mercredi 22 juin 2011

ALASSANE OUATTARA, LE MAL IVOIRIEN


par La Majorité Présidentielle Gbagbo, mercredi 22 juin 2011, 17:59
Depuis son arrivée en Côte d’Ivoire en 1989, poussé dans les bras du Président Houphouët par les institutions de Bretton Woods (FMI et Banque Mondiale) et les Etats-Unis,  M. Alassane Ouattara n’a pas cessé de trainer notre pays et son peuple dans la boue. D’humiliations en humiliations, l’image de celui que l’on appelait jadis le petit Manhattan d’Afrique est devenue blême.
Les Ivoiriens quand à eux, lessivés par une odieuse campagne médiatique orchestrée par le même personnage, Ouattara, ont perdu leur zèle habituel; celui d’appartenir à un pays où l’hospitalité et la paix étaient reconnues autrefois par tous comme une seconde religion. Une nation dont les filles et les fils ont su faire usage de la diversité culturelle pour bâtir, avec les peuples venus d’ailleurs, dans l’union, la discipline et le travail, un pays prospère, une patrie de la vraie fraternité.
 

Des caillots de sang de la lutte pour la décolonisation et des flots de sueur de l’indépendance et la construction nationale, nos parents ont pu faire émerger une nation digne et paisible qu’ils nous ont léguée. Oui, nous avons hérité d’une nation dont nous avons été fiers depuis son accession à la souveraineté nationale en 1960 jusqu'à l’arrivée de Ouattara. La vie était vraiment belle en Côte d’Ivoire même avec la présence d’un Laurent Gbagbo déjà opposant du président Houphouët Boigny depuis 1982. Houphouët sévissait, mais il le faisait souvent discrètement. Et tout finissait généralement dans le dialogue. Même si ce dialogue était parfois forcé.

Malheureusement, la crise financière des années 1980 a contraint Houphouët à accepter l’arrivée sur la scène politique ivoirienne d’un homme, Alassane Ouattara. Cet envoyé des puissances étrangères avait pour mission officielle de: redresser, stabiliser et relancer l’économie ivoirienne. Cependant, Ouattara avait un agenda caché ; celui de brader, d’une part, les secteurs stratégiques de l’économie ivoirienne aux multinationales et repayer la dette extérieure. En contrepartie, Ouattara devait créer une vacance de pouvoir qu’il attendait assurer lui-même dans le but de préserver les intérêts de ses bienfaiteurs.

Ouattara, la source du mal ivoirien

C’est donc tout naturellement qu’Alassane Ouattara, en tant que président du Comité interministériel (1989-90), ensuite premier ministre du Président Houphouët (1990-1993) a bradé, à un franc symbolique, les secteurs stratégiques de l’économie ivoirienne tels que, l’eau, le téléphone, l’électricité, les ports et que sais-je encore, aux groupes Bouygues, Bolloré et consorts. Toutefois, l’homme n’a pas seulement fait que des crimes économiques en étant à la fois le vendeur et l’acheteur (avec les multinationales) de ces entreprises. Pour maintenir le statut quo en succédant au Président Houphouët qu’il avait pris soin de garder sur le lit d’hôpital, en Europe, Ouattara a  préféré régner par la terreur. Regard sur les faits.

Le 30 Avril 1990, soit trente années après l’indépendance, sous la pression populaire, le président Houphouët autorise le retour au multipartisme en Côte d’Ivoire conformément à l’article 7 de sa Constitution de 1960. Comme Houphouët Boigny et le PDCI RDA pour l’accession à l’indépendance, Laurent Gbagbo et le FPI prennent la tête du combat pour la démocratisation et la renaissance ivoirienne.

Sur leur chemin, que d’obstacles ! D’une part, les réseaux externes Françafricains conduits par la France, elle-même, et d’autre part, les forces rétrogrades internes conduites par la pair Bédié-Ouattara et le PDCI-RDA. Ces deux forces n’ont jamais cessé de lutter pour le maintient de l’ordre colonial après la disparition du « Vieux ». Elles veulent le maintient de l’influence Française sur la Côte d’Ivoire dans tous les domaines de la vie de la nation ivoirienne. A tout prix.

Le président Houphouët mourant, Ouattara devait lever deux obstacles (institutionnel et politique) majeurs qui existaient sur son chemin pour la succession et donc pour le contrôle du pouvoir  d’Etat. Premièrement, Ouattara devait contourner l’article 11 de la Constitution du 3 Novembre 1960, plusieurs fois modifiée, qui faisait du président de l’Assemblée Nationale le successeur en cas de vacance du pouvoir et deuxièmement, neutraliser l’opposant historique, Laurent Gbagbo.

Malheureusement, il n’avait ni le contrôle de l’Assemblée Nationale pour réviser la Constitution, ni le charisme pour réduire l’influence de Gbagbo sur le terrain politique. Il ne lui restait plus que les moyens illégaux pour l’aider à parvenir à ses fins. Très à l’aise dans ce domaine, Ouattara choisi donc le mensonge, la ruse et la violence politique. Commence alors sa croisade destructive par des arrestations d’opposants à travers le pays.

Ouattara, un véritable assassin

Dans le même temps, Ouattara procède par des complots dont celui du 18 Février 1992 qui a conduit en prison, pour au moins six mois, de nombreux combattants pour la démocratie notamment Laurent, Simone et Michel Gbagbo. Comme c’est le cas pour Simone Gbagbo aujourd’hui, des députés Laurent Gbagbo et Mollé Mollé n’avaient pas vu leurs immunités parlementaires levées avant leur incarcération à la tristement célèbre Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA). C’était sur instruction de M. Ouattara. Le mal du président Gbagbo et de ses camarades était d’avoir demandé, à travers une marche pacifique, au gouvernement Alassane de sanctionner les coupables d’une bavure militaire contre des étudiants de la cité universitaire de Yopougon en Mai 1991.

En effet, sur le commandement de Robert Guéi, Général de l’armée ivoirienne, une horde de militaires surexcités fait une descente musclée, le 17 Juin 1991, dans la cité universitaire de Yopougon à 2 heures du matin. Bilan : plusieurs étudiants violés, violentes et même tués. Le gouvernement Ouattara leur reprochait le fait d’avoir organisé une marche pacifique qui aurait dégénérée. Ulcéré par l’attitude des hommes du Général Guéi, le collectif des parties de l’opposition conduit par le FPI de Laurent Gbagbo réclame et obtient une enquête impartiale du président Houphouët.

Les conclusions de cette enquête tombent quelque temps après et établissent les responsabilités. En réponse, Houphouët Boigny et le gouvernement Ouattara refusent de « retourner leur propre couteau contre eux » ; C’est-a-dire qu’ils refusent d’autoriser des poursuites judiciaires contre les auteurs de cette barbarie. En d’autres termes, Houphouët et Ouattara, pour éviter une rebellion des militaires, refusent de rendre justice aux civiles victimes, étudiants de surcroit.

Pendant cette marche de protestation, selon des sources militaires, le leader du FPI, Laurent Gbagbo, devait être assassiné sous l’ordre de M. Alassane Ouattara. Mais le complot échoue et le leader du FPI se retrouve en prison avec sa famille et de nombreux démocrates. Ouattara venait ainsi de rater sa première cible (politique) dans sa course à la Présidence de la République.

Ouattara, un hors la loi

Environ onze mois plus tard, le vieux Houphouët décède. Après avoir rendu publique son décès, le 7 Décembre 1993, le putschiste devant l’eternel, Ouattara, tente sans succès, de combler cette vacance en violation de l’article 11 de la Constitution. Bédié, président de l’Assemblée Nationale, et donc héritier constitutionnel est obligé de s’autoproclamer président en direct au cours du journal télévisé de 20 heures sous escorte de l’armée française. Historiquement, ce forcing de Ouattara du 7 Décembre 1993 marque le début de ses  nombreuses tentatives de prise du pouvoir par la force.

Apres avoir manqué l’assassinat de Laurent Gbagbo en 1992, Alassane venait ainsi, en 1993, de manquer de sauter le second verrou sur son chemin pour la présidence. Cet autre échec conduit Ouattara à l’exil volontaire. Il décide donc de retourner à Washington voir ceux qui lui avaient promis la présidence ivoirienne en échange de la libéralisation du secteur économique du pays et du remboursement de la dette extérieure. Pour le calmer, l’on lui donne un poste au FMI, le temps de réfléchir et réunir pour lui les moyens de le ramener en Côte d’Ivoire veiller sur les intérêts de la métropole.

