La célébration du 51ème anniversaire de la Côte d’Ivoire avait eu une saveur particulière à Lopou, sous-préfecture de Dabou. Une tournure des choses qui vient de coûter leurs postes à des représentants de l’administration dans ce département.
Assurément, la marche pour la libération du président Laurent Gbagbo organisée dans la sous-préfecture Lopou, département de Dabou, a secoué le pouvoir Ouattara. En représailles, le préfet du département Léon Zougbo Ahipo et le sous-préfet de Lopou, Kossonou Veh Brigitte viennent d’être limogés. La décision leur a été officiellement signifiée hier mardi.
Une réaction prévisible, vu le tollé qu’un article de presse relatant l’événement avait créé au sommet de l’Etat. Après l’article «Les Ivoiriens commencent à vaincre la peur - Dabou marche pour la libération du couple Gbagbo» paru le samedi 13 août dernier dans Le Nouveau Courrier relatant la marche de Lopou, la pression avait déjà commencé sur le sous-préfet de la localité qui, selon nos informations, a été convoquée le même jour par sa hiérarchie. D’autres convocations d’explications ont suivi. Idem pour le préfet Léon Zougbo Ahipo. Mais rien ne laissait apparemment entrevoir leur limogeage intervenu ce mardi.
Leur crime ? Avoir laissé marcher, démocratiquement, les partisans du président Gbagbo, qui ont utilisé la tribune de la fête de l’indépendance pour se faire entendre, à l’insu de l’autorité sous-préfectorale qui a été mise devant le fait accompli. Elle qui a voulu bien faire en laissant toutes les sensibilités politiques défiler et participer ainsi à la dynamique de réconciliation (…).
«(…) La réconciliation se conçoit dans les cœurs et dans les esprits et se vit dans les actes que chacun de nous devrait poser quotidiennement pour soutenir ce grand chantier du président de la République», avait-elle déclaré. Mais c’était mal connaître la politique de dégbagboïsation hargneuse des nouveaux dirigeants.
Voulant en savoir un peu plus sur les motivations du limogeage des autorités administratives de Dabou, nous avons joint des responsables de la tutelle, le ministère de l’Intérieur de Ouattara. L’agent du ministère au bout du fil dit ne pas être informé. Le ministre de l’Intérieur, que nous avons pu joindre plus tard a également dit ne pas être au fait de cette situation. «Je ne suis pas informé. J’étais en réunion avec les directeurs de chez moi, au ministère de la Justice. On était en train de réfléchir profondément sur les problèmes de la justice ivoirienne, vous savez il y en a tellement, donc on était en train de réfléchir pour voir quels palliatifs on peut apporter pour corriger un peu les choses, parce qu’on ne peut pas continuer comme ça. Je ne sais pas, je ne suis pas informé», a déclaré Hamed Bakayoko.
Pourtant la nouvelle de la révocation des autorités préfectorale de Dabou, du reste confirmée par des sources diverses, comme une traînée de poudre, a envahi le département, suscitant incompréhension et indignation dans cette contrée qui a majoritairement voté pour le candidat LMP à la présidentielle de 2010.
Source : Le nouveau courrier
Par thruthway/lacotedivoirelavraie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire