mercredi 15 juin 2011

Libye : Clinton appelle l'Afrique à s'unir contre Kaddafi, l'Allemagne reconnaît le CNT


Le chef de la diplomatie allemande G. Westerwelle et son homologue libyen A. al-Essawi, le 13 juin.© AFP
En visite à Addis-Abeba, Hillary Clinton a appelé l'Union africaine à marquer son rejet du régime de Tripoli. Lequel est chaque jour plus isolé, comme en témoigne la reconnaissance par l'Allemagne du CNT comme seul représentant légitime du peuple libyen.

Même si elle a dû écourter la dernière étape de sa mini-tournée africaine, Hillary Clinton a pu s'exprimer lundi sur la Libye au siège de l'Union africaine, à Addis-Abeba. « Je demande à tous les États africains de faire pression pour la mise en œuvre d'un véritable cessez-le-feu et d'appeler Kaddafi à quitter le pouvoir », a dit la secrétaire d'État américaine avant de demander aux pays du continent « à suspendre les activités des ambassades » fidèles au régime de Tripoli et « à expulser les diplomates pro-Kaddafi ».

Autre pression diplomatique sur le régime libyen, Berlin a reconnu lundi le Conseil national de transition (CNT) comme le « représentant légitime du peuple libyen », selon les mots du ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle, qui a effectué une visite à Benghazi. « Nous souhaitons une Libye libre, en paix et démocratique, sans Kaddafi », a-t-il ajouté, annonçant également l'ouverture d'une représentation diplomatique allemande dans la « capitale » des rebelles. En clair : l'Allemagne reste opposée à l'intervention de l'Otan contre les forces de Mouammar Kaddafi mais n'est pas inintéressée par les chantiers de la reconstruction post-conflit...

Kaddafi joueur d'échecs

Après les Émirats arabes unis dimanche, l'Allemagne est donc devenue le 13e pays à reconnaître le CNT. Un isolement croissant que Mouammar Kaddafi semble ignorer superbement. Dimanche, celui-ci a de nouveau affirmé qu'il ne quitterait pas le pouvoir, malgré les défections en cascade et la multiplication des appels internationaux, notamment celui de la Russie, son ancien allié, qui doit envoyer la semaine prochaine un émissaire à Tripoli.

« Je ne suis ni Premier ministre ni président ni roi. Je n'occupe aucun poste en Libye. C'est pourquoi je ne dois renoncer à aucune fonction », a déclaré le colonel Kaddafi, selon les propos rapportés par le président russe de la Fédération internationale des échecs, Kirsan Ilioumjinov. Car les deux hommes se sont rencontrés à Tripoli... et ils ont joué aux échecs.

Parallèlement aux péripéties diplomatiques, les combats entre forces loyalistes et rebelles se sont durcis à travers la Libye, notamment sur la ligne de front entre Ajdabiya et Brega, dans l'Est, où 21 rebelles ont été tués lundi selon un de leur commandant.

Les rebelles piégés

À 40 km à l'ouest de Brega, les rebelles tentent de reconquérir ce site pétrolier stratégique défendu par 5 000 à 6 000 soldats loyalistes, selon la rébellion. Selon un commandant des rebelles, Moussa el-Mograbi, 21 d'entre eux ont été tués lundi par les pro-Kaddafi dans ces combats. « Nos hommes ont été piégés. Les soldats de Kaddafi ont fait semblant de se rendre, ils sont arrivés avec un drapeau blanc, puis ils leur ont tiré dessus », a affirmé El-Mograbi.

À Zawiyah, ville côtière à 40 km à l'ouest de la capitale, des combats font également rage depuis samedi, date à laquelle les insurgés affirment avoir repris une partie de la cité, contrôlée depuis mars par les forces gouvernementales. Enfin, dans les montagnes berbères de l'ouest, la région du Jebel Garbi, au moins neuf rebelles sont morts et une cinquantaine ont été blessés dimanche. (avec AFP)

Source:Article de http://www.jeuneafrique.com

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