Le Figaro.fr avec AFP
30/05/2011 | Mise à jour : 11:29
Deux avocats français, l'ancien ministre Roland Dumas et Jacques Vergès, ont annoncé hier à Tripoli qu'ils comptaient déposer plainte contre Nicolas Sarkozy, pour "crimes contre l'humanité" en Libye.
Au cours d'une conférence de presse à Tripoli, un représentant du ministère libyen de la Justice a indiqué que les deux avocats s'étaient portés "volontaires" pour soutenir une plainte des familles des "victimes des bombardements de l'Otan" contre le président Sarkozy, dont le pays a pris la tête des opérations de la coalition internationale en Libye. "Les deux avocats vont porter plainte au nom des familles libyennes devant les tribunaux français", a déclaré Ibrahim Boukhzam, en présence d'une trentaine de représentants de familles qui ont signé des procurations aux deux avocats. Me Dumas a indiqué avoir été "stupéfait de constater que cette mission (de l'Otan) qui vise à protéger les civils est en train de les tuer".
Dumas prêt à défendre Kadhafi
L'ancien ministre socialiste a dénoncé "une agression brutale contre un pays souverain", et a affirmé qu'il était prêt à défendre le colonel Mouammar Kadhafi au cas où il serait jugé par la Cour pénale internationale (CPI). Qualifiant les pays de l'Alliance atlantique d'"assassins", Me Vergès a fustigé de son côté un "Etat français conduit par des voyous et des assassins". "Nous allons briser le mur du silence", a-t-il dit.
Le régime libyen, en proie à une révolte sans précédent depuis la mi-février, est frappé depuis plus de deux mois par les raids d'une coalition internationale. A l'issue d'une visite de deux jours en Libye, les deux avocats ont indiqué qu'ils allaient commencer les procédures juridiques pour le dépôt de la plainte, dès leur retour ce lundi à Paris.
Les deux hommes se sont déjà illustrés de la même manière en mars dernier avec Laurent Gbagbo, l'ancien président de Cote d'Ivoire. A Abidjan, ils avaient égratigné la position pro-Ouattara de Paris et de la communauté internationale, dénonçant une ingérence injustifiée. Ils s'étaient dits prêts à assurer la défense de Laurent Gbagbo.
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