César Etou a entamé une grève de la faim avec ses codétenus. © D.R.
La détention "illégale" de trois journalistes du quotidien pro-Gbagbo "Notre Voie" se poursuit. Proche du pouvoir, le Groupement des patrons de presse de Côte d'Ivoire (Gepci) demande leur libération.
Lundi, les trois journalistes de Notre Voie (quotidien pro-Gbagbo) ont passé leur quatrième nuit dans les geôles de la Direction de la police criminelle (DPC) du Plateau, commune d'Abidjan, malgré la demande du procureur de les libérer. Mardi matin, Amédée Assi, président du Groupement des patrons de presse de Côte d'Ivoire (Gepci) appelle à leur libération, qui est, selon lui, « un préalable » à toute action judiciaire.
Le Gepci regroupe les patrons ivoiriens d'entreprises de presse et est réputé proche du pouvoir de Alassane Ouattara. Joint au téléphone à Yamoussoukro, Amédée Assi s’insurge : « Nous ne sommes pas d'accord avec le maintien en détention des journalistes de Notre Voie. Leur libération est pour nous un préalable à toute action en justice. Les journalistes ont été convoqués à la police et se sont présentés librement, alors qu'ils auraient pu fuir. Ils ont des garanties de représentation et la loi interdit qu'on emprisonne des journalistes ».
Les trois journalistes, dont le directeur de publication César Etou, ex-président de la Commission paritaire d'attribution de la carte d'identité de journaliste professionnel, sont poursuivis par le procureur d’Abidjan, Simplice Kouadio Koffi, pour « offense au chef de l'État » et pour « atteinte à l'économie nationale ».
Formation pour rédacteurs
Le Conseil national de la presse (CNP, instance de régulation) ne s'est pas encore prononcé sur cette détention que l'avocat des journalistes, Me Serge Essouo juge « illégale ». En revanche, le CNP organisait mardi matin une formation à l'égard des rédacteurs en chef et des journalistes politiques, à Yamoussoukro, dans le cadre de la couverture équilibrée et responsable des législatives du 11 décembre prochain. Accusés à tort ou à raison d'être de hommes liges de responsables politiques, les patrons de presse sont associés à cette formation.
Hier, selon Augustin Kouyo, rédacteur en chef du journal, les trois journalistes ont entamé une grève de la faim, pour protester contre leur maintien en détention.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire