Depuis le 11 avril, date de l’arrestation du président Laurent Gbagbo et la médiatique cérémonie d’investiture de Yamoussoukro, le pouvoir d’Alassane Ouattara peine à rétablir l’ordre en Côte d’Ivoire.
La signature prochaine d’un accord de défense entre la France et la Côte d’Ivoire, le maintien de la base militaire française du 43ème BIMA, le prolongement du mandat des forces de l’ONU, l’envoi par Paris d’un conseiller militaire auprès de Ouattara, l’atmosphère quasi-totale d’insécurité dans le pays, sont autant de signes qui cachent mal le problème sécuritaire en Côte d’Ivoire.
Pourquoi et comment l’insécurité constitue t-elle une véritable menace pour le régime ? Avec les propos recueillis d’une source proche du pouvoir et à la lecture des évènements, nous vous montrerons ce que l’on conviendrait d’appeler ‘’l’épée de Damoclès’’ sur la tête d’Alassane Ouattara.
Pourquoi les nouvelles autorités sont-elles inquiètes ?
En effet selon la source proche du pouvoir,
(vous pouvez lire l’entretien intégral en cliquant sur le lien ci-dessous)
après les combats d’Abidjan qui opposaient d’un côté les hommes d’Alassane, appuyés des forces franco-onusiennes et de l’autre côté les forces de Gbagbo, qui ont vu la défaite de ces derniers, ce la fait bientôt plus de deux mois que ceux-ci, dans leur grande majorité n’ont toujours pas répondus aux appels répétés, invitant à la reprise de leurs postes.
Un document de RFI intitulé ‘’l’armée un casse-tête pour Alassane’’ (à consulter en cliquant sur le lien ci-dessous),
nous rapporte que moins de 20% de cet effectif s’est effectivement présenté.
Aujourd’hui, la réalité sur le terrain le prouve : les casernes, les commissariats et les brigades de gendarmerie n’affichent toujours pas complets.
La source précise que cette armée qui a fondu dans la nature est très redoutable. C’est une armée très bien entraînée et surtout bien équipée, affirme t-il. C’est pourquoi ces jours-ci, des communiqués appelant à la restitution des armes se multiplient. Les efforts des FRCI pour retrouver ces armes restent vains.
Au regard d’une telle situation, notre source déclare : « nous ne sommes pas encore parfaitement assis, car le volet sécuritaire qui est du domaine de l’exercice quotidienne du pouvoir, nous le laisse croire ». Puis il concède à Laurent Gbagbo d’avoir savamment réussi à mettre sur pied son appareil sécuritaire. Lorsque l’on l’interpelle sur l’allégeance des généraux, il rétorque ceci : « …on nous donne la tête et on garde le cœur… ». Le cœur, ce sont ces soldats introuvables. Les chiffres officiels font état de près de 50.000 soldats (policiers, gendarmes, militaires confondus) constituant les ex FDS.
Cette inquiétude est d’autant plus renforcée par le constat que fait ce partisan d’Alassane : « pendant 10 ans cette armée n’a jamais eu de velléités de renverser Gbagbo ». En effet, elle lui est restée fidèle pendant tout son mandat.
Cependant même si elle n’a pas véritablement combattu, pourquoi refuse t-elle de les rejoindre ? S’étonne t-il. Lorsqu’on évoque la peur des représailles, il l’a bat en retraite en affirmant que vu leur nombre, cela ne passerait pas inaperçu à la communauté internationale. Puis il ajoute : « les causes sont ailleurs ».
Est-ce un piège qu’on nous a tendu ? Du genre : «Prenez place, nous nous occuperons de vous après ». Dit-il.
Puis il conclu en affirmant que même si ces hommes revenaient de leur cachette, les nouvelles autorités ne leur confieront point la sécurité de peur d’être renversés par ces derniers. Cependant s’ils les laissent là où ils sont, ils pourraient mener une attaque.
Voilà donc dépeinte sommairement la situation très inconfortable dans laquelle se trouvent ADO et ses partisans, au point que plusieurs d’entre eux gardent encore femmes et enfants à l’extérieur du pays, reconnait-il.
Face à cela, quelles solutions Alassane envisage t-il alors ?
Le jeudi 17 mars 2011, Alassane il signe une ordonnance portant unification des Forces Nationales de Côte d’Ivoire (FANCI) et des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN), en une seule unité appelée Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).
Quelles sont les enjeux d’une telle décision ? Comment la France manœuvre (envoi du conseiller français le colonel Marc Piatier), après s’être fortement impliquée, pour participer au retour à l’ordre en Côte d’Ivoire ? Comment surtout de telles pratiques peuvent être perçues par les ivoiriens et les acteurs (les militaires déserteurs) eux-mêmes ? Ces agissements visent-elles à ramener le calme ou au contraire à aggraver une situation déjà très précaire ?
Nous vous invitons à suivre dans notre prochaine note, la 2ème partie de notre analyse.
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