C’est avec stupeur que les sénégalais ont appris le jeudi 16 juin 2011 à 23 heures la nouvelle trouvaille du Président Wade visant à instaurer le mécanisme du ticket à la prochaine élection présidentielle .Cette réforme préparée clandestinement revêtira la forme d’une loi constitutionnelle dont le projet est déjà adopté par le gouvernement du Sénégal et déposé sur la table de l’Assemblée Nationale. Si elle venait à être adoptée par ses députés et sénateurs, cette loi scélérate aura des implications importantes sur les plans juridique, institutionnel et politique.
Cette nouvelle initiative va d’abord entraîner une seizième révision de la constitution en dix ans, aggravant ainsi une instabilité constitutionnelle déplorée par tous les démocrates sénégalais. La nature présidentielle voire présidentialiste du régime politique sera anormalement renforcée.
Mais ce qui est bien funeste dans cette réforme c’est qu’elle est davantage motivée par la dévolution dynastique du pouvoir. En effet il y est prévu, qu’en cas de démission, d’empêchement définitif ou de décès en cours de mandat, le président de la république est remplacé par le vice-président qui aussitôt prête serment devant le Conseil constitutionnel. Le nouveau président nomme un nouveau vice président. Le même schéma est envisagé si c’est le vice-président qui démissionne, qui est définitivement empêché ou qui décède.
En vérité, l’épouvantail de l’élection du vice-président n’est en fait valable que pour le ticket qui s’est présenté devant les électeurs.
Sur le plan politique, cette réforme permet donc au Président de la République de résoudre l’équation de la succession à la tête de l’Etat. S’il est proclamé élu à l’issue du scrutin de 2012, il lui sera loisible de céder à tout moment le pouvoir à son colistier qu’il a personnellement désigné lequel pourra ainsi achever le mandat en cours. Au-delà de ces considérations juridiques et institutionnelles, c’est bien la succession qui est l’enjeu de cette initiative.
Pire, dans une tentative de confiscation de la volonté populaire, le Président Wade donne à son ticket la possibilité d’être élu au premier tour avec 25% seulement des suffrages exprimés : tout est fait pour empêcher à voter les sénégalais décidés à le sanctionner le 26 février 2012: redécoupage administratif sélectif de certaines collectivités locales, rétention de cartes nationales d’identité, blocage des inscriptions sur les listes électorales pour les jeunes.
Le procédé utilisé pour la modification constitutionnelle en vue est inacceptable parce qu’elle est initiée à huit mois de l’échéance présidentielle de 2012, en un moment où plusieurs candidatures sont déjà déclarées et le processus électoral engagé. Le Président Wade a décidé de changer unilatéralement les règles du jeu, alors qu'il est lui-même autoproclamé candidat à un troisième mandat pourtant formellement exclu par le texte en vigueur ! Il y a là un cas flagrant de conflit d'intérêt et de rupture d'égalité inacceptable à tous égards.
Au surplus, une initiative d’une telle ampleur n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les différents segments de la société. Elle est prise de manière unilatérale alors qu’un Comité de veille a déjà été créé, dont une des missions est de procéder par consensus à la revue du processus électoral. Pour pouvoir prétendre à une quelconque légitimité, cette révision constitutionnelle aurait dû être soumise à la sanction du peuple souverain. Encore eût-il fallu que le Président Wade soit un démocrate soucieux de l’Etat de droit, ce qui n’est malheureusement pas le cas.
Le président Wade a délibérément décidé de violer la Constitution en vigueur, non pas seulement en se déclarant intempestivement candidat, ni même en tentant de fausser l’expression du suffrage universel par une manipulation bureaucratique du fichier électoral et du mode de scrutin, mais aussi et surtout en s’octroyant la possibilité de choisir, à la place des Sénégalais, celui qui lui succédera en 2012.
Ainsi, sous le couvert de la légalité, il s’apprête en réalité à commettre une forfaiture foulant aux pieds la loi fondamentale du pays à des fins strictement personnelles.
Le peuple n’est pas dupe, et saura se mobiliser et s’organiser pour mettre en échec les basses manœuvres cousues de fil blanc de ce petit Machiavel tropicalisé. Abdoulaye WADE se comporte au fond comme s’il était le propriétaire de la fonction, du mandat que le peuple, véritable titulaire du pouvoir, lui a confié.
Le peuple sénégalais ne peut pas accepter, n’acceptera pas cette usurpation de son pouvoir, ce coup d’Etat constitutionnel. Le peuple sénégalais se dressera comme un seul homme contre cette réforme scélérate qui porte les germes de la division, du chaos, et de la violence.
