mardi 24 janvier 2012

William Fitzgerald (Sous-secrétaire d’Etat américain) : “Gbagbo a fait de grandes choses pour son pays”


Augustin KouyoQu’une autorité américaine fasse l’éloge du chef du nouveau pouvoir ivoirien n’est nullement surprenant. Nul n’ignore que le gouvernement américain était en première ligne dans la campagne meurtrière qui a abouti à l’installation de M. Ouattara au pouvoir. Ce qui est par contre rarissime, c’est que les Etats-Unis d’Amérique au plus niveau reconnaissent que Laurent Gbagbo a fait des choses positives pour son pays, la Côte d’Ivoire. C’est pourtant ce qu’a soutenu M. William Fitzgerald, Sous-Secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines dans une interview diffusée hier matin par Radio France internationale (Rfi) dans sa rubrique « Invité Afrique ». Quand le journaliste lui demande s’il pense que Laurent Gbagbo doit être jugé ou libéré étant donné que son parti a boycotté les législatives parce qu’il est en prison, voici ce que répond M. Fitzgerald : « Il faut le juger, absolument. C’est très important pour M. Gbagbo, l’ancien président de la Côte d’Ivoire. Il a fait de grandes choses pour le pays, mais il y avait des choses un peu plus mauvaises aussi. Alors, il va y avoir le procès et il peut expliquer ce qui s’est passé ».

Parlant de l’appel que Mme Hillary Clinton a lancé à M. Alassane Ouattara à discuter avec son opposition, la réponse de M. Fitzgerald a été sans ambages. « Je pense que le travail du gouvernement c’est de faire la réconciliation avec l’opposition ». Quand on ajoute à cela, les révélations faites par le site internet de Jeune Afrique selon lesquelles Hillary Clinton a exigé que Ouattara livre son Premier ministre, Guillaume Soro, et ses chefs de guerre à la Cpi, il y a fort à parier qu’un léger revirement s’opère du côté des parrains du régime ivoirien. Malgré les discours diplomatiques convenus, il apparaît de plus en plus clairement que les puissances occidentales commencent à douter sérieusement de la capacité du nouveau régime ivoirien à respecter ses engagements. La justice des vainqueurs, l’insécurité ambiante, le blocage du dialogue politique sont autant d’éléments qui ne rassurent pas les soutiens extérieurs de M. Ouattara.

Source: Notre voie

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