Ouattara, l’instigateur du « mal houphouëtiste »

Ce qu’il faut remarquer, c’est ce qu’on pourrait appeler le « mal houphouëtiste ». Il a pris forme au lendemain de la mort du président Houphouët, le 7 Décembre 1993. Le mal houphouëtiste a commencé avec le forcing de Ouattara pour prendre le pouvoir, le 7 Décembre 1993. C’est ce mal qui a engagé les dissensions entre les héritiers « légitimes » autour du pouvoir politique. Ce sont les conséquences de cette guerre des héritiers que le peuple ivoirien subit aujourd’hui.

Les acteurs principaux de cette guerre des héritiers se nomment Konan Bédié et Alassane Ouattara. De vrai-faux héritiers de l’Houphouëtisme. Le premier a fini par être le successeur du président Houphouët après de nombreux tripatouillages de l’article 7 de la Constitution de 1960 à son profit quand le second a marché sur des milliers de corps des Ivoiriens, avec le soutien de la France, pour accéder au pouvoir, le 11 Avril 2011. Tout compte fait, chacun a pu accéder au trône du père fondateur. C’est l’essentiel.

Celui (Laurent Gbagbo) qui paie aujourd’hui, avec le peuple ivoirien, le plus lourd tribut n’a en fait rien à avoir avec toutes les raisons farfelues qui ont justifiées l’attaque du 19 Septembre 2002. Par exemple, ce n’est pas M. Laurent Gbagbo qui a fait voter la loi sur le foncier rural. Il n’est pas non plus le créateur du concept de l’ivoirité qui a fait couler tant d’encre et de salive. Il était vu chez les impérialistes occidentaux, tuteurs du couple Bédié-ADO, comme un outsider et chez les conservateurs locaux comme un héritier illégitime qui n’avait droit à rien. Surtout pas à la Présidence de la République. Il fallait donc reprendre le fauteuil présidentiel à Laurent Gbagbo en usant de tous les moyens pour recadrer la succession d’Houphouët dans le contexte occidental en respectant l’engagement pris vis-à-vis de Ouattara depuis 1989; c’est-a-dire faire de lui un gouverneur, le gardien des intérêts impérialistes.

Ouattara est-il digne de confiance ?

Pouvons-nous faire confiance à quelqu’un qui, tout au long de sa vie, a évolué dans le faux ? Celui là même qui entretient l’impunité, nourrit la haine et la rage de vengeance à l’endroit du peuple ivoirien ? Que peut-on attendre d’un éternel rebelle, d’un ingrat, de quelqu’un qui ne rêve que de la disparition de notre peuple ? Rien, en tout cas, en ce qui concerne Alassane, rien du tout. M. Ouattara a toujours méprisé la Cote d’Ivoire et son peuple. Pour M. Alassane la Côte d’Ivoire n’a jamais existé en tant qu’un Etat civil, un Etat moderne. Il voit ce pays dans un parfait Etat de nature où rien n’est soumis à une quelconque autorité.

L’on se souvient de sa naturalisation. Sans jamais faire acte de candidature, Alassane est devenu citoyen ivoirien. Sans présenter de dossiers, les accords de Pretoria ont fait de lui un candidat. Sans gagner les élections de 2010, ses soutiens occidentaux ont fini par l’introniser président de la république de Côte d’Ivoire.

Des arrangements constitutionnels aux arrangements politiques et diplomatiques, l’homme est parvenu au sommet de l’Etat. Que pouvons-nous attendre d’un tel homme ? Un voleur peut-il condamner un autre voleur ? Un tricheur peut-il travailler contre la tricherie ? Un dictateur peut-il promouvoir la démocratie ? Un agent impérialiste peut-il travailler pour le bonheur du peuple ? Autant de questions que les Africains se posent chaque jour depuis que ce rare opposant a pu, de façon extraordinaire, voler la victoire à un pouvoir en place pour être au pouvoir. Enfin, pour l’avenir de la démocratie ivoirienne, nous nous posons la question suivante à laquelle nous invitons chacun à réfléchir: Quelle crédibilité pour les élections locales à venir ?

M. Arsène DOGBA

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