mercredi 15 juin 2011

Droits de l`Homme : HRW met en doute l`impartialité de la justice ivoirienne


ABIDJAN - La justice ivoirienne "semble partiale" face aux auteurs de violations des droits de l`Homme, s`inquiète mercredi Human Rights Watch (HRW), soulignant qu`aucun élément des forces du président Alassane Ouattara impliqué dans des "crimes graves" n`a encore été arrêté.
Dans un communiqué, l`organisation de défense des droits de l`Homme appelle le nouveau pouvoir à donner une suite au rapport de la commission d`enquête nommée par l`ONU sur les crimes commis durant la crise post-électorale. Dans leur rapport qui devait être examiné mercredi par le Conseil des droits de l`Homme de l`ONU, les enquêteurs accusent les forces pro-Ouattara et celles de l`ex-président Laurent Gbagbo d`avoir commis des actes susceptibles d`être classés "crimes contre l`humanité et crimes de guerre", et demandent
que leurs auteurs soient traduits en justice.

"Si la Côte d`Ivoire tient à rompre avec son passé comme le président Ouattara l`a promis, une justice impartiale doit impérativement être rendue aux milliers de victimes", estime aussi HRW.
Or, selon Corinne Dufka, chercheuse au sein de l`ONG, "le clivage se creuse entre le discours du gouvernement Ouattara selon lequel personne n`est au-dessus des lois, et la réalité d`une justice qui semble être partiale et marcher au ralenti".
"Aucun des membres des Forces républicaines (pro-Ouattara, ndlr) n`a été arrêté ou placé en garde à vue pour crimes graves commis pendant la période post-électorale", poursuit HRW.
Parallèlement, des dizaines de présumés auteurs ou responsables d`exactions au sein du camp Gbagbo "sont en garde à vue depuis plus de deux mois, mais les procureurs n`ont toujours pas porté d`accusations formelles" contre eux, souligne l`organisation, demandant d`en finir avec cette "incertitude juridique".
La crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir après sa défaite au scrutin de novembre 2010 a été marquée par quelque 3.000 morts, selon le nouveau régime, installé après l`arrestation de M. Gbagbo le 11 avril.


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