dimanche 12 juin 2011

Filière café-cacao Pourquoi les multinationales font désormais la loi


Source :  Le Temps :
Le vieux Sawadogo, riche planteur bien connu dans la forêt de l’Ouest n’a aujourd’hui  que ses yeux pour pleurer. Les tonnes de cacao qu’il a produites ne valent plus rien. Car on  lui a acheté le kilo au prix dérisoire de 150 F. Même pas 250F le prix officiel. Pour le monde paysan,  le cacao ne vaut plus rien en Côte d’Ivoire. Alors qu’au même moment, les multinationales  font d’énormes profits. C’est la nouvelle donne en Côte d’Ivoire depuis la chute du Président Gbagbo comme l’a bien voulu le monde occidental. 


Les planteurs travaillent désormais pour ces grands groupes internationaux fortement représentés ici. Juste  après le deuxième tour de la présidentielle, on les avait vus tous s’inviter dans un débat qui n’était pas le leur. Ils ont tous fait allégeance à Ouattara au Golf hôtel comme le demandaient leurs patrons occidentaux. Puis ils se sont abstenus de vendre le cacao ivoirien sur recommandations de l’Ue dans sa volonté d’étouffer économiquement le pouvoir  Gbagbo. En fait, ces grands groupes ont pris une part active dans la guerre de la France contre la Côte d’Ivoire. A côté de la pluie de sanctions qui pleuvaient sur le pouvoir d’alors, ces multinationales avaient pour mission d’organiser le sabotage économique du pays. Une grande partie des revenues nationales provenant en majorité des recettes du cacao. Un tel engagement aux côtés d’un pouvoir qui n’était pas encore installé ne pouvait être sans contrepartie pour ces puissantes entreprises internationales. Ouattara désormais au pouvoir, il était quasiment contraint à faire le choix des intérêts occidentaux. Ce sont bien eux qui l’ont hissé à la tête du pays  malgré tout ce qui se dit. Ils sont donc en territoire conquis, n’en déplaise aux Ivoiriens. Mais surtout au monde paysan. C’est le partage du gâteau ivoirien qui est en marche. Les acteurs de la filière peuvent encore attendre. La priorité est aux entreprises étrangères pour leur soutien au combat contre Gbagbo. Ne dit-on pas que le monde paysan est à majorité pro-Gbagbo comme le milieu estudiantin ? Il peut donc subir la loi des amis du pouvoir. Au même moment, la ville de San-Pedro du cacao grouille de monde, de puissants groupes étrangers.
 
Guéhi Brence

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