Il a l'Amour de son peuple
La date fatidique mais historique du 18 juin prochain, ouverture de l’audience de confirmation des charges, arrive à grand pas. Et plus qu’un challenge politique, le président Gbagbo prépare sereinement ce moment dans la prison de Scheveningen dont il a transformé les habitudes depuis son transfèrement du 29 novembre dernier.
Cela fait trois mois que le président Laurent Gbagbo a été déporté à La Haye par la double volonté de Nicolas Sarkozy et Alassane Ouattara. Un transfèrement qui obéit plus à une dictée politique qu’à une volonté judiciaire. Sinon le procureur Luis Moreno Ocampo qui, de passage à Abidjan en octobre dernier, avait annoncé une short-list de 3 à 6 personnes, n’en serait pas encore au stade de «balbutiements procéduraux».En tout cas, la déportation du leader africain Laurent Gbagbo n’a pas été sans conséquence pour le centre pénitentiaire de La Haye. Puisque depuis le 30 novembre dernier, où le président Laurent Gbagbo a franchi les gigantesques grilles de la prison de Scheveningen, les différents services de la Cpi ont vu le poids de ce prisonnier peu ordinaire et son impact sur le quotidien de l’instance judiciaire internationale. La petite ville de La Haye est devenue depuis deux mois un lieu de pèlerinage, où Ivoiriens, Africains et même Européens ou Américains, fervents défenseurs de la démocratie et de la justice, se relaient de manière quasipermanente.