jeudi 2 juin 2011

A MONTREAL, TOUSSAINT ALAIN INTERPELLE LE GOUVERNEMENT CANADIEN (COMMUNIQUE DE PRESSE DU 1ER JUIN 2011)

par Toussaint Alain, mercredi 1 juin 2011, 23:25

Montréal, le 1er juin 2011 - Lors d’une conférence de presse tenue ce matin, au Centre St-Pierre, à Montréal, Toussaint Alain, conseiller du président Laurent Gbagbo, a interpelé le gouvernement de Stephen Harper au sujet de l’absence de démocratie et des violations graves des droits de la personne en Côte d’Ivoire. M. Alain est d’avis que, derrière les ingérences occidentales en Afrique, se cachent de gros intérêts financiers, et non un véritable souci humanitaire.
Dès le 4 décembre 2010, après le second tour de l’élection présidentielle, le gouvernement Harper a donné son appui sans réserve à Alassane Ouattara. Il a rompu les relations diplomatiques avec le gouvernement Gbagbo et a fourni à M. Ouattara de l’argent et le concours de policiers canadiens. Une entreprise canadienne, Canadian Natural Resources, exploite d’importants gisements pétroliers d’une valeur de plus de 30 milliards de dollars, en Côte d’Ivoire, notamment avec les plateformes Baobab et Espoir, dans le golfe de Guinée.
 Selon M. Alain Toussaint, « depuis 2002, la France et ses alliés, y compris le Canada, ont systématiquement pris parti pour les rebelles au service de M. Ouattara. La France est même allée jusqu’à tirer sur des civils désarmés en 2004, devant l’Hôtel Ivoire, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés. En avril 2011, les soldats de Nicolas Sarkozy ont bombardé Abidjan avec des hélicoptères de combat sous prétexte d’appliquer une résolution des Nations Unies destinée à protéger les civils, mais ils ont ainsi causé beaucoup de pertes humaines. Et le drame se poursuit encore aujourd’hui. »
Pendant que la France et l’ONU étaient occupées à détruire les « armes lourdes de Laurent Gbagbo », leurs hélicoptères et leurs blindés servaient à transporter des rebelles et leur permettaient de massacrer des civils, notamment à Duékoué, dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Loin de s’acquitter de leur mandat de protection des civils, les Casques bleus ont en fait été complices de ces massacres.
La France et l’ONU n’ont jamais produit aucune preuve que les Forces de défense et de sécurité de la Côte d’Ivoire avaient tiré à l’arme lourde sur des civils. En fait, il existe des preuves que ces accusations sont de pures inventions, notamment dans le cas du faux massacre de sept femmes à Abobo, où une victime prétendument morte est revenue soudainement à la vie sous l’œil d’une caméra.
M. Alain a fait la comparaison suivante avec le Canada : « Qu’aurait été la réaction des autorités canadiennes si, en octobre 1970, une force d’occupation étrangère avait obligé Robert Bourassa à nommer le felquiste Paul Rose ministre dans son Cabinet? Il peut paraitre invraisemblable aux Canadiens qu’on force un président démocratiquement élu à intégrer un terroriste à son gouvernement, mais c’est pourtant ce qui a été imposé à Laurent Gbagbo par la France et ceux qui disent représenter la communauté internationale. En 2007, M. Gbagbo a dû choisir comme premier ministre Guillaume Soro, un chef de guerre rebelle. »
« Il est pour le moins étrange que, tandis que le principe de la primauté du droit est inscrit dans la Constitution canadienne, Stephen Harper favorise la violation de la Constitution et des institutions démocratiques de la Côte d’Ivoire. Pense-t-il que le Conseil constitutionnel de la Côte d’Ivoire est moins légitime que la Cour suprême du Canada? M. Harper ne nomme-t-il pas lui-même les juges de la Cour suprême? En Côte d’Ivoire, il y avait un simple contentieux électoral, et celui-ci aurait dû être résolu par un recomptage des voix, et non déclencher une agression étrangère contre un pays souverain », a ajouté M. Alain.
Depuis la capture du président Gbagbo par les soldats de Nicolas Sarkozy, le 11 avril 2011, les rebelles d’Alassane Ouattara sèment le chaos en Côte d’Ivoire. Pourtant, la communauté internationale prétendait installer Alassane Ouattara au pouvoir afin de faire respecter la démocratie et les droits de la personne.
Le président, sa femme, les membres de son gouvernement et beaucoup d’autres personnalités — civiles, politiques ou militaires — ont été brutalement kidnappés et humiliés. Certains ont été tués et d’autres sont détenus sans mandat et sans possibilité de communiquer avec l’extérieur. Il n’y a plus aucune liberté de presse. Les exécutions sommaires pour cause d’appartenance ethnique sont monnaie courante, de même que les enlèvements. De véritables camps de concentration servent à parquer des milliers de prisonniers, dont les proches sont sans nouvelles. Maisons et commerces sont systématiquement pillés. Des millions d’Ivoiriens ont dû fuir leur domicile. Certains sont déplacés à l’intérieur du pays et d’autres sont réfugiés dans les pays voisins. Ils vivent dans des camps surpeuplés où les conditions de vie sont très difficiles.
Devant ce carnage, la communauté internationale est désormais muette. M. Ouattara parle d’une prétendue réconciliation, voire de traduire M. Gbagbo devant les tribunaux, alors que ses rebelles continuent de commettre des exactions. Le premier ministre Harper a jusqu’ici été silencieux devant ces exactions.

Pièces jointes

La crise en CI - Regard sur les faits
La tyrannie et ses mensonges
What the World Got Wrong in Côte D'Ivoire

Compilation des violations des droits de la personne
S.O.S. Droits Humains en Côte d’Ivoire

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