jeudi 10 novembre 2011

Abou Cissé écrit au Président Gbagbo: «On a encore besoin de toi…»


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Mon cher président cher ami, combattant de la liberté,

L’utilisation de l’écriture comme arme de défense, m’est venue l’autre jour après la relecture de tes différentes correspondances que tu m’as adressées lors de mon séjour à la Maca. Parce je défendais un certain Ado président, aujourd’hui par la force des choses.

La cause: l’injustice, le tribalisme qui était devenu une institution aux yeux de tous. Le seul leader politique qui m’a apporté son soutien, c’est vous Gbagbo Laurent. Estimant que le pays d’Houphouët ne pouvait s’inscrire sur le chemin de la discrimination raciale.

Le peuple, à l’époque était ravi à la lecture de mes différents écrits, il en souffrait lorsqu’il m’arrivait d’être absent dans la livraison du jour. Que veux-tu? C’est le cheminement des combattants de la liberté et tu en es un.

Mais aujourd’hui, les mêmes causes produisent les mêmes effets. le président d’aujourd’hui que nous avons défend bec et ongle est prisonnier d’une victoire factice où les ingrédients de la gestion du quotidien ne manqueront pas avec le temps, à faire leurs œuvres.

Mais en tant que combattant anonyme de la liberté, je me dois de te défendre comme j’ai défenduAlassane Ouattara des griffes de Bédié. Je m’appliquerai par tous les moyens de l’écriture à diligenter ta libération. Les menaces ne faiblissent pas comme en son temps j’avais pris sur moi la même voie; je présume qu’il m’enverra en prison ou il utilisera d’autres moyens obscurs pour mettre fin à ma vie. Ils m’ont envoyé certains convoyeurs d’informations m’intimant l’ordre de ménager leur mentor Alassane, l’information s’atèle à révéler et à fixer la date de mes jours, quoi encore ! Faut-il y croire? A quoi bon? Mais sache que tant qu’il me restera une seconde de vie, j’élèverai par ma plume, le clairon: Gbagbo est innocent, il faut le libérer pour qu’il retrouve son peuple et sa famille.

Mais qu’as-tu fait l’homme Gbagbo? Rien sauf vouloir servir ton peuple. Ton combat t’a fait frôler une fois de plus la mort sans que ne s’ébranle ta détermination. Le peuple dans un élan de circonstance t’a élevé au firmament de ta gloire: la présidence de la république.

M. le président qu’as-tu fait de ta victoire? Victoire dont tu me disais, qu’elle n’était pas celle que tu aurais souhaitée mais il fallait faire avec. Parce que tu n’étais pas de sainteté avec la France. 10 ans de guerre, 10 ans de trouble au départ bénis, parce qu’on pouvait le circonscrire mais ceux qui t’entouraient ont tourné la barque ailleurs et les forces extérieures, composées de Jacques Chirac, de Sarkozy et d’Obama ont eu raison de toi. Ils ont orchestré, fabriqué par leur télévision interposée des accusations ignobles que je ne connais pas de toi et je ne peux m’imaginer même si le pouvoir peut déformer les hommes et les transformer en bourreaux. A moins que ne connaissant pas les règles de l’art de la gestion de la nation, tu te sois replié sur tes principes républicains (…). Tu te savais minoritaire dans les fours des ethnies et ta marche la plus éloquente a été de chercher des hommes du nord pour afin diriger la Côte d’Ivoire dans la paix, mais les faiseurs de roi avaient une autre chose dans la tête. Ils ont eu raison de toi, ils se sont installés, ils se sont accaparé toute la Côte d’Ivoire. Sinon comment comprendre que le mentor aille présenter dès son investiture le budget prévisionnel à l’Onu, au lieu de l’instruire d’abord par son peuple ? Comment comprendre que l’Onu est en train de s’accaparer des terres de nos populations pour l’affecter en un champ d’entrainement militaire.

Je crains qu’une révolte ne s’installe dans le cœur des Ivoiriens, surtout lorsqu’ils se réveilleront. Ils n’auront plus peur des armes. L’Ivoirien n’est pas l’arabe parce que ce qui se passe ici n’a d’égal nulle part sur la planète. C’est la raison du plus fort.

En fait, où sont nos forces nouvelles qui, malgré leurs faiblesses, ont été les acteurs premiers de la contestation? Où sont nos forces de défenses nationales qui sont aujourd’hui sans armes ? Où est le premier ministre? C’est à lui que revenait de nous dire ce que sera la Côte d’Ivoire de demain au lieu d’un président qui ne se sent à l’aise qu’à l’extérieur devant des parterres de gens qui lui insufflent non pas une programmation apaisée du développement mais l’inscrit dans le cheminement du despotisme de la haine avec une bible de conditions du Fmi. (…).

La France n’acceptera jamais qu’Alassane soit de sainteté avec son peuple, et seul son peuple malgré l’armada de soldats ne sera jamais de sainteté avec lui. C’est la loi du donnant-donnant et la Côte d’Ivoire est devenue une île paradisiaque pour les fêtards occidentaux.

Cher ami, voilà pourquoi je me forcerai de te libérer de la France, des Usa parce que ce sont eux qui ont la main sur la gâchette. Notre président, oh notre président, il voit des préparations de coups d’état partout. Qu’il sache que l’Ivoirien n’a pas la culture de la guerre. Ceux qui peuvent susciter une guerre ou une rébellion, ce sont les français et leurs valets. (…).

La Côte d’Ivoire a perdu tout après la dévaluation. Les tenants du pouvoir de l’époque ont bradé le bénéfice de la dévaluation et tu n’as hérité de rien, sauf du feu que tu n’as pas allumé. Alors mes chers amis, j’entreprendrai très prochainement sur invitation des uns et des autres en dehors de la Côte d’Ivoire, des conférences pour rétablir la vérité.

Mon cher Gbagbo, parce que les plans drastiques du Fmi nous seront appliqués bientôt sans arme. Les commanditaires sont là et la vérité va faire jour. Ma certitude, c’est que tu seras libéré tôt ou tard. Je souhaite que tu ne te suicides pas.

La lutte de notre génération n’est pas terminée et tu dois être libre pour voir de toi-même tes erreurs, les erreurs de ton entourage. C’est libre que la Côte d’Ivoire peut se développer dans la démocratie, c’est libre que la contradiction peut emmener la paix.

Le problème de la Côte d’Ivoire est ethnique, politique et l’ingérence prolongée des français et de l’Onu va créer des particules qui vont transformer notre problème en un problème ethnique. L’occident doit se souvenir de Mogadiscio, de l’Afghanistan pour nous libérer et libérer Gbagbo, sinon les forces humaines se réveilleront en temps record. Je continuerai à t’écrire mon cher ami, des fredonnements de ton nom se chantent ici et là. Et des pagnes s’identifient déjà à toi. Alors quel crime as-tu commis? Parce que des langues se délient. Je m’en vais pour te dire que j’écrirai par presses interposées aux différents présidents du monde, en vue d’étendre la vérité. Ils me comprendront par rapport à notre président qui ne connaît pas l’histoire des hommes. Tu as commis certes des erreurs d’appréciation, mais tu n’es pas un nazi, encore moins un dictateur.

Abou Cissé Ton ami, ton frère combattant de la liberté

Source: Le Temps

1 commentaire:

  1. jai toujours les larmes au yeux et dè frissonnement kan je lis ce monsieur kan il parle de gbagbo laurent.

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