lundi 28 novembre 2011

Liberté de la presse: Voici ce que Ouattara avait promis et voici ce qu’il fait maintenant



César Etou, directeur général et directeur de publication et ses deux collaborateurs, Didier Dépry (secrétaire général de la rédaction) et Boga Sivori (chef du service politique) de Notre Voie, ont passé leur quatrième nuit au violon de la Police judiciaire. Dans la journée de vendredi dernier, alors que tout le monde s’attendait à ce qu’ils soient libérés, ils ont été maintenus en détention. Pourtant, le procureur de la République qui avait instruit, la veille, le sous-directeur des enquêtes criminels de mettre les trois journalistes aux arrêts, était revenu à de meilleurs sentiments en ordonnant leur libération. 

Il est apparu clairement que c’est le ministre de l’Intérieur Hamed Bakaoyoko qui a bloqué le processus de libération. 

Attitude plutôt étonnante venant de lui qui est un membre influent du Rassemblement des républicains (Rdr) dont le président, Alassane Ouattara, aujourd’hui chef de l’Etat, ne manquait aucune occasion pour affirmer son ambition de favoriser l’émergence d’une presse libre. Totalement libre.

En effet, alors président du Rdr, Ouattara, en pré-campagne à Vavoua, le 23 juillet 2010, avait vu que des journalistes portaient des brassards rouges. Quand il s’est informé, il a appris que les journalistes protestaient contre l’arrestation de trois des leurs. Une aubaine pour s’attirer la sympathie de la presse. Brassard rouge attaché à l’avant-bras, M. Ouattara était monté à la tribune et prononcer les mots suivants: « Je voudrais vous demander de vous lever 30 secondes pour manifester votre soutien aux journalistes. Car, nous sommes pour la liberté de presse. Nous n’accepterons plus que les journalistes aillent en prison. La loi en Côte d’Ivoire n’autorise pas d’emprisonner des journalistes, depuis 2004. Quand on vote les lois, il faut les appliquer. Nous demandons donc la libération des journalistes emprisonnés ». Cet engagement fort est-il déjà rangé au placard ? Ou alors, ceux qui s’acharnement à maintenir les journalistes en détention ne savent-ils pas que leur champion avait fait des promesses ? Oublient-ils le programme de campagne qu’ils ont défendu ? « L’importance de la liberté de la presse écrite et audiovisuelle sera réaffirmée (…) dans le strict respect du principe intangible de liberté de la presse… Cette liberté ne peut être que totale et l’Etat devra se garder de toute intrusion qui pourrait venir la restreindre d’une quelconque manière ». Voilà ce que Alassane Ouattara et ses compagnons de parti dont fait parti le ministre de l’Intérieur ont promis aux Ivoiriens. Faire autre chose, comme ce qui se passe avec les journalistes de Notre Voie détenus arbitrairement à la police criminelle est tout simplement une trahison non seulement de sa propre parole, mais surtout du peuple. 

Koné Modeste konemo2002@yahoo.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire