Le président Laurent Gbagbo reconnu vainqueur de la dernière élection présidentielle, par le Conseil constitutionnel lors de sa première décision – initialement frappée d’irrévocabilité – est officiellement inculpé. Alassane Dramane Ouattara au Bénéfice d'un coup d'Etat continue de dégouliner du sang des ivoiriens, a «collé» au président Gbagbo une inculpation sur mesure déposée par la coalition Licorne-Onuci : «Vol aggravé, atteinte à l’économie nationale, détournement des deniers publics, pillage»: donc crimes économiques.
Le poulain de la France, Ouattara, reproche au président panafricaniste Gbagbo d’avoir utilisé les fonds souverains de l’Etat pour répondre aux exigences de la situation de blocus économique imposé par l’Union européenne. Dans la logique d’Alassane Dramane Ouattara, Laurent Gbagbo devait laisser le peuple mourir en atttendant de trouver une solution à la crise née de l’élection présidentielle. Si tel est le cas, la question est de savoir comment lui Ouattara allait-il gouverner une fois la crise réglée? Pour rappel, l’Union européenne avait imposé un embargo sur le cacao, le café et des produits de rente, les produits pharmaceutiques et autres médicaux. Quant à la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest), son embargo a visé les fonds de l’Etat ivoirien, à travers la (Bceao) Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest et l’Uemoa (Union monétaire ouest africaine).
L' objectifs étant d’asphyxier le pays et ainsi rendre vulnérable le régime Gbagbo pour le faire tomber. Il s’agissait donc d’un quitte ou double. Soit, le pays s’écroule car sans aucun moyen de survie et les populations sont abandonnées à elles mêmes. Soit en attendant de solutionner la crise électorale, le régime Gbagbo prend ses responsabilités pour ne pas que le pays sombre, permettant aux populations de vivre malgré les embargos Le président Gbagbo a choisi la deuxième option, celle de la dignité et non de l’humiliation que la communauté internationale voulait infliger au peuple ivoirien. Voici l’enjeu.
Autre rappel d’importance capitale. En 2000, l’opposant Alassane Dramane Ouattara annonce au cours d’un meeting à Korhogo qu’il «n’attendra pas cinq ans pour venir au pouvoir». Comment serait-ce possible lorsqu’ on sait que la durée du mandat présidentiel est de cinq ans renouvelable une fois, selon la constitution ivoirienne? Deux années plus tard, en septembre 2002, une rébellion attaque les institutions ivoiriennes, ses acteurs l’attribuent au président du rdr (rassemblement des républicains), Alassane Dramane Ouattara. De 2000 à 2010, le pays est rythmé par des tentatives de coups d’Etat, des appels à l’insurrection, de tueries qui ont pour auteurs les éléments de la rébellion des Forces nouvelles (Fn) qui les revendiquent et affirment agir pour le compte du président du rdr, Alassane Dramane Ouattara. Qui lui même ne s’en cache pas, fort de ce contre pouvoir armée et non démocratique dont il bénéficie à travers sa branche armée (Fn).
Le pays est divisé en deux parties, une au sud avec 40% gérée par le gouvernement légal de Laurent Gbagbo, et l’autre au nord avec 60% régentée par la rébellion des Forces nouvelles qui aliment les caisses d’Alassane Dramane Ouattara pour sa conquête du pouvoir central qui reste son objectif. C’est cet Alassane Dramane Ouattara, qui disait qu’il «n’attendra pas cinq ans pour arriver au pouvoir», qui ose inculper Laurent Gbagbo de «vol aggravé, atteinte à l’économie nationale, détournement de derniers publics, pillage». C’est le monde à l’envers.
Pis, c’est la honte. La honte pour l’ensemble des Ivoiriens : pro-Ouattara, pro-Gbagbo et Ivoiriens sans coloration politique. En voulant coûte que coûte se débarrasser d’un adversaire politique, Alassane Dramane Ouattara jette l’opprobre sur l’ensemble des populations ivoiriennes. Sa haine recuite pour Laurent Gbagbo va sûrement et certainement entrainer la Côte d’Ivoire dans les profondeurs du sous développement. Avec un surendettement exponentiel en l’espace de cinq mois de l’ordre de plusieurs centaines de milliards d’euros. Dette record ! Dire que ce bilan à mi-parcours est celui d’un économiste qui plus est de renommée internationale. Pitoyable ! Et comme dans un souci de voiler une carence notoire en bonne gouvernance, le régime justifie l’inculpation du président Laurent Gbagbo par le fait que celui-ci n’était plus «président de la république» et ne peut par conséquent bénéficier du statut d’ancien chef d’Etat, quand il prenait ses décisions de nationalisation des banques.
Soit, mais pourquoi alors, avant son investiture du 21 mai 2011, Alassane Dramane Ouattara a-t-il prêté serment le 6 mai devant Pr Paul Yao N’Dré, le président du Conseil constitutionnel? Au demeurant, l’élection présidentielle n’était-elle pas terminée quand l’armée française procédait à l’arrestation du Président Laurent Gbagbo? Il faut qu’Alassane Dramane Ouattara et son procureur prennent au sérieux les Ivoiriens et les amis de la Côte d’Ivoire. Il faut que ce régime arrête son enfantillage qui ne «grandit» pas notre pays.
Source: Le Temps
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