mardi 28 février 2012

Après l’élargissement des enquêtes de la CPI, un proche de Soro se confie : « Nous sommes inquiets »

La Cour pénale internationale (Cpi) se débat pour se démarquer de la politique de la justice des vainqueurs dont elle est accusée dans le traitement du dossier ivoirien. Pour jouer les équilibristes, elle a élargi son enquête à 2002. Cette option suscite légitimement des inquiétudes dans le camp Soro où l’on pense que c’est le Rdr manœuvre déjà.

Même si le dernier rapport du bureau de la Cour pénale internationale semble rechercher des preuves pour accabler l’ex-régime du président Laurent Gbagbo de tous les péchés d’Israël durant 8 ans de crise, il ne demeure pas moins qu’il a cité certains massacres qui sont du faites de l’ex-rébellion ivoirienne. Principalement le massacre de 60 gendarmes à Bouaké et de leurs enfants. C’est suite à une enquête approfondie, qu’Amnesty International a retracer, sur la base de témoignages directs, les circonstances de ce massacre.

 Les gendarmes arrêtés le 6 octobre 2002 à l’état-major de la 3ème légion de gendarmerie de Bouaké n’ont pas été tués lors de combats comme l’ont prétendu les autorités militaires de la rébellion dans un communiqué qu’ils ont rendu public. La plupart d’entre ces gendarmes, selon l’ONG internationale, ont été abattus de sang-froid par des éléments armés du MPCI alors qu’ils étaient détenus avec une cinquantaine de leurs enfants et quelques civils dans la prison du camp militaire du 3e bataillon d’infanterie de Bouaké. Les survivants ont été sommés de s’acquitter d’une rançon avant d’obtenir leur liberté. Le schéma de ce massacre tel que révélé par Amnesty International sous-entend un accord des responsables du MPCI avec à leur tête Guillaume Soro qui déclarait ouvertement qu’il assumait la rébellion. A la faveur de l’élargissement de l’enquête de la Cpi à 2002, c’est l’heure des décomptes macabres et des pontes de la rébellion qui croyaient bénéficier du voile de Ouattara et ses soutiens extérieurs commencent à déchanter.


«Le Rdr veut se jouer de nous»

«Dans le milieu du Rdr, lorsque l’on évoque la dernière décision de la Cpi, certaines personnes disent qu’il y a eu deux parties qui étaient opposées dans le conflit. C’est d’ailleurs ces deux parties au conflit qui ont signé les principaux accords. D’un côté, il y a Gbagbo et de l’autre Guillaume Soro qui était le meneur des Forces nouvelles. Donc eux, ils disent n’être concerné en rien. Face au rouleau compresseur de la justice, le Rdr veut se jouer de nous». Cette indiscrétion d’un proche de Guillaume Soro révèle l’état d’esprit des cadres de Forces nouvelles qui ont rejoint le Rassemblement des républicains à la faveur de la crise post-électorale. Ils se sentent orphelins face aux poursuites qui seront engagées bientôt par la Cpi qui veut montrer patte blanche après avoir fait détenir illégalement le président Laurent. Dans le camp Soro, l’on multiplie les réunions du côté de la permanence contiguë au siège de l’ambassade des Etats-Unis pour appréhender les réalités de l’après-lutte armée et la question des responsabilités individuelles de chacun.

Gilles Naismon

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