit d'ingérence humanitaire qu'ont revendiqué récemment les impérialistes avant d'opérer en Afrique et dans le monde Arabe, n'est que la cagoule du braqueur. Car, ces ingérences humanitaires ont toujours conduits à des crises humanitaires sans précédent partout où elles ont été appliquées; c'est le cas en Irak, en Côte d'Ivoire, en Lybie, etc…Dans ces pays, de nombreux civils sont tués chaque jour par les forces d'occupation mises sur pieds en vertu de ce droit d'ingérence humanitaire. En réalité, ils brandissent la carotte humanitaire pour légitimer leur présence dans une ancienne colonie et ils frappent avec le canon impérialiste pour atteindre leurs objectifs de politique étrangère. C'est le schéma.

En sachant tout cela, la nouvelle génération d'africains saura s'organiser, dès maintenant, pour prendre les mesures correctives nécessaires pour mettre hors d'état de nuire ces braqueurs institutionnels et leurs complices locaux et protéger ainsi les richesses Africaines. La tâche est difficile, nous le savons. Mais le peuple africain n'a aucun choix, surtout quand on sait que les économies Grecque, Irlandaise et Portugaise sont complètement essoufflées et que la grande Amérique vient d'atteindre le seuil de sa dette extérieure estimée à plusieurs milliers de milliards. C'est la responsabilité des Africains. Ils doivent l'assumer pour sauver les générations futures.

Une contribution de Arsène DOGBA (politologue ivoirien)
Politologue

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