samedi 17 décembre 2011

EN EXCLUSIVITE UNE INTERVIEW DE DAMANA PICKAS ACCORDE A LA CHAINE GHANEENE TV3 LE VENDREDI 16/12/2011



1- Pouvez-vous vous présenter à nos téléspectateurs ?

Je suis Damana Pickass, ex membre de la Commission électorale indépendante ivoirienne, en exil depuis avril 2011 et Président de la Coalition des Patriotes Ivoiriens en Exil. Je vous remercie de la possibilité que vous m’offrez de parler du drame que vie mon pays. Je remercie aussi les autorités et le peuple ghanéen de nous avoir accueillit et hébergé. Nous nous demandons ce que nous serions devenus sans leur hospitalité.

Would you please introduce yourself to our viewers?

I am Damana Pickas, former member of the Ivorian Electoral Independent Commission. I left my country since April 11th and am currently the President of the Ivorian Coalition of Patriots in Exile. I thank the Ghanaians authorities and all the people of Ghana for having received when we didn’t know where to flee and for hosting us. What would have happened if you had not been here for us? Only God knows. Thanks again!

2- Les observateurs internationaux et la presse étrangère annonce un taux de participation de – de 20%. Mais la CEI, un taux de 35%. Quels commentaires ?

Vous savez, ce qui se passe pour les législatives est exactement ce que nous avons dénoncé lors des présidentielles. La CEI est totalement caporalisée par le RDR, le parti de Ouattara et obéit aux ordres qu’elle reçoit. Sinon comment pouvez-vous expliquer que le monde entier ait constaté ce qui s’est passé lors des législatives et que la CEI puisse annoncer un tel taux. Je vous rappelle que toutes les chaines de télévisions internationales qui se sont déplacées dans notre pays pour couvrir ce scrutin on parlé de ‘’désert électoral’’ pour qualifier le fort taux d’abstention. La vérité, est que, les ivoiriens obéissant au mot d’ordre de boycott qui a été lancé par le FPI, le parti de Laurent Gbagbo sont restés chez eux à la maison.

De surcroit, ce n’est pas la première fois que cette commission triche sur le véritable taux de participation. Souvenez vous que pour les présidentielles, le même Youssouf Bakayoko, l’Onuci et toutes les organisations internationales présentes en CI pour superviser le bon déroulement du scrutin ont annoncée un taux de participation de 70% avant que plus tard dans le nuit et au siège du candidat Alassane Ouattara, ce taux là soit augmenté a 80% pour justifier la forfaiture de la communauté internationale. Donc nous ne sommes pas surpris par ce qui se passe aujourd’hui. Nous disons même que la CEI est restée fidèle a la mauvaise réputation qu’elle nous avait laissé entrevoir lors des présidentielles remporté par le candidat Laurent Gbagbo

International observers and international press are talking about participation rates under 20%. But the electoral commission announces 35%. Any comment about it?

You know, what we are observing in these elections is exactly what we denounced during presidential elections. Otherwise how you can explain that the whole world noticed what took place during the legislative election, that people did not go to the polls and how the Electoral Commission can announce such a rate. Let me remind you that all the international televisions channels which moved in our country to cover this ballot spoken about «electoral desert» to qualify the strong rate of abstention. The truth, is that, the Ivorians obeying the watchword of boycott which was launched by the FPI, the party of President Laurent Gbagbo and just stayed at their home. Furthermore, it is not the first time that this commission cheats over the real rate of participation. Do you remember that for presidential elections, same Youssouf Bakayoko, Onuci and all the present international organizations in Ivory Coast to oversee the good progress of the ballot announced a rate of 70 % participation to later in the night and in the headquarter of the candidate Alassane Ouattara, this rate have been increased to 80 % to justify the treachery (abuse of autority) of the international community. We say that the Electoral Commission remained faithful to the bad reputation which it had let us glimpse during presidential elections won by the candidate Laurent Gbagbo.

3- Quels commentaires faites-vous de la différence énorme entre le taux de participation aux élections législatives et les présidentielles ?

Le parti de Laurent Gbagbo a appelé au boycott de ces élections. Il a donc demandé aux ivoiriens de ne pas se rendre aux urnes. Cet appel visait a démontré a la communauté internationale que Laurent Gbagbo est majoritaire et que c’est lui qui a gagné les élections de 2010. Pour nous donc, il s’agissait d’une élection présidentielle bis. Et vous avez pu vous rendre compte que le taux d’abstention a battu tous les records des élections précédentes.

