samedi 28 mai 2011

AUX FRANÇAIS DE COTE D'IVOIRE: «OTAGES, SAUVEZ-VOUS !»



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N'étaient le visage et la voix de notre frère en humanité Philippe Rémond, l'un de ceux grâce auxquels, en ces temps de ténèbres, un citoyen français peut encore s'honorer de l'être, elle aurait de quoi faire frémir, l'ovation qui a salué l'engagement pris par Nicolas Sarkozy, dans son adresse aux ressortissants français d'Abidjan, à maintenir sur place les forces armées françaises.
Bien sûr, en l'absence d'images montrant la foule, on peut aisément l'imaginer noyautée par une clique payée pour faire la "claque" à ce moment clé du discours. Mais quoi qu'il en soit, l'écho de cette ovation retentira longtemps dans la mémoire africaine : Sarkozy aurait voulu aggraver le porte-à-faux de la communauté française en Côte d'Ivoire qu'il ne s'y serait pas pris plus sournoisement.


D'autant que, si cela n'avait tenu qu'à lui et à ses nervis du Quai d'Orsay et de Matignon, c'est à Paris que le Président français se serait adressé à la communauté française d'Abidjan, après en avoir réussi l'évacuation massive; on se souvient en effets des efforts pathétiques déployés il y a peu, autant pour persuader sur place les "expatriés" de quitter le pays, que pour faire croire aux téléspectateurs français qu'une foule d'entre eux s'apprêtaient à fuir.
On vient d'assister en somme à la deuxième tentative de prise d'otage des Français de Côte d'Ivoire par les autorités de la République en l'espace d'un mois en demi : faute d'avoir réussi à les victimiser début avril -la recette de 2004 ayant mal vieilli-, il s'agit maintenant de les faire passer collectivement pour une caste de profiteurs que réjouiraient des propos du genre "vous n'avez plus rien à craindre : ces sales nègres menés par le chef Gbagbo sont désormais hors d'état de nuire; les nègres maintenant au pouvoir sont en notre pouvoir : plus rien ne vous empêche, avec notre soutien, de trafiquer à loisir pour contribuer à l'enrichissement de la Métropole".
Les voilà malgré eux embarqués sur l'énorme cargo du pillage méthodique, pistolet sur la tempe et barbouzes à la manœuvre, pris entre le marteau d'une France impudente, effrontément vorace, et l'enclume d'une Afrique au bord de l'explosion libératrice.
Pour déjouer une telle machination, et se sortir du piège mortel tendu à ses propres compatriotes par le premier d'entre eux, la meilleure option ne serait-elle pas celle choisie, peu de temps avant son assassinat, par Philippe Rémond : demander la nationalité ivoirienne, et -pourquoi pas- s'en contenter, en se souvenant que face aux traîtres actuellement associés à ce "trône de malice, qui façonne la peine et l'érige en décret"(1), et bientôt "anéantis par leur propre méchanceté"(2), le droit, la justice et la vérité -même séquestrés !- demeurent, et ne tarderont pas à l'emporter.
C'est sans doute à ce prix qu'une immense majorité d'"expatriés", loyalement épris de leur terre d'adoption, pourront acquérir sur place le poids d'un réel contre-pouvoir, et le mettre, en l'honneur de la France authentique, au service de la vraie Côte d'Ivoire, pour que se lève et que vive l'Afrique.
Alors Philippe Rémond, hier encore odieusement et scandaleusement ignoré par le Prince noir de l'Élysée dans son évocation des souffrances endurées par la communauté française; Philippe Rémond, solidaire jusque dans la mort de ce peuple qu'il aimait; uni à la foule de ces martyrs ivoiriens condamnés à une mort atroce par le petit caporal et son sergent Ouattara, valets serviles de l'internationale prédatrice; Philippe Rémond ne sera pas mort pour rien.

Eliahou Abel
Jérusalem, le 22 mai 2011

(1) Psaume 94:20
(2) Psaume 94:23
http://regardscroises.ivoire-blog.com :Source 

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