Créé le 02.04.11 à 10h54 -- Mis à jour le 03.04.11 à 11h20
ABIDJAN - La bataille d'Abidjan s'enlisait dimanche, le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo résistant et mobilisant autour de ses bastions, alors que son rival Alassane Ouattara doit faire face à des accusations de massacres de centaines de civils dans l'Ouest.
Nicolas Sarkozy tiendra "en milieu d'après-midi" à l'Elysée une réunion pour faire un nouveau point sur la situation en Côte d'Ivoire", a annoncé la présidence dans un communiqué, au moment où les forces françaises ont pris le contrôle de l'aéroport d'Abidjan.
La force française Licorne a pris le contrôle de l'aéroport de la capitale économique et Paris a envoyé 300 soldats en renfort dans le pays, a annoncé l'état-major des armées.
Plus de 1.500 étrangers, dont 700 Français, sont regroupés dans le camp de Licorne, cherchant à se mettre à l'abri des violences et des pillages.
L'assaut final contre le palais et la résidence présidentielle n'a toujours pas eu lieu. Seuls quelques tirs sporadiques d'armes lourdes ont été entendus depuis samedi soir, notamment au Plateau, coeur du pouvoir, abritant le palais. On ne savait toujours pas avec certitude où se trouvait M. Gbagbo.
L'offensive éclair du président reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, lui avait pourtant permis depuis lundi de prendre sans grande résistance tout le pays avant de rentrer jeudi soir dans la capitale économique.
Isolé diplomatiquement, asphyxié économiquement, plus faible que jamais militairement, Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, a plié, mais il n'a pas rompu.
Replié sur les symboles du pouvoir - palais, résidence, télévision d'Etat RTI -, il a très vite démontré qu'il n'entendait pas abdiquer ni prendre le chemin de l'exil.
Samedi soir, la RTI a diffusé des images le montrant souriant et discutant avec des proches.
Toute la journée, la chaîne avait diffusé des appels à la mobilisation, les militaires devant regagner des points de ralliement, les civils former un "bouclier humain" autour de la résidence du président sortant.
En soirée, la RTI a montré plusieurs centaines de personnes, dont des femmes et des jeunes, rassemblées apparemment vers la résidence présidentielle, qui scandaient: "respectez le pouvoir de Gbagbo".
"Nous sommes en train de faire à cette agression barbare, nous sommes en train de les repousser", assurait devant les caméras Alain Dogou, son ministre de la Défense. "La bataille est difficile mais nous sommes convaincus que nous allons vaincre".
Mais si le camp Gbagbo livre une intense guerre psychologique via la RTI, le rapport de forces était toujours à l'avantage des troupes de M. Ouattara, dont la marche sur Abidjan est toutefois ternie par de graves accusations sur des massacres de civils.
Selon l'ONU et plusieurs organisations internationales, la prise mardi par les combattants pro-Ouattara de Duékoué, important carrefour de l'Ouest ivoirien, s'est accompagnée de massacres à grande échelle, les bilans allant de 330 tués à un millier de "morts ou disparus".
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) évoque "au moins 800 morts" pour la seule journée du 29 mars, parlant de "violences intercommunautaires", et l'ONG catholique Caritas fait état d'"un millier de morts ou disparus" entre les 27 et 29 mars.
Si le bilan provisoire de la Mission de l'Onu en Côte d'Ivoire (Onuci) est pour l'instant le plus bas (330 morts entre les 28 et 30 mars), c'est la seule organisation à désigner des coupables.
Selon l'Onuci, "la plupart" des 330 morts de Duékoué ont été tués par des combattants pro-Ouattara, les autres l'ayant été essentiellement par des miliciens et mercenaires libériens de M. Gbagbo.
Le camp Ouattara a vivement contesté ces "allégations", affirmant que tous les tués étaient des "miliciens", donc des combattants armés, et non des "civils".
Ces graves accusations sur de possibles "crimes de guerre" sont d'autant plus embarrassantes pour M. Ouattara qu'elles proviennent de l'Onuci, qui assure sa protection au Golf Hôtel et a validé sa victoire à la présidentielle du 28 novembre.
L'image internationale de M. Ouattara pourrait s'en trouver gravement abîmée. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a ainsi demandé à ses combattants de "respecter les lois de la guerre et de cesser les attaques contre les populations civiles".
Pour elle, "les forces du président Ouattara doivent se montrer à la hauteur des idéaux et de la vision exprimés par leur chef élu".
© 2011 AFP
ABIDJAN - La bataille d'Abidjan s'enlisait dimanche, le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo résistant et mobilisant autour de ses bastions, alors que son rival Alassane Ouattara doit faire face à des accusations de massacres de centaines de civils dans l'Ouest.
Nicolas Sarkozy tiendra "en milieu d'après-midi" à l'Elysée une réunion pour faire un nouveau point sur la situation en Côte d'Ivoire", a annoncé la présidence dans un communiqué, au moment où les forces françaises ont pris le contrôle de l'aéroport d'Abidjan.
La force française Licorne a pris le contrôle de l'aéroport de la capitale économique et Paris a envoyé 300 soldats en renfort dans le pays, a annoncé l'état-major des armées.
Plus de 1.500 étrangers, dont 700 Français, sont regroupés dans le camp de Licorne, cherchant à se mettre à l'abri des violences et des pillages.
L'assaut final contre le palais et la résidence présidentielle n'a toujours pas eu lieu. Seuls quelques tirs sporadiques d'armes lourdes ont été entendus depuis samedi soir, notamment au Plateau, coeur du pouvoir, abritant le palais. On ne savait toujours pas avec certitude où se trouvait M. Gbagbo.
L'offensive éclair du président reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, lui avait pourtant permis depuis lundi de prendre sans grande résistance tout le pays avant de rentrer jeudi soir dans la capitale économique.
Isolé diplomatiquement, asphyxié économiquement, plus faible que jamais militairement, Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, a plié, mais il n'a pas rompu.
Replié sur les symboles du pouvoir - palais, résidence, télévision d'Etat RTI -, il a très vite démontré qu'il n'entendait pas abdiquer ni prendre le chemin de l'exil.
Samedi soir, la RTI a diffusé des images le montrant souriant et discutant avec des proches.
Toute la journée, la chaîne avait diffusé des appels à la mobilisation, les militaires devant regagner des points de ralliement, les civils former un "bouclier humain" autour de la résidence du président sortant.
En soirée, la RTI a montré plusieurs centaines de personnes, dont des femmes et des jeunes, rassemblées apparemment vers la résidence présidentielle, qui scandaient: "respectez le pouvoir de Gbagbo".
"Nous sommes en train de faire à cette agression barbare, nous sommes en train de les repousser", assurait devant les caméras Alain Dogou, son ministre de la Défense. "La bataille est difficile mais nous sommes convaincus que nous allons vaincre".
Mais si le camp Gbagbo livre une intense guerre psychologique via la RTI, le rapport de forces était toujours à l'avantage des troupes de M. Ouattara, dont la marche sur Abidjan est toutefois ternie par de graves accusations sur des massacres de civils.
Selon l'ONU et plusieurs organisations internationales, la prise mardi par les combattants pro-Ouattara de Duékoué, important carrefour de l'Ouest ivoirien, s'est accompagnée de massacres à grande échelle, les bilans allant de 330 tués à un millier de "morts ou disparus".
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) évoque "au moins 800 morts" pour la seule journée du 29 mars, parlant de "violences intercommunautaires", et l'ONG catholique Caritas fait état d'"un millier de morts ou disparus" entre les 27 et 29 mars.
Si le bilan provisoire de la Mission de l'Onu en Côte d'Ivoire (Onuci) est pour l'instant le plus bas (330 morts entre les 28 et 30 mars), c'est la seule organisation à désigner des coupables.
Selon l'Onuci, "la plupart" des 330 morts de Duékoué ont été tués par des combattants pro-Ouattara, les autres l'ayant été essentiellement par des miliciens et mercenaires libériens de M. Gbagbo.
Le camp Ouattara a vivement contesté ces "allégations", affirmant que tous les tués étaient des "miliciens", donc des combattants armés, et non des "civils".
Ces graves accusations sur de possibles "crimes de guerre" sont d'autant plus embarrassantes pour M. Ouattara qu'elles proviennent de l'Onuci, qui assure sa protection au Golf Hôtel et a validé sa victoire à la présidentielle du 28 novembre.
L'image internationale de M. Ouattara pourrait s'en trouver gravement abîmée. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a ainsi demandé à ses combattants de "respecter les lois de la guerre et de cesser les attaques contre les populations civiles".
Pour elle, "les forces du président Ouattara doivent se montrer à la hauteur des idéaux et de la vision exprimés par leur chef élu".
© 2011 AFP
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