Il y a toujours un lien entre les présidentielles et les législatives car le peuple qui élit le président est le même qui se mobilise pour faire élire les députés. Le décalage entre le taux de participation des élections présidentielles et des législatives n’a jamais excédé 15%. Pour vous en convaincre, nous allons analyser les 3 dernières élections en CI.

- En 1995 ; au temps du Président Bédié ; présidentielles 56,03% taux de participation ; législatives 43,17% taux de participation soit une baisse de 12,06%

- En 2000 Les élections législatives avaient suivi la tendance des élections présidentielles Car en 2000 le taux de participation aux élections présidentielles était de 37,4 % et le taux de participation aux législatives de 33,1% soit une différence de 4,3 % entre les deux élections

Voyons maintenant ceux de 2011 les élections législatives devraient suivre au moins la tendance du second tour des élections de 2010 où plus de 83% des ivoiriens avaient voté. Nous nous attendions donc pour les élections à avoir un taux de participation supérieur à 70%. Mais pour être honnête avec vous, même en bourrant massivement les urnes, le taux de participation ne peut dépasser 15%. Le vrai taux de participation est inférieur à 15%. Ils le savent, nous le savons, la communauté internationale le sait.

Donc a travers ce désaveu sanglant a Ouattara et à la communauté internationale qui le soutien, les ivoiriens ont passé un message très fort au monde entier : c’est Laurent Gbagbo qu’ils ont élu en Novembre 2010 donc ce que fait Ouattara ne les concerne pas.

What do you think about the deep gap of the participation rate of the legislatives and presidential elections? 

President Laurent Gbagbo's party called for a boycott of the elections. He therefore called on Ivorians not to go to the polls. This call was intended to demonstrate to the international community that Gbagbo has a majority and that it was he who won the 2010 elections. So we consider these legislative elections as a second run-off of the presidential elections. As you can imagine, the abstention rate has broken all records of previous elections in the country, and maybe even in Africa.

There is always a correlation between presidential and legislative elections, for the people who elect the president is the same who is mobilized to elect MPs. The gap between the participation rates of legislative and presidential elections has never exceeded 15%. To convince you, we will go through the past three elections in Côte d’Ivoire.


- In 1995, at the time of President Bedié; presidential elections turnout was 56.03%, legislative 43.17% participation rate down from 12.06%

- In 2000 parliamentary elections had followed the trend of the presidential elections because the turnout in presidential elections was 37.4% and the participation rates in parliamentary 33.1% a difference of 4.3% between the two elections

- These legislative elections should, at least, follow the trend of the run-off of November 2010 elections where about 81% of Ivorians voted. We therefore expected the elections to have a participation rate above 70%. But to be honest with you, even in massive stuffing the ballot box, the participation rate cannot exceed 15%. The real turnout is below 15%. They know, we know and the international community knows.

By refusing to go the polls, the Ivorians wanted to show to the whole world that they never elected Mr Ouattara as President, but the one who is their choice is Laurent Gbagbo. I think the message is strong and clear.

4- Pourquoi avez vous arraché le papier a Bamba Yacouba. Si c’était à refaire, le referiez vous ?

J’ai à plusieurs reprises expliqué les raisons de mon geste. Pour résumer, je dirais que Mr Bamba Yacouba voulait publier des résultats qui n’étaient pas les résultats de l’élection présidentielle.

La CEI en tant qu’institution chargée de l’organisation des élections devait être indépendante et impartiale. C’est pourquoi nous avions décidé qu’avant toute proclamation des résultats, les différents commissaires soit informé et qu’ils puissent approuver ceux-ci. Mais Mr Bamba a voulu publier de manière unilatérale des résultats que lui seul avait. Cela est en contradiction flagrante avec nos textes et principes de fonctionnement.

Mr Bamba voulait faire un coup d’état électoral en publiant les résultats frauduleux du RDR, le parti d’Ouattara. Voila la vérité ! Il a voulu utiliser la CEI pour falsifier les résultats. C’était une forfaiture à laquelle il fallait mettre fin et je l’ai fait. La CEI n’a jamais publié les résultats de l’élection présidentielle de novembre 2010

Si c’est à refaire je le referai car il faut qu’en en Afrique on commence à respecter le choix des peuples. C’est le non respect du choix des peuples qui entrainent les guerres. Retenez que face à l’injustice, un homme digne a le droit de se révolter et c’est ce que j’ai fait.

Why did you grab the paper to spokesman? Would you do it again if it was to redo?

I repeatedly explained why. To summarize, I would say that Mr Bamba Yacouba wanted to publish results which were not approved by all the members of the Electoral Commission. This Institution in charge of the organisation of the elections had to be independent and impartial. That is why we decided that before the proclamation of any results, every member should be informed and that they can approve it. But Mr Bamba was about to to publish non approved results. It is in blatant contradiction with our texts and principles of functioning. Mr Bamba wanted to make an electoral coup d’état by publishing deceptive results of the RDR, the party of Ouattara. Here is the truth! He wanted to use the Electoral Commission to falsify the results. It was an abuse of authority (treachery) which it was necessary to end and I made it. The Electoral Commission never published the results of the presidential election of November, 2010.

If it was to do I shall redo it because we have in Africa to start accepting the choice of the peoples. It is the non respect of the peoples’ choice which leads us to wars. A man facing injustice has the right to rebel and say no! This is what I did.

5- Quelles impressions vous a fait la première comparution de Laurent Gbagbo a la CPI ?

J’ai vu un homme digne, prêt à se sacrifier pour son pays et ses idées. J’ai vu un homme qui refuse de courber l’échine. Un homme debout même dans la douleur et les humiliations dont il est victime. Pour moi qui ai connu Laurent Gbagbo depuis l’opposition, je n’ai pas été surpris. Gbagbo est innocent.

Il a gagné les élections en 2000 et a fait face à une rébellion depuis 2002. Cette rébellion qui a tué de nombreux ivoiriens et c’est Gbagbo qui a été attaqué que la justice internationale rends responsable de ce qui s’est passé et encense par la même occasion les rebelles et les tueurs d’hier. Il a fait tous les sacrifices pour éviter à son pays de connaitre la guerre civile. Gbagbo est le symbole du renouveau africain et tous les africains doivent le comprendre.

Il continue le combat des dignes fils de l’Afrique tels que Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba et Thomas Sankara car il faut que les blancs arrêtent de nous manipuler pour voler nos richesses.

What were your feelings when you saw President Laurent Gbagbo's first appearance at the ICC 

I saw a worth man, ready to sacrifice himself for his country, for Africa and his ideas. I saw a man who refuses to bow down. A man standing even in the sorrow and humiliation which he suffered. I knew Laurent Gbagbo since he was in the opposition; I was not surprised to see him so strong despite all. Gbagbo is innocent and does not deserve to be treated like this.

He won the elections in 2000 and faced a rebellion since 2002. This rebellion which killed numerous Ivorians and Gbagbo, the legitimate President who was attacked, is the one that the international justice made responsible for what took place while the rebels and the killers of yesterday are treated as having done anything bad.

He made all the sacrifices to avoid the civil war in his country. Gbagbo is the symbol of the African renewal and every African has to know him and understand that he is fighting for African dignity. He continues the fight of worth sons of Africa such as Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba and Thomas Sankara because we cannot allow Western countries to manipulate us to steal our wealth continuously.



6- Quel message avez-vous pour la jeunesse africaine ?

Au delà de la jeunesse africaine, mon message s’adresse à tous les peuples d’Afrique. Il faut que les africains de débarrassent de leur complexe vis-à-vis des occidentaux. Trop c’est trop. Il faut mettre fin au mépris des blancs pour les dignes fils de l’Afrique. Il faut que les africains arrêtent de laisser leurs dignes fils se faire tuer ou humilier comme au temps de l’esclavage. C’est pourquoi j’invite les peuples à élire des hommes dignes, des panafricanistes à la tête de nos états pour une véritable indépendance de notre continent.

Which message do you have for the African youth?
Beyond the African youth, my message is addressed to all Africans. Africa needs to be free from their complex towards the Western countries. Enough is enough. It is necessary to end the defiance of the white people for worth sons of Africa. Africa shall not continue to let worth sons to be killed or humiliated as in the time of slavery. That is why I invite the peoples to choose women and men who deserve to govern, to hold the nation future, true pan-Africans as Head of States for a real independence of our continent.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire