mercredi 30 mars 2011

Le conflit en Côte d'Ivoire pourrait menacer la paix au Libéria


Communiqué

Le Haut Commissaire pour les réfugiés António Guterres et d'autres hauts responsables des Nations Unies ont mis en garde cette semaine à Monrovia contre le risque que l'intensification des combats et les déplacements massifs de population en Côte d'Ivoire voisine ne menacent la paix fragile rétablie dans ce pays depuis huit ans.


Mentionnant la violence balayant la Côte d'Ivoire, ils ont mis en garde contre les possibilités de recrutement de combattants au Libéria par les forces ivoiriennes rivales et contre le trafic d'armes à travers les frontières poreuses du Libéria.
« Il est clair que ce conflit doit stopper », a déclaré António Guterres après avoir rencontré des réfugiés ivoiriens traumatisés dans l'est du Libéria, où plus de 90 000 personnes ont trouvé refuge depuis les élections présidentielles de novembre dernier en Côte d'Ivoire. « Le degré de souffrance humaine est épouvantable. Tous les pays voisins peuvent être terriblement touchés », a averti le Haut Commissaire, qui a partagé ses craintes au cours d'un entretien mercredi avec Ellen Johnson Sirleaf, la Présidente du Libéria.
Les combats entre les forces loyales aux candidats présidentiels rivaux, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, ont fortement repris ces dernières semaines et nombreuses personnes craignent que le pays sombre dans la guerre civile. Il y a environ 500 000 déplacés internes.
Ellen Margrethe Loj, la Représentante spéciale des Nations Unies pour le Libéria, qui a accompagné António Guterres et des hauts responsables libériens dans la région frontalière mardi, s'inquiète également que les combats s'étendent au Libéria, pays qui se débat encore pour sa reconstruction après deux guerres civiles dévastatrices entre 1989 et 2003.
« Si nous voulons maintenir la paix au Libéria, nous devons faire tout notre possible pour éviter que ces armes puissent entrer », a-t-elle insisté, en référence aux craintes de trafic transfrontalier d'armes. La Mission des Nations Unies au Libéria, qui a contribué au maintien de la paix, a renforcé sa présence militaire et policière le long de la frontière de 700 kilomètres.
António Guterres et Ellen Margrethe Loj se sont rendus dans le département de Nimba où la plupart des réfugiés ivoiriens ont trouvé refuge, dans un camp construit par le HCR à Bahn ou dans des villages le long de la frontière. La délégation a survolé une vaste étendue de jungle luxuriante ; le potentiel de développement agricole est énorme, mais les routes défoncées, les ponts effondrés et les infrastructures dilapidées ont retardé le développement de la région.
Dans le village frontalier de Buutuo, les visiteurs se sont regroupés à l'ombre d'un belvédère pour rencontrer les chefs des communautés et les représentants des réfugiés, qui partagent les mêmes origines et liens ethniques et tribaux.
António Guterres a salué les habitants de Buutuo et d'autres villages dans l'est du Libéria pour leur générosité envers les réfugiés qui franchissent la frontière. « Dans un monde plein d'égoïsme, alors que les pays riches ferment leurs portes, vous avez ouvert les vôtres et partagé ce que vous avez et ce que vous n'avez pas », a-t-il déclaré.
« Nous sommes venus les mains vides, sans rien », a affirmé une femme réfugiée en indiquant à la délégation que c'était la troisième fois qu'elle était forcée de fuir la violence en Côte d'Ivoire au cours des 10 dernières années. La première fois elle avait trouvé refuge au Ghana, puis en Guinée et maintenant au Libéria.
Le ministre libérien de l'Intérieur Harrison Kahnweah, s'adressant au groupe, a déclaré : « C'est une tradition africaine d'accueillir les gens quand ils sont dans le besoin? Merci d'accueillir vos frères et soeurs. Nous avons nous-mêmes été dans cette situation auparavant ».
Des milliers de Libériens ont trouvé refuge en Côte d'Ivoire pendant les guerres civiles libériennes et affirment qu'ils se sentent désormais tenus de rendre cette générosité. Mais ces communautés d'accueil ont besoin d'aide parce que leurs ressources limitées s'épuisent.
« Il existe un potentiel de conflit si rien n'est fait pour réapprovisionner ceux qui ont tout donné », a déclaré Edith Gongloe Weh, la responsable du département de Nimba. Le HCR et ses partenaires s'efforcent de fournir de l'aide à ces communautés ainsi qu'aux réfugiés.
La visite d'António Guterres est tombée au moment où des informations signalaient que 6 000 personnes avaient fui à travers la frontière vers le département libérien de Grand Gedeh, au sud de Nimba, ce qui indiquait que les combats dans l'ouest de la Côte d'Ivoire s'étaient peut-être déplacés ou étendus.
Pendant ce temps, le HCR encourage les réfugiés à s'éloigner de la frontière et à s'installer dans le camp de réfugiés de Bahn ou dans l'un des 16 villages d'accueil désignés. Trois camps supplémentaires sont prévus, mais leur emplacement dépendra de l'endroit où les gens franchissent la frontière.
La plupart des réfugiés ivoiriens vivent actuellement dans plus de 90 communautés le long de la frontière, ce qui soulève des préoccupations pour leur sécurité et entrave la capacité du HCR de distribuer de l'aide, une situation qui va empirer à l'approche de la saison des pluies.
Le HCR a construit le camp à Bahn, à cinq heures de Buutuo par une route de terre, afin de fournir un hébergement plus sûr et un meilleur accès humanitaire à l'aide. Le camp, qui peut accueillir jusqu'à 15 000 réfugiés, offre la sécurité, la nourriture, l'eau et la scolarisation.
Mais la majorité des réfugiés continuent de vouloir rester près de la frontière et aussi près que possible de leurs foyers. « Tout ce que nous voulons c'est rentrer chez nous bientôt », a déclaré Mezoud Gaspard, au nom des réfugiés à Buutuo.
António Guterres, qui a remercié la Présidente Sirleaf pour l'ouverture des frontières de s

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