Le Mouvement des forces vives de la Nation appelle tous les sénégalais à converger, le Jeudi 23 juin à partir de 7 heures, vers l’Assemblée nationale, afin de dissuader les députés à voter ce funeste projet de loi
Son message est clair : point de modification de la constitution avant les élections de 2012.
Touche pas à ma Constitution
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Cette nouvelle initiative va d’abord entraîner une seizième révision de la constitution en dix ans, aggravant ainsi une instabilité constitutionnelle déplorée par tous les démocrates sénégalais. La nature présidentielle voire présidentialiste du régime politique sera anormalement renforcée.
Mais ce qui est bien funeste dans cette réforme c’est qu’elle est davantage motivée par la dévolution dynastique du pouvoir. En effet il y est prévu, qu’en cas de démission, d’empêchement définitif ou de décès en cours de mandat, le président de la république est remplacé par le vice-président qui aussitôt prête serment devant le Conseil constitutionnel. Le nouveau président nomme un nouveau vice président. Le même schéma est envisagé si c’est le vice-président qui démissionne, qui est définitivement empêché ou qui décède.
En vérité, l’épouvantail de l’élection du vice-président n’est en fait valable que pour le ticket qui s’est présenté devant les électeurs.
Sur le plan politique, cette réforme permet donc au Président de la République de résoudre l’équation de la succession à la tête de l’Etat. S’il est proclamé élu à l’issue du scrutin de 2012, il lui sera loisible de céder à tout moment le pouvoir à son colistier qu’il a personnellement désigné lequel pourra ainsi achever le mandat en cours. Au-delà de ces considérations juridiques et institutionnelles, c’est bien la succession qui est l’enjeu de cette initiative.
Pire, dans une tentative de confiscation de la volonté populaire, le Président Wade donne à son ticket la possibilité d’être élu au premier tour avec 25% seulement des suffrages exprimés : tout est fait pour empêcher à voter les sénégalais décidés à le sanctionner le 26 février 2012: redécoupage administratif sélectif de certaines collectivités locales, rétention de cartes nationales d’identité, blocage des inscriptions sur les listes électorales pour les jeunes.
Le procédé utilisé pour la modification constitutionnelle en vue est inacceptable parce qu’elle est initiée à huit mois de l’échéance présidentielle de 2012, en un moment où plusieurs candidatures sont déjà déclarées et le processus électoral engagé. Le Président Wade a décidé de changer unilatéralement les règles du jeu, alors qu'il est lui-même autoproclamé candidat à un troisième mandat pourtant formellement exclu par le texte en vigueur ! Il y a là un cas flagrant de conflit d'intérêt et de rupture d'égalité inacceptable à tous égards.
Au surplus, une initiative d’une telle ampleur n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les différents segments de la société. Elle est prise de manière unilatérale alors qu’un Comité de veille a déjà été créé, dont une des missions est de procéder par consensus à la revue du processus électoral. Pour pouvoir prétendre à une quelconque légitimité, cette révision constitutionnelle aurait dû être soumise à la sanction du peuple souverain. Encore eût-il fallu que le Président Wade soit un démocrate soucieux de l’Etat de droit, ce qui n’est malheureusement pas le cas.
Le président Wade a délibérément décidé de violer la Constitution en vigueur, non pas seulement en se déclarant intempestivement candidat, ni même en tentant de fausser l’expression du suffrage universel par une manipulation bureaucratique du fichier électoral et du mode de scrutin, mais aussi et surtout en s’octroyant la possibilité de choisir, à la place des Sénégalais, celui qui lui succédera en 2012.
Ainsi, sous le couvert de la légalité, il s’apprête en réalité à commettre une forfaiture foulant aux pieds la loi fondamentale du pays à des fins strictement personnelles.
Le peuple n’est pas dupe, et saura se mobiliser et s’organiser pour mettre en échec les basses manœuvres cousues de fil blanc de ce petit Machiavel tropicalisé. Abdoulaye WADE se comporte au fond comme s’il était le propriétaire de la fonction, du mandat que le peuple, véritable titulaire du pouvoir, lui a confié.
Le peuple sénégalais ne peut pas accepter, n’acceptera pas cette usurpation de son pouvoir, ce coup d’Etat constitutionnel. Le peuple sénégalais se dressera comme un seul homme contre cette réforme scélérate qui porte les germes de la division, du chaos, et de la violence.
Le Mouvement des forces vives de la Nation appelle tous les sénégalais à converger, le Jeudi 23 juin à partir de 7 heures, vers l’Assemblée nationale, afin de dissuader les députés à voter ce funeste projet de loi
Son message est clair : point de modification de la constitution avant les élections de 2012.
Touche pas à ma Constitution
Source: cinquieme-congres-du-pit-senegal
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